LE RISQUE REQUIN 2012
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Clicanoo.re - publié le 4 janvier 2012 - Surfrider foundation s’engage dans le dossier requins
Après une année de silence, l’antenne locale de Surfrider foundation s’implique dans le dossier requins à l’invitation d’autres associations. Deux études devraient voir le jour : l’une consacrée aux déchets de la pêche, l’autre à la qualité des eaux.
C’était l’une des rares associations de surfeurs à ne pas s’être prononcée sur la gestion de la crise requins. Et si l’antenne réunionnaise de Surfrider n’a pas l’intention de rentrer dans des débats polémiques, elle devrait néanmoins apporter cette année sa contribution à la compréhension de la terrible série noire de 2011. Les responsables locaux de l’ONG internationale ont été sollicités par deux autres associations, Sea Shepherd et les Frères de la côte, qui veulent mettre la pression sur les autorités, notamment sur la question des déchets de la pêche considérés comme des stimuli qui attirent les squales près des plages. Un courrier a d’ailleurs été déposé en sous-préfecture de Saint-Paul lundi. "Nous demandons aux autorités de mettre des moyens à disposition des professionnels opérant dans le port de Saint-Gilles afin d’organiser la collecte de leurs déchets de poissons et ainsi contrôler la chaîne d’élimination. À ce titre, il nous semble que la conservation des déchets dans les chambres froides des professionnels, et/ou leur stockage dans des poubelles réfrigérées sur le port, en attendant leur ramassage par les autorités compétentes (CCI, TCO), doit être adoptée dans les plus brefs délais" écrivent les deux associations. C’est donc dans ce cadre que Surfrider foundation a été sollicitée. La coordinatrice réunionnaise, Claire Boulé, explique en préambule que la gestion de la crise requins n’entrait pas jusque-là dans le champ de compétences de l’association. "En revanche, nous luttons contre la pollution de l’eau et la dégradation des littoraux. Sea Shepherd et les Frères de la côte ont demandé notre soutien sur ce point. Or, nous avons un programme européen, "Gardiens de la côte", qui peut nous aider à combattre ce problème des déchets de la pêche".
                                                                 Les moyens d’une ONG internationale
Surfrider va donc collecter des données et des témoignages pour tenter d’évaluer l’ampleur du phénomène, déjà souligné par l’apnéiste Frédéric Buyle lors de son passage à la Réunion. Celui-ci avait pointé du doigt la présence de nombreuses carcasses à proximité du port et des Roches Noires. Si les observations déjà compilées par Sea Shepherd, les Frères de la côte mais également par d’autres associations sont confirmées, les bénévoles réunionnais mettront en marche la puissante machine Surfrider foundation Europe et ses atouts juridiques pour obtenir une solution au problème. En parallèle, Claire Boulé explique travailler de longue date à la mise en place d’un réseau parallèle de surveillance bactériologique des eaux. Un projet qui pourrait aboutir cette année si le siège de l’ONG valide l’opération. L’objectif est de compléter les prélèvements déjà réalisés par l’Agence régionale de santé sur les eaux de baignade. "L’idée c’est de mettre en place des contrôles différents sur des lieux différents, puisque nous irons faire les prélèvements sur les spots de surf qui ne sont pas forcément des zones de baignade surveillées", indique la coordinatrice. Une attention devrait être notamment portée sur les spots proches de ravines sensibles comme aux Roches Noires et à Boucan. "Nous travaillions sur ce dossier bien avant les attaques de requins", souligne Claire Boulé, tout en concédant que la tragique série noire a sensiblement accéléré les démarches                    Romain Latournerie

Clicanoo.re - publié le 4 janvier 2012 - Les amodiataires de Saint-Gilles sur la même ligne
En aucune façon, les associations ne pointent du doigt les pêcheurs dans leur courrier commun adressé à l’Etat. Et pour cause, la mise en place d’un système de collecte des déchets fait quasiment l’unanimité sur le port de Saint-Gilles. Le président des amodiataires, Guylain Moutama, affirme partager les souhaits exprimés par Sea Shepherd, Frères de la côte et Surfrider foundation. Il explique même avoir entamé des démarches en ce sens bien avant les attaques de requins. "Déjà il y a 5 ans, nous avions sensibilisé les usagers du port au fait de ne plus jeter directement les restes au bord mais à 5 ou 6 miles des côtes. Beaucoup ont joué le jeu mais il y a encore des problèmes avec certains pêcheurs, plaisanciers, restaurateurs et avec un poissonnier", indique-t-il. "Depuis, nous avons contacté une société spécialisée à Saint-Pierre et fait faire un devis que nous avons transmis à tout le monde. Sans nouvelle, c’est la société elle-même qui a relancé par courrier la CCIR et la ligue de surf le 20 avril 2011. Mais il n’y a pas eu de suite".     R. Lt.

  Clicanoo.re - publié le 5 janvier 2012 - 350 000 euros pour la surveillance des surfeurs
L’Etat, la Ligue de surf et la Région ont finalisé un protocole de sécurisation pour la pratique du surf en club. Du matériel de surveillance doit arriver prochainement et des observateurs sont en cours de recrutement. Montant de la facture : plus de 350 000 euros.

Après plusieurs mois de débats et de négociations, le projet porté par la ligue de surf pour la sécurisation des spots voit le jour. La préfecture, la Région et la Direction de la jeunesse et des sports ont tour à tour accepté de participer financièrement à la mise en place d’un protocole destiné à encadrer les entrainements des clubs. Dans le détail, la préfecture a validé l’embauche de 12 observateurs en contrats aidés qui seront positionnés dans l’eau aux côtés des surfeurs pendant leur séance. Ils alterneront surveillance sur l’eau, depuis un stand-up paddle, et sous l’eau en apnée, pendant qu’un entraîneur sera lui hors de l’eau face aux vagues. Le protocole devrait coûter autour de 230 000 euros à l’Etat. Une somme à laquelle il faut ajouter le matériel nécessaire à ce dispositif : planches, palmes, masques tubas, mais aussi shark-shields, bâtons repoussoirs et appareils de radiocommunication. La Direction Jeunesse et sports s’est engagée à financer les investissements à hauteur de 100 000 euros et la Région complète avec une enveloppe de 25 000 euros. Montant total des mesures : plus de 350 000 euros.
                                                                            Seulement pour les clubs
Six à sept clubs de surf ont pour le moment sollicité la mise en place de ce dispositif, dans l’ouest mais aussi dans le sud. Les écoles, elles, ne sont pas directement concernées pour la surveillance de leurs cours. "Le dispositif ne s’adresse en effet qu’aux clubs mais les écoles qui le souhaitent peuvent établir des conventions avec eux pour une mise à disposition. Les écoles amènent des licenciés aux clubs qui eux en retour assurent la surveillance, ça peut être un échange de bons procédés" explique le président de la ligue Robert Boulanger. La formation des 4 premiers observateurs a déjà commencé avec les équipes de l’apnéiste Guy Gazzo et le matériel devrait arriver sur l’île avant le 15 janvier. "On est en phase de mise en place" confirme Robert Boulanger. Celui-ci se refuse pour autant à envisager une reprise rapide du surf, même encadré, aux Roches Noires et à Boucan. L’arrêté préfectoral d’interdiction y est toujours en vigueur et le président de la Ligue estime que ces deux spots sont encore trop risqués, même s’il conçoit à terme un assouplissement du côté des Roches, à condition d’y installer une dispositif encore renforcé.    R. Lt.
Le 06janvier 2012 - Mail de Nicolas LE BIANIC - Directeur du CROSS Réunion
02 62 43 43 43 - nicolas.le-bianic@developpement-durable.gouv.fr
Vous trouverez en pièce jointe l'arrêté "marquage" en date du 18 novembre

Vous êtes informés que les opérations de marquage se dérouleront le 06/01/12 à partir de 12 h 00 en secteur B (large port de St Gilles puis sortie du port de St Gilles). Une diffusion VHF sera assurée par le CROSS dans les conditions habituelles
     Vous êtes informés que les opérations de marquage prévues le 05/01/12 sont annulées.
Vous êtes informés que les opérations de marquage se dérouleront aujourd'hui (02/01/2012) à partir de 12 h 00 en secteur A puis B (sec de St Paul puis sortie du port de St Gilles). Une diffusion VHF sera assurée par le CROSS dans les conditions habituelles.
Clicanoo.re - publié le 6 janvier 2012 - Baignade, surf, requins : les nouvelles règles
La mairie de Saint-Paul a annoncé hier une modification des règles mises en place dans le cadre de la crise requins. Les conditions de baignade sont assouplies, la baie de Saint-Paul est rouverte et le surf reviendra bientôt aux Roches et à Boucan.
- Nouveaux horaires : actuellement limitée à Boucan et aux Roches Noires, de 10h le matin à 15h30 l’après-midi, la baignade surveillée (dans le périmètre des filets) va être prolongée jusqu’à 17h30. Les MNS ont désormais consigne de délimiter, pour les deux dernières heures de la surveillance, une zone de bain réduite à quelques mètres du bord seulement, afin de permettre aux plagistes de l’après-midi de profiter tout de même de la baignade.
- Baignade par drapeau orange : jusqu’à hier, la baignade, toujours dans le périmètre des filets, était systématiquement fermée dès lors que la flamme orange était hissée par les MNS. La mesure est assouplie et les sauveteurs ont maintenant la possibilité de définir, même par une mer un peu agitée, une zone de bain réduite, là encore, à quelques mètres du bord seulement. Bien évidemment, le drapeau rouge reste lui rédhibitoire. Baignade hors surveillance, à vos risques et périls : l’arrêté municipal qui interdisait la baignade aux Roches Noires et à Boucan, en dehors des heures de surveillance, est levé. Cela signifie que les usagers peuvent de nouveau se mettre à l’eau, le matin et le soir, à leurs risques et périls, tel qu’il était possible de le faire avant la série d’attaques de requins. Les règles de prudence restent bien sûr de rigueur.
- La baie de Saint-Paul rouverte : après l’attaque d’une pirogue, dans des circonstances qui restent suspectes, la mairie avait interdit toute activité nautique entre la pointe de Boucan et l’embouchure de la rivière des galets, stoppant de ce fait l’activité du club nautique de la baie. Cet arrêté est également levé. Les activités voile, kayak etc... sont donc de nouveau permises, tout comme la nage en palmes, masque, tuba, notamment prisée du côté du Cap La Houssaye. Attention, la simple baignade, sans matériel, reste interdite dans cette zone. 40 panneaux d’informations fixes : dès aujourd’hui, la ville de Saint-Paul commence à installer les panneaux fixes de prévention, tels que définis dans le cadre des ateliers requins. Ils seront progressivement installés sur les plages surveillées et sur les spots de surf non surveillés. Le message rappelle les règles élémentaires de prudence, liste les conditions de mer potentiellement dangereuses et donne les consignes en cas d’observation ou d’accident. Une quarantaine de ces panneaux (1,80mx2m) seront à terme disposés sur le territoire de la commune.
- Surf et activités nautiques bientôt de retour à Saint-Gilles : si les arrêtés municipaux et préfectoraux d’interdiction des activités nautiques à Roches Noires et Boucan ne sont pas encore officiellement levés, les élus saint-paulois ont indiqué hier qu’une réunion avec les ligues et l’Etat serait organisée à la rentrée, dans le cadre des ateliers requins. Objectif : définir les conditions de reprise de l’activité, hors club ou école. La ligue de surf notamment s’était fermement opposée à toute réglementation de la pratique. Elle devrait être écoutée. Sauf surprise de dernière minute, surf, kayak et autres sports nautiques seront de retour sur les deux spots dans quelques semaines au plus tard, dans les mêmes conditions qu’auparavant c’est-à-dire aux risques et périls du pratiquant. Les drapeaux spécifiques requins leur permettront désormais d’évaluer le danger. Mais ensuite, libre à eux de se mettre à l’eau ou non..¦                Romain Latournerie

- Un dispositif stable pour 2 à 3 ans    Cette nouvelle réglementation de la baignade et des activités nautiques à Saint-Paul ne devrait plus connaître de changements notables pendant les deux ou trois années à venir, sauf légers ajustements ou nouveaux accidents. "On arrive à la fin du processus de sécurisation", confirme l’adjoint saint-paulois Emmanuel Séraphin, qui souligne le travail effectué par les différents services de la ville (MNS compris) dans ce dossier. "Cette configuration est appelée à durer jusqu’à ce que les études en cours nous apportent les connaissances nécessaires, et nous permettent de choisir des dispositifs de protection durables". Les résultats complets du programme Charc notamment ne devraient être connus qu’à l’horizon 2014/2015.
- Les interdictions ne sont plus vraiment appliquées    L’interdiction du surf aux Roches Noires est toujours en vigueur mais ne semble plus mobiliser l’attention des forces de l’ordre. Hier à 12h30, quatre surfeurs étaient à l’eau à Saint-Gilles, sous les yeux de cinq gendarmes de passage, qui n’ont pas sourcillé. Lors de la parution de l’arrêté, les hommes en bleu veillaient au grain, mobilisant le concours des MNS pour leur signaler les contrevenants. Les consignes ont visiblement changé.    

Source : La Réunion (IPR) _ Clicanoo _ Zinfos974.com _ requins près du spot de surf
Trois requins ont été aperçus dans la zone du spot de surf à l’entrée sud Saint-Leu ce samedi 7 janvier 2012 en début d’après-midi de matinée. Les squales ont été repérés par les gendarmes qui effectuaient une reconnaissance aérienne à la recherche d'une personne disparue. Les gendarmes ont demandé aux surfers de sortir de l’eau en urgence.

Selon les gendarmes, les trois squales repérés ce samedi après-midi étaient de « gros gabarit ». Les militaires effectuaient des recherches dans le cadre d’une affaire de disparition inquiétante d’une personne qui aurait menacé de mettre fin à ses jours.C’est la seconde fois en quelques semaines que des requins sont aperçus dans la zone du spot de surf saint-leusien. La commune de Saint-Leu envisage de publier dans les prochaines heures un arrêté restreignant la pratique des activités nautiques.

Par arrêté municipal pris, ce samedi à 16 heures, la mairie de Saint-Leu fait savoir que la baignade
et les sports nautiques sont interdits pour une durée indéterminée sur tout son littoral.

Clicanoo.re - publié le 8 janvier 2012 - Trois alertes aux requins en trois jours
SAINT-LEU. Après Trois-Bassins jeudi, l’Ermitage vendredi, c’est à Saint-Leu que l’alerte aux requins a été donnée hier. Un hélicoptère de la gendarmerie a observé trois requins à 10 mètres d’un groupe de surfeurs immédiatement évacués. Baignade et activités nautiques sont désormais interdites dans la commune.

Il est un peu plus de 14 heures hier après-midi à Saint-Leu. Un hélicoptère de la gendarmerie survole la zone de la Pointe au sel à la recherche d’un homme porté disparu depuis le début de la matinée (voir par ailleurs). Mais à défaut de corps, les hommes de la section aérienne font une découverte inattendue.
Ils distinguent, en effet, un puis trois requins derrière le spot de surf du cimetière. Un groupe de cinq surfeurs se trouve alors à moins de 10 mètres des squales. "L’hélicoptère est descendu au ras de l’eau, en vol stationnaire et les gendarmes ont averti les gars avec un haut-parleur. Ils leur ont demandé deux fois d’évacuer la zone", explique Fabrice, qui a observé la scène depuis la plage. Récit confirmé par le pilote de l’hélicoptère qui avoue avoir été impressionné par la vision des trois squales de grande taille (voir par ailleurs).
Les cinq surfeurs ont pu rejoindre le bord rapidement. Et si nous n’avons pu les rencontrer à leur sortie de l’eau, l’un d’entre eux aurait confié sa colère de ne pas avoir été prévenu des recherches en cours. La présence d’un corps mort dans la zone ne pouvait en effet qu’attirer les requins sur le spot. Quoi qu’il en soit, lui comme ses compagnons doivent peut-être leur vie à la présence fortuite de l’hélicoptère. Le pilote décrivant un comportement passablement agité des animaux, très probablement des requins-bouledogues.
C’est donc la troisième alerte sérieuse en trois jours. Pour rappel, jeudi, des surfeurs avaient déjà signalé une observation inquiétante sur le spot de Kitouni, situé sur le littoral de Trois-Bassins, à quelques centaines de mètres du spot principal. Trois hommes qui ont affirmé avoir identifié un grand requin-tigre et son aileron de 30 cm à moins de 5 mètres de l’un d’entre eux. C’est l’association Prévention Requin Réunion qui a signalé cette observation sur sa page Facebook.
Vendredi, trois bodyboarders ont également signalé la présence d’un squale sur le spot de l’Ermitage, au niveau de la passe. Le Cross a été alerté et l’information a pu être diffusée auprès du poste de secours et des plongeurs sur zone. Ces trois alertes surviennent au moment où la ville de Saint-Paul vient d’assouplir ses interdictions de baignade et de pratique des activités nautiques sur son territoire. Et c’est la ville de Saint-Leu qui décide à son tour d’interdire l’accès à son littoral (voir par ailleurs). Ni baignade ni surf jusqu’à nouvel ordre. La crise requin se propage vers le sud.
            Romain Latournerie avec Frédérique Seigle

Le 08 janvier 2012 - Zinfos974 - St-Leu : La mairie lève l'interdiction de baignade et de pratique des activités nautiques
Hier, après l'observation de trois requins sur un spot de surf de Saint-Leu, la municipalité avait pris la décision d'interdire toute activité nautique et baignade sur son littoral.Une décision qui devait être discutée ce matin à la mairie : "La municipalité de Saint-Leu informe la population que l'interdiction de baignade et de pratique des activités nautiques qui courait depuis hier 16h sur toute la côte de Saint-Leu a été levée aujourd'hui à 10h00", a précisé la mairie par communiqué.

Zinfos974 - Lundi 9 Janvier 2012 - Douze requins marqués depuis le début de la campagne scientifique
Il ne reste plus aux hommes de l'Institut de Recherche pour le Développement et de l'association squal'Idées que sept sorties pour gonfler le nombre de marquage réussis sur des requins tigres et bouledogues. La campagne de pose de balises émettrices a, pour rappel, commencé le 18 octobre 2011. Sur les 30 sorties prévues, 23 ont déjà été réalisées.
La tendance s'est confirmée au fil des semaines : le requin bouledogue se fait discret ou alors il est tout simplement peu présent sur les côtes réunionnaises. En tout et pour tout, quatre requins de cette espèce ont été marqués par les équipes publiques de recherche et par les plongeurs du comité régional de la fédération de plongée. Le dernier marquage concluant l'a été samedi dernier par les équipes de Guy Gazzo, apnéiste qui n'a pas hésité à continuer les plongées après le départ de Frédéric Buyle et de William Winram, champions de la discipline.
Les requins tigres composent donc le plus gros de la troupe. Huit ont été marqués. Du côté des bouledogues, trois ont été marqués par incision d'une balise sous la peau. Un l'a été grâce à une pose de balise externe du programme privé.
L'équipe de recherche de l'IRD confirme que cette évolution favorable au niveau des marquages est en partie due à une amélioration des techniques d'approche. Tout d'abord, "nous avons eu une plus grande liberté pour pouvoir agir dans la réserve marine. Une plus grande amplitude horaire des sorties a également été testée", avec succès semble-t-il. Aussi, des appâts vivants de type bonites, etc... ont été utilisés. Enfin, la technique de pêche à la palangre verticale semble avoir fait ses preuves. Il faut se rappeler qu'au 12 décembre, seuls quatre marquages avaient été réalisés.
Après cette phase de marquage, et même si le nombre espéré est inférieur à celui qu'aurait pu souhaiter l'autorité préfectorale (80 marquages espérés, 40 tigres et 40 bouledogues), 10 stations d'écoute sont déjà opérationnelles du Cap Lahoussaye à Saint-Gilles. "Nous sortirons de l'eau les premières données dans 15 jours, soit entre le 20 et le 25 janvier", précise l'équipe de recherche de l'IRD.

Erreur : c'était une raie ! ( le 13/01/2012 )       lire

Zinfos974.com - Jeudi 12 Janvier 2012 - 06:35 - St-Leu: Des requins à l'intérieur du lagon, baignade interdite
Hier, vers 19h, un touriste a donné l'alerte. Clichés à l'appui, il aurait aperçu deux requins à l'intérieur même du lagon. Ce matin, le maire de la commune a tenu à s'exprimer sur les ondes radio pour informer la population de la situation.
Thierry Robert a expliqué qu'un arrêté venait d'être pris pour interdire la baignade et les activités nautiques à Saint-Leu jusqu'à nouvel ordre. Le signalement est d'autant plus préoccupant que les squales étaient présents "avant la barrière".
Les fortes pluies tombées hier ont affecté la qualité de l'eau dont la turbidité risque d'attirer les prédateurs marins. Une réunion se tiendra demain à la mairie de Saint-Leu en vue de discuter de la marche à suivre.

 Source : Orange - www.ipreunion.com - Publié le 15/01/2012 - Une personne chargée par un requin
Une nouvelle attaque de requin a eu lieu ce dimanche 15 janvier 2012 sur le spot de Trois-Bassins. Aux alentours de 11 heures 30, selon les secours, un squale, d’environ deux mètres de long, a chargé une personne. Elle n’a pas été blessée et a pu sortir de l’eau, saine et sauve. Il s’agit de la première attaque de l’année 2012. La municipalité de Trois-Bassins a, de ce fait, pris un arrêté interdisant toutes les activités nautiques et la baignade sur tout le littoral dépendant de la commune.

Cette attaque de squale est la première de l’année 2012. Rappelons que six attaques de squale sont survenues en 2011. La dernière en date remonte au vendredi 11 novembre 2011. Un pêcheur apnéiste avait alors été surpris par un requin au large de l’anse des Cascades à Sainte-Rose. Alors qu’il s’apprêtait à rejoindre son embarcation, l’homme, un Saint-Josephois de 42 ans, a été blessé au pied gauche.
Le mercredi 5 octobre aux alentours de 10h15, un kayakiste avait été attaqué par un requin au large du Cap la Houssaye (Saint-Paul). Il n’avait pas été blessé. Le lundi 19 septembre, Mathieu Schiller, ancien champion de La Réunion de bodyboard décédait suite à l’attaque d’un squale alors qu’il surfait à quelques mètres du rivage de la plage de Boucan Canot. Le mercredi 6 juillet, c’est un jeune surfeur qui avait été attaqué à Saint-Gilles-les-Bains. Sain et sauf, une partie de sa planche avait été arrachée. Le mercredi 15 juin, un bodyboardeur avait été tué au large de Ti Boucan. Ce drame s’était produit à la tombée de la nuit après une période de fortes pluies ayant entraîné une pollution des eaux.
Le 19 février un touriste, arrivé le jour même à La Réunion, avait été attaqué par un squale au large de Grand Fond. Le vacancier avait eu la vie sauve mais avait eu la jambe sectionnée. Les faits s’étaient produits à la tombée de la nuit dans une eau trouble.
Avant cette dramatique série, il n’y avait plus eu d’attaque de requin depuis celle d’un surfeur le 27 mars 2010 sur le spot du Butor à Saint-Benoît. L’homme s’en était sorti avec quelques égratignures et une planche déchiquetée.
31 attaques de squales ont été recensées à La Réunion depuis 1980. 13 ont été mortelles.
 
Source : Orange - www.ipreunion.com - Publié le 17/01/2012 - Les baigneurs évacués
Vers 12 heures ce mardi 17 janvier 2012, le CROSS (centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) a été prévenu de la présence d’un requin dans le secteur de Roches Noires, par les plongeurs apnéistes en reconnaissance dans la zone. Le CROSS a alors averti les maîtres nageurs sauveteurs de Roches Noires, qui ont hissé la flamme rouge requin et évacué les baigneurs qui étaient à l’eau. « Par principe de précaution et pour la sécurité des plagistes, on a fermé la baignade et retiré le filet un peu plus tôt que d’habitude », explique l’un des maîtres nageurs sauveteurs. La flamme rouge requin hissée, la baignade et les activités nautiques sont interdites dans la zone.
Zinfos974.com - Mercredi 18 Janvier 2012 - 15:15 - Ludovic Grondin - Pêche préventive de requins: Les surfeurs prêts à sauter le pas
Si la solution d'occupation des colonnes d'eau en amont des spots de surf fait son chemin, l'exaspération se fait sentir du côté de certains pratiquants loisirs mais aussi de moniteurs de surf qui ne vivent plus de leur activité. Des voix s'élèvent pour annoncer la riposte la plus ultime : la pêche des requins bouledogues et tigres de la côte Ouest.
Fin septembre 2011, le préfet autorisait de façon exceptionnelle ce qu'il appellera le "prélèvement" de 10 requins tigres et bouledogues, les deux espèces les plus menaçantes dans les eaux réunionnaises.
L'expérience n'a débouché que sur la pêche d'un seul prédateur, c'était le 29 septembre. Un peu plus tôt dans l'année, ce sont des particuliers qui ont décidé de procéder de la sorte.
Ces deux cas médiatisés de pêche aux requins ont tous deux pour point commun d'avoir répondu à chaud à une attaque sur un pratiquant.
Le 19 février 2011, un requin arrache la jambe d'un touriste de 32 ans à peine débarqué de Gillot le matin même. Une attaque qui s'est déroulée sur le spot de Trois-Roches. Sans tarder, le lendemain, un requin bouledogue est cueilli à Trois-Roches en fin de journée par des particuliers pratiquants de sports nautiques. Cette première prise augurait d'une année 2011 qui restera dans les mémoires.
Septembre 2011, l'attaque de trop, celle sur Matthieu Schiller à Boucan Canot. Cette fois-ci, c'est l'autorité préfectorale qui manoeuvre. Prise dans l'étau entre des données scientifiques qui, avouera le préfet, tarderont à venir, et les tenants d'une réaction immédiate, Michel Lalande prônera la solution intermédiaire des désormais fameux "prélèvements". Un seul requin sera pêché avec toutes les peines du monde le 29 septembre. D'initiative privée ou publique, dans les deux cas la pêche des requins sera critiquée par une frange de l'opinion publique, quant ce n'est pas des associations comme la Sea Shepherd Foundation ou d'autres associations écolos ou de protection des animaux.
Juste des prises sur des "espèces non menacées"
D'ateliers requins en réunions de crise dans les heures qui suivent les observations (Saint-Leu, Trois-Bassins après Roches Noires et Boucan Canot), certains surfeurs estiment ces derniers jours avoir atteint le point de rupture.
Le sujet est délicat, l'anonymat reste de circonstance. "La plupart d'entre nous a déjà arrêté nos activités", racontent des moniteurs de clubs de surf. "Disposer des drumlines en entrée de spots, et on en parle plus. Du moins, c'est peut-être la méthode la plus efficace pour éloigner quelques spécimens sédentarisés". Comme conséquence, ils espèrent que la pêche de deux ou trois prédateurs pourrait avantageusement alerter les autres requins. "Ils savent déterminer si l'un des leurs a été pêché, et ils s'éloigneront du site à nouveau fréquenté par nos lignes de pêche", prévoit un professionnel sur les dents et qui laisse planer le doute sur le fait que ces pêches préventives ont déjà eu lieu.
Devant le tollé suscité par ces deux exemples connus de pêche aux requins de 2011, les pratiquants se disent prêts à s'organiser pour mener des expéditions. "Le manque d'autorité des pouvoirs publics est consternante. Il y aura un autre drame si rien n'est fait", s'exclament-ils. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Les discours semblent en tout cas déterminés. Ne sont-ils que des discours d'intention ?
"Si l'on part sur le principe du pas vu pas pris, qu'est-ce qui nous interdirait d'aller pêcher les requins en toute discrétion ?", demande faussement l'un d'entre eux. Puisqu'après tout, disent-ils, "les bouledogues et les tigres ne font pas partie des espèces protégées".

Clicanoo.re - publié le 18 janvier 2012 - Alerte permanente aux Roches Noires ? -
L’équipe de PRR chargée d’inspecter le spot de surf de Trois-Bassins hier matin a prolongé la manœuvre devant les Roches Noires. Non pour marquer un éventuel requin mais simplement dans une démarche d’observation. Les bénévoles de l’association ont utilisé les dispositifs habituels, bouteille de plastique et poisson, pour tenter d’attirer les requins. Observation rapidement concluante. Le Cross une fois alerté a relayé l’information vers le poste des MNS qui ont aussitôt hissé le drapeau rouge requins. Conformément au protocole mis en place. Se pose toutefois la question de la pertinence de cette alerte. Depuis la venue de Fred Buyle et le début du programme de marquage de la Fédération de plongée, la présence permanente de requins est régulièrement confirmée. Des observations quotidiennes occasionneront donc logiquement des alertes quotidiennes et la levée systématique du drapeau rouge requins sur la plage. Par la voix de son président, Loris Gasbare, PRR justifie sa sortie d’hier par la volonté de recenser les requins dans ce secteur précis. "Nous cherchons à savoir combien il y en a parce que tous ne sont pas marqués". Louable intention si elle ne finit pas involontairement par banaliser l’alerte et amoindrir la vigilance de chacun.     
R. Lt.

Clicanoo.re - publié le 18 janvier 2012 - Alertes aux requins : la surenchère
Pas une semaine désormais sans son requin ou plutôt sans ce qu’on croit être un requin. Depuis les deux attaques mortelles et celle qui a coûté la jambe à un touriste en février 2011, rien n’est plus pareil à La Réunion. La préfecture et les communes appliquent le principe de précaution. Les médias dérivent et les clubs de plongée boivent la tasse.

C’est un sujet qui renvoie à toutes les angoisses. Et qui renvoie surtout au film de Spielberg avec cette musique stressante et cette eau bleue qui vire au rouge. Depuis 2011, rien n’est plus pareil dans les eaux de La Réunion. Depuis les deux attaques mortelles et ce blessé grave, notre île est bordée de dangereux prédateurs prêts à partir à l’assaut des humains qui oseraient s’aventurer un peu loin du bord. Du moins, c’est ce qu’on montre dans les médias. C’était même l’objet samedi d’un reportage à 13 h 15 sur France 2. Mais la réalité n’est pas si simple. Fred Buyle, l’apnéiste venu pour marquer les squales, l’a bien expliqué avant son départ sur le plateau d’Antenne Réunion : il met les attaques sur le compte de la fatalité. Mais aussi sur une certaine méconnaissance du milieu naturel. Un moniteur de plongée explique : « Il a fait un rapport dans lequel il remarque qu’il a rarement vu d’endroit dans le monde où il y a une telle méconnaissance de l’océan. »
                                      LES PLONGEURS NE CROISENT PAS DE REQUINS…
HÉLAS La peur du requin a toujours été présente à La Réunion. L’histoire de notre île regorge d’anecdotes d’attaques. Alors, a-t-on fini par oublier que nous étions entourés par l’océan et que la nature peut se révéler dangereuse ? Les alpinistes qui partent à l’assaut des pentes enneigées savent pertinemment qu’ils courent un danger. Les surfeurs auraient-ils finalement oublié que la mer n’est pas sans risque ? L’absence d’attaque depuis 2006 était certainement pour quelque chose dans cette insouciance. La réalité est revenue à la vitesse d’un cheval au galop. L’emballement a fait le reste. Un corps déchiqueté qui disparaît marque forcément les esprits et l’imaginaire. Il est ensuite facile de présenter le requin comme un monstre sanguinaire. Mais voilà, si le requin attaque, et ce sont les spécialistes qui le disent, c’est exclusivement pour se nourrir. Le bouledogue, source de la plupart des attaques sur notre île, est le roi en eau trouble. S’il mord, c’est avant tout pour goûter ce qu’il a devant lui. Quand il s’attaque à un surfeur, en eau claire, c’est aussi parce que sur sa planche, l’homme des vagues ressemble à s’y méprendre, vu du dessous, à une tortue, le mets préféré des squales. Mais tout cela, la masse ne le sait pas, simplement bercée par des faits. « Ça nous fait beaucoup de mal », tonnait du coup en juillet Yves Régnier du club de plongée Bleu Marine sur le port de Saint-Gilles. Les moniteurs doivent batailler ferme pour effacer les craintes des touristes se jetant à l’eau pour faire des baptêmes. « Même des plongeurs aguerris venant de métropole sont anxieux. » La cible désignée par les professionnels, ce sont les médias. D’autant qu’un gérant de club lance : « On a dit dans une conférence de presse qu’on ne voyait jamais de requins en plongée. Qu’il n’y avait aucun risque. Un journaliste nous a répondu : on ne vous croit pas ». Or, c’est bien la réalité du paradoxe réunionnais. Difficile d’observer les requins dans une eau où on croise désormais beaucoup de tortues marines, proie du prédateur. Étrange. Mais pas tant que cela. Le temps que les bateaux de plongée arrivent sur les sites, le moteur vrombissant et que les hommes grenouilles basculent à l’eau, les requins, s’il y en avait, ont eu le temps de déguerpir. Ils ne reviendront pas : la respiration d’un plongeur et les chapelets de bulles dégagés par les palanquées auront fini de faire fuir les quelques squales qui pouvaient traîner dans le secteur. C’est même dommage car les amoureux des fonds sous-marins aimeraient en voir beaucoup plus souvent.
                                                L’OBSERVATION SE TRANSFORME EN « CHARGE »
Il faut donc bien avouer qu’une petite autocritique des médias serait nécessaire. Car force est de constater que les attaques des années 90 n’avaient pas la même caisse de résonance que les attaques actuelles. Et pourtant, il y a déjà eu des années meurtrières. Les sites internet comme Zinfos974, Linfo.re ou les radios se sont lancés dans une étonnante surenchère. Ainsi dans un article paru sur le site de Pierrot Dupuy le 27 novembre dernier, un requin aperçu par un apnéiste a donné : « Un requin bouledogue charge un plongeur ». Le suivisme des autres médias fait le reste… On parle d’attaque quand il n’y en a pas comme dernièrement à Trois-Bassins.
La course à l’échalote est aussi relayée par les lecteurs et auditeurs, conditionnés, qui croient voir des requins un peu partout où il y a de l’eau. C’est ainsi qu’une raie aigle évoluant à quelques centimètres de la surface dans le lagon de Saint-Leu est devenue un requin. Pourtant c’est ce que nous a déjà raconté Géry Van Grevelynghe, spécialiste local des squales : « Quand les nageoires de la raie sortent on peut prendre ça pour un aileron de requin. C’est souvent le cas sur le spot de surf de la Tortue. »
Quant au pilote de l’hélicoptère, il est étonnant qu’il s’émeuve de voir trois requins en pleine eau alors qu’il nous affirmait lors d’une discussion informelle en juillet dernier qu’il en voyait régulièrement lorsqu’il survolait la mer. Décidément, après 2011, rien ne sera plus jamais comme avant. La Réunion vivait jusqu’à maintenant avec ses squales avec crainte mais sans psychose. Désormais, ils sont dans toutes les têtes. C’est sans doute ça l’évolution des mentalités ¦               Nicolas Goinard

Zinfos974.com - Jeudi 19 Janvier 2012 - Pêche préventive de requins: Les surfeurs prêts à sauter le pas
Si la solution d'occupation des colonnes d'eau en amont des spots de surf fait son chemin, l'exaspération se fait sentir du côté de certains pratiquants loisirs mais aussi de moniteurs de surf qui ne vivent plus de leur activité. Des voix s'élèvent pour annoncer la riposte la plus ultime : la pêche des requins bouledogues et tigres de la côte Ouest.

Fin septembre 2011, le préfet autorisait de façon exceptionnelle ce qu'il appellera le "prélèvement" de 10 requins tigres et bouledogues, les deux espèces les plus menaçantes dans les eaux réunionnaises.
L'expérience n'a débouché que sur la pêche d'un seul prédateur, c'était le 29 septembre. Un peu plus tôt dans l'année, ce sont des particuliers qui ont décidé de procéder de la sorte.
Ces deux cas médiatisés de pêche aux requins ont tous deux pour point commun d'avoir répondu à chaud à une attaque sur un pratiquant.
Le 19 février 2011, un requin arrache la jambe d'un touriste de 32 ans à peine débarqué de Gillot le matin même. Une attaque qui s'est déroulée sur le spot de Trois-Roches. Sans tarder, le lendemain, un requin bouledogue est cueilli à Trois-Roches en fin de journée par des particuliers pratiquants de sports nautiques. Cette première prise augurait d'une année 2011 qui restera dans les mémoires.
Septembre 2011, l'attaque de trop, celle sur Matthieu Schiller à Boucan Canot. Cette fois-ci, c'est l'autorité préfectorale qui manoeuvre. Prise dans l'étau entre des données scientifiques qui, avouera le préfet, tarderont à venir, et les tenants d'une réaction immédiate, Michel Lalande prônera la solution intermédiaire des désormais fameux "prélèvements". Un seul requin sera pêché avec toutes les peines du monde le 29 septembre. D'initiative privée ou publique, dans les deux cas la pêche des requins sera critiquée par une frange de l'opinion publique, quant ce n'est pas des associations comme la Sea Shepherd Foundation ou d'autres associations écolos ou de protection des animaux.
                                                                    Juste des prises sur des "espèces non menacées"
D'ateliers requins en réunions de crise dans les heures qui suivent les observations (Saint-Leu, Trois-Bassins après Roches Noires et Boucan Canot), certains surfeurs estiment ces derniers jours avoir atteint le point de rupture.
Le sujet est délicat, l'anonymat reste de circonstance. "La plupart d'entre nous a déjà arrêté nos activités", racontent des moniteurs de clubs de surf. "Disposer des drumlines en entrée de spots, et on en parle plus. Du moins, c'est peut-être la méthode la plus efficace pour éloigner quelques spécimens sédentarisés". Comme conséquence, ils espèrent que la pêche de deux ou trois prédateurs pourrait avantageusement alerter les autres requins. "Ils savent déterminer si l'un des leurs a été pêché, et ils s'éloigneront du site à nouveau fréquenté par nos lignes de pêche", prévoit un professionnel sur les dents et qui laisse planer le doute sur le fait que ces pêches préventives ont déjà eu lieu.
Devant le tollé suscité par ces deux exemples connus de pêche aux requins de 2011, les pratiquants se disent prêts à s'organiser pour mener des expéditions. "Le manque d'autorité des pouvoirs publics est consternante. Il y aura un autre drame si rien n'est fait", s'exclament-ils. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Les discours semblent en tout cas déterminés. Ne sont-ils que des discours d'intention ?
"Si l'on part sur le principe du pas vu pas pris, qu'est-ce qui nous interdirait d'aller pêcher les requins en toute discrétion ?", demande faussement l'un d'entre eux. Puisqu'après tout, disent-ils, "les bouledogues et les tigres ne font pas partie des espèces protégées".     Ludovic Grondin
Clicanoo.re - publié le 19 janvier 2012 - Un appel à pêcher les requins hors de la réserve marine
Il y a des nuances que le langage écrit a du mal à retranscrire. Ainsi, lorsque Patrick Flores, entraîneur national de la Fédération française de surf, appelle à pêcher les requins hors de la réserve marine, il fallait comprendre... le contraire.
À l’heure où la plupart des acteurs de la mer appellent de leurs vœux à plus de retenue - y compris médiatique - sur le sujet requin, c’est un entraîneur national de la Fédération française de surf qui crée la polémique. Mardi, Patrick Florès publie sur sa page Facebook un appel à pêcher les requins en dehors de la réserve marine. "On a vu des gars capables d’oublier qu’on a perdu des potes et retourner leurs vestes, donc basta !!! petit appel à tous mes potes pêcheurs, en dehors de la reserve tout est permis !!!! Carte blanche !!!!!!!" annonce-t-il via son profil. Et de continuer : "J’assume tout à fait cet appel, en dehors de la réserve il n’y a rien contre la loi et j’emmerde tous ceux qui ne sont pas d’accord avec moi... faites tourner".
                                                                         Deuxième degré
Effectivement, cette pêche hors des limites de la réserve marine est légale. "Les requins bouledogues ne sont pas protégés à l’heure actuelle. Pourtant, c’est une espèce que l’on trouve de moins en moins. Un statut de protection est en cours", indique Pascale Chabanet, spécialiste de l’écologie des poissons récifaux à l’Institut de recherche et développement (IRD) de la Réunion. Dans ses commentaires, Flores fustige "ces enculés d’écolos-bobos" (sic) et prône le prélèvement comme mesure préventive.
L’appel fait le tour de la toile. Se partage. Ainsi, plus de soixante personnes commentent le statut. Certains le prennent au pied de la lettre et prévoient une expédition punitive.
D’autres n’y voient qu’une plaisanterie : "C’est plus l’appel du 18 juin de De Gaulle, c’est l’appel de Flores du 17 janvier 2012... Aux armçons citoyen !".
Contacté, l’entraîneur national ne cache pas son désarroi. "C’était du deuxième degré. Je voulais faire avancer les choses, j’ai encore la mort de Mathieu (Schiller, ndlr) dans la tête. Mais en aucun cas, je n’appelle pas à prélever les requins comme ça. Je voulais juste mettre en avant l’hypocrisie de la situation... car c’est en effet, il est possible de pêcher en dehors de la réserve marine", commente-t-il. Alors pourquoi appeler à la plus large diffusion possible du message sur le réseau social ?
"Je ne savais pas que mon profil était public" répond Patrick Flores qui a finalement décidé de supprimer son statut de Facebook. Apparemment, le deuxième degré n’aura été compris...                                Anne Mariotti

Trois questions à...
Est-il vrai que de plus en plus de requins sont sédentarisés aux abords des côtes réunionnaises ?
Des requins, il y en a toujours eu ! Mais il est vrai que la fréquentation humaine a beaucoup augmenté sur les plages, d’où l’accroissement des risques de rencontres entre requins et hommes. En ce qui concerne la la sédentarisation, cela dépend des espèces. On ne connait pas leur territoire vital avec précision et c’est pourquoi nous procédons à des marquages au moyen de balises acoustiques. Grâce au suivi de leurs déplacements, nous aidons à prévenir le risque. Pour le moment, les récepteurs se trouvent entre le Port de Saint-Gilles et Cap La Houssaye, mais il y en aura d’autres placés prochainement entre Saint-Pierre et la pointe de la Rivière des Galets.
La réserve marine entraîne-t-elle un accroissement de la présence de requins ?
La biomasse (poids de matière vivante) de poissons, qui constitue un des indicateurs classiques de l’état de santé d’un écosystème corallien, reste encore faible, très loin de pouvoir traduire de manière objective et avérée un “effet réserve” significatif. Dans ce contexte, chercher à relier la présence de requins avec cet "effet réserve" relève d’une hypothèse purement spéculative.
Quelles sont les conséquences d’un prélèvement pour cette espèce à la Réunion ?
Toute forme de pêche a un impact sur l’écosystème, et notamment lorsqu’il y a peu d’individus et que les stocks ne se renouvellent pas vite suite à leur mode de reproduction, ce qui est le cas pour les requins. Ils sont les éboueurs de la mer et ont un rôle essentiel à jouer dans la régulation des populations marines. La pêche risque de créer des déséquilibres dans l’écosystème. On ne gèrera pas le risque requins en éliminant les requins, d’autres reviendront... la nature a horreur du vide. Et cela ne donnera qu’un faux sentiment de sécurité. Il faut apprendre à vivre avec eux, avec une meilleure connaissance de leur comportement, et en respectant des règles de sécurité .       Propos recueillis par A.M

Zinfos974.com - Vendredi 20 Janvier 2012 - Fred Buyle dans Libération: "Il n’y a pas de risque requin à la Réunion, mais un problème humain"
Dans son édition du jour, le quotidien Libération publie une interview de Fred Buyle, cet apnéiste belge qui était venu à la Réunion pour effectuer des marquages privés de requins (lire: "Des marquages privés pour comprendre et relativiser le risque requin" ). Après trois semaines de plongée sur les différents spots de l'île, et même s'ils n'avaient marqué aucun requin, Fred Buyle et son accolyte, le Canadien William Winram, avaient constaté qu'il y avait "peu" de requin dans les eaux réunionnaises (lire: "Je ne pensais pas qu'il y avait si peu de requins" ).
                                               "A la Réunion, on n’est pas souvent confronté aux requins, d’où une peur panique"
A l'occasion du Salon de la plongée, à Paris, Fred Buyle revient sur son expérience à la Réunion. Dans une interview parue dans Libération, il explique: "Pour moi, il n’y a pas de risque requin à la Réunion, mais un problème humain. On a tendance à oublier que la mer reste un milieu naturel et non sécurisé et les requins, des animaux sauvages. A la Réunion, on n’est pas souvent confronté aux requins, d’où une peur panique. Sur les plages d’Afrique du Sud ou d’Australie, des panneaux énoncent les dangers et les comportements à adopter. Il y a tous les ans des accidents, mais les usagers ont intégré cela et vivent avec".
Au-delà de ce constat, l'apnéiste avance des explications sur la recrudescence des attaques en 2011: "Il n’y a pas une explication, mais un faisceau de facteurs favorisants. D’abord, un biotope idéal et de la nourriture qui fidélise ces requins sédentaires : dans le port de Saint-Gilles, les pêcheurs balancent en nombre les carcasses de poissons, à quelques centaines de mètres des plages. Ensuite, il faut réaliser que surfeurs et nageurs sont des "usagers faibles" de la mer. Ils flottent en surface et le requin peut jauger cette proie potentielle sans que celle-ci en ait conscience. Au contraire, un plongeur ou un chasseur sous-marin montrera au requin qu’il est repéré. En voyant les plages réunionnaises, William Winram, qui est aussi surfeur, a tout de suite dit qu’il n’irait jamais surfer ou se baigner sans quelqu’un en surveillance dans l’eau. S’il n’y a pas eu d’accidents avant sur cette portion de côte, c’est par chance!". Par ailleurs, "avec une baie dans laquelle se jettent plusieurs rivières, des ravines qui rejettent eau douce et déchets organiques, une ferme aquacole et une plage sableuse qui abrite des bateaux de pêche, la zone est idéale pour eux".
Enfin, Fred Buyle assure une nouvelle fois qu'il y a très peu de requin près des côtes réunionnaises: "En vingt-cinq ans de plongée en eaux tropicales, je n’en ai jamais observé si peu ! Curieusement, ils étaient très furtifs, timides, ils se sont rarement approchés malgré les appâts sonores ou à base de morceaux de poisson. D’habitude, ils restent aux alentours. Cela m’a vraiment étonné. Selon moi, il y a très peu de requins dans ces eaux tropicales, d’ailleurs peu poissonneuses. Il est aussi possible que les requins aient été fortement dérangés avant notre arrivée, notamment par la capture d’un individu".
                                    Audrey Pulvar se souvient "d’une sortie en forêt lacustre guyanaise"
Suite à cet article de Libération, la chroniqueuse de France Inter, Audrey Pulvar, s'est également fendue d'un billet ce matin sur la radio publique. Revenant sur l'interview de Fred Buyle elle explique: "Ce seraient plutôt nos modes de vie qui seraient en cause : des pêcheurs qui ont pris l’habitude de rejeter à la mer, à quelques dizaines de mètres du rivage, une grande quantité, quotidienne, de carcasses de poissons, mais aussi des surfeurs et des nageurs empiétant de plus en plus sur le territoire habituel des requins sans prendre le minimum de précautions nécessaires".
Puis elle conclut sa chronique sur un souvenir: "Mais le risque zéro existe-t-il ? Souvenir d’une sortie en forêt lacustre guyanaise avec un familier du coin : il faut que tu comprennes que c’est toi qui viens sur le territoire de l’insecte ou de l’animal sauvage, me disait-il, donc tu le déranges, tu l’agresses. Qu’il soit araignée tueuse, anaconda ou félin, ne t’étonnes pas qu’il réagisse, et prépare-t-y…" 
    
 
Clicanoo.re - publié le 24 janvier 2012 - Un surfeur attaque les arrêtés municipaux
C’est une première. Un surfeur vient de saisir le tribunal administratif pour obtenir la levée des arrêtés interdisant la pratique d’activités nautiques à Roches-Noires et Boucan-Canot.

Nouvel épisode inédit dans le feuilleton requins. Un habitué des spots de Saint-Gilles a décidé de contester l’interdiction du surf en vigueur depuis quatre mois à Roches-Noires et Boucan-Canot. Le requérant, un fonctionnaire d’une trentaine d’années, résidant à Saint-Paul, s’appuie sur deux procédures : un recours sur le fond et un référé en suspension.
L’objectif, d’après son avocate, « n’est pas d’engager une polémique » mais de pointer « l’incohérence » de la décision de la mairie. « Mon client est quelqu’un de responsable, il ne cherche pas à jeter de l’huile sur le feu. Sa démarche résulte d’un constat de confusion dans les arrêtés en vigueur, explique Me Charlotte Périssé.?Le surf est interdit dans le périmètre des zones de baignade sécurisées mais il ne l’est pas en dehors, que ce soit au cap la Houssaye, aux Aigrettes ou à l’Ermitage.?Faut-il en déduire que le danger n’existe pas dans ces secteurs ? »? L’avocate juge « pernicieuse » la réglementation actuelle, estime qu’elle aboutit « à déresponsabiliser les usagers qui vont se baigner ailleurs ».?
« Or, on n’est pas plus en sécurité en surfant aux Aigrettes qu’aux Roches-Noires », observe-t-elle, en plaidant pour une réglementation « à l’échelle de tout le littoral saint-paulois » et la diffusion « d’une information adaptée sur le risque requins », dans les offices de tourisme notamment.
Rappelons en effet que les interdictions d’activités nautiques s’appliquent aux seules plages de Roches-Noires et Boucan-Canot, suite aux successions d’attaques de requin (quatre dans cette zone, dont deux mortelles), survenues l’an dernier. La baignade y est en revanche autorisée, dans un périmètre restreint, depuis le 1er novembre aux Roches et le 20 décembre à Boucan.?
Depuis trois semaines, un nouvel arrêté assouplit les conditions de mise à l’eau (même par drapeau orange et au-delà de 16h). Le recours engagé par le surfeur saint-paulois n’a pas encore été instruit. Ses chances d’aboutir paraissent minces. D’autant que la mairie envisageait sous peu la reprise des activités de surf et autres kayaks, sur ces spots, « aux risques et périls des pratiquants ». A moins que les récentes (vraies-fausses) alertes aux squales déclenchées à Saint-Leu et Trois-Bassins n’incitent les autorités à repousser cette échéance            V.B.

Et si ça vous intéresse ... Patrick Flores se vante d’avoir éliminer (é!) huit requins    
Clicanoo.re - publié le 25 janvier 2012 - A quoi joue Patrick Florès ?
Moins d’une semaine après son appel controversé à prélever des requins, Patrick Florès a déclaré ce week-end en avoir fait tuer 8 en moins de 24 heures. L’intéressé nie obstinément ce qui s’apparente à une vaste mascarade. Un entêtement qui l’isole jour après jour.

Après avoir lancé un appel à tuer des requins en dehors de la réserve la semaine dernière, après avoir ensuite démenti ses propres déclarations, puis vainement plaidé le second degré, l’entraîneur national des équipes de France de surf en remet une couche. En début de semaine, le parrain du surf réunionnais a en effet couché la déclaration suivante sur son profil Facebook : "Enfin c’est parti !!! - 8 en moins de 24 h. Quand je pense à tous ceux qui ont essayé ou fait semblant d’essayer, publiquement, avec ou sans autorisation de leurs proches et qui n’y sont pas arrivés… C’est tellement facile !!!".
                                                                            « Quitte à me faire allumer »
Difficile de ne pas faire le lien avec son appel précédent à la battue mais difficile également d’accorder du crédit à cette pêche "miraculeuse". Nous avons donc pris le soin d’interroger lundi l’intéressé, par courriers électroniques, puisqu’il est actuellement hors du département. "Je ne vois pas de quoi vous parlez, ça devient de l’acharnement", nous a-t-il répondu dans un premier temps. Puis, nous lui avons précisé que nous avions sous les yeux des captures d’écran du profil en question. Nouvelle réponse : "Pensez ce que vous voulez, moi je ne vois pas le mot requin dans ce que j’ai écrit, et je ne parle pas de requin, à vous de voir".
L’entraîneur joue alors sur les mots et entretient péniblement le doute. Il faut à ce stade préciser que, si le mot requin n’apparaît effectivement jamais dans les échanges, les commentaires associés à cette déclaration interrogent le commanditaire sur la taille des prises et sur l’objectif chiffré de la campagne. Questions auxquelles Patrick Florès répond par la suite, évoquant un objectif de "30, quitte à me faire allumer sur les sites internet ou les journaux". Et d’ajouter : "Je ne demande pas un massacre, genre déforestation, mais juste quelque chose qui plaise à tout le monde (...) juste un petit nettoyage". On parle là évidemment de requins. Le nier devient absolument ridicule. Devant notre insistance à obtenir une réponse claire, celui-ci nous a finalement livré la réponse suivante : "Je n’ai jamais prétendu avoir pêché 8 requins sur internet ni entendu parler de prélèvement de 8 requins. Je suis désolé de ne pas pouvoir vous aider plus". Fin de la discussion.
Deux hypothèses. Soit le profil Facebook de Patrick Florès a été piraté et il ne s’en est pas rendu compte. Soit celui-ci n’assume pas ses déclarations. Il faut noter que les propos ont depuis été supprimés. Quoi qu’il en soit, nous avons cherché à vérifier cette prise de 8 requins, ajustée à 14 dans plusieurs médias hier. Personne, sur le port de Saint-Gilles, un vrai petit village pourtant, n’a observé la moindre arrivée de requins sur les quais ces derniers jours et des spécialistes de la pêche au gros affirment l’impossibilité de la chose. Ce week-end, tous les bateaux de pêche ou presque étaient d’ailleurs occupés par un concours au large. Nul doute que l’information, avérée, aurait de toute façon fait le tour de la place en quelques heures seulement. La rumeur lancée par l’entraîneur de surf semble donc bien peu fiable et commence en tout cas à irriter. A commencer par les pêcheurs. "Avec ses conneries, il va finir par braquer la population contre nous, on va être accusés d’avoir prélevé des requins alors qu’on ferme notre gueule depuis le début dans cette histoire", réagit l’un d’eux.
                                                                              Seul contre tous
Du côté des associations, Sea Shepherd et les Frères de la côte avaient déjà dénoncé ces appels à la battue en fin de semaine dernière. Aujourd’hui, c’est le porte-parole de Prévention requin Réunion, interrogé par téléphone, qui se désolidarise du message rédigé par Patrick Florès. "Nous sommes actuellement contre les prélèvements car les requins sont balisés et font l’objet d’études. Plus on va les déranger, moins on pourra les étudier et moins on pourra prouver leur sédentarité. Nous ne sommes favorables à un prélèvement qu’en cas de nouvelle attaque", explique Serge Leplège.
Patrick Florès et ses adeptes, qui n’ont visiblement pas saisi le caractère public de leurs déclarations sur Facebook, se retrouvent donc bien isolés. Et on peine décidément à comprendre l’intérêt de telles déclarations. Si ce n’est qu’elles risquent d’attiser la colère du plus grand nombre.     R.Lt.

Sea Shepherd en action aux Roches Noires
Les responsables locaux des associations Sea Shepherd et Frères de la côte ont fait savoir hier soir qu’ils envisageaient une action coup de poing cet après-midi aux Roches-Noires. Objectif :
obtenir des mesures immédiates quant à la propreté du port de Saint-Gilles et la réouverture du spot de surf attenant.  
Le 25 janvier 2012 - Sur le site de l'ODT de Saint-Paul, le bulletin info réalisé par l'IRT et les clubs de plongée, labellisés RQT.
 

La mairie de Saint-Paul invitait notre association Mercredi 25 janvier à 10h à la 2ème réunion "Information et Prévention des usagers" dans le cadre de la réduction du risque requin.
Qui veut accompagner Guylain ?

Clicanoo.re - publié le 26 janvier 2012 - Statu quo sur les spots de surf
Un nouvel atelier requins a réuni hier de nombreux participants en mairie de Saint-Paul. Alors qu’on attendait une réouverture des spots de surf, les arrêtés ont finalement été maintenus, dans une ambiance de travail désormais sereine et presque consensuelle.
Les arrêtés d’interdiction des activités nautiques n’ont pas été levés comme attendu hier à l’issue de l’atelier requins organisé en mairie de Saint-Paul. Le surf et autres disciplines restent donc officiellement interdits sur les spots des Roches-Noires et de Boucan, jusqu’à nouvel ordre. Un nouvel ordre dont la date n’a pas été véritablement fixée.
                                                                       OPPOSITION DE LA LIGUE DE SURF
“Dans mon esprit et dans celui de la commune, ces arrêtés sont appelés à évoluer au fur et à mesure du développement des dispositifs de protection”, a précisé hier Thomas Campeaux, le sous-préfet de Saint-Paul. “En général, au départ, on prend des mesures conservatoires, dans l’attente d’avancer dans la réflexion et ensuite, les arrêtés diminuent en portée jusqu’à ce qu’on parvienne à un équilibre. On cherche vraiment à atteindre cet équilibre”. Pour la mairie, il était nécessaire de consulter le plus largement possible avant de prendre la décision de casser les arrêtés. Et, contre toute attente, une majorité de participants n’a pas jugé les conditions de sécurité actuelles favorables. A commencer par la ligue de surf qui prônait jusque-là une pratique aux risques et périls des usagers et qui s’oppose désormais à une réouverture de la pratique aux Roches comme à Boucan. Les élus saint-paulois et les différents partenaires vont donc observer l’évolution de la situation. “On va notamment attendre les premiers retours d’expérience du dispositif de surveillance mis en place avec les clubs”, expliquait hier l’adjoint Emmanuel Séraphin. “D’ici à un mois, on devrait en savoir plus”. Statu quo en attendant. Si la situation n’a donc pas sensiblement évolué, tous les participants se réjouissaient au moins à la sortie de la réunion d’un climat enfin apaisé. “On voit bien aujourd’hui qu’on est dans une démarche de réflexion, que les acteurs publics sont capables de modifier leurs décisions. Et plus grand monde n’a envie d’accuser le requin ou le surfeur ou le pêcheur”, s’est notamment félicité Didier Ah-Nième, de l’Association prévention Requin Réunion. “Il y a un consensus pour dire qu’il s’agit d’un problème complexe et qu’il ne s’agit pas de cibler un tel ou un tel mais bien de comprendre ce qu’il se passe avant de prendre des décisions”.
                                                                       DES POINTS DE CONVERGENCE
Constat en grande partie approuvé par d’autres associations comme Sea Shepherd ou les Frères de la côte, dont le président Christophe Mattéï a confirmé ce rapprochement des diverses parties prenantes. “On voit qu’on a beaucoup plus de points de convergence et qu’on sort un peu du débat entre “C’est la faute des surfeurs” et “Il y a prolifération de requins”. Tout le monde a compris qu’il fallait vivre avec le risque requins et se doter de moyens et d’une sécurisation maximum”. Autres points de satisfaction : le premier bilan du dispositif de sécurisation des plages pour les baigneurs et la prise en compte de la problématique des déchets de poisson dans le port. L’Etat, en lien avec les Affaires maritimes, devrait prendre des mesures de réglementation prochainement. La prochaine réunion requins est prévue le 6 février en préfecture. Ce sera le premier rendez-vous du C4R, le Comité réunionnais de réduction du risque requins    R. Lt.

Clicanoo.re - publié le 26 janvier 2012 -Opération com aux Roches Noires
Sea Shepherd et les Frères de la côte ont décidé d’aller surfer la vague des Roches-Noires hier en début d’après-midi. Une opération sécurisée par plusieurs plongeurs en bouteilles et en apnée, destinée à attirer l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité de rouvrir les spots de surf dans de bonnes conditions. “C’est une démonstration de ce qui peut être facilement réalisé pour protéger et sécuriser les surfeurs dans leur élément”, explique Stéphane Girard, le responsable local de Sea Shepherd. “Il y a des choses qui sont mises en place pour les licenciés mais ils ne représentent que 10 % des surfeurs à la Réunion. 90 % ne le sont pas, et c’est à eux qu’on s’intéresse, à ces free surfers”. Clubs et pôle espoir bénéficient en effet depuis peu d’un dispositif de surveillance, financé par l’Etat et la Région, mais la situation d’une majorité de pratiquants n’a pas évolué. “Il faut rappeler que ceux qui se sont fait attaquer étaient des free surfers et pour le moment personne ne s’en occupe”, appuie Christophe Mattéï pour les Frères de la côte. Un peu plus tôt dans la matinée, le sous-préfet de Saint-Paul se félicitait de voir se développer diverses initiatives associatives, telles que les observations réalisées par PRR entre autres, et expliquait que la sécurisation des activités proviendrait en grande partie de démarches privées, arguant qu’on ne “peut pas tout attendre de l’Etat”. Une position contre laquelle protestent les deux associations à l’origine de cette session surf médiatique. Pour Stéphane Girard, “l’Etat ne peut pas totalement se désengager de la surveillance de spots de surf qui sont mitoyens de plages surveillées. Un Zodiac par exemple peut très bien surveiller le plan d’eau de baignade et le plan d’eau de surf, au moins aux Roches”. Les deux associations veulent par ailleurs préciser que leur sortie d’hier était une opération de communication, uniquement possible avec des moyens de surveillance adéquats, et qu’il ne s’agit en aucun cas d’une invitation à enfreindre les différents arrêtés en vigueur     R. Lt.  

Le 26 janvier 2012 - Un Mail de Stéphanie Jautzy - Responsable de la Communication - Office de Tourisme de Saint-Paul - 06 92 67 64 16 - www.saintpaul-lareunion.com (extrait)       pour info, nous avons envoyé ce mail ce matin aux journalistes, un parmi d'autres !

... suite à la réunion d'hier en mairie de Saint-Paul, de nombreux médias (presse - TV - Radios - Sites internet) ont rédigé, logiquement, un sujet sur la non-levée, pour l'instant, de l'interdiction de surf sur la commune de Saint-Paul. Cependant, nous avons pu entendre, voir, lu, dans certains médias que toutes les activités nautiques étaient toujours interdites, et que même la baignade était interdite ...?!
Pour mémoire : La baignade est autorisée sur Boucan Canot et sur Roches Noires depuis fin 2011, dans le périmètre de baignade, selon la couleur des drapeaux et pendant une tranche horaire bien précise, ces conditions sont bien expliquées dans l'arrêté municipal. La baignade a toujours été autorisée à l'Ermitage et à la Saline (plus de 7 km de plage)
- Certaines radios ce matin disaient que la baignade était interdite sur toute la commune de Saint-Paul !
- Les plages, n'ont, quant à elles, jamais étaient interdites ...
Les activités nautiques présentes sur la commune de Saint-Paul sont les suivantes : Plongée, Jetski, Surf, Wave-Ski, Sorties en mer à bord de bateau (bateau à fond de verre, catamaran, ...) Kayak des mers, Voile, Pêche au gros, Ski nautique, Windsurf et Kite surf à la Saline-les-Bains
Sur ces 11 activités nautiques répertoriées actuellement sur la commune de Saint-Paul et encadrées par des professionnels, seules 2 sont interdites pour l'instant : le surf et le wave-ski. Le kayak des mer et la voile sont autorisés, en pleine mer, à condition que les engins nautiques soient homologués et immatriculés, comme dans le lagon. cf l'arrêté préfectoral.
Un dispositif de surveillance est actuellement en test entre Trois Bassins et Saint-Pierre concernant le Surf et pourra être, s'il est concluant, proposé sur la Commune de Saint-Paul dans les semaines à venir, selon la ligue de Surf.
Toutes ces activités nautiques souffrent malheureusement, entre autre, d'une information tronquée ou raccourcie.
L'Office de Tourisme de Saint-Paul, qui a en charge la promotion touristique de la Commune, fait passer ce message déjà depuis de nombreux mois.
Nous comptons donc sur votre compréhension pour permettre à ces nombreuses activités nautiques, qui n'ont jamais été interdites, de sortir la tête de l'eau, pour redonner une image positive de ces plages, ouvertes avec baignade autorisée, et ainsi lever la confusion qui existe malheureusement dans de trop nombreux esprits (touristes ou résidents).
Pour mémoire, nous vous avons envoyé, dans un mail précédent, le bulletin d'information sur la plongée, expliquant bien que la plongée en bouteille n'était en aucun cas concernée par les attaques de requin.  
          
Clicanoo.re - publié le 27 janvier 2012 - Les tortues, une clef pour comprendre les requins ?
Les scientifiques du centre Kélonia (Saint-Leu) arriveront d’ici à un an au terme d’un vaste programme de suivi des tortues par GPS, intitulé Dymitile. Les deux espèces, caouanne et verte, ont ainsi révélé leurs habitudes migratoires. Autant de constatations qui alimenteront prochainement un plan de conservation concernant la zone océan Indien au sens large. Le thésard Mayeul Dalleau entend désormais se pencher sur la question des migrations côtières. Leurs études pourraient donner des indices sur le comportement du requin et contribuer de manière constructive au débat enflammé qui anime la Réunion depuis bientôt un an. Les mouvements du reptile conditionnent-ils ceux du squale, sachant que le premier est une proie du second ? Telle est l’interrogation du moment. Trouver des éléments de réponse s’apparente à un « vrai défi » selon le biologiste. « Mais cela fait partie des questions que les gens se posent », insiste-t-il. Une allusion masquée aux accusations gratuites portées par le discours ambiant : certains justifient la multiplication des requins par la recrudescence des tortues et ne se privent pas au passage d’égratigner indirectement le travail de sensibilisation que mène Kélonia             D. F. B.
Zinfos974.com - samedi 28 Janvier 2012 - L'effet Réserve Marine sur les requins ne repose sur "aucun élément objectif"
Le risque requin refait parler de lui, mais cette fois-ci du côté du conseil scientifique de la Réserve naturelle marine de la Réunion (RNMR). La raison ? La Réserve marine a été montrée du doigt par de nombreuses personnes, comme étant une des facteurs de la recrudescence du nombre d'attaques et d'observations de requins à la Réunion. "Un raisonnement spéculatif qui ne repose sur aucun élément objectif", soulignent les membres du conseil scientifique de la réserve marine.

Montrés du doigt par certains pêcheurs, surfeurs... dans la recrudescence du nombre d'observations et d'attaques de requins le long du littoral réunionnais (voir ici : La réserve marine : "Le garde manger des requins" ), les membres du conseil scientifique de la Réserve naturelle marine de la Réunion ont tenu à sortir de leur silence et réagir face à ce que tout le monde appelle "l'effet réserve".
Dans un premier temps, Sonia Ribes-Beaudemoulin, présidente du conseil scientifique de la RNMR, a tenu à rappeler comment la réserve marine a vu le jour à la Réunion, mais surtout pourquoi. "Face aux nombreux constats de dégradation croissante des récifs coralliens à La Réunion, soulevés par l'ensemble de la communauté scientifique depuis plusieurs années, la Réserve Naturelle Nationale Marine de la Réunion a été mise en place en 2007. Deux années plus tard, la plupart des réglementations ont été mises en œuvre dans son périmètre", explique-t-elle.
Dans la RNMR, 5% de sa superficie est considérée comme un "sanctuaire", 45% sont soumis à une pêche dite "réglementée" et les 50% restants sont ouverts à la pêche dans les mêmes conditions qu'à l'extérieur.
Est-ce que la Réserve naturelle marine de la Réunion a un effet sur les requins ?
"La mise en place de réserves naturelles marines est toujours associée à des mesures de gestion de leur fréquentation et de leur exploitation, dans le but de permettre une restauration des écosystèmes, de la biodiversité et des stocks de reproducteurs (…). C’est cette dynamique positive que l’on appelle "l’effet réserve", souligne Sonia Ribes-Beaudemoulin. La Réserve marine de la Réunion a pour objectif de préserver la diversité des espèces tout en protégeant son milieu naturel.
Mais un "effet réserve" est très long à mettre en place en raison de l'influence des facteurs humains. A titre de comparaison, la biomasse de poissons (indicateur de l'état de santé d'un écosystème corallien) à la Réunion est de 200 à 400 kg par hectares contre 600 à 1.200 pour les récifs de l'Indo-Pacifique et 3 à 4.000 kg pour les Iles Eparses. "A ce jour, la biomasse en poissons des récifs de La Réunion reste donc encore faible, très loin de pouvoir déjà traduire de manière objective et avérée un "effet réserve" significatif", ajoute le conseil scientifique.
Est-ce que la Réserve naturelle marine de la Réunion a un effet sur les requins ? Le conseil scientifique répond clairement à cette question : "Dans ce contexte, relier une augmentation des attaques de requins à "l’effet réserve" relève d’un raisonnement spéculatif qui ne repose sur aucun élément objectif. L’étude des déterminants de ces attaques est l’objectif du programme de recherche CHARC (Caractérisation de l’Habitat des requins réunionnais côtiers) qui intègre toutes les hypothèses, y compris celles pouvant éventuellement impliquer d’autres aspects de la RNMR que "l’effet réserve" recherchée".
Une mise au point des membres du conseil scientifique pour que cesse l'amalgame qui peut exister encore dans l'esprit de certains entre le risque requin et ce fameux "effet réserve".                  Julien Delarue
  

Le 11 janvier 2012 - Un mail de la Préfecture - Q'en pensez-vous ? Qui voudrait représenter l'AAPSGB ?

(copie)

Place du Barachois – 97405 SAINT DENIS CEDEX Tél. 02.62.40.74.16 – Fax. 02.62.40.74.51
P R E F E T D E L A R E G I O N R E U N I O N

Le préfet
Saint-Denis, le 10 janvier 2012
Le préfet
à
destinataires in fine

OBJET : installation du Comité réunionnais de réduction du risque requins (C4R)
P. J. : projet de déroulé
Madame, Monsieur,
L’année 2011 aura été marquée par une recrudescence du nombre d’attaques de requins à La Réunion dont deux se sont révélées mortelles. Face à ce risque endémique mais inédit par son ampleur, les pouvoirs publics, les associations et les scientifiques se sont mobilisés pour bâtir une réponse cohérente et pour soutenir les secteurs sportifs et économiques touchés.
Ainsi, au cours des derniers mois, une stratégie de réduction du risque requins a été élaborée avec le concours de chacun des acteurs dans le cadre notamment des trois ateliers créés en juillet dernier et qui se sont régulièrement réunis jusqu’à présent.
Cette stratégie vise à concilier les objectifs de sécurité des personnes, de protection de l’environnement et de préservation des activités nautiques et touristiques tout en veillant à défendre l’image de notre île au plan international.
Grâce à ce travail d’étroite concertation entre tous les partenaires, un ensemble de mesures de court terme et de long terme a été décidé et la plupart d’entre elles ont déjà été mises en oeuvre.
Il est essentiel que cet esprit de coopération perdure afin d’inscrire la stratégie de réduction du risque requins dans la durée.
C’est pourquoi, ainsi que je l’avais annoncé, j’ai décidé de créer un Comité réunionnais de réduction du risque requins (C4R) afin d’offrir un lieu approprié d’information, de débat et de concertation. Le C4R se réunira au moins une fois par an et chaque fois que nécessaire.
J’ai plaisir à vous annoncer qu’en raison de vos responsabilités et de votre contribution à la réduction du risque requins à La Réunion, j’ai souhaité vous nommer membre du C4R.
La première réunion d’installation du C4R est prévue le 6 février 2012 de 15h00 à 18h00 dans les locaux de l’IAE, 24-26 avenue de la Victoire à Saint-Denis. Je joins à cette lettre le programme prévisionnel de l’après-midi. Un point presse sera organisé à l’issue de la réunion du C4R pour présenter le résultat de nos travaux.
Je vous saurais gré de bien vouloir me faire part de votre participation, ou de celle de votre représentant, à cette première réunion du C4R pour le 26 janvier au plus tard par retour de mail à mon secrétariat (secretariat-prefet@reunion.pref.gouv.fr).
Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée.

Le préfet
Michel LALANDE

Installation du Comité réunionnais de réduction du risque requins
Lundi 6 février 2012 - Projet de déroulé

15h00 Ouverture par le préfet de La Réunion.
15h15 Amélioration de la connaissance scientifique :
- présentation par la DEAL, l’IRD et le conseil régional des mesures engagées,
- tour de table, perspectives et priorités.
16h00 Prévention du risque requins :
- présentation par la commune de Saint-Paul, le CROSS, les représentants des activités nautiques des mesures engagées,
- tour de table, perspectives et priorités.
16h45 Accompagnement des secteurs sportifs et économiques :
- présentation par DJSCS et le SGAR des mesures engagées,
- tour de table, perspectives et priorités.
17h30 Clôture des travaux par le préfet de La Réunion.
DEAL : direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement
IRD : institut de recherche pour le développement
CROSS : centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage
DJSCS : direction de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale
SGAR : secrétaire général aux affaires régionales

Liste de destinataires
1. Représentant les services de l’Etat
- Monsieur le secrétaire général de la préfecture, sous-préfet de l’arrondissement nord ou son représentant ;
- Monsieur le secrétaire général aux affaires régionales, ou son représentant ;
- Monsieur le directeur de cabinet du préfet ou son représentant ;
- Monsieur le sous-préfet de Saint-Pierre ou son représentant ;
- Monsieur le sous-préfet de Saint-Paul ou son représentant ;
- Monsieur le directeur de l’environnement, de l’aménagement et du logement ou son représentant ;
- Monsieur le directeur de la mer sud océan Indien ou son représentant ;
- Madame la directrice de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale ou son représentant ;
- Monsieur le conseiller diplomatique du préfet, chef de la mission de coopération régionale, ou son représentant ;
2. Représentant les services de secours
- Monsieur le directeur du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) ou son représentant ;
- Monsieur le chef de l’état-major de zone et de protection civile sud océan Indien ;
- Monsieur le directeur départemental des services d’incendie et de secours ;
- Monsieur le directeur départemental de la sécurité publique ou son représentant ;
- Monsieur le commandant du groupement de la gendarmerie nationale ou son représentant ;
- Monsieur le commandant de la gendarmerie maritime ou son représentant ;
- Monsieur le représentant de la société nationale de sauvetage en mer (SNSM) à La Réunion ou son représentant ;
- Monsieur le médecin chef du SAMU de La Réunion ou son représentant ;
3. Représentant les collectivités territoriales
- Monsieur le président du conseil régional ou son représentant ;
- Madame la présidente du conseil général ou son représentant ;
- Monsieur le maire de la commune de l’Etang-Salé ou son représentant ;
- Monsieur le maire de la commune de Saint-Leu ou son représentant ;
- Madame la maire de la commune de Saint-Paul ou son représentant ;
- Monsieur le maire de la commune de Saint-Pierre ou son représentant ;
- Monsieur le maire de la commune de Trois-Bassins ou son représentant ;
- Monsieur le président de l’association des maires du département de La Réunion ou son représentant ;
- Monsieur le président de la communauté intercommunale des villes solidaires (CIVIS)
ou son représentant ;
- Monsieur le président de territoire de la côte ouest (TCO) ou son représentant ;
4. Représentant les usagers de la mer
- Monsieur le président du comité régional de pêches maritimes et des élevages marins ou son représentant ;
- Monsieur le président de l’association réunionnaise de développement de l'aquaculture ou son représentant ;
- Monsieur le président de la ligue réunionnaise de surf ou son représentant ;
- Monsieur le président du comité régional des pêcheurs plaisanciers et sportifs ou son représentant ;
- Monsieur le président du comité régional d’études et des sports sous-marins ou son représentant ;
- Madame la présidente du comité régional de canoë-kayak ou son représentant ;
- Monsieur le président de la ligue réunionnaise de vol libre ou son représentant ;
- Monsieur le président de la ligue réunionnaise de voile ou son représentant ;
- Madame la présidente de la ligue de ski nautique ou son représentant ;
- Monsieur le président du comité régional de natation ou son représentant ;
- Madame le présidente de la ligue réunionnaise de triathlon ou son représentant ;
- Monsieur le président du comité régional olympique et sportif ou son représentant ;
- Monsieur le représentant des amodiataires du port de Saint-Gilles ou son représentant ;
- Monsieur le président du syndicat des professionnels des sports de loisirs sur l'île de La Réunion (SYPRAL) ou son représentant ;
- Monsieur le président de la société aquacole des Mascareignes ou son représentant ;
5. Représentant la communauté scientifique
- Monsieur le représentant de l’institut de recherche pour le développement (IRD) à La Réunion ou son représentant ;
- Monsieur le délégué de l’IFREMER océan Indien ou son représentant ;
- Monsieur le directeur du laboratoire ECOMAR de l’université de La Réunion ou son représentant ;
- Madame la directrice de la réserve marine nationale de La Réunion ou son représentant ;
- Madame la présidente du conseil scientifique de la réserve marine nationale de La Réunion ou son représentant ;
- Monsieur le président du conseil scientifique régional du patrimoine naturel ou son représentant ;
- Monsieur le directeur de l’aquarium de La Réunion ou son représentant ;
- Monsieur le directeur de Kelonia ou son représentant ;
- Monsieur le directeur de l’agence pour la recherche et la valorisation marines (ARVAM) ou son représentant ;
6. Représentant les associations
- Monsieur le président de SREPEN ou son représentant ;
- Monsieur le président de Vie Océane ou son représentant ;
- Monsieur le président de Globice ou son représentant ;
- Monsieur le président de Squal'idées ou son représentant ;
- Monsieur le président de Abyss ou son représentant ;
- Monsieur le président de OMAR ou son représentant ;
- Monsieur le président de Sea Sheperd Réunion ou son représentant ;
- Monsieur le président de Prévention Risque Requin Réunion ou son représentant ;
- Monsieur le président de Les frères de la côte ou son représentant ;
- Monsieur le président de Green 974 ou son représentant ;
7. Personnalités qualifiées
- Madame la présidente de l’île de La Réunion tourisme ou son représentant ;
- Monsieur le président de l’union départementale des associations familiales ou son représentant ;
- Madame la présidente de l’union des consommateurs de La Réunion ou son représentant ;
- Monseigneur Gilbert Aubry, évêque de La Réunion ;
- Monsieur le président de la chambre de commerce et d’industrie de La Réunion ou son représentant ;
- Monsieur le président de l'union des hôteliers de La Réunion ou son représentant
- Monsieur le président de l'union des métiers de l'industrie et des hôteliers ou son représentant

Clicanoo.re - publié le 30 janvier 2012 - Sea Shepherd demande un arrêté de protection pour les requins
La présidente de Sea Shepherd France a écrit en fin de semaine à la ministre de l’Ecologie, Nathalie Kociusko-Morizet, pour lui demander de protéger les deux espèces de requins actuellement étudiées à la Réunion. Ce courrier de Lamya Essemlaly intervient en réaction aux appels à une chasse massive lancés sur internet par l’entraîneur de l’équipe de France de surf, Patrick Florès. "Afin de palier au manque total de connaissance sur les deux espèces en cause (requin tigre et bouledogue) un programme de recherche a été lancé par l’Institut de Recherche pour le Développement de la Réunion (...) Malheureusement les conclusions de cette étude risquent de ne jamais voir le jour. Tout simplement parce que pour faire des relevés et marquer des animaux et bien il faut qu’ils y aient des animaux" écrit la responsable de l’ONG qui évoque des pêches intensives "avérées". Des pêches dont l’existence reste à prouver. Rappelons qu’une majorité de pêcheurs refusent pour le moment d’être mêlés de près ou de loin à une action de ce type. La présidente de Sea Shepherd France appelle malgré tout l’ensemble de la communauté scientifique "à intervenir et à soutenir ses membres réunionnais. Elle demande par ailleurs à la ministre de "condamner les appels au massacre et les massacres eux-mêmes en faisant adopter aux plus vite un décret protégeant ces deux espèces actuellement menacées à la Réunion". Et de conclure par la formule suivante : "Si certains revendiquent le droit à tuer, eh bien nous revendiquons le droit à protéger la vie". Pour mémoire, lors de sa dernière visite en décembre, Nathalie Kociusko-Morizet ne s’était pas opposée à une pêche hors réserve sur des espèces non protégées, tout en précisant que l’expérience de pêche massive aux Seychelles n’avait pas été bénéfique en terme d’image    R. Lt.
Zinfos974.com- le 31 janvier 2012 -Roches Noires: Drapeau rouge après une observation de requin
Les MNS de la plages de Roches Noires, en cente-ville de Saint-Gilles, ont hissé la flamme rouge ce matin. Une mesure de précaution après qu'on leur ait signalé la présence d'un requin non loin de la côte.
La baignade et toute autre activité nautique sont donc interdites aux Roches Noires jusqu'à nouvel ordre.   
Clicanoo.re - publié le 1er février 2012 - Un aileron près du rivage
Peu avant 8 h hier matin, deux pêcheurs de Saint-Gilles affirment avoir aperçu des ailerons dans la zone de bain des Roches-Noires, à seulement quelques dizaines de mètres du rivage. Informés de ce signalement, le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) et la mairie de Saint-Paul ont décidé d’enclencher la procédure d’alerte requins. "Le témoignage qui nous a été rapporté est fiable, assure l’officier de permanence du Cross. L’identifiant est un familier des lieux, il était catégorique, sans toutefois pouvoir donner des précisions sur l’espèce du requin". A leur arrivée, les MNS des Roches ont patrouillé près deux heures sur zone sans rien apercevoir. La flamme rouge requins a été hissée et la surveillance renforcée. Pour autant, les plagistes ont été autorisés à se remettre à l’eau, près du bord, dès la fin de la matinée.
Zinfos974.com- le 01 février 2012 -Roches Noires/surfeur : "Nous avons vu un requin de 2m au bord du rivage hier"
Un requin vraisemblablement de type bouledogue a été aperçu à cinq mètres du rivage mardi matin. C'est le témoignage que souhaite faire connaître au plus grand nombre l'un des deux observateurs des Roches Noires. Lui même surfeur, il préfère garder l'anonymat pour, d'une part, réitérer les consignes de prudence aux autres surfeurs et baigneurs matinaux, mais aussi alerter encore plus les pouvoirs
publics."J'aurais préféré ne pas le voir", avoue encore stupéfait, presque hésitant dans la voix, Rémy* car dit-il, il "reste un surfeur". Mardi 31 janvier, vers 7h30, il dit avoir aperçu avec un collègue de pêche, et à trois reprises, un même requin rôdant à quelques mètres du rivage. Son témoignage remontera jusqu'au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage qui nous confirme ce matin l'information. Surpris de ne pas avoir vu la presse retranscrire sa description donnée en première main au CROSS, il veut faire connaître tout ce qu'il a pu voir.
"Mon pote et moi étions en train de pêcher depuis le banc de sable des Roches Noires. A gauche du poste MNS lorsque l'on fait face à la mer, au niveau de la fin du filet lorsqu'il est positionné. Nous avions l'eau à la cheville. Je n'avais pas de montre, mais je pense qu'il était vers 7h30, le soleil commençait à se montrer. Nous avons aperçu une première tâche sombre un peu loin, c'était le premier passage. Nous n'étions pas sûrs, il aurait pu s'agir d'une raie ou autre… Les deuxième et troisième passages se feront devant nous. Il faisait deux mètres au moins. Je dirais qu'il était entre 5 à 10m du bord. Le filet de zone de baignade n'était évidemment pas posé à cette heure là mais le requin est passé à l'intérieur de là où sont posés habituellement les poids qui fixent les bouées".
Selon le pêcheur et son ami, l'information relayée par les médias depuis hier a été parasitée par l'observation d'un petit requin marteau par les MNS lorsque ceux-ci iront faire leurs propres observations. "Nous voulons absolument dire ce que nous avons vu. Il ne s'agissait malheureusement pas d'un requin de moins d'un mètre et marteau… Mais je ne peux pas affirmer que c'était un bouledogue même si dans la zone je pense qu'il y ait de fortes chances que ça soit un bouledogue".
Après cette observation "nous avons prévenu du danger un autre pêcheur qui lui était plus proche de la digue puis une personne qui voulait aller se baigner. J'ai ensuite appelé le CROSS, mon ami a prévenu les MNS dès leur arrivée vers 9h. Nous avons attendu jusque-là".
                                                                Une eau très peu brassée par la houle
Ce matin, Nicolas Le Bianic, directeur du CROSS, détaille un peu plus l'appel reçu hier. "Il nous a bien été signalé l'observation d'un requin dans les environs de 8h. La taille dont vous me parlez est bien celle donnée par les deux pêcheurs. Plus tard, les MNS observeront un requin marteau d'environ 50cm. On peut imaginer que les MNS n'auraient pas aperçu ce petit requin s'il n'y avait pas eu ce signalement. En tout cas, l'observation des MNS ne semble pas correspondre à la description des pêcheurs. La chaîne de communication a bien fonctionné entre nos services, nous avons alerté immédiatement le responsable du poste des Roches Noires", assure-t-il. Pour Rémy, leurs propos se sont perdus en cours de route.
Selon les deux pêcheurs, l'eau en ce mardi matin était de mauvaise qualité. La faute selon eux à une mer subissant très peu de houle depuis longtemps. En plus de cette qualité dégradée, Rémy annonce avoir vu "des carcasses de poissons dans l'eau des Roches Noires".
"Pourtant j'en ai vu plein des requins", mais cette vision semble avoir marqué l'individu, qui, devant nos questions sur la véracité de ses propos, dit n'avoir aucun intérêt à inventer cette histoire. "Ils (le CROSS) nous ont même fait répéter en trois fois notre témoignage", précise Rémy qui souhaite que son témoignage serve également aux pouvoirs publics. Les baigneurs matinaux sont eux aussi prévenus.
*nom d'emprunt     Ludovic Grondin
  
Clicanoo.re - publié le 7 février 2012 - Peu de requins repérés près des côtes
Réuni hier après-midi à Saint-Denis, le premier comité réunionnais de diminution du risque requins a dressé le bilan des actions engagées pour juguler les attaques. Très attendues, les premières observations scientifiques semblent indiquer une présence faible des requins sur les côtes. Mais tout cela reste à affiner.

Comme promis en septembre dernier, un comité réunionnais de réduction du risque requins (C4R) a été mis en place hier. Pas moins de 71 membres, piochés dans l’ensemble des trois ateliers (scientifique, prévention et gestion opérationnelle) déjà créés et au-delà, le forment. Même l’évêque en fait partie… Présidé par le sous-préfet de Saint-Paul, Thomas Campeaux, en l’absence de Michel Lalande, retenu par les négociations avec les transporteurs, cet organe est censé “offrir un cadre de dialogue et de concertation plus large que les ateliers”.
                                                                            Les squales présents en journée
Hier, dans les locaux dionysiens de l’Institut d’administration des entreprises, les débats se sont prolongés autour des actions visant à juguler les attaques de requins sur nos côtes et à sécuriser les activités nautiques. “Nous cherchons des solutions évolutives, nous n’avons pas de recette miracle et nous n’espérons pas ramener le risque zéro”, a prêché Thomas Campeaux. Quoi qu’il en soit, il a beaucoup été question hier des premières données livrées par les scientifiques depuis le lancement de l’opération préliminaire de marquage des requins tigre et bouledogue. Menées par l’association Squal’idées en collaboration avec le pêcheur Thierry Gazzo et l’Institut de recherche pour le développement (IRD), trente opérations ont eu lieu en l’espace de trois mois entre le port de Saint-Gilles et le cap La Houssaye. Sur les vingt requins capturés, treize ont été marqués. Thierry Gazzo, en apnée, en a par ailleurs ajouté un quatorzième à cette courte liste. Neuf tigres et cinq bouledogues forment le tableau de chasse des scientifiques. Les déplacements de ces spécimens ont ensuite été pistés par les dix stations d’écoute déployées dans la zone. Seulement trois requins ont été repérés sur le périmètre sondé. Ce sont tous des requins bouledogues. Faute d’un nombre suffisant d’observations, les scientifiques restent extrêmement prudents mais les requins tigres semblent ne pas être le cœur du problème. Ils expliquent : “Certains résultats étaient attendus. L’absence de requins tigres près de la côte conforte l’hypothèse d’un habitat plus au large de cette espèce”. Ils ajoutent : “Le faible nombre d’individus détectés, les différences de comportement, leurs périodes d’absence et leurs modalités d’occupation de l’habitat restent une énigme”. Ils concluent tout de même : “Les résultats montrent de faibles nombres et temps de visite sur la majorité des stations côtières”. La moyenne va de 15-20 minutes à 2 heures, mais certains relevés, effectués sur un bouledogue juvénile qui a visité toutes les stations, peuvent aller jusqu’à 24 heures… Quoi qu’il en soit, l’hypothèse d’une sédentarisation des requins n’est pas avérée. Elle n’est pas non plus totalement écartée, mais il s’agirait davantage de visites “exploratoires”. En revanche, comme le souligne Marc Soria, de l’IRD, les relevés indiquent la présence de requins bouledogues surtout près des balises de la réserve marine, en journée, contrairement aux idées reçues… “Ça pose plus de questions que ça n’en résout”, estime Marc Soria.
                                                                              Tester les dispositifs
Il attend d’aller plus loin dans les études avec notamment le programme Charc (Connaissances de l’écologie et de l’habitat de deux espèces de requins côtiers sur la côte ouest de la Réunion). Ce programme, cofinancé par l’Etat et la Région, a pour ambition de dresser les corrélations entre les comportements des requins et les conditions du milieu. “C’est très ambitieux, mais on espère arriver à une grille d’alerte, comme pour les avalanches, qui soit plus efficace que les observations simples. Quand on repère un requin il est presque déjà trop tard”. Ce programme doit durer 24 mois. Il est encore dans la phase de validation et de financement. Le sous-préfet de Saint-Paul espère d’ailleurs que le Feder apportera le nerf de la guerre. La zone d’étude s’étalera de la rivière des Galets à Saint-Pierre. En parallèle, l’étude sur les mesures de protection, pilotée par la Région en collaboration avec l’Etat, doit porter ses fruits. Fabienne Couapel-Saurel, vice-présidente de la collectivité, avance : “La consultation est déjà lancée. Nous avons reçu deux réponses. Il s’agit de compiler l’ensemble des dispositifs existants dans le monde puis de tester les plus appropriés. Dans deux mois, nous saurons quoi et où tester”. Deux ou trois sites sur une période de neuf mois devraient servir de validation aux conclusions émises lors d’un séminaire où on annonce des experts mondiaux ¦    Bruno Graignic   
Clicanoo.re - publié le 10 février 2012 - Risque requin : un surfeur s’attaque aux arrêtés d’interdiction
TRIBUNAL ADMINISTRATIF. Considérant comme "discriminatoires" et "incohérents" les arrêtés municipaux interdisant les activités nautiques - mais pas la baignade - sur les plages de Boucan-Canot et Roches-Noires, un surfeur demandait hier leur suspension auprès du juge des référés.

La mairie de Saint-Paul a-t-elle commis un excès de pouvoir en prenant, en pleine crise des attaques de requins dans l’Ouest, deux arrêtés interdisant "jusqu’à nouvel ordre" les activités nautiques sur les plages de Boucan-Canot et de Roches-Noires ? C’est ce que semble penser cet administré saint-paulois, amateur de surf, qui a décidé d’attaquer les deux décisions municipales en date des 26 octobre et 19 décembre derniers.
                                                               "Les baigneurs ont retrouvé leur liberté"
Des arrêtés qui autorisent par ailleurs l’accès à l’eau des baigneurs dans la zone surveillée par les maîtres nageurs sauveteurs, tolérance encore assouplie le 4 janvier dernier en autorisant la baignade en tout lieu et à toute heure "aux risques et périls" des usagers. Ce que le Saint-Paulois, par la voix de son avocate Me Charlotte Périssé, considère comme "incohérent et discriminatoire." "Incohérent d’une part parce que les activités nautiques sont autorisées ailleurs sur le littoral saint-paulois, et d’autre part car il y a discordance avec les panneaux de signalétique qu’on trouve sur les plages, indiquant que baignade et activités nautiques sont admises aux risques et périls de leurs pratiquants", note l’avocate, qui demandait hier au juge des référés la suspension des deux arrêtés. Sur la notion de discrimination, la juriste évoque le fait que "depuis janvier, les baigneurs ont retrouvé toutes leurs libertés, ce qui n’est pas le cas des surfeurs… Et que faire des body-surfeurs, qui prennent les vagues sans planche ? Sont-ils considérés comme des baigneurs ou des pratiquants d’activité nautiques ?" L’avocate dénonce également le caractère "obscur et ambigu" des arrêtés, qui renchérissent sur l’arrêté préfectoral interdisant les activités nautiques par drapeau rouge. "De plus, la mise en vigueur de ces arrêtés sans limite dans le temps semble illégale. On nous dit que c’est le temps que les études aboutissent, mais celles-ci sont prévues pour durer deux ans, sans garantie de fiabilité…" En défense, la mairie de Saint-Paul conteste l’intérêt à agir du requérant, et estime que "ces mesures de police ont été prises de manière proportionnée et adaptée, avec un impératif de sécurité, dans un contexte très émotionnel d’attaques mortelles visant particulièrement les surfeurs", souligne son avocat, Me Fabrice Sauber. Et de souhaiter "bon courage à cette juridiction pour pendre la décision de suspendre ces arrêtés et de faire comme si rien ne s’était passé en cette fin d’année 2011 !" De manière plus pragmatique, l’avocat explique "qu’il était plus facile de canaliser les baigneurs dans une zone protégée par des filets, que des surfeurs qui vont chercher les vagues plus loin…" Le juge des référés, le président Jean Brenier, a mis sa décision en délibéré ¦       Sébastien Gignoux
Clicanoo.re - publié le 11 février 2012 - Attaqué par un requin, il surfe avec sa prothèse
Le 19 février 2011, Eric Dargent était attaqué par un requin à Saint-Gilles face à la plage de Grand-Fond. Le premier accident d’une véritable série noire. Un an après, le surfeur marsellais, amputé de sa jambe gauche raconte ses souvenirs, son parcours, sa passion du surf. Il évoque également la mission de son association et la problématique requins à la Réunion.

Eric Dargent, avant toute chose, on a envie de vous demander des nouvelles de votre santé. Comment allez-vous ? J’ai bien avancé par rapport au jour de mon accident, à la fois physiquement et psychologiquement. J’ai encore des douleurs, encore des difficultés avec ma prothèse parce qu’il faut du temps pour être bien dedans. Il y a une évolution du moignon, de la peau, de plein de facteurs qui font que c’est assez long avant d’être adapté.
Un an après, quels souvenirs gardez-vous de l’accident ? Le souvenir c’est que ça a été très rapide, que je n’ai pas vu venir ce requin, que très vite j’ai essayé de rester en vie. Je me rappelle aussi que ma famille était à 150 mètres en train de manger une glace. Et moi je voyais que vraiment c’était grave, que je risquais d’y passer. Beaucoup d’adrénaline, beaucoup de lutte pour rester en vie. Et puis la chance d’avoir un bodybordeur et un surfeur qui sont venus m’aider sur la barrière de corail. La chance que le surfeur, Laurent Bocquée, m’ait posé un garrot. Je lui dois la vie.
Etes-vous resté en contact avec vos sauveteurs ? Oui avec Laurent, on a pu se voir plusieurs fois, on reste proches. On a même pu se remettre à l’eau ensemble à Montpellier. Pour moi c’est important de garder ce contact parce qu’un lien assez puissant s’est créé entre nous du fait de ce qui s’est passé. Je pense qu’on gardera le contact toute notre vie.
Pour revenir à l’accident, quel a été depuis votre parcours de soin ? Depuis la prise en charge par les pompiers, tout est allé très vite. A l’hôpital de Saint-Paul, tout s’est très bien déroulé. Tout le personnel m’a entouré, il y a eu un suivi psychologique tout de suite. Ensuite, j’ai pu être rapatrié au bout de trois semaines. Je suis arrivé en métropole et là je me suis retrouvé un peu perdu. Je suis rentré chez moi, je ne savais pas trop où aller, quoi faire. J’avais des rendez-vous avec des médecins, mais je ne savais pas quel centre de rééducation choisir etc...
Vous n’avez pas été hospitalisé de nouveau ? Non, j’étais chez moi et je prenais des rendez-vous avec les médecins. De fil en aiguille, j’ai avancé dans mes recherches, je suis allé voir plusieurs médecins et j’ai pu trouver un centre de rééducation au bord de l’eau, ce qui me correspondait parfaitement. J’ai pu aussi trouver mon prothésiste, Bertrand Tourret-Couderc, qui est aussi un amoureux de la mer. Dès le départ, quand je lui ai parlé de resurfer, il m’a dit qu’il m’aiderait, que ce serait possible. Il m’a poussé alors qu’au départ, on m’a soutenu que je ne pourrai plus jamais en faire.
Vous avez donc débuté votre rééducation. Dans quelles conditions ? La rééducation, ce sont d’abord de longues semaines au centre, avec un kiné qui vous réapprend à marcher avec la prothèse. Je suis allé voir des kinés avant mais simplement pour un entretien musculaire du moignon. La vraie rééducation, c’est avec la prothèse. Des séances en piscine, des séances de psychomotricité, pas mal de choses au programme pendant les cinq premières semaines. Après à domicile, c’est la kiné de ville, puis des journées entières chez le prothésiste pour avoir une adaptation parfaite du moignon afin éviter les douleurs, de trouver la meilleure marche possible et de reprendre le cours de sa vie. Descendre les marches du cinéma avec ses enfants par exemple.
Psychologiquement, quel a été votre parcours ? J’ai d’abord été bien pris en charge à la Réunion, je le répète, avec une réunion post-choc au cours de laquelle j’ai pu exprimer toutes mes angoisses. Ça m’a bien aidé. Après, je suis plutôt quelqu’un de réservé mais quand il y a des choses dont j’ai envie de parler, j’en parle et j’en parle avec mes amis, mes proches. Ça m’a permis de passer un cap, de parler avec d’autres amputés, de retourner aussi dans le sport. Et puis ma famille a été très présente. J’ai trois enfants à la maison, donc une obligation quand même d’être bien. Ça vous pousse à vous occuper d’autre chose que de vous-même. Forcément, quand ils rentrent le soir, je suis présent, je m’occupe d’eux et ça me pousse à aller mieux. Et puis déjà avant l’accident, j’étais dirigeant dans le club de surf de Martigues, ça aussi ça m’a aidé de m’en occuper. Je veux d’ailleurs profiter de l’occasion pour remercier tous ceux qui me soutiennent. J’ai reçu beaucoup d’amour, je leur adresse un grand merci.
Reprendre le surf, c’était, semble-t-il, une étape importante dans votre thérapie. Cette envie a toujours été présente. Même le jour de l’accident, sur la plage, je me demandais comment j’allais faire pour surfer à nouveau. C’est une passion, je surfe depuis tout petit, je vis avec ça, je voyage avec ça, j’ai des amis avec ça. L’envie ne m’a jamais quitté, malgré les difficultés au départ pour retourner à l’eau, malgré le traumatisme. J’attendais simplement que ma jambe soit bien cicatrisée. Au centre de rééducation, au bord l’eau, j’ai pris un jour mon masque et je suis allé nager. J’en avais trop envie. Il fallait que j’y retourne pour me sentir bien et pour me dire que la vie allait continuer. Ca a été une première étape.
Il vous a fallu ensuite adapter votre matériel. D’abord, je me suis rapproché de beaucoup d’amputés qui font du sport, par le biais de connaissances ou par internet. J’ai contacté par exemple le président de l’association Vagdespoir et son président Ismaël Guilliorit à Bordeaux. Lui même est amputé et surfe. Le seul souci, c’est que moi je n’ai plus mon genoux. Or dans le monde des amputés, ne plus avoir genoux empêche souvent de resurfer. Malgré toutes mes recherches, je n’ai pas trouvé de cas similaire au mien si ce n’est un amputé au Mexique qui surfe sans prothèse, en posant son moignon sur la planche. Mais moi je voulais retrouver la sensation de surf avec mes deux jambes.
Quelle a donc été la solution ? J’ai eu la chance encore une fois de trouver mon prothésiste. Il m’a prêté un appareil prévu pour la marche qui m’a quand même permis de retourner sur l’eau, d’abord sur un paddle pour m’entraîner au bord, puis dans les vagues et ensuite avec un vrai surf. Au départ j’ai eu beaucoup de difficultés. Je passais des sessions de deux heures dans l’eau où j’arrivais à ne prendre qu’une seule vague pour me mettre à peu près debout. Ça a été des moments difficiles. Quand je sortais, j’enrageais, j’en avais les larmes aux yeux parce que je voyais que je n’y arrivais pas. Et puis petit à petit, en me levant de temps en temps une fois par session puis deux, je me suis motivé.
Vous avez d’ailleurs filmé votre première tentative. Pourquoi ? Oui d’abord pour mon prothésiste, pour qu’il voie un peu ce que ça donnait. Je voulais lui montrer qu’il y avait des possibilités. Ensuite pour voir moi même ce qu’il se passait au niveau de ma jambe. Sans prothèse au début, ensuite avec. La vidéo m’a permis de corriger des choses, d’adapter mes mouvements et le matériel. J’ai mis notamment deux sandows de fusil harpon entre la prothèse et l’emboiture sur la cuisse pour faire une retenue quand je plie la jambe.
Avez-vous retrouvé vos sensations ? En améliorant des choses sur la prothèse, en m’habituant à ce nouvel équilibre, j’ai pu prendre de plus en plus de vagues. Aujourd’hui, j’arrive à prendre 80% des vagues et à les surfer de haut en bas. C’est un surf moins énergique qu’avant, plus tranquille, mais le plaisir est là et ça me pousse à aller plus loin encore. Notamment à chercher des partenaires pour mettre au point une prothèse qui me permettra de faire des virages dans la vague, des rollers etc. Pour ça, les vidéos m’aident aussi, je peux les montrer à des professionnels de la prothèse et éventuellement à terme leur demander de l’aide. Parce que tout seul, j’adapte, je fais des choses mais j’aurai du mal à aller beaucoup plus loin, à trouver des pièces en métal par exemple.
C’est dans ce but également que vous avez créé l’Association Surfeur Eric ? Oui, le but c’est de mettre au point une prothèse pour le surf. C’est un moteur important pour moi. J’ai comme parrain Manu Portet qui est un surfeur pro reconnu et qui m’aide. L’association me permet de trouver un soutien assez large et de continuer à évoluer.
Comment ceux qui le souhaitent peuvent-ils vous aider ? Financièrement par exemple ? Eh bien, tout simplement j’ai un site internet au nom de l’association. Je ne l’ai pas trop mis à jour dernièrement mais pas mal de choses se sont passées depuis. Le soutien, c’est surtout un soutien moral et un contact avec les gens. Ensuite, oui, bien sûr il y a l’aspect financier. Le côté argent est important, parce que pour le moment mon prothésiste me prête le matériel mais il faudra que je l’achète un jour. Mais vraiment le plus gros de l’aide, c’est le contact avec des gens qui connaissent un peu le milieu de la prothèse, qui bricolent, que ça intéresse de voir ce qu’on peut faire ensemble.
Vous savez que votre accident il y a un an a été le premier d’une série noire à la Réunion. Avez-vous suivi tous ces événements au fil des mois ? Oui, je les ai suivis de près. J’ai même été perturbé par ce qui se passait, j’ai souffert en même temps que les autres. Quand j’ai entendu parler des décès de Mathieu et Eddy, j’ai vraiment eu du mal à le supporter. Je souffrais psychologiquement, j’avais l’impression de ressentir ce qu’ils avaient pu ressentir, ça a été très difficile pour moi même si ça a été encore plus dur pour leur famille bien sûr. Je me suis dit encore une fois que j’étais vraiment pas passé loin. Mais d’un autre côté, ça m’a poussé à ne pas baisser les bras. Eux aussi avaient la passion de l’océan, des sports de glisse, et je me dis que je dois continuer d’aller de l’avant. Je me dis : toi tu es là, en vie, alors fonce, va de l’avant. Il y a eu ces deux sensations là, la souffrance et la motivation.
Quel regard portez-vous sur les nombreux débats, les polémiques, qui ont suivi ? C’est compliqué de porter un jugement. Je ne me permettrai pas de dire ce qu’il faut faire. C’est aux Réunionnais de se retrouver ensemble pour trouver des solutions. Mais je pense qu’il y a des moyens à trouver pour plus de prévention, d’information.
Avez-vous suivi également les études scientifiques dont on vient de connaître les tout premiers résultats ?Oui, j’ai pu suivre notamment les descentes en apnée de Fred Buyle, j’ai suivi tout ça. Parce que personnellement ça m’intéresse, ça me touche. Je n’oublie pas. Encore une fois je pense vraiment que des solutions sont possibles, qu’il faut continuer dans la prévention et qu’on ne peut pas laisser des surfeurs aller dans l’eau s’il y a un risque. Il faut trouver des solutions. Je sais que c’est compliqué avec les écologistes, les surfeurs, le tourisme, etc. Mais même si c’est un peu idéaliste, j’espère que tous trouveront un terrain d’entente pour faire avancer les choses.
Est ce que vous envisagez de revenir un jour à la Réunion ?D’abord, je voudrais rectifier certaines choses qui ont été dites. J’étais effectivement en vacances au moment de l’accident mais dans l’optique de venir m’installer à la Réunion. J’avais une image idyllique de l’île, j’avais envie de venir y travailler. Et j’étais là pour trois semaines pour prospecter, pour voir s’il y avait du travail pour moi. J’entend dire que je venais de descendre de l’avion quand c’est arrivé mais non j’étais là depuis une semaine, chez des amis, j’avais pu commencer à découvrir l’île que je trouve magique. J’avais déjà surfé plusieurs fois, fait le tour des spots. Voilà c’est dit (....) Aujourd’hui j’ai toujours dans un petit coin de ma tête cette envie de venir. Pour le moment j’ai beaucoup de choses qui me retiennent. Mon prothésiste par exemple. Je continue de le voir trois fois par semaine. Mais c’est vrai que j’ai toujours cette envie là. Revenir, un jour à la Réunion, ça fera sûrement partie des étapes à franchir. Un peu plus tard.
Peut-être pour surfer de nouveau ? Là en revanche, j’aurai du mal à retourner à l’eau, ça c’est clair
Entretien : Romain Latournerie
Pour suivre l’actualité d’Eric Dargent : www.associationsurfeureric.com

Le 16 février 2012 - Mail de CROSS Réunion 02 62 43 43 43 -      nicolas.le-bianic@developpement-durable.gouv.fr
Vous trouverez en pièce jointe l'arrêté "marquage" en date du 18 novembre

Vous êtes informés que les opérations de marquage de requins se dérouleront demain vendredi 17 février à partir de 13 h 00 en secteur B de Saint Gilles. Une diffusion VHF durant les opérations sera assurée par le CROSS.
Vous êtes informés que les opérations de marquage en apnée se dérouleront ce jour, lundi 30 janvier de 16h00 à 18h00, secteur St Gilles.
Une diffusion VHF durant les opérations sera assurée par le CROSS.
Vous êtes informés que les opérations de marquage en apnée se dérouleront le jeudi 26 janvier de 09h30 à 11h30, secteur st gilles roches noires (zone B) . Une diffusion VHF durant les opérations sera assurée par le CROSS.
Vous êtes informés que les opérations de marquage en apnée se dérouleront ce jour, mardi 24 janvier de 09h00 à 11h00, secteur Boucan Canot (zone A) puis secteur St Gilles (zone B). Une diffusion VHF durant les opérations sera assurée par le CROSS.
Vous êtes informés que les opérations de marquage en apnée se dérouleront ce jour, vendredi 20 janvier de 09h30 à 16h30, secteur Boucan Canot. Une diffusion VHF durant les opérations sera assurée par le CROSS.
Vous êtes informés que les opérations de marquage en apnée se dérouleront ce jour, mardi 17 janvier de 14h00 à 16h30, secteur Boucan Canot. Une diffusion VHF durant les opérations sera assurée par le CROSS.
Vous êtes informés que les opérations de marquage se dérouleront le 16/01/12 de 08 h30 à 12h00 en zone 3 Bassins.
Une diffusion VHF sera assurée par le CROSS dans les conditions habituelles.
Vous êtes informés que les opérations de marquage se dérouleront le 13/01/12 de 14 h 00 à 23h00 en secteur B ( St Gilles). Une diffusion VHF sera assurée par le CROSS dans les conditions habituelles.   

Clicanoo.re - publié le 5 mars 2012 - Nouvelle attaque de requin à Saint-Benoît
Aujourd’hui à 14h30, un homme âgé de 31 ans a été attaqué par un squale aux abords du Port de la Marine de Saint-Benoît. Le bodyboarder se trouvait à une centaine de mètres du littoral quand le requin a foncé sur sa planche par en dessous, la mordant a deux reprises. L’homme s’en est sorti indemne.
C’est la troisième attaque de ce type dans ce secteur, toujours à la même époque. La première ayant eu lieu le 27 mars 2004 et la deuxième en 2010, toujours un 27 mars.

Clicanoo.re - publié le 6 mars 2012 - Le requin attaque deux fois… et s’enfuit
Les traces de morsures visibles sur sa planche de bodyboard témoignent du sort auquel Gérard Itema a échappé. Ce Bénédictin de 31 ans, pratiquant chevronné, a échappé hier après-midi à une attaque de requin sur le spot du Butor à Saint-Benoît. La troisième depuis 2006.
"J’attendais la dernière vague avant de sortir de l’eau. Il était 14 h et mes deux camarades étaient déjà sur le rivage. J’étais à 100 m du bord, en position assise sur ma planche de bodyboard quand j’ai senti deux fortes propulsions venant du bas. J’ai eu le réflexe de pousser la planche pour me protéger. Je me disais que je n’allais pas attendre un troisième choc. Puis j’ai ramé comme un fou pour rejoindre le bord de mer".
                                                               ENTRAÎNEMENT POUR LE MANAP
Gérard Itema s’en est sorti indemne mais a eu la frayeur de sa vie hier en découvrant les dégâts sur son matériel : une trace de morsure au milieu de la planche montre que le requin en a arraché un morceau. Autour de cette "entaille blanche d’une trentaine de centimètres, visible au milieu du bodyboard de couleur noire" (voir la photo), on distingue aussi de multiples traces d’incisions laissant deviner le contour de la mâchoire du squale. Heureusement, le bodyboard - qui lui a servi de bouclier sous les pieds - était suffisamment rigide pour ne pas céder à l’offensive du requin. "Tout s’est passé très vite. En quelques secondes. Je n’ai pas eu le temps d’avoir peur sur le coup. Mais je dois avouer qu’à chaque fois qu’on prend sa planche, on pense au danger et aux attaques. On en est pleinement conscient", raconte-t-il. Ses dalons Olivier Gourama et Vincent Payet ont assisté à la scène sans se rendre compte immédiatement du danger. "Gérard n’a pas crié. Il n’a pas appelé au secours mais quand je l’ai vu nager de toutes ses forces vers le bord, je me disais qu’il se passait quelque chose. Nous avons alors jeté des galets plus loin pour attirer la bête dans l’autre sens. On était bien évidemment prêt à revenir dans l’eau et à le secourir à tout moment", témoigne Olivier Gourama, sous le choc lui aussi. Quelques minutes après l’attaque, les gendarmes sont arrivés sur les lieux. Les jeunes bodyboarders ont rapporté leur mésaventure en précisant qu’ils "s’entraînaient au Butor, dans le cadre de la préparation du Manapany Surf Festival prévu en avril. D’habitude, nous nous entraînons sur le spot de la Gare mais aujourd’hui l’eau y est trop sale". Les deux précédentes attaques de requin à Saint-Benoît étaient au cœur des conversations. "La première a eu sur le spot de la Gare lieu le 27 mars 2006 : Rémi Lorion s’en est sorti avec une grosse entaille au niveau du quadriceps. Et la seconde, le 27 mars 2010, au Butor. Olivier Ferrère dit Shorebreak s’est défendu avec sa planche. J’étais présent quelques minutes après la sortie de l’eau d’Olivier", signale Gérard Itema… auteur des fameuses photos de la planche déchiquetée de Shorebreak il y a 2 ans moins 12 jours. Un mois de mars déjà ¦       Pana Reeve

L’interdiction n’est pas une solution
Contrairement à l’un de ses dalons qui a replongé dans l’eau hier après l’attaque, Gérard Itema ne retournera pas à la mer aussitôt. "Pas demain, ni après-demain. Mais je ne renonce pas à la compétition", déclare ce pratiquant de 31 ans, grand amateur de sensations fortes devant l’Eternel. Il surfe depuis 1992 et fait aussi du moto-cross, du BMK et du skate. La passion du bodyboard qu’il pratique "sur tous les spots de la Réunion, du nord au sud, de l’est à l’ouest" l’a propulsé au top 10 de la compétition locale. Il a notamment participé à l’IBA World Tour au spot des Archers de Saint-Pierre fin 2011, une étape importante du championnat du monde qui s’enchaîne avec le Manapany Surf Festival mi-avril prochain. Face à tant de challenges, de passion et de détermination, l’interdiction par arrêté municipal de la pratique du surf sur le littoral de Saint-Benoît est vite oubliée. "Il y avait bien des panneaux mais ils ont été arrachés et on ne les voit plus. L’interdiction n’est pas une solution. Partout dans le monde, en Australie, à Hawaï, il y a aussi des requins mais les jeunes peuvent continuer à surfer. Car il existe des solutions comme la pose de filets qui pourrait se faire très rapidement sur le spot de la Gare. Ce site s’y prête parfaitement compte tenu de son relief sous-marin en pente douce". Gérard Itema évoque aussi la différence de traitement entre l’est et l’ouest de l’île. "Nous rencontrons les mêmes problématiques mais là-bas, ils ont tout un ensemble de mesures de prévention et des matériels comme les jet skis. Ici dans l’Est, nous n’avons rien, même pas de surveillance alors que nous avons ici des jeunes diplômés pour faire ce genre de travail". A re-méditer !    P.R.

Beaucoup d’attaques non mortelles
Si 17 attaques mortelles sont recensées dans l’île depuis 1980, heureusement, beaucoup d’autres victimes d’attaques n’y ont pas laissé leur vie, malgré des blessures parfois terribles.
- 24 novembre 1980 : Un pêcheur sous-marin est attaqué par un requin pointes blanches au large de Grande-Anse. Il sera blessé aux jambes.
- 30 novembre 1981 : Un pêcheur sous-marin a la jambe déchiquetée par un requin sur la côte de Saint-Philippe, au lieu-dit cap Méchant.
- Fin 1984 : En fin d’après-midi, un pêcheur sous-marin est attaqué au niveau du cap La Houssaye. Il s’en tire vivant.
- 14 mars 1988 : Un surfeur est attaqué à la pointe du Diable à la tombée de la nuit. Blessé à la main, il parvient à regagner la rive.
- 5 mars 1990 : Un surfeur est mordu à la hanche alors qu’il se trouve au niveau du port de Sainte-Marie.
- 1er juillet 1991 : Un requin attaque un surfeur aux Avirons. Il sera amputé du bras gauche.
- 29 janvier 1992 : Un pêcheur sous-marin est attaqué au niveau de l’embouchure de la ravine de Trois-Bassins.
- 15 juin 1992 : Un plongeur professionnel est attaqué au large de la baie de Saint-Paul.
- 20 février 1997 : Un baigneur est blessé à la main après une attaque sur la plage de l’Étang-Salé.
- 1er octobre 1998 : Un plongeur est attaqué à l’embouchure de la rivière des Marsouins à Saint-Benoît.
- 8 septembre 2000 : Un surfeur est blessé alors qu’il se trouve au Pic-du-Diable, à Saint-Pierre.
- 27 mars 2004 : Un jeune surfeur est attaqué sur le spot de Saint-Benoît.
- 6 octobre 2004 : Un surfeur est attaqué à la jambe au Pic-du-Diable, à Saint-Pierre. Il sera amputé d’une jambe.
- 20 août 2006 : Un surfeur se fait sectionner le bras gauche par un squale sur le spot de la pointe du Diable à Saint-Pierre.
- 27 août 2006 : Un bodyboarder est attaqué sur le spot des Aigrettes, au sud de Boucan-Canot.
- 4 juillet 2007 : Un jeune bodyboarder est mordu à la cuisse et à la jambe à Boucan-Canot.
- 27 mars 2010 : Un surfeur est attaqué par un requin sur le spot du Butor à Saint-Benoît. Il parvient à échapper au squale mais y laisse sa planche.
- 19 février 2011 : Un surfeur marseillais en vacances dans l’île se fait amputer par un requin sur le spot des Trois-Roches à Saint-Gilles.
- 6 juillet 2011 : Un adolescent de 16 ans est chargé par un requin aux Roches Noires à 50 mètres du rivage. Le surfeur parvient à regagner le rivage indemne.

Le 14/03/2012 _- Un mail de Patrick D. de l'Aquarium de St Gilles
Bonjour, Juste pour information, je ne sais pas où en sont les études sur les requins, s’ils sont toujours là et s’il faut s’en inquiéter, mais voici ce qu’on continue à trouver régulièrement devant les roches noires – la photo est très mauvaise mais on voit bien ce tas de tripaille trouvé hier matin (mardi) à 50 m de la bouée d’amarrage. Quelques jours avant c’était des bonites qui flottaient. La pêche expérimentale ayant repris c’est aussi des appâts et de l’amorce qui sont rejetés en mer, sans compter les plongeurs et autres photographes amateurs à la recherche du grand frisson qui en font autant. Si on voulait créer un spot à requin et les fixer devant les roches noires, on ne ferait pas mieux…
Amitiés à tous
- Patrick Durville Sarl - Aquarium de la Réunion

Des remarques ?                     

 Mardi 3 Avril 2012 - 14:46 - Zinfod974.com -  Risque requin: Les "Irreverseables" interpellent le Conseil de l'Europe
Les Irreverseables... Il s'agit d'un groupe de citoyens réunionnais concernés par la protection de la biodiversité, et œuvrant, comme ils l'expliquent eux-mêmes, pour une relation "homme-nature harmonieuse". Le groupe a décidé d'interpeller Eladio Fernandez-Galiano, Secrétaire exécutif de l’accord européen et méditerranéen sur les risques majeurs au Conseil de l’Europe et Chef de l'Unité de la Biodiversité au Conseil de l'Europe. Voici leur courrier suivi de la réponse de l'intéressé.
"La Réunion traverse une crise majeure depuis quelques mois du fait d'une série d'attaques de requins (8 dont 2 mortelles en 2011) sur son littoral Ouest très balnéaire. Après une grande phase d'émoi passée et l’intervention peu judicieuse d’organisations environnementales ignorant le contexte local (et traitant les surfeurs qui étaient en faveur d’une pêche préventive de requins meurtriers de noms peu courtois), la tension sociale sur ce thème est à son paroxysme.
Un programme de recherche a été lancé par l'Institut de Recherche pour le Développement de la Réunion afin de pallier au manque total de connaissances sur les deux espèces en cause (requin tigre et requin bouledogue). Ce programme de recherche ne délivrera ses conclusions que dans 30 mois, et toutes les plages et activités nautiques, et par conséquent touristiques, sont bloquées pour l’heure sur la côte ouest. Les usagers de la mer s’estiment privés des services que leur rendait l’écosystème marin. Les esprits s’échauffent donc, certains usagers étant presque tentés d’aller prélever des requins hors réserve pour trouver une résolution à l’immobilisme.
Notre groupement considère que les requins représentent un maillon essentiel de l’écosystème marin. Les requins en général font l’objet à l’échelle du globe d’une pêche massive, leurs populations sont en déclin. Ces deux espèces sont d’ailleurs inscrites à la liste rouge de l’IUCN, mais ne disposent cependant pas d’un statut de protection. Le contexte local semble cependant différent des statistiques annoncées à l’échelle mondiale. Les pêcheurs rapportent que des centaines de requins sont présents au large de la Réunion, et plusieurs individus de requins bouledogue pourraient s’être récemment sédentarisé sur des zones fréquentés par les baigneurs, les surfeurs etc.
La côte Ouest fait partie d’une réserve marine où la pêche est soumise à une réglementation. Le point de friction entre toutes ces parties réside essentiellement dans la question de savoir si la pêche de quelques individus de requins bouledogues et tigres hors du périmètre de la réserve marine est répréhensible par les lois françaises et européennes, ou est acceptable moralement. Y aurait-il également selon la Convention de Berne des réserves à utiliser des drum-lines ?
Nous aimerions savoir, afin d’assainir le débat et de pouvoir explorer des pistes d’actions en accord avec la Convention de Berne (signée par la France) mais aussi avec le contexte local, quelles sont les dispositions et la position de la Convention que vous avez en charge sur ces deux espèces de requin.
Nous vous serions fort reconnaissants de bien vouloir nous communiquer des exemples de situations similaires, et les informations dont vous disposeriez sur la médiation environnementale.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Chef de l’Unité de la Biodiversité, nos sincères salutations.       Les Irreverseables"


Objet: Requin tigre et requin bouledogue sur l’île de la Réunion
Réf. : Votre lettre du 3 février 2012
Monsieur,

Je vous remercie de votre lettre du 3 février 2012 concernant la pêche éventuelle par la France de requins bouledogues et tigres le long des côtes de l’île de la Réunion, suite à des attaques sur des personnes.
Aucune de ces espèces de requins ne figure dans les Annexes de la Convention de Berne et, par conséquent, ces espèces ne bénéficient pas de protection à ce titre. Les listes espèces protégées par la Convention de Berne concernent fondamentalement le continent européen, ce qui ne veut pas dire que ces espèces de requins, menacées au niveau mondial, ne méritent pas que ses populations ne soient pas maintenues à un niveau qui corresponde aux exigences écologiques, tout en tenant compte des exigences économiques et récréationnelles, au titre de l’article 2 de la Convention.
Je vous signale, néanmoins, que même pour les espèces strictement protégées par la Convention (liste de l’Annexe II), les Etats peuvent faire des dérogations "dans l’intérêt de la santé et de la sécurité publiques ou d’autres intérêts publics prioritaires", à condition qu’il n’existe pas d’autre solution satisfaisante et que la dérogation ne nuise pas à la survie de la population concernée.
La Convention a traité d’autres cas de conflits similaires (par exemple, entre les grands carnivores et les intérêts des éleveurs), penchant toujours pour une utilisation judicieuse des dérogations afin d’assurer une coexistence entre animaux sauvages et intérêts des populations concernées par ces attaques, tout en essayant de réduire au maximum les conflits.
Si vous estimez que, dans le cas présent, la France pourrait ne pas respecter ses obligations au regard de la Convention de Berne, vous avez la possibilité de présenter une plainte (voir formulaire en ligne à l’adresse suivante :
http://www.coe.int/t/dg4/cultureheritage/nature/source/Bern/Complaintform_fr.doc ).
Concernant les drums-lines, je vous informe que cette méthode de capture ne figure pas à l’Annexe IV de la Convention (moyens et méthodes de mise à mort, de capture et d’autres formes d’exploitation interdits)." 
Zinfos974 - le 16 avril 2012 - Ouest: "A quand la levée d'interdiction des pratiques nautiques ?"
Au fil des minutes, une bonne soixantaine de personnes a répondu à l'appel de rassemblement lancé par Jean-Charles Bray, gérant d'un magasin d'équipement nautique bien connu des Roches Noires. Objectif de l'après-midi : rappeler aux autorités que les pratiquants de surf et commerçants de l'Ouest sont en train de "mourir" depuis la 2011 et la crise requin.
Pratiquants de sports nautiques, moniteurs d'écoles de surf, commerçants de la zone balnéaire, tous ont renouvelé leur message en direction des autorités saint-pauloises et de la préfecture.
Deux axes d'attaque reviennent dans les propos des participants. La première reviendrait à lever cette interdiction municipale de pratique des sports nautiques tels que surf, bodyboard, plongée en apnée, voile, planche à voile ou paddle,...hors des zones de baignade sécurisées dressées depuis fin 2011 à Roches Noires et à Boucan Canot. 'Ce n'est pas qu'une raison économique".
Autre grief à l'adresse de la sous-préfecture de Saint-Paul cette fois : "une plus grande transparence" quant à l'avancée des différentes études du projet Charc. "Un point devait être annoncé mensuellement" se rappelle Jean-Charles Bray.
Plus loin, sur l'esplanade de Roches Noires toujours, un autre pratiquant de surf avoue n'avoir plus remis les pieds dans l'eau depuis les attaques de la seconde moitié de 2011. Les conditions ne sont toujours pas réunies.
                                                               Chiffres d'affaires en berne
Pourtant, chaque matin, quelques pratiquants viennent rider la vague de la fin des trois roches jusqu'à Cachera. "Et ils ne sont pas sécurisés par le système qui a pu être mis en place à Trois-Bassins par exemple, avec des gars en observation en paddle" regrette un participant. En tout état de cause, Jean-Charles Bray explique que les conseils de Fredéric Buyle de réinvestissement de la colonne d'eau par l'homme n'ait pas été suivie d'effets depuis 2011 et surtout pas appuyé par les autorités. Cette réappropriation ne pourra se faire tant que l'arrêté subsistera, expliquent les intéressés.
"Les écoles de surf meurent. Pour mon commerce, c'est -30% de chiffre d'affaires sur les équipements pour la voile" affirme le gérant de Bourbon Marine. Dans le même temps, et pour ne rien arranger aux choses, le Rectorat a supprimé les possibilités de classes en école de voile". Enfin, en dehors de la zone balnéaire stricto sensu, "ça fait 6 ans que le Bassin Cormoran est interdit de baignade. Il n'y a aucune politque de sécurisation du site et nous sommes censés être sur une zone balnéaire".
Une pétition circulait cet après-midi sur l'esplanade des Roches. Objectif : une bonne centaine d'adhésions pour se rappeler au bon souvenir des autorités. La pétition devrait être transmise à ces dernières dans la foulée.     
 
Clicanoo.re - publié le 24 avril 2012 - Un bouledogue pêché "comme souvent"
Un pêcheur de Saint-Gilles a ramené hier matin au port une femelle bouledogue de près de 3 mètres. Une prise commune, selon lui, qui vient rappeler que la crise n’a pas bousculé les habitudes de tout le monde.
saint-Gilles
          voir la video
Environ trois mètres pour 200 à 250 kg, c’est une femelle adulte qu’Ahmed Bedani a ramenée à quai hier matin sur le port de Saint-Gilles. Ce pêcheur professionnel l’a capturée sur le sec de Saint-Paul, à environ 1,5 mille nautique (2,8 km) de la côte. « Je pêchais le thon banane. J’en ai pris un en surface et en le ramenant, il est un peu descendu. C’est là que le requin l’a attrapé », raconte-t-il. « J’avais du fil câblé donc il ne s’est pas décroché et j’ai pu le remonter ». Rien d’extraordinaire en somme pour celui qui explique pêcher régulièrement des requins quand l’occasion se présente. Le relâcher ? « Pourquoi le relâcher ? Je suis un pêcheur moi, pas un écologiste. Je ne relâche rien », poursuit-il avant d’expliquer que la bête finira sur sa table en massalé, faute de pouvoir la vendre. La commercialisation du bouledogue n’est pas interdite comme plusieurs associations environnementales ont pu récemment l’indiquer par erreur. C’est du moins ce que stipule un document de la préfecture édité le 24 septembre dernier. « Mais les clients des poissonneries n’en veulent pas », explique le pêcheur.
Cette prise vient en tout cas rappeler une simple et banale réalité à tous ceux qui s’écharpent depuis des mois sur le sujet. Un constat que tout le monde avait peut-être perdu de vue. Avant d’être un danger potentiel pour l’homme, avant d’être un symbole de la biodiversité menacée, sur le port de Saint-Gilles comme sur beaucoup d’autres quais, le requin bouledogue est un poisson. Un poisson que les pêcheurs pêchent de temps à autre, sans barbarie ni tendresse, sans ferveur ni dégoût. Un poisson à la chair forte et à l’odeur d’ammoniac prononcée qui ne se consomme qu’à grand renfort de condiments. Une prise collatérale.
Hier sur le port, les commentaires allaient malgré tout bon train dans les rangs des badauds. « Ils font partie de l’écosystème », lançait notamment un moniteur de plongée quelque peu agacé. « Ils étaient là avant nous, ils seront là après. C’est pas le fait d’en pêcher un au large de temps en temps qui va changer la donne », lui répondait un pêcheur du cru. Pas plus d’animosité.
Le requin a ensuite été découpé sur place devant une foule éclaircie. Précision importante : le spécimen capturé hier ne portait pas la moindre balise. Une chance, car dans le cas contraire, les débats auraient pris une tout autre tournure     Romain Latournerie
Le 25/04/2012 - Zinfos974 - Pour les IrreverSEAbles, tous les indicateurs sont au vert pour des prélèvements de requins
Une certaine forme d'impatience se fait ressentir dans le dossier de la protection des zones de pratiques nautiques et de baignade de la zone Ouest. En nous présentant aujourd'hui un rapport de la DEAL, les IrreverSEAbles trouvent une nouvelle fois les raisons de pousser dans le sens d'une pêche plus intensive des espèces menaçantes de requins côtiers de la Réunion.
Tout était écrit, se dit aujourd'hui le groupe des IrreverSEAbles, constitué comme nous l'écrivions récemment, "de citoyens réunionnais concernés par la protection de la biodiversité, œuvrant pour une relation homme-nature harmonieuse".
Dans un rapport signé du directeur de la DEAL et transmis à notre rédaction, ce groupe de lobbying trouve exactement ce pour quoi il lutte depuis septembre 2011 : une pêche exclusivement dirigée vers les requins tigres et bouledogues. Une pêche que le groupe souhaite plus intensive pour diminuer la pression de ces espèces près des côtes.
Ce rapport ne date pas d'hier. Emis le 24 septembre dernier pour les services de l'Etat, et juste avant la mise en place d'un véritable calendrier qui lancera toutes les études scientifiques pour une meilleure connaissance de ces espèces, le rapport évalue le cadre juridique auquel la Préfecture de la Réunion est confrontée.
Surprise pour les lobbyistes d'IrreverSEAbles : la DEAL possède depuis cette époque toutes les cartes en main pour que le dossier avance du côté du représentant de l'Etat. "Malgré la parfaite connaissance de la Préfecture d'une non-protection de ces espèces, rien n'a bougé depuis", explique le groupe. A défaut de voir leur souhait réalisé, ses membres tentent malgré tout de ramener les espèces tigres et bouledogues à leur réelle place dans les différentes protections dont elles pourraient bénéficier.
                                                      Feu vert sur tous les plans
Que dit le rapport de la DEAL: "Les espèces de requins présentes à la Réunion ne sont pas visées par la convention de Washington sur le commerce des espèces menacées. Elles ne sont pas citées par les annexes des conventions de Bern ou Nairobi. Aucune espèce n'est protégée par un arrêté ministériel en droit français. La réglementation "espèces protégées" n'est donc pas un frein à une mesure de prélèvement".
Voilà pour le cadre juridique international et français. Un droit complété localement par le décret ministériel régissant la gestion de la réserve marine et expliqué par le groupe: "L'article 4 du décret prévoit la possibilité pour le préfet d'autoriser l'atteinte aux espèces non domestiques à des fins de gestion de la réserve. La pratique des activités nautiques autorisées au sein de la réserve est l'un des éléments constitutifs de la gestion actuelle de la réserve. Or l'objet du prélèvement est d'améliorer les conditions de sécurité de cette pratique. De ce fait, cet article peut être invoqué pour autoriser les prélèvements". De la parole aux actes s'exclament les IrreverSEAbles !
                                                     Désacraliser la bête
Mais en matière de préservation des espèces, la liste de l'UICN fait autorité. Là encore, les tigres et bouledogues restent dans le peloton de fin des espèces menacées. Sous le sigle "NT", l'UICN classe ainsi le requin bouledogue (carcharinus feucas) et le requin tigre (galaeocerdo cuvier) dans cette catégorie des espèces "quasi menacées", autrement dit, bien loin d'être classées CR (en danger critique), la classification la plus ultime, ni "EN", "en danger", ni "Vu" pour "vulnérable". Dans ce listing, les tigres et bouledogues apparaissent donc en quatrième position. Ce qui laisse voir venir selon les IrreverSEAbles, las d'attendre des études programmées sur des années.
Quelques semaines après avoir consulté le numéro un de la question auprès du Conseil de l'Europe, les IrreverSEAbles espèrent, en communiquant le plus possible sur les données environnementales sur ces deux espèces à l'origine de la plupart des attaques à la Réunion, désacraliser le souci de protection d'espèces qui ne sont en fait pas menacées dans l'immédiat. Une chose est sûre : les IrreverSEAbles ne veulent pas relâcher la pression.

                       Un extrait du rapport de la DEAL
2.2.2 Dans la réserve marine
La réserve naturelle nationale marine s'étend du Cap Lahoussaye jusqu'à la pointe de l'Etang Salé. Les deux principales zones d'attaques (Boucan Canot et Roches Noires) sont donc comprises dans le périmètre de cette réserve nationale.
Le décret ministériel n° 2007-236 du 21 février 2007, portant création de la réserve naturelle nationale marine de la Réunion fixe les conditions de protection de la ressource halieutique au sein de cet espace. Des arrêtés préfectoraux complètent ce texte.
L'article 4 du décret prévoit la possibilité pour le préfet d'autoriser l'atteinte aux espèces non domestiques à des fins de gestion de la réserve. La pratique des activités nautiques autorisées au sein de la réserve (arrêté préfectoral n°17-44 du 15 juillet 2008 ) est l'un des éléments constitutifs de la gestion actuelle de la réserve. Or l'objet du prélèvement est d'améliorer les conditions de sécurité de cette pratique. De ce fait cet article 4 peut être invoqué pour autoriser les prélèvements.
L'article 8 permet par ailleurs au Préfet d'autoriser l'utilisation d'autres engins de pêche que la traîne (notamment la palangre), dans des zones limitées, pour des périodes et des catégories d'usagers définies. L'opération ciblée de prélèvements correspond à ce cas de figure.

Clicanoo.re - publié le 11 mai 2012 - Etudes des requins : de nouveaux résultats
Les scientifiques de l’IRD achèvent ces jours-ci la première phase bibliographique du programme Charc. Ils viennent également de mener des expériences d’observations vidéo des requins sous la ferme aquacole et poursuivent l’analyse des données acoustiques. Le point sur l’avancée des recherches avec Marc Soria, coordinateur du projet. 
                                                     ENVIRONNEMENT
                                                      La phase 1 se termine
La première étape du projet Charc n’était certes pas la plus spectaculaire ni la plus polémique mais elle était nécessaire à l’exhaustivité de la démarche. Elle consistait à réaliser un recensement bibliographique des études déjà réalisées dans le monde sur les requins côtiers et particulièrement sur les deux espèces sensibles à la Réunion, le tigre et le bouledogue. S’y est ajoutée une compilation des données statistiques sur les attaques et l’intervention d’un expert en écologie comportementale. Ce scientifique rodé au montage de protocoles expérimentaux est venu valider dans les grandes lignes le projet Charc, phases 2 et 3. Cette phase 1 est donc en cours d’achèvement. Le rapport doit être remis à la Préfecture dans deux semaines puis théoriquement rendu public.
                                                   Les marquages au ralenti
La phase pré-opérationnelle menée par Squal’idées est maintenant terminée depuis plusieurs mois et seuls les apnéistes de la Fédération de plongée poursuivent actuellement les campagnes de marquage. 22 requins, tigres et majoritairement bouledogues sont aujourd’hui équipés de marques qui les identifient lorsqu’ils passent à proximité d’une balise acoustique. L’IRD n’entamera une nouvelle série que lorsque toutes les stations d’écoute seront déployées entre La Possession et Saint-Pierre, soit dans le courant de l’hiver austral. Une dizaine émaillent déjà la zone balnéaire et la baie de Saint-Paul. Elles seront au total 50 sur la grande côte ouest de l’île. Une fois ce réseau en place et les sondes environnementales également implantées pour mesurer la température et d’autres paramètres complémentaires, l’IRD mènera une campagne de juillet à décembre avec l’objectif de marquer 70 à 80 requins supplémentaires. « Une centaine au total parce qu’on sait qu’on perdra pendant les deux ans que doit durer l’étude » justifie le responsable du projet, Marc Soria.
                                                    Les premières tendances se confirment...
l’IRD a de nouveau relevé fin avril les 10 stations acoustiques disposées le long de la zone balnéaire. Les données sont en cours d’analyse mais les premiers constats semblent confirmer les données relevées précédemment. Tous les requins n’ont pas été captés par les bouées mais ceux qui l’ont été sont principalement des bouledogues. Les bouées les plus fréquentées restent celles du large, en lisière de la Réserve marine. Les requins y restent le plus souvent de 30 minutes à une heure parfois un peu plus avant de disparaître plusieurs jours. Les stations les plus proches de la côte, comme celles de Boucan, des Aigrettes ou du Cap La Houssaye sont peu fréquentées par les squales marqués et ceux-ci n’y font que de brèves apparitions. Seule celle des Roches Noires enregistre des passages fréquents et des transits relativement longs. Cette dernière tendance interroge clairement sur les facteurs susceptibles de les attirer là précisément. Déchets et ravine ont, entre autres, été déjà évoqués.
                                                 Peu de requins sous la ferme aquacole
A titre expérimental, l’IRD a positionné une caméra sous-marine sous les cages de la ferme aquacole pendant 15 jours consécutifs. Et surprise : là où une majorité de l’opinion publique imaginait depuis des années des hordes de requins, la zone serait en fait plutôt calme. « On en voit peu, voir très peu, pas forcément plus qu’à proximité des stations d’écoute » indique Marc Soria qui affine actuellement avec son équipe le visionnage des 180 heures d’images enregistrées. A peine une poignée de spécimens que les chercheurs tentent de photo-identifier pour distinguer soit un habitué des lieux soit un groupe hétéroclite. Si cette tendance se confirme, il s’agit d’une bonne nouvelle pour l’Arda régulièrement pointée du doigt comme responsable de la présence des requins dans la zone. Le peu d’observations réalisées n’ote pas définitivement la ferme de la des possibles facteurs d’attraction mais cela devrait permettre temporairement de faire baisser la pression au moment l’installation connaît de sérieuses difficultés financières.
                                                     Le dispositif vidéo à affiner
A titre purement technique, l’expérience vidéo sur les cages de la ferme aquacole est relativement décevante car elle n’a pas permis aux scientifiques de définir un échantillonnage. Les chercheurs pensaient pouvoir définir des heures de passage pour régler le dispositif sur les seuls créneaux productifs de la journée. L’idée était de filmer moins longtemps mais plus efficacement pour gagner en autonomie et donc en manutention. Ils devront revoir le dispositif ou prévoir de nouveau une équipe pour changer chaque jour les batteries et les cassettes. Deuxième option déjà rejetée car jugée trop chère. Les caméras une fois au point seront disposées près des stations d’écoute les plus fréquentées. « Pour compléter les données acoustiques » rappelle Marc Soria. « Elles permettront de voir les requins non marqués, c’est le premier avantage, et ensuite d’observer d’éventuels comportements collectifs ».      Romain Latournerie
Clicanoo.re - publié le 2 juin 2012 - Les filets anti-requins sont hors-service
Installés fin 2011, les filets censés protéger les baigneurs des Roches Noires et de Boucan sont hors service depuis plusieurs semaines. Houle et pluies ont ensablé les points d’ancrage. La mairie attend désormais un nouveau système.

SAINT-GILLES
C’était un élement clé du dispositif de sécurité mis au point sur les plages de Roches Noires et Boucan. Une solution de bien courte durée. Les filets censés protéger les baigneurs des requins sont en effet déjà hors service. Victimes de conditions météo défavorables. "On a eu coup sur coup un épisode de forte houle et deux de fortes pluies", explique un MNS. "Les plots ont été ensablés. Aux Roches, la moitié des points d’ancrage ont sauté et à Boucan, on ne peut plus attacher qu’un côté sur trois. On a donc toujours le filet dans le poste mais on n’arrive plus à le positionner".Le responsable des sauveteurs saint-paulois, Eric Pesnel, confirme. "On est dans la Réserve où il faut certaines autorisations. On ne peut pas par exemple percer à même la roche ou dans le corail. Donc les corps-morts subissent les effets de la houle. On ne peut pas non plus envahir la zone de bain de ces blocs-bétons qui sont quand même assez volumineux". Pas question pour autant d’interdire de nouveau la baignade au risque de déclencher une nouvelle fronde, notamment chez les commerçants qui ont retrouvé un niveau d’activité correct. C’est donc sous flamme orange requin et dans une zone réduite à quelques mètres que les baigneurs peuvent entrer dans l’eau. Sous la surveillance conjuguée des MNS qui les informent et des vigies recrutées en renfort. "On reste sur le niveau intermédiaire de surveillance qu’on avait prévu pour les jours où les conditions ne permettent pas l’installation du filet", explique Eric Pesnel. Un dispositif appliqué désormais depuis plusieurs semaines mais sans grande publicité. Si élus et responsables techniques de la mairie avaient en effet largement communiqué sur l’installation des filets, ils ont en revanche oublié d’en faire de même pour annoncer leur mise hors service. "Nous n’avons pas communiqué parce que nous n’abandonnons pas complètement le principe du filet" répond Gina Hoarau, chargée de la sécurité pour la ville. Deux entreprises ont été consultées pour l’installation d’un nouveau système. "Avec le recul, on se rend compte que ce sont aussi la pose et le retrait du filet matin et soir qui posent problème. On a déjà un bateau hors service à cause de ça. J’ai donc demandé à ces entreprises spécialisées dans les travaux sous-marins de concevoir un filet qu’on plie et déplie en mer". L’une d’elles doit rendre sa proposition la semaine prochaine. Mais si l’on prend en compte les procédures d’appel d’offres, la réalisation d’une notice d’impact pour la Réserve, puis les délais de conception et d’installation, la mise en place ne devrait pas intervenir avant la fin de l’année. Gina Hoarau assure que le filet actuel sera tout de même réinstallé en attendant, mais après les trains de houle hivernaux et si le désensablement des points d’ancrage est possible       Romain Latournerie
Zinfos974.re - Samedi 2 Juin 2012 - 11:39 - Après l'alerte requin aux Roches noires, les baigneurs sont de retour

Après l'alerte requin donnée hier aux Roches noires, le banc de plage retrouve aujourd'hui ses baigneurs. La zone de baignade habituelle a été établie ce samedi matin par les sauveteurs. Seul persistait au vent ce fameux drapeau "orange requin".
Rappelons qu'un requin bouledogue d'environ 3 mètres avait été aperçu non loin de l'entrée du port de plaisance de Saint-Gilles qui jouxte la plage hier vendredi.
Par mesure de précaution suite à ce signalement obtenu par des personnes de confiance que sont les plongeurs agréés pour le marquage des squales, les baigneurs avaient été évacués.
Clicanoo.re - publié le 3 juin 2012 - Réserve marine : Erpeldinger tacle Lasson
Ça grince entre élus de Saint-Paul candidats aux législatives. Jean Erpeldinger a vivement réagi hier à la proposition de son collègue Jean-Marie Lasson de réduire le périmètre de la réserve marine pour régler le problème des attaques de requin.
"Sur le fond, les propos de Mr Lasson sont graves, provocateurs et démagogiques. Il cède à l’air du temps pour gagner quelques voix, juge Jean Erpeldinger, suppléant de la candidate des verts dans la 7e circonscription. En plus, qu’il se fasse le porte-parole de la position écologiste sur cette question, alors là, je crie au fou".
Le candidat socialiste s’était déclaré favorable au prélèvement ponctuel des requins, y compris à l’intérieur du périmètre protégé. Il avait en outre déclaré que ses positions étaient partagées par ses homologues écologistes. "Faux, nous n’avons jamais abordé ensemble cette question", corrige l’adjoint à l’environnement de la mairie.
En apprenant le mécontentement de Jean Erpeldinger, la directrice de campagne de Jean-Marie Lasson, Virginie Sallé, a précisé que son candidat n’avait pas fait référence "à l’adhésion de tous les élus verts, seulement à celle de Christophe Pomez".     V.B.
Zinfos974.com - Lundi 4 Juin 2012 - 14:12 - Roches noires et Boucan contraintes d'ouvrir la baignade sans filets anti-requins
Les baigneurs habitués des Roches noires ou de Boucan l'avaient déjà remarqué. Depuis des semaines, le drapeau orange requin est hissé en permanence. La raison est simple : les filets de la zone de baignade sont hors-service."La houle persistante" aura eu raison des efforts des MNS de Saint-Paul, explique Eric Pesnel, responsable des plages. "Les corps morts sur lesquels sont fixés les filets à chaque extrémité sont ensablés du fait de la houle", précise-t-il.
Les filets, eux, sont bien là mais ne sortent plus des locaux des sauveteurs. Même si le dispositif filets était annoncé il y a quelques mois comme la condition obligatoire pour ouvrir la baignade, la mairie se devait d'assouplir sa ligne de conduite pour les baigneurs, certes, mais aussi vis-à-vis des commerçants.
A défaut de filets donc, l'observation reste le maître-mot. "Nous comptons à ce jour 20 observateurs qui fonctionnent par cycle sur les deux sites", ceux-là même qui avaient été recrutés fin 2011, en parallèle de la pose des filets. En plus des yeux qui surveillent depuis la vigie, la patrouille sur le plan d'eau des MNS, en amont de la zone de baignade, arrive en second rideau. Sans filets, "l'éloignement par rapport au rivage des baigneurs est à la libre appréciation des MNS".
Devant la réalité des conditions météo marines, la mairie prend les devants en imaginant un système de substitution avec des filets qui doivent être posés le matin puis retirés en fin d'après-midi. "Sur les deux entreprises consultées qui sont spécialistes dans les travaux sous-marins, une esquisse de projet d'une première entreprise locale doit être transmise à la mairie dans quelques jours", explique Eric Pesnel.
                                                             Les observateurs prennent du galon
La mairie attend donc des propositions qui aillent dans le sens d'un déploiement des filets même par temps de houle, pour éviter cet écueil récurrent de l'ensablement des points d'ancrage.
La finalisation de ce projet n'interviendra pas avant quelques mois. D'ici là, les filets actuels seront posés seulement si le fond marin le permet.
Une meilleure nouvelle vient de la terre ferme. "Les observateurs ont tous passé et obtenus leur formation des premiers secours niveau 1. Ils ont donc le titre de secouristes", relève Eric Pesnel.        Ludovic Grondin
Clicanoo.re - publié le 14 juin 2012 - Une bouée anti-attaques de requins
Un apnéiste et vidéaste sous-marin a conçu une bouée destinée à prévenir les attaques de requins. Le prototype en cours de réalisation permettrait selon lui de sécuriser les activités nautiques dans les zones encore fermées aujourd’hui.
PRÉVENTION

Investissement quasi nul, efficacité immédiate. Voilà en résumé l’argumentaire de Franck Faria qui présente son modèle de bouée anti-attaques de requins. Concrètement, il s’agit d’une bouée lambda, similaire à celles que peuvent utiliser les plongeurs pour signaler leur présence en surface. Cet apnéiste expérimenté lui a simplement associé une gaffe et un système de pavillons de couleurs. "En cas d’observation, l’apnéiste peut d’une main hisser le pavillon orange qui signale la présence d’un requin et se saisir de la gaffe pour le maintenir à distance en cas de charge. Le tout sans le quitter des yeux, en restant pro-actif sous l’eau", explique l’inventeur du concept qui lui a aussi adjoint une trousse de premier secours, de quoi du moins faire un garrot en urgence.
Franck Faria estime que sa bouée baptisée "exploration" permettrait d’optimiser la prévention du risque requins. "On peut par exemple en disposer une dans les postes de secours. Le nageur vient la demander aux MNS qui lui expliquent le fonctionnement. Et il part nager avec. Ça le sécurise et en même temps, ça le responsabilise puisqu’il participe au dispositif de surveillance". La bouée pourrait également, selon lui, accompagner les vigies financées par l’Etat et la Région qui surveillent actuellement les surfeurs encadrés par les clubs. "Il est presque impossible d’observer un requin s’il n’y a pas de stimulation alimentaire", indique Franck Faria qui assure lui-même n’en avoir jamais vu malgré ses milliers d’heures d’apnée sur toute la côte ouest. Tout est dans le presque car une telle observation reste malgré tout possible. "Normalement, la bouée ne doit pas servir mais effectivement, on ne sait jamais. La bouée permet surtout en réalité de sécuriser le pratiquant et de se réapproprier ainsi le milieu". Il cite notamment le site de Boucan, réputé pour ses fonds mais fermé théoriquement à l’apnée depuis des mois. Franck Faria, par ailleurs membre de Globice et partenaire régulier de Kélonia, estime que son concept pourrait s’inscrire dans un dispositif plus global. "Il y a quelques mois, j’ai publié un article sur les réseaux sociaux dans lequel je parlais d’arithmétique squalidéenne". Un système à points qui permet de noter l’ampleur du risque requins selon différents paramètres météo, système repris par Christophe Mattéi pour son application smartphone anti attaque de requins. "J’avais également parlé d’une signalisation alternative pour les plages". Le concept de flammes différenciées mis en place depuis sur les plages saint-pauloises. "La bouée, c’est la troisième partie du dispositif. Le problème, c’est que ceux qui ont utilisé les deux premières ne se sont pas concertés, or tout cela doit marcher ensemble". Ni grande gueule, ni militant d’un bord ou de l’autre, Franck Faria dit simplement vouloir apporter sa pierre à l’édifice et améliorer concrètement la sécurité des activités nautiques. "C’est même un dispositif qui pourrait être exporté par la suite s’il fait ses preuves"     R. Lt.    

Vous êtes informés que des opérations de marquage de requins se dérouleront mardi 26 juin secteur St Gilles (zone B) de 14h00 ? 17h00. Une diffusion VHF sera assurée par le CROSS le jour des opérations dans les conditions habituelles.      
Pour vous informer que ce weekend il y a eu 3 requins de marqués entre samedi et dimanche. Les détails vous seront communiqués dans la journée du lundi 25 juin.Vous êtes informés que les opérations de marquage en apnée se dérouleront samedi 23 juin secteur cap La Houssaye (zone A) de 12h00 à minuit et dimanche 24 juin secteur Roches Noires (zone B) de 12h00 à minuit.Une diffusion VHF sera assurée par le CROSS le jour des opérations dans les conditions habituelles
Vous êtes informés que les opérations de marquage en apnée se dérouleront demain vendredi 22 juin 2012 àpartir de 14 h 00 jusqu'à 17h30 en secteur B. (sortie du Port de Saint-Gilles, à proximité des bouées d'amarrage des navires support plongée). Une diffusion VHF sera assurée par le CROSS le jour des opérations dans les conditions habituelles
Vous êtes informés que les opérations de marquage en apnée se dérouleront aujourd'hui vendredi 01 juin 2012 en secteur B entre 12h30 et 15h30. Le secteur concerné est la sortie du Port de Saint-Gilles à proximité des bouées d'amarrage des navires support plongée. Si les conditions de mer sont défavorables dans ce secteur, les opérations de marquage se dérouleront sur le secteur du Cap Boucan. Une diffusion VHF sera assurée par le CROSS ce jour.
Nicolas LE BIANIC - Directeur du CROSS Réunion - 02 62 43 43 43 - MRCC REUNION - TELEPHONE :262262434343 - FAX :62262711595 - TELEX :916140F - INMARSAT :422799193
Le 29 mai 2012 - Vous êtes informés que les opérations de marquage en apnée se dérouleront ce jour Mardi 29 Mai 2012 à partir de 15 h 00 en secteur B . Ces opérations se dérouleront en coordination avec l'opération publique, sur le même site (sortie du Port de Saint-Gilles à proximité des bouées d'amarrage des navires support plongée) - Une diffusion VHF sera assurée par le CROSS le jour des opérations dans les conditions habituelles
Nicolas LE BIANIC - Directeur du CROSS Réunion - 02 62 43 43 43 - MRCC REUNION - TELEPHONE :262262434343 - FAX :62262711595 - TELEX :916140F - INMARSAT :422799193
Le 28 mai 2012 - Marquage requins - Vous êtes informés que les opérations de marquage en apnée se dérouleront aujourd'hui Lundi 28 Mai 2012 en secteur B
entre 14h30 et 18h00.
(sortie du Port de Saint-Gilles à proximité des bouées d'amarrage des navires support plongée) -
Une diffusion VHF sera assurée par le CROSS ce jour.
Nicolas LE BIANIC - Directeur du CROSS Réunion - 02 62 43 43 43 - MRCC REUNION - TELEPHONE :262262434343 - FAX :62262711595 - TELEX :916140F - INMARSAT :422799193

Vous êtes informés que les opérations de marquage en apnée se dérouleront aujourd'hui Mardi 22 Mai 2012 en secteur B pour la journée. Une diffusion VHF sera assurée par le CROSS ce jour. Bonne réception
Nicolas LE BIANIC - Directeur du CROSS Réunion - 02 62 43 43 43 - MRCC REUNION - TELEPHONE :262262434343 - FAX :62262711595 - TELEX :916140F - INMARSAT :422799193

 Zinfos974.com -Mardi 26 Juin 2012 - Le JT de France 2 évoque la problématique des requins à la Réunion
Hier soir, David Pujadas a consacré une partie du Journal télévisé de France 2 à la problématique des requins à la Réunion. Le reportage de trois minutes évoque notamment les conséquences économiques sur le tourisme et les mesures inédites pour tenter de sécuriser les pratiques nautiques à la Réunion et ainsi rassurer les touristes.                       Pour voir la video                       
 Zinfos974.com -Dimanche 1 Juillet 2012 - 14:55 - Alerte aux Roches-Noires : Un requin bouledogue à 5m du bord
A 13h15, un maître nageur sauveteur du poste de Roches-Noires a donné l'alerte. Situé sur le bord de l'eau, le professionnel a aperçu distinctement un "requin bouledogue d'environ 2,50 mètres" selon son témoignage.
Le requin s'est rapproché du bord jusqu'à "5 à 6 mètres" selon ses estimations mais fort heureusement à distance des premiers baigneurs qui étaient, eux, à une dizaine de mètres du prédateur.
"Le dispositif d'évacuation a été lancé très rapidement" explique le MNS qui rappelle que le dispositif de vigilance, à la fois des MNS doublé des vigies recrutées à la fin 2011, était en place. Depuis quelques semaines en effet, le filet constituant la zone de baignade autorisée, n'est plus opérationnel du fait de la trop forte houle.
En début d'après-midi, ils étaient une soixantaine de baigneurs à l'eau au moment de l'approche du requin. Celui-ci n'a plus été aperçu après l'évacuation.
La flamme est forcément de couleur rouge à cette heure et jusqu'à nouvel ordre. Le message d'alerte a été transmis aux autres postes, notamment ceux de La Passe l'Ermitage et de Boucan. - Ludovic Grondin
   
Source : Orange La Réunion (IPR) - Publié le 02/07/2012 à 16h30 - Gestion du risque requin - Ne vous jetez pas à l’eau avant septembre

Le 25 juillet prochain, cela fera un an que la première table ronde sur le risque requin a eu lieu. Depuis, des ateliers ont été mis en place, des opérations de marquage des squales ont été lancées, et des dispositifs de prévention et de surveillance ont pris place sur les plages de l’Ouest pour protéger la population face au risque. Ce lundi 2 juillet 2012, un « point d’étape sur la gestion du risque requin » a été tenu en préfecture. Michel Lalande, préfet de La Réunion, a affirmé que « nous avons progressé en un an ». Cependant, rien de vraiment nouveau n’a été dévoilé ce lundi, et les premiers résultats des études sont attendus pour septembre. En attendant, plagistes et adeptes de la glisse, du côté de Boucan Canot et de Roches Noires notamment, ne pourront pas se remettre à l’eau comme ils l’entendent.
Où en est la gestion du risque requin ? C’est pour répondre à cette question que les acteurs (institutionnels, scientifiques, usagers de la mer) réunis en préfecture ce lundi 2 juillet 2012 ont conviés la presse à un « point d’étape ». Un point qui a plutôt servi à rappeler la mise en place de dispositifs de sécurité « provisoires » dans l’Ouest de l’île - région où se sont concentrées les attaques en 2011 - qu’à faire émerger de véritables solutions pour faire face au risque requin.
Pour rappel, plusieurs dispositifs ont été mis en place dans la gestion du risque requin : l’installation de panneaux d’information sur les sites non surveillés ; la création d’une signalétique propre au risque requin ; une surveillance spécifique à Boucan Canot et à Roches Noires ; la mise en place de filets de protection sur ces deux plages ; et le déploiement de « vigies requins ».
Mais ce qu’on attendait le plus, ce sont les premières conclusions des études lancées dans le but de faire face au risque requin. Et il faudra encore attendre avant d’en apprendre un peu plus sur le comportement des squales ou de décider quel moyen de prévention est le plus efficace et le mieux adapté à la situation de La Réunion, puisque finalement, les premières conclusions sont attendues pour la fin septembre.
Dans le cadre du projet Charc (connaissances de l’écologie et de l’habitat de deux espèces de requins côtiers sur la côte Ouest de La Réunion), qui doit s’étaler sur 30 mois, et qui vise à « répondre aux multiples interrogations sur l’existence de facteurs favorisant la présence et le risque d’attaques de requins sur la côte Ouest de La Réunion », on ne sait pour l’instant que très peu de choses. L’opération de marquage, débutée à la mi-octobre, a permis l’identification de 23 requins, dont 9 de l’espèce bouledogue et 14 de l’espèce tigre.
On apprend entre autres que les techniques de pêche et de marquage se sont améliorées, que tous les requins marqués ont été libérés en bonne santé, mais pour l’instant, impossible de dire si les requins sont ou ne sont pas sédentarisés dans les eaux réunionnaises...Le rendez-vous est donc donné en septembre pour en savoir un peu plus sur le comportement des squales. D’ici là, une autre opération de marquage est prévue, et le déplacement des requins durant la période hivernale sera étudié.
Le deuxième projet en cours, pilotée par la Région et l’Etat et réalisée par le bureau d’études Biotope, vise, lui, à établir une « étude bibliographique destinée à faire le point des connaissances sur les mesures de protection mises en oeuvre ailleurs dans le monde et évaluer la faisabilité de les transposer à La Réunion ». Le projet propose aussi de mettre en oeuvre « une étude de terrain destinée à évaluer l’efficacité des méthodes qui pourraient être utilisées à titre expérimental sur l’île, en particulier le dispositif shark shields ». Ici aussi, rien de vraiment nouveau pour l’instant. Le projet vise à préconiser un ou plusieurs dispositifs (filets, drum-lines, shark shield, vigies...), tout en sachant que dans l’Ouest, certains de ses dispositifs ont déjà été mis en place.
Au final, la vraie nouveauté de ce point d’étape aura été une déclaration sur la question des déchets en mer. Un arrêté préfectoral sur les rejets de déchets en mer par les bateaux de pêche - rejets qui attireraient la présence de requins - sera pris avant le 14 juillet 2012, a indiqué Michel Lalande. Pour les premières conclusions des études, il faudra repasser dans deux mois.       www.ipreunion.com

Clicanoo.re - publié le 19 juillet 2012 - Les rejets de déchets de la pêche officiellement interdits
ENVIRONNEMENT
Le préfet l’avait annoncé le 2 juillet dernier lors du dernier point d’étape sur la gestion du risque requin. C’est désormais officiel : les pêcheurs ont interdiction de rejeter à la mer leurs déchets près de la côte. "Le rejet en mer de produits de la mer, frais, surgelés ou congelés, entiers ou non, prélevés ou détenus à bord de tout navire pratiquant la pêche professionnelle ou de plaisance est interdit à l’intérieur des 2.5 milles nautiques (environ 4.7 kilomètres) à partir de la laisse de basse mer de la Réunion" stipule le décret qui est donc entré en vigueur hier. L’article 2 du texte précise cependant que "les techniques de pêche traditionnelle de saumurage ou d’appâtage" ne sont pas concernées.
Cette décision vise à réduire les masses de déchets, susceptibles d’attirer les requins près des côtes et particulièrement dans la zone de Saint-Gilles dont le port et ses déchets ont été plusieurs fois montrés du doigt. Cet arrêté devrait s’accompagner dans les prochains mois d’une concertation pour créer à terme une filière de traitement et de valorisation des déchets de la pêche.
En attendant, les représentants du secteur sont peu convaincus. Pour le président du Comité des pêches, la mesure n’aura aucun impact. "Les déchets qu’on peut être amené à rejeter sont minimes. Sur un thon de 20kg, ça ne représente même pas 500 grammes. On l’a dit lors des réunions, on a expliqué notre façon de travailler. Donc pour nous, ça ne change pas grand-chose. On accepte l’arrêté mais il ne servira à rien" estime Jean-René Enilorac.
Pour lui, les populations de requins ont augmenté. Il explique que les pêcheurs en sont à la fois responsables et victimes, mais pas à cause de leurs déchets. "On nous explique que c’est la pêche qui attire les requins près de la côte mais en fait, c’est l’inverse. C’est parce qu’on ne les pêche plus qu’ils sont plus nombreux. Et ça, c’est notre responsabilité, il faut bien l’avouer. En même temps, les pêcheurs sont les premiers à en faire les frais quand les requins mangent le poisson au bout des lignes". Selon le patron des pêcheurs réunionnais, la solution au problème requin passe par une reprise de la pêche   R.Lt.

Orange Réunion - Source : La Réunion (IPR) - Publié le 18/07/2012 à 11h00 - Gestion du risque requin - Arrêté préfectoral - Le rejet en mer de produits de la mer réglementé

Comme annoncé le 2 juillet dernier lors du point d’étape sur les moyens mis en oeuvre pour gérer le risque requin à La Réunion, Michel Lalande, préfet de La Réunion, a signé un arrêté préfectoral interdisant le rejet en mer de produits de la mer à l’intérieur des 2,5 milles nautiques dans les eaux territoriales de La Réunion.
Cet arrêté fait suite à la présence observée et reconnue de requins aux abords des côtes réunionnaises et des risques qu’ils engendrent pour la sécurité des personnes.
Il décrète que « le rejet en mer de produits de la mer frais, surgelés ou congelés, entiers ou non, prélevés ou détenus à bord de tout navire pratiquant la pêche professionnelle ou de plaisance est interdit à l’intérieur des 2,5 milles nautiques (environ 4,7 kilomètres) à partir de la laisse de basse mer de La Réunion ».
A noter que les techniques de pêche traditionnelle de saumurage ou d’appâtage sont exclues du champ d’interdiction de cet arrêté.
Clicanoo.re - publié le 3 juillet 2012 - Risque requins : prière de patienter
L’attente était forte chez les usagers de la mer. Pourtant, le préfet et les collectivités n’ont pas dévoilé hier les dispositifs censés réduire durablement le risque requins. Les études avancent mais leurs conclusions ont été différées au mois d’octobre.
ENVIRONNEMENT

La frustration : c’est sans aucun doute l’état d’esprit qui domine aujourd’hui chez les usagers de la mer. Car la conférence de presse organisée hier à la Préfecture n’a pas apporté les réponses tant attendues. En lieu et place d’un tournant décisif dans la gestion du risque requins, Etat et collectivités se sont livrés à un simple point d’étape. Pourtant, le rendez-vous avait été donné en mars dernier par la conseillère régionale Fabienne Couapel-Sauret. L’élue avait en effet annoncé pour la fin juin, "avant les vacances de l’hiver austral"*, les conclusions du cabinet d’études Biotope, chargé par la collectivité de statuer sur les meilleurs dispositifs à mettre en place à la Réunion.
Depuis, ces experts ont bel et bien compulsé une centaine de publications scientifiques, consulté une vingtaine d’experts internationaux et rencontré tous les acteurs du dossier à la Réunion. Tous les dispositifs existants, d’Hawaï à l’Australie en passant par l’Afrique du Sud ou le Brésil ont été passés au crible et classés en différentes catégories. Mais les choix n’ont, semble-t-il, pas été arrêtés. À peine a-t-on parlé hier de "grandes orientations" que la représentante de la Région n’a même pas pris soin de détailler. Fabienne Couapel-Sauret s’est contentée d’annoncer le fameux plan d’action pour "septembre octobre", oubliant volontairement ou non le calendrier initial. Le délai imparti par l’appel à projet était-il trop court pour réaliser une telle étude ? Il ne semble pas, puisque personne autour de la table n’a avancé hier le moindre retard ou contre temps. En réalité, ce décalage s’expliquerait par "un problème de gouvernance" explique l’un des membres du C4R**.
                                                           Qui appliquera les solutions ?
Concrètement, aujourd’hui, personne n’est légalement en mesure de valider puis de faire appliquer les solutions de Biotope à l’échelle de l’île. La Région est certes le commanditaire de l’étude et la finance intégralement mais elle a, de ce fait, largement dépassé son champ de compétence. Pour rappel, la sécurité en mer relève de l’Etat et dans la bande des 300 mètres, pour les baigneurs et les surfeurs, des communes, sauf cas particuliers.
Un mille-feuilles réglementaire qui, pour le moment, exclut la Région et rend une application globale difficile. Même le C4R a qui seront bien sûr présentées les conclusions de Biotope n’est pas en mesure de les mettre en application. "C’est une instance consultative" confirme le sous-préfet de Saint-Paul, chargé d’animer cette réunion. Manque donc une structure exécutive chargée de coordonner les différentes actions. "Nous allons proposer un programme de mesures en terme de communication, de prévention, de protection, de surveillance, de sécurité. Mais il faut aussi développer la coordination de tout ça" confirme lui aussi Jean Sébastien Philippe pour Biotope.
Ironie de l’histoire, c’est d’ailleurs à Biotope de définir quelle structure serait à même d’appliquer ses propres préconisations. La législation française ne prévoit de toute façon pas des milliers de possibilités. La solution de Groupement d’intérêt public devrait s’imposer sans trop de difficultés, à condition que ses différents membres s’accordent sur son financement à moyen et long terme. La Réserve marine pourrait à ce titre servir d’exemple.
En attendant, le provisoire demeure. Les vigies financées par la Ligue de surf et la Région poursuivent la sécurisation des surfeurs en club (voir par ailleurs). Les observateurs recrutés en renfort par la mairie de Saint-Paul restent également en place. Les filets de protection feront eux leur retour aux Roches Noires et à Boucan dès la fin de l’hiver austral. Et le programme Charc (voir par ailleurs) se poursuit avec de nouveaux résultats de marquage et une extension des opérations vers le sud.
Michel Lalande a tenu hier à souligner légitimement le chemin déjà parcouru. "Nous avons choisi de faire face à ce risque, comme en Australie ou en Afrique du Sud. En un an, nous sommes passés de l’oubli et de l’interdiction à une organisation, un partenariat clair et posé". Problèmes : le partenariat n’est pas si clair et les usagers s’impatientent. Un accident dimanche aux Roches Noires aurait mis à mal sa stratégie                                       Romain Latournerie
* voir notre édition du 23 mars 2012.     ** Comité de réduction du risque requins à la Réunion.

Les autres articles sur le même sujet
Source : La Réunion (IPR) - Publié le 23/07/2012 à 16h00, mis à jour à 16:54 - Trois Bassins - Attaque de squale - Le surfeur attaqué par un requin est décédé
Alexandre, un surfeur de 23 ans, a été tué par un requin ce lundi 23 juillet 2012 vers 16 heures 30 au large du spot de Trois Bassins. Le squale a arraché la jambe du jeune homme. Les pompiers et le SMUR sont rapidement arrivés sur place, mais la victime n’a pu être ranimée. Le maire de Trois Bassins, Roland Ramakistin, a pris un arrêté interdisant toutes les activités nautiques sur le spot de Trois Bassins
Le jeune homme, était en train de surfer en compagnie d’amis sur le spot des Trois Bassins. Il se trouvait à une centaine de mètres du rivage lorsqu’il a été surpris par l’animal. Le squale l’a saisi par la jambe et l’a attiré vers le fond. Alexandre a pu être ramené vers le bord par des baigneurs et surfeurs. Son état était immédiatement jugé préoccupant, le requin lui avait sectionné la jambe.
Selon les témoignages de personnes sur place, l’attaque a été extrêmement violente. « Le jeune homme a crié avant d’être projeté dans l’air », a déclaré une jeune femme sur les ondes de Radio Free Dom. « Avec beaucoup de courage les surfeurs qui se trouvaient à proximité lui ont porté secours et l’ont ramené sur la plage » dit un autre témoin.
Pendant deux heures les pompiers et le SMUR ont tenté de sauver le jeune homme. En vain. La famille, les proches et les amis d’Alexandre étaient en pleurs. En colère aussi pour certains d’entre-eux. « Jusqu’à cas on va laisser les requins attaquer les gens comme ça » lançait un jeune homme. La réserve marine « mise en place au milieu des stations balnéaires » était également mise en cause.
Rappelons que, Gérard Itéma, un bodyboarder de 31 ans, a été attaqué par un requin le lundi 5 mars 2012 aux abords du Port de la marine de Saint-Benoît à 14 heures 30. Le samedi 7 janvier, trois requins bouledogues avaient été repérés au large de Saint-Leu par des gendarmes qui effectuaient une reconnaissance aérienne en hélicoptère à la recherche d’un homme qui avait menacé de mettre fin à ses jours.
En 2011, six attaques de squale ont été recensées. La dernière en date remonte au vendredi 11 novembre 2011. Un pêcheur apnéiste avait alors été surpris par un requin au large de l’anse des Cascades à Sainte-Rose. Alors qu’il s’apprêtait à rejoindre son embarcation, l’homme, un Saint-Josephois de 42 ans, a été blessé au pied gauche. Le mercredi 5 octobre aux alentours de 10h15, un kayakiste avait été attaqué par un requin au large du Cap la Houssaye (Saint-Paul). Il n’avait pas été blessé.
Le lundi 19 septembre, Mathieu Schiller, ancien champion de La Réunion de bodyboard décédait suite à l’attaque d’un squale alors qu’il surfait à quelques mètres du rivage de la plage de Boucan Canot. Le mercredi 6 juillet, c’est un jeune surfeur qui avait été attaqué à Saint-Gilles-les-Bains. Sain et sauf, une partie de sa planche avait été arrachée. Le mercredi 15 juin, un bodyboardeur avait été tué au large de Ti Boucan. Ce drame s’était produit à la tombée de la nuit après une période de fortes pluies ayant entraîné une pollution des eaux.
Le 19 février un touriste, arrivé le jour même à La Réunion, avait été attaqué par un squale au large de Grand Fond. Le vacancier avait eu la vie sauve mais avait eu la jambe sectionnée. Les faits s’étaient produits à la tombée de la nuit dans une eau trouble.
Avant cette dramatique série, il n’y avait plus eu d’attaque de requin depuis celle d’un surfeur le 27 mars 2010 sur le spot du Butor à Saint-Benoît. L’homme s’en était sorti avec quelques égratignures et une planche déchiquetée.
Une trentaine d’attaques de squales a été recensée à La Réunion depuis 1980. 13 ont été mortelles.    www.ipreunion.com
Clicanoo.re - publié le 23 juillet 2012 - Attaque de requin : le jeune surfeur est mort
Un surfeur de 22 ans a été tué cet après-midi par un requin à Trois-Bassins, a-t-on appris auprès de la préfecture.
Le requin a sectionné la jambe du surfeur qui évoluait sur le spot de Trois-Bassins.
La victime, Alexandre Rassica, qui habitait aux Trois-Bassins, fréquentait régulièrement cet endroit.
Des témoins de la scène, baigneurs et surfeurs, ont pu ramener le jeune homme sur la plage et lui prodiguer les premiers soins. Lorsque les pompiers et les urgentistes du Samu sont intervenus, le jeune homme était déjà en arrêt cardiaque, a ajouté la préfecture.
Malgré ce nouveau drame, les premiers résultats d’une étude diffusés début juillet indiquent que les requins de La Réunion, responsables en 2011 de six attaques contre des surfeurs dont deux mortelles, ne se sont pas sédentarisés à proximité des plages, comme le craignaient les autorités de l’île.
Cette étude, pilotée par l’Institut de recherche et de développement, avait été lancée en urgence en décembre après des attaques de requins à proximité de des plages de Saint-Gilles.
Mais ces premiers résultats n’ont pas permis de connaître les raisons de la présence de requins à La Réunion, alors que la décennie 2000 n’avait connu qu’une seule attaque.
Lundi 23 Juillet 2012 - 21:13 - Zinfos974.com - Spot de Trois-Bassins: "On a perdu un petit frère"
On a perdu un petit frère ce soir". Les mots des amis et passionnés de surf comme Alexandre qui a perdu la vie ce 23 juillet, sont poignants.
Malgré la tristesse, les professionnels qui étaient encore à l'eau dans l'après-midi sont unanimes. Rien, ni du côté de la turbidité de l'eau ni de l'heure de l'attaque n'étaient propices à une attaque de requin.
"Cette attaque bafoue les règles que l'on s'était fixées" explique Ludovic Villedieu, moniteur et gérant de l'Ecole de surf de la Réunion. Ce lundi, il était à l'eau à enseigner à des enfants : un groupe ce matin et un autre dans l'après-midi. "On est sorti trente minutes avant l'attaque" explique-t-il, même si contrairement au lieu de l'attaque en lui-même, ses "gamins" étaient restés plus proche du rivage. L'attaque a eu lieu au commencement des premiers rouleaux, approximativement à 100m du bord caillouteux de Trois-Bassins.
Pour le professionnel, la tristesse de cette perte d'une connaissance est à la hauteur de la surprise. Même si les surfeurs rencontrés affirment n'avoir jamais écarté l'idée d'une attaque, le fait qu'elle ait eu lieu ici reste surprenant, Trois-Bassins atant été épargné jusque-là.
"Nous étions en dispositif vigie requin" réplique Ludovic Villedieu. "Evidemment, si nous avions aperçu quoi que ce soit nous aurions donné l'alerte". Et c'est bien tout le cruel scénario qui s'est joué ce lundi.
En plus de ne pas avoir été repéré par les observateurs de "vigie requin", le jeune Alexandre surfait avec un petit groupe de quatre ou cinq amis, un nombre qui varie en fonction des témoins. Toujours est-il qu'il avait respecté les consignes de prudence appelant à ne jamais surfer seul. "Sur tout le spot à ce moment-là, ils étaient au moins dix", expliquent les personnes présentes.
Malgré l'atmosphère lourde qui était sensible au travers des paroles des badauds et des autres habitués du spot, c'est aussi l'impact sur l'activité de surf sur ce spot mais aussi par contagion des autres spots de l'île qui va se poser. Les diverses autorités, mairies, communautés d'agglomérations et préfecture vont maintenant devoir prendre leurs responsabilités.     Ludovic Grondin
Un habitué du spot
Alexandre Rassiga, 22 ans, pratiquait le surf depuis plusieurs années en amateur. C’était un habitué du spot de Trois-Bassins, situé à quelques mètres de son domicile, à Trou d’eau. Ses amis présents hier sur place décrivent un jeune "très apprécié, qui aimait la vie". D’après nos informations, Alexandre avait exercé comme serveur au bar "la Gueule de bois" de l’Ermitage.

Il préparait des études de kiné et prévoyait de poursuivre sa formation en métropole. On l’a vu dans le clip "Pour des prunes" de la chanteuse Audrey Dardenne et comme figurant dans le court-métrage "Kabar" de Sandrine Poget, dont le tournage a eu lieu récemment.

 
Clicanoo.re - publié le 24 juillet 2012 - Un surfeur succombe à une nouvelle attaque de requin
Un surfeur de 22 ans a été attaqué hier par un requin sur le spot de Trois-Bassins avant de succomber à ses blessures. Trois de ses camarades ont tout tenté pour le sauver, en vain. Immense émotion et colère hier soir sur la plage de l’un des derniers sanctuaires pour la pratique du surf.
TROIS-BASSINS

Le choc est immense, insupportable, pour les proches d’Alexandre Rassiga comme pour l’ensemble de la communauté du surf. Le jeune homme a été attaqué par un requin hier aux alentours de 16 h 30 sur le spot de Trois-Bassins. Trois autres jeunes surfeurs étaient à quelques mètres de lui au moment de l’attaque. Ce sont eux qui en décrivent les circonstances exactes. "On surfait sur la Gauche des pédés*. Alexandre a pris une vague, jusqu’au bout, il est sorti, entre la gauche et le peak, juste un peu plus haut que la patate de corail et il a commencé à ramer pour remonter. C’est là que je l’ai entendu crier", raconte Jérémy. "J’allais prendre une vague et quand je l’ai vu, j’ai compris tout de suite qu’il s’était fait attaquer, il y avait déjà une mare de sang autour de lui". Dans le même temps, Marc, également sur le spot, voit l’aileron "et la masse" filer.
Les deux surfeurs et leur troisième camarade, Arthur, se précipitent. "Il m’a dit : fais-moi un garrot", témoigne Marc, évidemment sous le choc. "J’étais tétanisé, je pensais au requin qui était peut-être encore là, je ne savais pas quoi faire", enchaîne Jérémy. Les trois surfeurs s’exécutent malgré tout rapidement, saisissent le leash de leur planche pour tenter de stopper l’hémorragie. Mais une vague les renverse. Alexandre a la jambe droite sectionnée au-dessous du genou, la jambe gauche également mordue.
                                                       "On a tout essayé pour le sauver"
"On a essayé le garrot, ça n’a pas marché, on a essayé après de l’allonger sur une planche et de sortir par les rochers mais avec les vagues, c’était pas possible", décrivent encore les trois surfeurs qui parviennent finalement à rejoindre la plage en quelques minutes. Alexandre a déjà perdu connaissance. Sur le sable, un médecin prend le relais, dans l’attente des secours sur place quelques minutes plus tard. Ce sont alors les pompiers et les médecins du Smur qui tentent de le réanimer, en vain.
Une heure plus tard, les trois compagnons de surf d’Alexandre sont prostrés, assis près de leur voiture. "On a fait ce qu’on a pu, on a tout essayé pour le sauver". Près de la plage, la famille et de nombreux amis sont eux aussi effondrés.
                                                          Le dernier spot sûr et pourtant…
Cette sixième attaque en 18 mois, la troisième fatale, vient prolonger inexorablement la série noire de 2011. Hier, le drame est survenu dans des conditions tristement banales à cette période de l’année. Une mer agitée au vent, une houle forte sans être exceptionnelle, une eau forcément troublée près du bord mais claire derrière les vagues, selon les témoins de l’accident. L’attaque s’est surtout déroulée moins d’une demi-heure après le départ des vigies qui surveillaient le spot pour les écoles de surf, présentes depuis le matin.
Le spot de Trois-Bassins accueillait en effet depuis plusieurs mois les pratiquants des autres spots interdits après les attaques de l’an dernier. Surfeurs confirmés comme débutants et moniteurs s’y étaient "réfugiés". Paradoxal, car dans le même temps, chacun désignait ce spot populaire comme le théâtre probable d’une nouvelle attaque.
Roland Ramakistin, le maire de Trois-Bassins, a immédiatement interdit la baignade et toutes les activités nautiques dans les eaux de la commune, jusqu’à nouvel ordre. Insuffisant bien sûr pour de nombreux surfeurs présents hier soir. Des surfeurs en colère qui ont vivement interpellé le sous-préfet de Saint-Pierre dépêché sur place. Des applaudissements ironiques pour souligner leur amertume. Pour eux, les autorités n’ont pas assumé leurs responsabilités. Un sentiment appuyé par plusieurs personnalités du surf dont Amaury Laverhne, interrogé par nos confrères d’Antenne Réunion. "Il faut arrêter de surfer sur la côte ouest", a-t-il lancé.
Cette nouvelle attaque remet le risque requin sur le devant de la scène médiatique autant qu’elle place la préfecture dans une situation pour le moins délicate. "Il vous en faudra combien ?", demandait un surfeur au sous-préfet hier soir. Comprenez : "combien de morts ?". Les prémices d’une nouvelle et longue polémique à venir                  Romain Latournerie

* spot de surf des Trois Bassins bien connu des habitués

Attaque de requin : réactions
Ludovic Villedieu (moniteur de l’école de surf de la Réunion)
"On perd encore un ami. On est choqués. Il n’y a plus de mots. Et dire qu’on avait travaillé toute la journée. Petit à petit, la confiance était revenue chez les pratiquants. Pour ces vacances, des cours étaient programmés le matin et l’après-midi. Là, on perd beaucoup. Toutes les certitudes en matière de sécurité volent en éclats. Comme pour Boucan avant Mathieu, on était sur un spot vierge de toute attaque. Maintenant, c’est fini. Plus question de reprendre les cours à Trois-Bassins".

Robert Boulanger (président de la Ligue réunionnaise de surf)
"Dégoûtés. On n’a plus les jambes. Un de plus, un de trop. Je suis actuellement en stage à Cap breton avec le Pôle espoir. On a accueilli la nouvelle avec choc. Les jeunes sont abattus. La plupart le Connaissaient. Je présente mes condoléances à toute sa famille. Il faut désormais espérer que les choses bougent, qu’on trouve enfin des solutions pour équilibrer l’écosystème. Sinon, ça finira par arriver à un baigneur et on fermera toutes les plages".

Edson Incana (association Prévention requin Réunion)
"On a perdu un petit frère, un de plus. C’est dramatique. Bien beau de mener des études et faire appel à des scientifiques. En attendant, rien n’était réglé. Tous les surfeurs restaient sous la menace de la prochaine attaque. Ça fait un an que notre association tire la sonnette d’alarme. Désormais, on n’attend plus des vigies, il faut des pêches sélectives et préventives. Aller chercher l’animal qui traîne près des spots. Il en va de la vie des surfeurs et de toute l’économie de la discipline".

Les attaques depuis 1980
18 attaques mortelles depuis 1980

- 10 septembre 1980 : Près du port de Saint-Pierre, à 7 h du matin, un nageur est attaqué.
- 18 février 1984 : À l’embouchure de la rivière des Galets au Port, un baigneur est attaqué à 8 h du matin.
- 28 avril 1988 : Un pécheur à pied est attaqué vers 17 h 30 à l’embouchure de l’étang du Gol à Saint-Louis.
- 19 juillet 1989 : Un surfeur est attaqué sur la plage nord de Sainte-Suzanne.
- 22 mai 1992 : Un jogger fait une chute d’une falaise au lieu-dit Cayenne à Saint-Joseph. Blessé, il attire un squale qui le blessera mortellement.
- 28 juin 1992 : Vers 14 h 30, un surfeur est attaqué au niveau du cap Marianne à Saint-Paul. Il décédera à l’hôpital.
- 15 avril 1994 : Un corps est retrouvé déchiqueté au lieu-dit Cayenne à Saint-Joseph.
- 9 juillet 1994 : Au lieu-dit Les Banians sur le front de mer Saint-Denis, un véliplanchiste est attaqué vers 13 h 45.
- 15 juillet 1994 : Au lieu-dit Cayenne à Saint-Joseph, un homme est victime d’un requin bouledogue.
- 19 septembre 1995 : Un véliplanchiste est attaqué en début d’après-midi face au Barachois.
- 10 janvier 1996 : Vers 16 h, un surfeur est attaqué mortellement à l’embouchure de l’étang-Saint-Paul.
- 3 janvier 1997 : Un pêcheur sous-marin décède de ses blessures après l’attaque d’un requin à 7 h 30 à la Pointe au Sel.
- 28 janvier 1998 : Un nageur est attaqué vers 17 heures à Grande-Anse.
- 11 avril 1999 : Un nageur décède après une attaque à 10 h du matin au niveau du Gouffre de l’Étang-Salé.
- 20 août 2006 : Un surfeur de 34 ans est attaqué à la pointe du Diable. Un requin lui arrache un bras. Il décédera d’une hémorragie massive.
- 15 juin 2011 : Un surfeur de 30 ans se fait arracher le bras par un squale et décède sur la plage de Boucan Canot.
- 19 septembre 2011 : Un bodyboarder de 32 ans, professeur et dirigeant d’une école de surf est attaqué mortellement à Boucan Canot.
- 23 juillet 2012 : Un surfeur de 23 ans, mordu à la jambe sur le spot de Trois-Bassins, décède malgré l’intervention des secours.

Les attaques non-mortelles
Cette liste qui recense les attaques de requin non mortelles n’est cependant pas exhaustive.
- 24 novembre 1980 : Un pêcheur sous-marin est attaqué par un requin pointes blanches au large de Grande-Anse. Il sera blessé aux jambes.
- 30 novembre 1981 : Un pêcheur sous-marin a la jambe déchiquetée par un requin sur la côte de Saint-Philippe, au lieu-dit Cap-Méchant.
- Fin 1984 : En fin d’après-midi, un pêcheur sous-marin est attaqué au niveau du cap La Houssaye. Il s’en tire vivant.
- 14 mars 1988 : Un surfeur est attaqué au pic du Diable à la tombée de la nuit. Blessé à la main, il parvient à regagner la rive.
- 5 mars 1990 : Un surfeur est mordu à la hanche alors qu’il se trouve au niveau du port de Sainte-Marie.
- 1er juillet 1991 : Un requin attaque un surfeur aux Avirons. Il sera amputé du bras gauche.
- 29 janvier 1992 : Un pêcheur sous-marin est attaqué au niveau de l’embouchure de la ravine de Trois-Bassins.
- 15 juin 1992 : Un plongeur professionnel est attaqué au large de la baie de Saint-Paul.
- 20 février 1997 : Un baigneur est blessé à la main après une attaque sur la plage de l’Étang-Salé.
- 1er octobre 1998 : Un plongeur est attaqué à l’embouchure de la rivière-des-Marsouins à Saint-Benoît.
- 8 septembre 2000 : Un surfeur est blessé alors qu’il se trouve au pic du Diable, à Saint-Pierre.
- 27 mars 2004 : Un jeune surfeur est attaqué sur le spot de Saint-Benoît.
- 6 octobre 2004 : Un surfeur est attaqué à la jambe au pic du Diable, à Saint-Pierre. Il sera amputé d’une jambe.
- 20 août 2006 : Un surfeur se fait sectionner le bras gauche par un squale sur le spot de la pointe du Diable à Saint-Pierre
- 27 août 2006 : Un bodyboarder est attaqué sur le spot des Aigrettes, au sud de Boucan-Canot.
- 4 juillet 2007 : Un jeune bodyboarder est mordu à la cuisse et à la jambe à Boucan-Canot.
- 27 mars 2010 : Un surfeur est attaqué par un requin sur le spot du Butor à Saint-Benoît. Il parvient à échapper au squale mais y laisse sa planche.
- 19 février 2011 : Un surfeur marseillais en vacances dans l’île se fait amputer par un requin sur le spot des Trois-Roches à Saint-Gilles.
- 6 juillet 2011 : Un adolescent de 16 ans est chargé par un requin aux Roches Noires à 50 mètres du rivage. Le surfeur parvient à regagner le rivage indemne.
- 5 mars 2012 : Un homme âgé de 31 ans a été attaqué par un squale aux abords du Port de la Marine de Saint-Benoît. Le bodyboarder se trouvait à une centaine de mètres du littoral quand le requin a foncé sur sa planche par en dessous, le mordant a deux reprises. L’homme s’en est sorti indemne.

Freedom bousculé
Symbole de la tension qui régnait hier soir à Trois-Bassins, une altercation a opposé une journaliste de Freedom à un surfeur. Celui-ci lui a reproché de l’avoir enregistré à son insu et d’avoir posé de la même façon son téléphone sous le nez d’une famille en larmes. Il s’est saisi de l’appareil avant de le jeter par terre. Plusieurs autres personnes avaient déjà reproché son attitude à la journaliste.
 
Toute une communauté sous le choc
La nuit tombe dans une ambiance très pesante sur le spot de Trois-Bassins. Le corps d’Alexandre Rassiga n’a pas encore été évacué par les secours. Une cinquantaine de personnes, têtes basses, font face à l’océan. Le pire vient d’arriver. Dans un silence de plomb, l’incrédulité le dispute à l’abattement. A une colère froide que certains peinent à dissimuler. Rares sont ceux qui trouvent la force de témoigner. "Et dire que je surfais là", glisse un jeune, en pointant le peak.
                                                            La fin des cours de surf
Trois-Bassins, le spot de surf le plus fréquenté de l’île. Celui des débutants, des amateurs. Le terrain d’entraînement privilégié des licenciés du pôle espoir de la ligue. Depuis les attaques de Saint-Gilles, "Trois-Bas’" était devenu le lieu de repli de la majorité des pratiquants de l’Ouest et des dernières écoles de surf encore en activité. Même si l’affluence n’était plus aussi forte qu’auparavant, notamment en fin de journée, on comptait toujours une moyenne de soixante riders à l’eau. C’était le cas hier matin. "Il y avait une trentaine de pratiquants encadrés dans la zone du récif, et sans doute le double au peak", rapporte Ludovic Villedieu, le plus ancien éducateur de Trois-Bassins, à la tête de l’Ecole de surf de la Réunion.
Trois-Bassins, ce dernier sanctuaire qui tombe. "Même si la confiance commençait à revenir, on la craignait cette attaque. Elle était dans un coin de la tête. Parce que rien n’avait été réglé", poursuit l’éducateur-surfeur, en annonçant la fin des cours sur ce spot. Jusqu’ici, la pointe de Trois-Bassins n’avait jamais été le théâtre d’une attaque de requin. Même les signalements étaient rares. Les derniers en date : celui d’un plongeur en apnée en fin d’année dernière. Et récemment, un petit requin bouledogue, "pas plus long qu’un bras", aurait été aperçu par des pêcheurs dans la passe, rapporte Matthieu Milella, qui officiait comme vigie hier sur le spot.
"Je suis sorti de l’eau vers 15h45. L’eau était un peu trouble au fond, mais les conditions n’étaient pas particulièrement à risques", nous confiait le bodyboarder, encore sous le choc de la disparition d’un ami.
Suite au drame, la mairie de Trois-Bassins a pris un arrêté interdisant la baignade et les activités nautiques jusqu’à nouvel ordre sur son littoral. Un interdit qui ne devrait pas durer. Reste à savoir qui osera se remettre à l’eau, maintenant qu’il existe un douloureux précédent, comme à Boucan. "Pour la discipline, cette attaque aura un impact encore plus fort qu’après la mort de Mathieu (Schiller)", prédit Ludovic Villedieu. C’est sûr. Rien ne sera plus comme avant.          Vincent Boyer
Le préfet droit dans ses bottes
Alors que le sous-préfet a été vivement interpellé hier soir par des surfeurs à Trois-Bassins, Michel Lalande a fait publier un communiqué. Il y rappelle les différentes mesures mises en place depuis un an : "information du public (panneaux et drapeaux), déploiement à titre expérimental de filets de protection, recrutement de « vigies requins » à même de sécuriser les pratiques sportives". Le préfet qui reste droit dans ses bottes et assure que cette nouvelle attaque "renforce la détermination de l’Etat et de l’ensemble des pouvoirs publics à mettre en œuvre le programme de travail qui a été arrêté, dont l’objectif est d’améliorer la connaissance et la réduction du risque requin, auquel La Réunion, à l’instar d’autres Etats voisins, est hélas exposée". Michel Lalande qui adresse par ailleurs ses condoléances à la famille de la victime "ainsi qu’à la communauté des surfeurs déjà endeuillée". Un an après la première table ronde autour du risque requin, cette même communauté des surfeurs risque de ne pas se satisfaire d’un simple communiqué. La patience de beaucoup a trouvé ses limites hier soir à Trois-Bassins .        R. Lt.
Zinfos974.com - Mardi 24 Juillet 2012 - "Il faut se demander ce qui compte entre une vie humaine et celles de requins
"L'émotion est évidemment grande à Trois-Bassins. Les paroles se délient peu à peu. Élus locaux comme la Réserve marine en prennent pour leur grade. Aujourd'hui, c'est bien le fatalisme que leur propose les autorités que les proches des surfeurs n'acceptent plus.

"Je pense sincèrement qu'ils n'en ont rien à foutre !" Il ne fallait pas chercher bien loin ce mardi sur le spot de Trois-Bassins pour entendre l'écoeurement de tous les pratiquants de surf ou de leurs proches. A la quasi unanimité, tous s'expriment sans embarras. Aux oubliettes les mots polis en direction des élus et de la Réserve marine. Cette attaque est l'attaque de trop.
"Il y a eu trois attaques mortelles en un an ! Je pense que nos élus sont dans une forme de déni. Je suis réunionnaise : à un moment donné il faut se demander ce qui compte ? Dans la balance entre une vie humaine et celles de quelques requins, je choisie la vie humaine", témoigne Caroline, directement concernée puisque ses enfants s'adonnent au surf. "On peut admettre la survenue d'une catastrophe naturelle mais plus pour ce type d'accident", explique à son tour Jérôme, parent de jeunes surfeurs.
Pour Caroline, il est résolument "trop restrictif de se focaliser uniquement sur les surfeurs et sur les zoreils". Certes, ceux-ci sont concernés en premier lieu, mais c'est trop vite oublier "les pêcheurs réunionnais qui gueulent aussi contre la Réserve".
"L'île est en train de se couper de la mer, estime Jérôme. On coupe les Réunionnais de la moitié d'eux-mêmes". Il suffit selon eux de voir les déserts que sont devenus Roches noires et Boucan pour s'en persuader. "Un touriste qui vient à la Réunion, forcément la première chose qu'il fait c'est rechercher l'eau", insiste-t-il.
A leurs côtés, un moniteur de surf qui connaît mieux que quiconque le spot de Trois-Bassins, considéré comme le spot "école" pour la discipline, envisage avec pessimisme le court et moyen terme. Derrière ce sport qui pourrait être considéré par les élus comme un sport passion et donc négligeable, selon les personnes rencontrées ce mardi à Trois-Bassins, le professionnel rappelle que rien que sur ce site, ce ne sont pas moins de sept vigies requins qui sont aujourd'hui en rade, sans compter les activités économiques qui viennent se greffer à ce sport. On pense notamment au gérant du snack et ses employés, qui prenaient place au niveau du parking, ou encore à ces dizaines de commerçants spécialisés. "Chaque jour, c'était au moins 300 personnes ici", conclut-il.     Ludovic Grondin
Zinfos974.com - Mardi 24 Juillet 2012 - Le père d'Alexandre Rassiga : "La mer c'est dangereux, il ne faut pas y aller"

Inutile de s'attarder sur la douleur ressentie par le papa d'Alexandre Rassiga, mort hier suite à une attaque de squale. Mais sa réaction, et celle des proches de la victime, sur le débat relancé par le surfeurs, dès hier, autour du risque requin peut faire réfléchir.
Hier soir, le sous-préfet de Saint-Pierre, Jean-Luc Lehmann, est pris à partie par un surfeur en colère. Les proches de la victime interviennent aussitôt pour arrêter ce qu'ils semblent considérer comme une attitude inadaptée.
Contacté ce jour, le père de la victime accepte d'évoquer la problématique requin : "Quel débat? Quel débat? Il n'y a pas de débat. La mer c'est dangereux, il ne faut pas y aller", répète-t-il à deux reprises.
Il poursuit : "Ce n'est pas un élu qui va empêcher ça. Les surfeurs peuvent gueuler, c'est la nature", affirme-t-il avec fermeté.
Et de conclure avant de raccrocher : "Je lui disais tout le temps à mon fils, de ne pas y aller".     Melanie Roddier
Clicanoo.re - publié le 25 juillet 2012 - Requins : beaucoup de questions et peu de réponses
Un an après la première table ronde et au lendemain de l’attaque qui a coûté la vie à Alexandre Rassiga à Trois-Bassins, où en est-on dans la connaissance des requins ? Explique-t-on enfin cette recrudescence d’attaques ? Les mesures mises en place sont-elles efficaces ? Les questions restent nombreuses et les réponses bien trop rares.
Que sait-on des requins autour de l’île ?

Aucune étude scientifique rigoureuse n’avait jamais été menée sur les populations de requins autour de la Réunion avant la tragique série d’attaques de 2011. Seuls l’Ifremer et l’IRD avaient creusé la question entre 1997 et 2007, à Saint-Paul et à Saint-Pierre, mais sans étendre leurs recherches à l’ensemble des zones concernées. Les connaissances sur l’animal étaient donc partielles et réduites - en dehors de ces deux missions - à quelques observations aléatoires, le plus souvent fondées sur des idées reçues.
Le programme Charc a donc démarré à zéro ou presque et commence enfin à livrer quelques informations officialisées en préfecture le 2 juillet dernier. Jusqu’en avril dernier, les chercheurs ont marqué une vingtaine de requins et posé une dizaine de bouées réceptrices entre Le Port et Saint-Gilles. Deux phases d’études ont été analysées. Lors de la première, du 21 décembre 2011 au 25 janvier 2012, six requins sur 13 ont été détectés par les balises. Lors de la deuxième, du 26 janvier au 18 avril, 13 requins sur 20 ont été enregistrés. En étudiant le nombre de visites sur chaque secteur et les temps de résidence de chaque spécimen, les chercheurs dégagent des tendances qui demandent cependant à être confirmées. D’abord, ces résultats démontrent l’absence des tigres près de la côte. Ils n’ont été détectés que rarement et toujours au large. Pour les bouledogues, les données sont en revanche plus nuancées. "Il apparaît^ assez clairement qu’ils sont le plus souvent seuls, ne font que des excursions à` la côte^ et passent la majeure partie de leur temps soit à` l’exté´rieur de la zone d’étude soit sur les stations du large", indique le rapport des scientifiques. Pas de trace pour le moment d’un groupe structuré et sédentarisé à la côte. Les prochains relevés permettront de confirmer ou d’infirmer ces tendances provisoires.
                                                    Pourquoi autant d’attaques ?
Quinze attaques mortelles en 30 ans autour de l’île (1980-2010) contre trois en seulement 18 mois sur quelques kilomètres : les statistiques plaident sans ambiguïté pour une recrudescence du phénomène, spécialement dans l’ouest. La précédente série noire datait de 1994. Trois hommes avaient été tués cette année-là à Saint-Joseph et Saint-Denis. Reste que les explications à ces drames de 2011 - 2012 font toujours débat. Du côté scientifique, aucune certitude. Un volet du projet Charc est consacré à l’étude des conditions environnementales dans lesquelles évoluent les requins autour de l’île : température de l’eau, turbidité, salinité, présence de structures d’origine humaine, etc.). L’objectif est de coupler ces données avec les études de déplacement pour établir ou non des corrélations. Pour le moment, les résultats ne sont pas encore connus.
Du côté des associations, les causes possibles sont aussi multiples que les prises de paroles. Première incriminée par une majorité de surfeurs et pêcheurs : la réserve marine. En reconstituant les populations de poissons de récifs, la zone de protection aurait créé un réservoir de nourriture pour les requins. Par ailleurs, en interdisant certaines activités, elle aurait libéré les squales de la pression humaine. La Réserve réfute évidemment. Les scientifiques se disent dans l’incapacité de confirmer cette hypothèse.
Côté écologiste, on incrimine d’autres facteurs. Le rejet près de la côte des déchets de la pêche par exemple, que vient d‘interdire le préfet. Mais également la surpêche industrielle au large, qui contraindrait les squales à se rapprocher des côtes pour trouver de la nourriture. Des facteurs associés à une fréquentation de la mer en constante augmentation.
D’autres causes sont ensuite évoquées ici et là. Dans le collimateur notamment : la ferme aquacole de Saint-Paul dont les cages ont été abondamment garnies de nourriture pendant de nombreuses années. Une caméra récemment installée par l’IRD n’a pas confirmé une concentration de squales dans la baie. A nuancer cependant puisque les stocks de poisson en cage ont fortement diminué depuis plusieurs mois, les quantités de nourriture déversées avec.
Autre hypothèse régulièrement citée : la présence des baleines pendant l’hiver austral. La majorité des attaques mortelles sont en effet survenues à cette saison. Les cétacés mettent bas autour de l’île et relâchent de grandes quantités de liquides en mer, susceptibles d’attirer les squales, selon les partisans de cette hypothèse.
Dernière explication, moins souvent avancée : une potentielle modification de l’écosystème liée au développement de l’agriculture dans l’ouest. Avec le basculement des eaux et l’ouverture de plusieurs antennes d’irrigation, la cote ouest a vu augmenter considérablement sa surface de canne et avec elle les quantités de produits phytosanitaires rejetées en mer par ravinement. Quel impact sur le milieu et les populations de requins ? Impossible à déterminer en l’état. Quoi qu’il en soit, personne n’est aujourd’hui en mesure d’exclure l’un de ces facteurs d’explication, tout comme personne n’est capable d’en prouver l’influence réelle.
- Retrouvez l’intégralité de ce dossier exclusif, avec plus de questions et de réponses autour de la problématique requins dans l’édition du jour
Zinfos974.com - Mercredi 25 Juillet 2012 - "Surabondance" d'une espèce? La Réserve marine donne carte blanche au Préfet
La Réserve marine, sous couvert de l'aval du préfet, pourrait-elle autoriser les prélèvements de requins dans sa zone protégée ? Si la question ressurgit brutalement au coeur de l'actualité, la Préfecture a toujours écarté cette éventualité jusqu'à maintenant, hormis quelques "prélèvements" menés par ses soins l'an dernier. Pour autant, l'un des articles du statut de la Réserve naturelle marine prévoit une telle possibilité dans des cas bien spécifiques.
"Dans les zones de protection intégrale, en cas de développement d’espèces envahissantes ou surabondantes, ou en cas de détérioration majeure du milieu, avérée scientifiquement, le préfet peut prendre les dispositions nécessaires pour restaurer l’état du site". L'article 26 du décret du 21 février 2007 portant création de la Réserve naturelle nationale marine de la Réunion est assez claire. Le seul élément sujet à interprétation pourrait être "la restauration du site" qui ne dit pas vraiment son nom.
Depuis 2011, la ligne préfectorale n'a pas bougé d'un iota : aucune autorisation de pêche aux squales même partielle ne saurait être délivrée. Le troisième cas mortel en un an et demi pourrait fortement influer sur les décisions prochaines même si le dernier communiqué de Michel Lalande insistait plutôt sur les efforts fournis jusqu'à maintenant et le complément d'études attendu dans les mois qui viennent.
De plus près, un élément clé valide l'applicabilité de ce fameux article 26 du groupement d'intérêt public de la Réserve : "le caractère scientifiquement avéré" du "développement d’espèces surabondantes". A en croire certains témoignages d'habitués des fonds marins, les requins n'ont jamais été aussi présents. La Préfecture, elle, attend les études qui le démontreront...ou pas. Et c'est bien là le fossé qui sépare aujourd'hui les tenants d'une réponse immédiate et coercitive, et l'autorité préfectorale. Les deux versions peuvent se défendre.
Nous aurions aimé approfondir les possibilités et limites des articles qui régissent la vie de la Réserve en interrogeant sa directrice mardi après-midi au moment de la rédaction de cet article mais celle-ci était momentanément injoignable. Toujours est-il qu'à en croire toutes les personnes ayant bien voulu s'exprimer depuis deux jours sur le sujet, l'étau n'en finit pas de se resserrer autour de la Réserve.       Ludovic Grondin
copie
Art. 25. - Toutes formes d'activités et de travaux ainsi que la circulation, le mouillage et l'amarrage sont interdits dans les zones de protection intégrale, sauf autorisations délivrées par le préfet pour le suivi scientifique, la gestion et la surveillance de la réserve.
Art. 26. - Dans les zones de protection intégrale, en cas de développement d'espèces envahissantes ou surabondantes, ou en cas de détérioration majeure du milieu, avérée scientifiquement, le préfet peut prendre les dispositions nécessaires pour restaurer l'état du site.
                                 CHAPITRE V
                                 Dispositions finales

Art. 27. - La ministre de l'écologie et du développement durable et le ministre de l'outre-mer sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.
Fait à Paris, le 21 février 2007.
                                                                                DOMINIQUE DE VILLEPIN
Par le Premier ministre :
La ministre de l'écologie
et du développement durable,
NELLY OLIN
Le ministre de l'outre-mer,
FRANÇOIS BAROIN
Zinfos974.com - Mercredi 25 Juillet 2012 - Hommage à Alexandre vendredi sur la plage des Brisants (extrait)
Plusieurs centaines de personnes se sont rendus hier soir au funérarium de Saint-Pierre là où était exposé le corps d'Alexandre, surfeur mort après une attaque de squale.A ne pas en douter, il y aura du monde ce jour à l'occasion de ses obsèques prévues cet après-midi à Saint-Pierre, puis vendredi pour un hommage sur la plage des Brisants, en fin de matinée.
Source : Orange - La Réunion (IPR) - Publié le 25/07/2012 - Assemblée nationale - Risque requinThierry Robert veut le réexamen du périmètre de la réserve marine
Suite à l’attaque mortelle de requin survenue ce lundi 23 juillet à Trois Bassins, le député-maire de Saint-Leu Thierry Robert a interpelé hier mardi 24 juillet 2012 à l’Assemblée nationale le ministre des Outre-mer Victorin Lurel sur la problématique du risque requin à La Réunion. Il souhaite un « réexamen du périmètre de protection de la réserve naturelle marine ». Si selon lui, cette dernière « n’est pas la seule cause de ces attaques », elle est devenue aujourd’hui « le garde-manger » des requins. Nous publions son intervention ci-dessous.
« Monsieur le Ministre (des Outre-Mer),
Je vous interpelle au sujet des attaques de requins à La Réunion et de leurs conséquences pour notre île. En effet, hier en fin de journée, Alexandre Rassiga, un jeune homme de 21 ans, est décédé suite à l’attaque d’un requin, alors qu’il surfait sur le spot de Trois-Bassins. Alexandre est une victime de plus qui s’ajoute à la liste des attaques de plus en plus fréquentes et mortelles sur le littoral ouest. En un an, plus de 3 morts, alors que pendant la dernière décennie, quasiment aucun accident n’avait été déploré.
Monsieur le Ministre, tout comme moi et l’ensemble des collègues ici présents, vous déplorez - j’en suis certain - toutes ces vies perdues et toutes ces familles endeuillées.
Monsieur le Ministre, la population réunionnaise, les acteurs de la mer et le monde économique balnéaire comprennent qu’il soit impossible de mettre fin totalement à ce type d’attaque. Mais allons-nous continuer à regarder sans réagir que de nouvelles attaques de requins se produisent sur des villes balnéaires et des spots réputés pour des activités nautiques.
Avec des moyens limités, les communes réunionnaises ont pourtant élaboré des plans de prévention et d’accompagnement sur le risque requin. Si l’on veut lutter plus efficacement contre ces attaques, il faudra ainsi un plan local d’urgence qui soutient l’action des Maires réunionnais.
Je demeure un fervent défenseur de notre écosystème, mais nous ne pouvons plus nous contenter que d’études scientifiques sur les requins. Il est maintenant temps d’agir réellement !
Il faudra donc veiller à une cohabitation entre l’homme et la nature. Pour cela, un réexamen du périmètre de protection de la Réserve naturelle marine s’avère urgent. Certes, la Réserve n’est pas la seule cause de ces attaques, mais elle est devenue aujourd’hui « le garde-manger » des requins !
Monsieur le Ministre, êtes-vous prêt à débloquer des fonds pour équiper La Réunion de moyens de protection efficaces, mais aussi pour engager des recherches plus approfondies ? Etes-vous prêt également à revoir le périmètre de la Réserve marine, car il y a aussi urgence à ce sujet ?
Je vous remercie par avance, Monsieur le Ministre, des actions que vous allez mener dès à présent ».
Zinfos974.com - Mercredi 25 Juillet 2012 - Les rires de Victorin Lurel et des ministres pendant l'hommage à Alexandre Rassiga sont scandaleux
Hier soir, à peine Thierry Robert avait-il commencé son intervention à l'Assemblée nationale au sujet de la disparition du jeune Alexandre Rassiga, mort la veille des suites d'une attaque de requin, que l'on a vu une bonne partie des ministres, au premier rang desquels Victorin Lurel, le ministre des Outremers à qui s'adressait la question, et de nombreux députés, dont un situé dans le dos du député-maire de Saint-Leu, s'esclaffer. Au point que le président de l'Assemblée nationale a dû à de nombreuses reprises les rappeler à l'ordre.
Victorin Lurel, se rendant compte sans doute trop tard de l'incongruité de sa réaction, a tenté de se rattraper en appelant ses collègues à plus de sérieux, leur rappelant qu'on parlait là de la disparition d'un jeune homme de 23 ans dans des circonstances atroces.
Ces rires sont extrêmement choquants.
Aurait-on osé rire de la même façon si c'était un jeune Parisien -ou un jeune Antillais- qui s'était fait dévorer par un pitbull?
Les rires de Victorin Lurel et des ministres pendant l'hommage à Alexandre Rassiga sont scandaleux
Victorin Lurel, se rendant compte sans doute trop tard de l'incongruité de sa réaction, a tenté de se rattraper en appelant ses collègues à plus de sérieux, leur rappelant qu'on parlait là de la disparition d'un jeune homme de 23 ans dans des circonstances atroces.
Ces rires sont extrêmement choquants.
Aurait-on osé rire de la même façon si c'était un jeune Parisien -ou un jeune Antillais- qui s'était fait dévorer par un pitbull?
Zinfos974.com - Mercredi 25 Juillet 2012 - Proches et anonymes ont rendu un vibrant hommage à Alexandre
Les centaines de personnes présentes cet après-midi en l'église de Saint-Gilles-les-Bains n'ont pu cacher leur émotion. C'est avec beaucoup de dignité que les proches et les amis du jeune surfeur décédé ce lundi lui ont rendu un vibrant hommage.
Comme un symbole, ses obsèques ont eu lieu à l'église Notre Dame de la Paix de Saint-Gilles, qui surplombe magnifiquement le port et l'océan.
Ce vendredi, amis et proches prévoient de lui rendre un nouvel hommage sur la plage des Brisants.
Source : Orange - La Réunion (IPR) - Publié le 25/07/2012 - Ligue de surf de La Réunion - « Il faut une campagne de prélèvement des requins »

Dans un communiqué publié ce mercredi soir 25 juillet 2012, la ligue de surf de La Réunion estime qu’elle ne peut « tolérer de perdre continuellement un frère, un fils, un ami ». Elle note que le risque requin « touche de nombreux pays de la zone mais jamais avec une telle fréquence et de manière aussi violente » et demande de « mettre en oeuvre des solutions immédiates ». La ligue annonce qu’elle va demander au préfet de lancer une campagne de prélèvement des requins. Nous publions le communiqué ci-après
« Suite à l’évènement tragique survenu sur le spot de trois bassins, la Ligue Réunionnaise de Surf présente ses condoléances à la famille d’Alexandre ainsi qu’à ses amis.
Nous ne pouvons tolérer de perdre continuellement un frère, un fils, un ami.
Nous avons accepté de mettre en place en collaboration avec les associations, les institutions et les écoles privées un protocole de surveillance afin de garantir une sécurisation envers les licenciés de la Fédération Française de Surf.
Ce dispositif de vigie surveillance nous a permis de relancer l’activité encadrée mais nous n’avons cessé d’alerter les pouvoirs publics sur l’urgence et la nécessité de mettre en place un dispositif de sécurisation de la pratique libre en particulier avec l’arrivée des houles australes.
Ce problème touche de nombreux pays de la zone mais jamais avec une telle fréquence et de manière aussi violente. La situation est donc particulière et grave. Nous devons mettre en oeuvre des solutions immédiates.
Il nous parait aujourd’hui indispensable de compléter les diverses mesures mises en oeuvre par les différentes institutions par une maîtrise et une régulation de la population de requins. Car si rien n’est fait, la vie de nos enfants, amis et parents sera de nouveau mise en danger.
Aussi, conjointement avec les associations OPR et PRR, le Comité de Plongée nous avons sollicité la préfecture afin d’obtenir un rendez-vous d’urgence ce jeudi 26 juillet 2012. Nous comptons demander à Monsieur le Préfet que soit mise en place une campagne de prélèvement pour réguler la population de requins et rétablir un équilibre. Puis réclamer l’introduction rapide d’un dispositif de sécurité pour la pratique libre calqué sur ceux des anglo-saxons (drum line...) ».
Clicanoo.re - publié le 25 juillet 2012 - Baigneurs et plongeurs épargnés
L’émoi provoqué par cette nouvelle attaque mortelle renvoie immanquablement à la sécurité de tous les usagers de la mer.
Pour éviter toute psychose, il est bon de rappeler à l’opinion publique que 90 % des 38 attaques de requin recensées à la Réunion depuis 1980 impliquent des surfeurs.
Selon notre historique, seuls quatre nageurs ont perdu la vie après avoir été happés par un squale : en 1980 dans le port de Saint-Pierre, en 1984 à l’embouchure de la rivière des Galets, en 1998 à Grande-Anse puis en 1999 au niveau du gouffre de l’Etang-Salé.
Seul accident connu en zone balnéaire : un baigneur mordu à la main sur la plage de l’Etang-Salé.
Clicanoo.re - publié le 25 juillet 2012 - Le surf en péril
Les écoles de surf, déjà sérieusement ébranlées par la série noire de 2011, voient leur avenir s’assombrir un peu plus après le nouveau drame de lundi. La discipline peut-elle s’en remettre ?

Six attaques de requin en treize mois, dont trois mortelles sur les spots de surf les plus fréquentés de la côte Ouest. Un coup dur sans précédent pour une activité à la popularité croissante.
                                                      "Evitez les vagues de l’Ouest"
Roches-Noires, Boucan-Canot et maintenant Trois-Bassins, les trois sites privilégiés pour l’apprentissage de la glisse sont désormais sur liste noire. Trois zones qui concentraient l’essentiel de l’activité. Depuis les attaques de Saint-Gilles, les écoles s’étaient repliées vers Trois-Bassins et Saint-Leu. "On commençait tout juste à retrouver la confiance des parents, témoigne l’éducateur Ludovic Villedieu, qui enseigne la discipline depuis 16 ans à Trois-Bassins. Là, c’est cuit. Plus question de reprendre les cours ici".
Quelles alternatives ? La gauche de Saint-Leu n’est pas à la portée de tous les niveaux. Les licenciés du pôle espoir s’y entraînent régulièrement mais le site est loin d’être idéal pour les débutants ou les pratiquants occasionnels. Même constat pour le spot de l’Etang-Salé, plutôt réservé à des initiés. Trois-Bassins, par son accessibilité et la variété de ses vagues, était jusqu’ici le lieu phare pour une pratique de loisirs. On y évoluait en famille, on y croisait autant de surfeurs en herbe que de seniors. Où ces passionnés iront-ils désormais ?
Le retentissement de cette nouvelle attaque risque d’entraîner une désaffection prolongée du spot. "Le surf, c’est fini. Il ne faut plus surfer, c’est trop aléatoire", a lâché le bobyboarder et sauveteur de Saint-Paul, Olivier Marimoutou, lundi soir, sur les lieux du drame. Une mise en garde relayée par le champion du monde de bodyboard, Amaury Laverhne. "Je ne conseille à personne de surfer sur la côte Ouest. Même à Saint-Leu, il faut faire attention. Tant que les autorités ne prennent pas des mesures concrètes, il faudra s’abstenir".
Un discours qui trouve écho sur le terrain. A Boucan-Canot, un an après l’accident fatal à Mathieu Schiller, le spot est toujours désert. Même en dehors des heures de surveillance des MNS, ils ne sont qu’une poignée à s’aventurer sur le shorebreak. L’émulation ne joue plus. Le risque potentiel a marqué les esprits.       Vincent Boyer
Clicanoo.re - publié le 25 juillet 2012 - Les obsèques d’Alexandre célébrées aujourd’hui
Les obsèques d’Alexandre Rassiga, le jeune surfeur qui a été tué lundi dernier par un requin, ont été célébrées cet après-midi à l’Église des Roches Noires à Saint-Gilles. Parmi la foule venue lui faire un dernier hommage figuraient ses amis mais aussi de nombreux anonymes.
De nombreux pompiers, sans doute collègues du père d’Alexandre, ont témoigné leur douleur à la famille. Ils étaient plus d’une centaine de personnes à assister à la cérémonie cet après-midi. Un dernier hommage sera d’ailleurs rendu au jeune surfeur sur la plage des Brisants à Saint-Gilles, le vendredi 27 juillet à partir de 11 heures.
Les organisateurs demandent aux participants d’apporter une rose, blanche de préférence. "Les amis, les connaissances et même les anonymes sont les bienvenus pour ce dernier adieu à ce jeune homme parti trop tôt", rappellent-ils sur les réseaux sociaux.
Clicanoo.re - publié le 25 juillet 2012 - Tourisme : "Le message ne pourra plus être le même"
"Je suis triste, ému et choqué de ce qui s’est passé à Trois-Bassins". Interrogé en marge de la conférence de presse qu’il donnait hier pour présenter le nouveau site web de l’Observatoire régional du tourisme (lire page 12), Pascal Viroleau, directeur d’Île de la Réunion tourisme, a admis que l’accident mortel "aura forcément une incidence sur l’image de l’île". Selon lui, "le message (à destination des touristes, ndlr) ne pourra plus être le même". Cependant, "on ne va pas se précipiter" et ce message ne sera précisé qu’après en avoir discuté avec "toutes les parties prenantes".
A ses côtés, Noël Imbert-Bouchard, directeur de l’Institut français du tourisme, commentait : "Dans le tourisme il y a toujours des crises, et il y a une résilience". Rappelant le rebond du tourisme réunionnais après la crise du chikungunya, celui qui est aussi conseil en stratégie pour l’IRT ajoutait : "La mémoire du public n’est pas éternelle. Et il faut se souvenir que les requins n’attaquent pas seulement à La Réunion !"
A l’IRT, on rappelle aussi que la baignade dans le lagon est sans risque, car notre île n’a encore jamais vu de baigneur tué par un requin (alors que cela s’est produit aux Seychelles en août 2011)       V.H.
Clicanoo.re - publié le 25 juillet 2012 - Thomas Cahour : « Nous n’irons plus dans l’Ouest »
La nouvelle attaque de requin qui a causé le décès du jeune surfeur Alexandre Rassiga, lundi à Trois-Bassins, a suscité une très vive émotion dans le milieu des chasseurs de vagues. « L’avenir s’inscrit désormais en pointillés », se désole Thomas Cahour, responsable local de l’IBA (l’instance internationale qui régit les compétitions de haut niveau de bodyboard), dont les premières pensées vont évidemment à la famille du défunt surfeur. Organisateur de la dernière manche des championnats du monde, à Saint-Pierre, Thomas Cahour a fait remonter l’information jusqu’en Australie où siège l’International Bodyboarding Association. « La direction technique de l’IBA est complètement refroidie à l’idée d’organiser de nouveau des compétitions à la Réunion. Même si les Australiens rencontrent des problèmes similaires, ils semblent (Gregg Taylor le président de la licence en tête) qu’ils ne soient plus enclins à venir chez nous », indique Thomas Cahour, qui planchait justement sur les prochaines manches des championnats du monde masculin et féminin. « Nous n’annulons pas pour l’heure, mais il est clair que nous n’irons plus dans l’Ouest. Si les événements tragiques se multiplient vers le Sud, cela deviendra de plus en plus incertain. » L’étape féminine, à Manapany (pendant le festival ?), serait maintenue. « Pour le reste, nous devons patienter et analyser lucidement la situation », conclut Thomas Cahour. À l’heure du recueillement, la destination Réunion est plus que jamais menacée d’être rayé du planisphère
Clicanoo.re - publié le 25 juillet 2012 - L’Etang-Salé, dernier spot de repli ? -
Après Saint-Gilles, Trois-Bassins est un nouveau haut lieu de l’apprentissage du surf à la Réunion touché par une attaque de requin. L’Etang-Salé, son "simulateur" et son "brisant", est désormais le seul spot de l’île accessible aux débutants encore épargné. Mais jusqu’à quand ?

Il est 10 h et quelques glisseurs débutants commencent seulement à arriver sur le spot de l’Etang-Salé. "D’ordinaire, en période de vacances scolaires et avec des jolies petites vagues comme en ce moment, il y a vingt fois plus de monde à l’eau. Mais, aujourd’hui, ce n’est pas un jour comme les autres…", confie un local du spot de la plage de sable noir.
A écouter ceux qui surfent ici, les vagues de l’Etang-Salé (le récif du brisant et le bord sableux, encore appelé "simulateur") affichent déjà complet depuis un an environ. Et cette dernière attaque, survenue encore plus au sud sur la côte ouest, ne risque pas d’améliorer le problème de surfréquentation du spot. "Il y a clairement eu un report des surfeurs de l’ouest vers le sud depuis les attaques de 2011. Mais, maintenant, avec cette dernière attaque survenue à Trois-Bassins, Etang-Salé est le seul lieu d’apprentissage du surf dans l’île à avoir été épargné par les attaques de requins".
Quatre écoles de surf fréquentent actuellement le site de l’Etang-Salé. "À raison de 16 stagiaires en moyenne par école, je vous laisse imaginer la Chine dans l’eau tous les mercredis et tous les week-ends ! Sans parler des dizaines de free surfeurs…", se lamente un bodyboarder du cru qui pense que dans les semaines à venir "ce sera pire".
                                              Il y a bien eu des attaques dans le passé à étang-salé
Si certains riders s’imaginent encore "en sécurité" le long de la plus grande plage de sable noir de la Réunion, la plupart des locaux ne se font pas d’illusion. "C’est en train de descendre vers le sud. Bientôt, ça sera à notre tour d’avoir une attaque. On flippe à chaque fois qu’on va à l’eau désormais. Mais on ne peut pas se passer d’y aller. C’est notre bouée de sauvetage, notre façon à nous d’être en équilibre dans la vie".
Si elles ne sont pas forcément récentes et que beaucoup les ont oubliées, il y a bien eu des attaques de requin dans la commune de l’Etang-Salé. Une sur un surfeur, en 1991, à la ravine des Sables, au nord de la plage. Le rider s’en était tiré vivant, avec tout de même le bras gauche amputé. En 1997, c’est un baigneur qui se fait happer au genou en face du pont Mula. Enfin, en avril 1999, un homme qui se baignait dans un bassin du gouffre est emporté par une vague et dévoré par plusieurs requins.
"De toute façon, il ne faut pas se voiler la face. Chez nous aussi, il y a des requins. J’en ai même vu un très gros, de mes yeux, patrouiller le long de la plage. Les pêcheurs, que l’on va toujours saluer avant de se mettre à l’eau, disent même qu’il y en a de plus en plus en ce moment et qu’ils commencent à leur bouffer leurs prises à chaque fois qu’ils les remontent", affirme un surfeur local.
L’un de ses potes bodyboarders conclut : "Quand on était jeune, on allait surfer par n’importe quelles conditions, même après les cyclones. Aujourd’hui, même dans de l’eau claire, au bord, j’ai peur…"            A.H.
Clicanoo.re - publié le 25 juillet 2012 - Roches-Noires et Boucan-Canot toujours interdits
Il est toujours officiellement interdit de pratiquer toute activité nautique dans la zone balnéaire comprise entre Roches-Noires et Boucan-Canot. Une rumeur prêtait à la mairie de Saint-Paul l’intention de rouvrir prochainement l’accès aux deux spots en plaçant des plongeurs en vigie pendant les heures de cours, comme c’est le cas dans le Sud de l’île. "Pas d’actualité, répond Gina Hoareau, directrice de la sécurité publique. On travaille sur cette piste en concertation avec la ligue de surf. Mais il n’y a encore rien de convenu concernant un calendrier". La représentante de la mairie ajoute que l’attaque de Trois-Bassins ne va pas influer sur les décisions à venir.
Clicanoo.re - publié le 25 juillet 2012 - Les fantômes de Trois-Bassins
Morne plaine hier matin à Trois-Bassins. Comme la houle, toujours forte, la tristesse n’a pas quitté les lieux. L’atmosphère reste sombre en dépit d’un soleil éclatant. Le camion bar n’a pas hissé ses voiles. Quelques habitués des lieux sont là, assis sur les murets qui entourent le parking. Une poignée tout au plus et presque moins nombreux que les journalistes qui les interrogent. Plusieurs sont déjà repartis, eux restent, sans trop savoir pourquoi mais ils restent. Ils discutent.
"On tourne en rond, on erre comme des fantômes et on se torture le cerveau pour trouver des solutions". En vain évidemment. Ce n’est de toute façon pas le moment de la virulence ou des revendications. "C’est le temps du deuil", confirme l’un d’eux. C’est donc presque sans énergie que l’on parle filets, vigies, prélèvements, réserve ou surpêche. Sans conviction que l’on s’interroge sur les moyens à mettre à œuvre : "C’est quoi le prix d’une vie humaine ?".
Plus loin, ce sont des touristes qui prennent connaissance de l’arrêté municipal d’interdiction. Visiblement pas informé du drame de la veille, ce couple a malgré tout pris la mesure du silence ambiant et murmure quelques questions. Au plus près de la plage, il n’y a cette fois plus aucune parole. Le recueillement s’impose, les yeux au large derrière les lunettes de soleil.
Même les pêcheurs pêchent en silence. Certains d’entre eux étaient présents hier lors de l’attaque. D’autres ont vu la famille d’Alexandre ce matin descendre sur le sable où le jeune homme a perdu la vie. Aucun d’entre eux ne s’est aventuré ces dernières heures dans la passe qui sépare le lagon du spot de surf. Pas une planche non plus n’a été vue à l’eau, évidemment. La veille à la même heure, des marmailles prenaient pourtant leurs premières vagues tout en bas quand les plus expérimentés domptaient des masses de près de deux mètres tout en haut. Depuis, le spot s’est tu. Reste à savoir pour combien de temps      R. Lt.
Clicanoo.re - publié le 26 juillet 2012 - Manifestation des surfeurs aujourd’hui devant la préfecture
Associations de surfeurs et usagers de la mer ont prévu de manifester aujourd’hui, à 14h, devant la préfecture dans le but de réclamer des "mesures concrètes" pour sécuriser les plages de l’Ouest. La principale revendication devrait porter sur la réduction du périmètre de la réserve marine pour réguler le problème de la surpopulation des requins près des côtes. Les surfeurs ont prévu de se retrouver à 12h30 sur la plage des Brisants avant de converger, en opération escargot, vers le chef-lieu. Ils devraient symboliquement arborer des t-shirts maculés de sang. "On espère être nombreux pour faire se faire entendre", annonce l’un des initiateurs de la manifestation. Informée du rassemblement, la préfecture indiquait hier soir ne pas avoir reçu de demande de rendez-vous.
                                                     Vibrant hommage à Alexandre Rassiga
Les obsèques du jeune surfeur se sont déroulées hier après-midi en l’église de Saint-Gilles-les-Bains. Amis, pompiers, élus, ils étaient près d’une centaine à venir se recueillir aux côtés des proches d’Alexandre. Un autre hommage est prévu demain sur la plage des Brisants, à l’initiative de la communauté des surfeurs .
Clicanoo.re - publié le 26 juillet 2012 - Ricanement pendant le discours de Thierry Robert             LA VIDEO   
ou copiez ce lien : http://www.youtube.com/watch?v=gZuMuxCId_8&feature=player_embedded
Mardi soir, Thierry Robert prend la parole devant ses collègues de l’Assemblée nationale. Le sujet est lourd. Il est question de la mort d’Alexandre Rassiga. Le député de la septième circonscription de la Réunion s’adresse directement au ministre de l’Outre-mer, Victorin Lurel. "Je vous interpelle au sujet des attaques de requins à La Réunion et leurs conséquences sur notre île", commence le parlementaire réunionnais.Mais à peine prononcé le mot requin, les députés assis derrière lui s’esclaffent. La caméra se tourne alors du côté du ministre. Il rit aussi. Ces deux fous-rires ne sont certainement pas liés, mais les images sont là. Implacables. Le discours de Thierry Robert, grave, contraste avec la bonne humeur qui semble régner dans la salle. Le président de l’Assemblée intervient à deux reprises : "Svp messieurs !", "On écoute la question !".
Au bout d’une minute, pendant laquelle le député poursuit son discours, imperturbable, Victorin Lurel finit par saisir la teneur du sujet et calme ses troupes. Ce dernier prend ensuite la parole. "J’invite les les uns et les autres à prendre cette question au sérieux parce qu’il s’agit de mort", commence le ministre.
"Ce n’est pas la première fois que l’on ricane"
"Pendant que je questionnais le gouvernement sur les attaques de requins à La Réunion, des rires et des interjections ont accompagné mon intervention. A la télévision, j’ai observé l’attitude méprisante d’une députée de la Réunion à mon égard, car elle n’était pas favorable à mes propositions. Le comportement de nombreux députés m’a aussi choqué, alors-même que je parlais de vie humaine : un jeune homme de 21 ans venait de décéder la veille", s’indignait Thierry Robert dans un communiqué hier soir.
En effet, pendant que le maire de Saint-Leu plaide pour une redéfinition du périmètre de la réserve marine, les caméras de hémicycle filment Huguette Bello qui manifeste sa désapprobation. Contactée, cette dernière se défend de toute attitude méprisante. "Le sujet est bien trop grave pour que l’on parle de mépris. Je suis seulement en désaccord avec la proposition de M. Thierry Robert sur le sujet de la réserve marine qui a été mise en place pour protéger la barrière de corail. En revanche, l’attitude des députés de la France Hexagonale, c’est autre chose. Il faut savoir que ce n’est pas la première fois que l’on ricane quand le sujet requin est abordé. Ça m’est d’ailleurs arrivé l’année dernière, lorsque j’ai évoqué le sujet. Ces députés ne connaissent pas notre problème", explique aujourd’hui la députée-maire de Saint-Paul. Mais connaître ou non le problème requin permet-il de ne pas comprendre qu’une vie a été perdue lundi, sur un spot de surf réunionnais ?          Anne Mariotti
Zinfos974.com - Jeudi 26 Juillet 2012 - Le requin qui a attaqué Alexandre n'était pas marqué

Suite à l'attaque de requin qui a coûté la vie au jeune surfeur de 21 ans Alexandre Rassiga, les chercheurs de l'Institut de recherches pour le développement ont décidé de procéder au recueil des données des balises de Trois-Bassins afin de savoir si l'attaque a été l'oeuvre d'un requin marqué.
D'après les informations du Jir, "aucun requin marqué n'était présent dans la zone de Trois-Bassins le jour de l'attaque". Un ingénieur d'étude à l'IRD a confirmé au journal que "le spot de Trois-Bassins n'est pas un lieu de résidence pour les requins bouledogues mais bel et bien un lieu de passage".
Le marquage des requins va se poursuivre. L'objectif des chercheurs est de marquer au total "40 requins tigres et 40 requins bouledogues" d'ici décembre et d'installer "une cinquantaine de stations d'écoute entre le Port et Saint-Pierre".        Gabriel Kenedi
Zinfos974.com - Jeudi 26 Juillet 2012 - 11:56 - Président du club de surf de Trois-Bassins: "Allons demander aux pécheurs de faire leur métier"
A quelques heures d'une manifestation dans les jardins de la préfecture, nous vous livrons le point de vue de Christophe Mulquin, président du Trois Bassins surf club, organisateur de compétition ASP et ex entraineur du haut niveau à la Réunion. Il insiste sur la nécessité d'organiser une pêche aux squales. Voici son propos.

"Etant d’un naturel, en général réfléchi, je reste très souvent observateur lorsque certains évènements arrivent.
Je ne m’amuserai pas à faire refaire la liste macabre de nos amis disparus, ni de dénoncer l’agacement que nous ressentons face à l’attitude de nos décideurs.
J’ai crée la première école de surf en janvier 1990 et monté le premier team espoir cette même année en lien avec la Ligue. Cette époque si lointaine et pourtant si proche où j’entrainais de Cap requin à St Pierre en passant par la ravine des sables et à Bois Blanc n’était pas une démarche insensée et imprudente. 18 ans d’entrainement acharné, d’exigence et de résultat, où la problématique requin n’était jamais à l’ordre du jour…
Cela serait enfoncer une porte ouverte de dire que beaucoup de choses ont changé depuis quelques courtes années…
Depuis que des bureaucrates se sont réunis dans une tour climatisée et ont pris des décisions sans en évaluer l’impact, enfermés dans leur certitude et bienveillance, certes nourrie de bonnes intentions, une belle idée est née, "la réserve". Aucun de ces grands penseurs n’a imaginé que le surf réunionnais était la discipline qui faisait rayonner le plus l’ile dans le monde. Je vous fait grâce de la liste de nos champions d’ambassadeur.
Et encore je peux admettre qu’ils n’ont pas pensé "à nous", mais l’île intense, île de tous les records... Elle aura ainsi réussi à décrocher un nouveau trophée unique au monde, la mise en œuvre d’une réserve sur le littoral ouest fréquentée par l’homme : C’est comme autoriser à un promoteur d'installer un skate parc au milieu du parc Kruger…
Probablement ces penseurs écolo énarques, ou autres, jouent au golf (et n’ont rien contre l’impact environnemental du coût de l’eau), ou qu’ils jouent au tennis, je pense même que certains vont à la pêche au gros, par contre je suis presque sûr qu’aucun d’entre eux ne surfe ni "leurs chères petites têtes blondes", et ont un petit résultat flattant le narcissisme parental.
Je me demande même si ces décideurs aujourd’hui se sentent responsables, mieux encore responsables mais pas coupables !!! Ont-ils une conscience? Reconnaitront-ils leur erreur de perception?
Bref, nous sommes pris pour des cons, nous, surfeurs. Nous sommes castes en une espèce de race à part, une race de glaneurs, capricieux, hédonistes, fumeurs, buveurs, baiseurs, gaspilleurs, hurleurs, certainement pas sportifs, exigeants, courageux, sains, passionnés. C’est comme cela, c’est un sujet de société.
Le dernier choc était nommé Matthieu.
Les conséquences en 10 mois : PRR / OPR / IRD / DEAL / Comité pêche / irreverseables / vigie requin/ligue /table ronde table carré table rectangle / marquage balise qui marche pas, qui marche / analyse des résultats divergents entre scientifiques / rhétorique dialectique embrouille jeux de mots / ferme aquacole / gazo familie /
Et on étudie !!!! Pour une fois encore nous expliquer que les requins bouledogues ne sont pas sédentaires ! Record! Oui ils sont résidents non sédentaires, ou sédentaires non résidents. Enfin moi je réside dans ma résidence mais je ne suis pas sédentarisé dans mon frigo…
J’ai eu le privilège de prendre connaissance des relevés et voir, les yeux exorbités, le beau nuage de points des relevés des requins bouledogues tout prêt des roches…
Bref mes amis, connus et moins connus, l’heure est à l’action: Il n’est plus possible d’attendre les conclusions qui seront, par définition, un tapis d’âneries dans deux ans. Les scientifiques ne se mouilleront jamais car leurs conclusions mettront en évidence leurs propres erreurs et cela ne se fait pas dans ce monde d‘érudit. En admettant qu’ils reconnaissent l’impact de la réserve sur une réelle modification de l’eco système, qui demain démontera la réserve?
Une chose et une seule chose est à retenir, le requin bouledogue n’est pas une espèce menacée.
Il faut, je crois, maintenant se fédérer, se confédérer avec tous les concernées, c'est-à-dire ceux qui sont touchés : je pense aux surfeurs aux écoles, au shop, aux restaurateurs, aux camion bar, aux acteurs indirects de la vie économique via le surf, aux voileux, aux plongeurs, aux kayakistes.
Cotisons nous ! Créons un fond financier ! Allons demander aux pécheurs traditionnels d’aller faire leur métier, la pêche au requin, car rien n’interdit cette démarche, rien de rien, cela est légal…
Pas de presse. Pas de pub. Du travail efficace et discret.
N’oublions pas qu’un requin bouledogue pêché et blessé, j’assume et je redis, blessé et rejeté a l’eau sera ensuite dévoré par ses congénères. Ses congénères cannibales quitteront alors la zone rapidement, cette théorie est scientifiquement reconnue et approuvée.
Nous auront fait acte de responsabilité en nous prenant en charge de façon déterminée, courageuse, et tout en respectant dans le cadre de la loi.

Président du Trois Bassins surf club - Organisateur de compétition ASP - Ex entraineur du haut niveau de la Réunion"

Source : La Réunion (IPR) - Publié le 26/07/2012 à 17h08 - Préfecture - Après la mort d’Alexandre tué par un squaleLe requin sera peut être pêché dans la réserve marine

Les limites de la réserve marines ne bougeront pas pour le moment, mais il n’est pas exclu que les plaisanciers aient le droit de pêcher le requin bouledogue dans le périmètre de cet espace protégé. C’est ce qui ressort des deux heures de réunion qu’une délégation de surfeurs, bodyboarders, apnéistes, pêcheurs, des commerçants des plages ont eu avec le préfet, Michel Lalande, ce jeudi après-midi 26 juillet 2012. Les « amoureux de la mer » s’étaient rassemblés devant la préfecture pour réclamer le lancement d’une campagne de prélèvement de requins et la révision des limites de la réserve marine accusée d’attirer les squales. C’est la mort d’Alexandre Rassiga, un surfeur de 21 ans, tué par un requin ce lundi à Trois Bassins qui est à l’origine du mouvement de protestation.
Ce n’est pas une victoire, mais un début d’écoute. C’est le sentiment qui animait les usagers de la mer à l’issue de leur longue entrevue avec le préfet et plusieurs chefs des services de l’État. Ils n’ont pas obtenu que de modification des limites actuelles de la réserve marine, car, dit la préfecture dans un communiqué publié à l’issue de la réunion « rien aujourd’hui, en l’état des connaissances vérifiées, ne permet d’affirmer que la réserve, créée en 2007, serait à l’origine de l’augmentation de la présence des requins sur les côtes réunionnaises qui, faut-il le rappeler, ont connu depuis le début des années 80 des attaques régulières ». Un argument que ne retiennent pas beaucoup de surfeurs, et d’usagers de la mer en général, persuadés que la réserve est a un véritable attrait pour les squales.
Les « amoureux de la mer » qui s’étaient rassemblés devant préfecture ont par contre obtenu un début de satisfaction concernant les prélèvements de squale. La pêche du requin bouledogue, jusqu’à présent autorisée uniquement pour les pêcheurs professionnels, pourrait être accessibles aux pêcheurs plaisanciers. Comme pour les professionnels, cette pêche pourrait se faire dans le périmètre de la réserve marine à l’exception des cinq zones de protection absolue.
La décision n’est pas encore effective, mais la préfecture s’est engagée a tenir une réunion sur le sujet dans les huit jours. La séance de travail réunira de tous les acteurs de ce dossier, y compris les usagers de la mer et donc les surfeurs. Ces derniers ont aussi obtenu l’assurance qu’ils seraient associés à toutes les études et réflexion sur le risque requin. Une première en la matière.
Rappelons qu’à l’appel de la ligue de surf et des associations Prévention, 300 personnes, la plupart vêtue de blanc maculé de rouge, se sont rassemblées dans le calme devant la préfecture à Saint-Denis ce jeudi. Surfeurs, bodyboarders, apnéistes, pêcheurs, commerçants des plages et plus généralement des amoureux de la mer étaient venus demander de lancer une campagne de prélèvement de requins.
Parti de la plage des Brisants vers 12h30, le cortège est arrivé sur le Barachois à 13h55. Une délégation a été reçue en préfecture vers 14h30 (voir article par ailleurs). Ce rassemblement était organisé à la suite de la mort d’Alexandre Rassiga, 21 ans, tué par un requin ce lundi alors qu’il surfait à Trois Bassins. Il s’agit de la troisième attaque mortelle de squales en moins de 18 mois.
Mahdia Benhamla pour www.ipreunion.com

Clicanoo.re - publié le 26 juillet 2012 - Les surfeurs "moyennement satisfaits"
Après le choc causé par la mort d’Alexandre lundi dernier, la communauté des surfeurs de la Réunion tient à faire entendre sa voix. Près de 250 personnes ont manifesté dès 14h devant la préfecture. Habillés de T-shirt blancs maculés de peinture rouge, ils ont empilé des dizaines de planches avant de les briser, en signe de protestation.
"C’est une belle image", nous souffle Stéphanie. Cette mère de famille est venu avec ses enfants. "Le surf est en train de mourir. Autant laisser nos planches sur terre. Aujourd’hui personne ne nous protège alors que l’on est tous concernés. On attend vraiment que les pouvoirs publics prennent les choses en main".
Les pouvoirs publics, représentés par le préfet Michel Lalande, ont accepté de recevoir une délégation composée de membres de la ligue de surf de La Réunion, du comité régional d’études et de sports sous-marins (CRESSM), d’Océan Prévention Réunion (OPR), de Prévention Requin Réunion (PRR) pour évoquer la gestion du risque requin à La Réunion. Étaient associés à cette rencontre des représentants de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL), de la direction de la mer-sud océan Indien (DM-SOI) et de la direction de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DJSCS).
À l’issue d’une réunion de plus de deux heures, Jérôme Sinet, membre de l’association Océan Prévention Réunion (Association Rend a nou la mer) s’approche des manifestants pour livrer les conclusions de cet entretien.
                                              Les professionnels de la mer enfin "inclus"
Tout d’abord, le préfet leur a confirmé l’autorisation de pêche de requins par les pêcheurs professionnels dans les limites autorisées de la réserve marine. "Mais les pêcheurs professionnels n’ont aucun intérêt à pêcher cette espèce vu qu’elle n’est pas commercialisable", commente le porte parole. Et sur ce point, la préfecture ne compte pas bouger. Ça ne relève d’ailleurs pas de son ressort.
Point positif pour la communauté de la mer : la décision d’englober les professionnels dans toutes les études et réflexions en cours concernant la problématique du risque requin. "Enfin, on va prendre en compte les remontées des professionnels du terrain, enfin on va nous écouter !", commente Brigitte Sinet, membre de l’association Océan Prévention Réunion (OPR).
"D’ailleurs nous invitons tous les usagers à nous faire remonter les informations dont ils disposent sur les requins. Elle sont toutes les bienvenues", ajoute Jérôme Sinet. Dernier point discuté : la mise en place d’un dispositif de vigie maritime sur un ou deux spots. "Ils seront sécurisés pour les écoles et pour les free surfeurs pendant certains horaires. A nous de déterminer ces spots, nous devons y travailler, explique Serge Leplège, de l’association PRR (Prévention Risque Réquin).
Pour l’instant le protocole de sécurisation n’a pas encore été élaboré. Il devrait l’être lors d’une mise en place avec la DEAL, la semaine prochaine. Interrogés les porte-paroles de la délégation s’estiment moyennement satisfaits de ces avancées. "C’est un début. Il faut voir la suite", résume Serge Leplège.        Reportage : A.M.
Clicanoo.re - publié le 26 juillet 2012 - 05h49 - Aucun requin marqué à l’origine de l’attaque
Dans le cadre du programme Charc, les données de la balise réceptrice installée il y a trois semaines à Trois-Bassins, devaient normalement être relevées mi-août. Mais suite à l’attaque de requin qui a coûté la vie à Alexandre Rassiga, les chercheurs ont décidé de procéder au recueil des données hier après-midi afin de savoir si oui ou non, c’est un requin marqué qui a attaqué le jeune surfeur. Les résultats étaient évidemment attendus avec beaucoup d’impatience. Et ils ont finalement révélé qu’aucun requin marqué n’était présent dans la zone de Trois-Bassins le jour de l’attaque. Les chercheurs soupçonnaient également la femelle bouledogue de près de 3 mètres, baptisée Atalante d’être à l’origine de l’attaque. Les relevés effectués sur les autres balises avaient en effet montré qu’elle était très active. Mais ce n’est pas non plus le cas. D’après les éléments recueillis par la balise, seuls deux requins marqués, uniquement des bouledogues et pas de requins tigres, ont été identifiés pendant la durée de l’écoute et chacun a été enregistré une à deux fois au cours des trois semaines. À chacun de leur passage, les deux requins ne sont pas restés plus de 5min dans la zone. Pour Antonin Blaison, ingénieur d’étude à l’IRD, "le spot de Trois-Bassins n’est pas un lieu de résidence pour les requins bouledogues mais bel et bien un lieu de passage". Ces données seront confirmées par les prochains relevés. Les recherches quant à elles devraient prendre fin à la mi-août et leur zone a été étendue jusqu’au sud. Les recherches terminées, les marquages pourront alors reprendre, et ce, jusqu’à la fin de l’année. L’objectif étant de marquer au total 40 requins tigres et 40 requins bouledogues d’ici décembre, et d’installer une cinquantaine de stations d’écoute entre le Port et Saint-Pierre
Clicanoo.re - publié le 26 juillet 2012 - 05h50 - Prélèvements de requins : le débat est relancé
En septembre 2011, le préfet lançait une campagne de pêche des requins devant Boucan Canot avec un double objectif : tenter d’en savoir plus sur leur nombre et calmer l’opinion publique. Après l’attaque d’Alexandre lundi à Trois-Bassins, la question des prélèvements se pose à nouveau.

ENVIRONNEMENT. C’était il y a dix mois, le 29 septembre exactement, un pêcheur missionné par le préfet pêchait un requin devant Boucan Canot. Un seul sur les dix qu’avait ciblé l’État pendant cette campagne. La Réunion s’était alors coupée en deux. D’un côté, les défenseurs de l’environnement, scandalisés par la démarche. De l’autre, les partisans de la régulation des squales, satisfaits de voir une de leur préconisation appliquée. Après plusieurs mois, le débat s’était peu à peu apaisé à la faveur des études scientifiques en cours et des premiers résultats plaidant pour une population de requins bouledogues plus hauturière que côtière. Mais le drame de lundi a sans tarder relancé la polémique dans l’opinion. Et une nouvelle fois, l’opinion se divise.
Ce sont en toute logique les surfeurs qui ont tiré les premiers après le décès d’Alexandre Rassiga. Sous le coup de l’émotion, certains ont été pour le moins radicaux. Depuis les arguments s’affinent et s’exposent largement par la voix des associations Prévention Requin Réunion (PRR) et Océan Prévention Réunion (OPR). Ils plaident tous pour une "régulation de la population de requins" par la pêche. Ces associations réfutent notamment les premiers résultats de l’étude Charc qui avancent une absence de sédentarisation à la côte. Ils se réfèrent à leurs propres observations de terrain et avancent un nombre d’attaques jamais enregistré sur la côte ouest. Pour eux, la population de bouledogue a augmenté dans des proportions excessives ces dernières années et doit être réduite dans les plus brefs délais.
                                                        Pour des drum lines
Christophe Aubert, le frère du bodyboardeur tué l’an dernier à Boucan, est membre de OPR et également sympathisant de PRR. Pour lui, la solution passe par l’installation de drum lines à proximité des spots de surf. "Je ne vois pas où est le problème si on tue quelques requins. Aucun écologiste n’a été protesté lors de l’inauguration d’un thonier senneur. Et je rappelle que la France pêche 17 000 tonnes de requins par an, commente-t-il. Les drums lines sont très sélectives. Elles ne tuent ni les tortues ni les petits poissons. Et quand un requin est accroché à l’hameçon, ça fait fuir les autres (...) Ce sont des animaux intelligents qui sentent quand ils sont menacés. Si on fait ça à long terme, on les empêche de s’installer près des côtes et on les laisse continuer à vivre au large. Dans le même temps, évidemment, il faut continuer les études en cours".
Toujours parmi les partisans des prélèvements, certains avancent d’autres méthodes. À l’image de Guy Gazzo qui participe aux marquages pour le compte du Comité régional d’études et de sports sous-marins de la Réunion. "Moi ça ne me hérisse pas qu’on fasse des prélèvements mais je suis plutôt favorable à des prélèvements faits avec discernement. C’est-à-dire sur le ou les spécimens qui posent problème. Par exemple, on sait avec l’étude Charc qu’un requin en particulier a été enregistré très souvent sur les balises, beaucoup plus que les autres. Il est hyperactif. Si on voit qu’il était vers Trois-Bassins lundi, c’est évident qu’il faut le prélever".
L’apnéiste avance, par ailleurs, une autre piste. Celle d’une relance de la pêche commerciale. "Aujourd’hui, la commercialisation du bouledogue et du tigre est interdite (*) pour des raisons un peu floues. Il suffirait de prélever un petit morceau de peau au moment des marquages pour vérifier une éventuelle toxicité. Et si c’est négatif, ça permettrait de relancer la pêche. Les prélèvements seraient alors légitimes parce que tuer pour tuer, ce serait dommage. Ça me paraît une solution intermédiaire pour parvenir à une cohabitation harmonieuse et durable".
                                                                  "Ça ne réglera rien"
Chez les opposants aux prélèvements, les avis et les arguments sont aussi légion. Christophe Mattéi, pour les Frères de la côte, considère par exemple une telle mesure comme "primitive" au sens où elle ne répond qu’à court terme selon lui à trois peurs fondamentales : "La peur d’être mangé vivant, celle d’être attaqué en dehors de son milieu naturel et celle de tout ce qui vit dans les profondeurs".
Au-delà de cette analyse, le surfeur nie toute efficacité à une telle opération. "C’est du sang pour du sang parce qu’en pratique ça ne réglera rien. De combien de requins prélevés on parle ? 10 ? 20 ? 100 ? À partir de combien on peut dire qu’on est en sécurité ?, interroge-t-il. On va donner une illusion de sécurité aux gens et après, s’il y a encore une attaque ? Qui sera responsable ?".
Coresponsable scientifique du projet Charc, Antonin Blaison balaie, lui, d’abord l’argument de l’exemple à l’étranger. "Il faut préciser que les pays qui procèdent à des prélèvements ne le font que pour calmer la population, pas pour régler le problème". Il assure lui aussi l’inefficacité de telles décisions. "Des études à Hawaï ont montré que les prélèvements n’avaient aucun effet. Tout simplement parce que lorsqu’un individu est prélevé, un autre le remplace très rapidement. Quant à retrouver le requin qui a attaqué, c’est impossible. Une heure après, il peut être à 10 km".
Du côté de Sea Shepherd Réunion, l’opposition aux prélèvements est également forte. "D’abord il faut dire que c’est difficile de défendre l’animal dans ce contexte. On est face à un drame humain qu’on regrette infiniment. Nous ne sommes pas anti-surfeurs. Mais pour autant notre position n’a pas changé", explique Stéphane Girard. "Des prélèvements iraient à l’encontre du but de la réserve qui est de conserver l’environnement. Par ailleurs, prélever des animaux qu’on est en train d’étudier, ça n’a aucun sens. (...) De toute façon, sauf à procéder à une élimination totale, il suffit qu’il en reste un ou deux pour qu’il y ait danger. Partout où ils ont été faits, les prélèvements n’ont jamais empêché les attaques", assure-t-il. Pour l’ONG, l’urgence, en attendant les résultats de Charc et de Biotope, consiste à équiper les spots de surf d’équipes formées à la surveillance et à l’intervention en cas d’attaque.
Hier, le préfet, à qui reviendra au final la décision, n’a pas souhaité prendre position dans ce débat. Il nous a simplement fait savoir qu’il écouterait avec attention les arguments des uns et des autres, avant, éventuellement de s’exprimer sur le sujet. Il entendra quoi qu’il en soit certains de ces arguments dès aujourd’hui puisqu’OPR et PRR ont prévu de manifester cet après-midi sous ses fenêtres
(*) En réalité, la commercialisation du bouledogue n’est pas interdite. Un document fait foi en la matière, il s’agit d’un arrêté préfectoral du 24 décembre 2009 qui interdit la commercialisation des espèces suivantes : gris, baleinier, tigre et marteau. Rien n’est spécifié pour le bouledogue.         Romain Latournerie
 
Clicanoo.re - publié le 26 juillet 2012 - 06h25 - La réserve marine se défend
Selon Soraya Issop-Mamode, directrice du GIP réserve naturelle marine, il n’y a pas suffisamment d’éléments permettant de mettre en cause l’impact de la réserve dans la recrudescence des attaques de requins.
La réserve marine est de nouveau pointée du doigt après l’attaque de requin à Trois-Bassins. Est-ce justifié ?
J
ustifié, non. On est un acteur du milieu marin parmi d’autres. La réserve existe depuis 2007, elle est née d’un décret ministériel après un travail de collaboration avec les acteurs de l’environnement suite au constat d’une dégradation du récif corallien. L’objectif prioritaire était d’agir pour préserver un patrimoine naturel exceptionnel, tout en réglementant des usages autour de la pêche et des activités nautiques.
Le député Thierry Robert et des associations d’usagers de la mer réclament clairement que l’on réexamine le périmètre de la réserve pour réduire le risque requin. Est-ce envisageable à court terme ?
Cela supposerait un travail de longue haleine en concertation avec tous les ministères concernés - Outre-mer, Environnement - et l’accord du Premier ministre. En clair, c’est du ressort de l’Etat.
                                         "On ne reste pas inactif"
Que répondez-vous à ceux qui affirment que la zone balnéaire est devenue le "garde-manger" des squales ?
Il n’y a pas assez d’éléments pour privilégier l’hypothèse d’une recrudescence des attaques à cause de la réserve. À mon sens, les retours d’expérience ne suffisent pas à tirer des conclusions dès maintenant. Il faut approfondir les connaissances sur l’animal, s’appuyer pour cela sur les études menées par l’IRD et la Région, puis comparer les données avec celles de pays déjà bien avancés sur la gestion du risque requin. Je pense à l’Australie ou l’Afrique du Sud.
Selon vous, faut-il avoir recours à des pêches préventives pour sécuriser les spots de surf ?
C’est une question qui mérite d’être abordée en concertation. Elle fait partie des pistes qui peuvent être considérées, au même titre que les marquages, la pose de filets. Je rappelle que notre GIP est associé étroitement au protocole de gestion du risque requin. Nos représentants participent aux études scientifiques, ont accompagné la mise en place des surveillances par vigies-plongées, autorisé l’installation des récepteurs de stations d’écoute sur les dispositifs d’amarrage des bouées. Bref, on ne peut accuser la réserve de rester inactive face au risque requin.
En l’état, est-il possible de pêcher des requins dans la zone protégée entre Saint-Paul et l’Etang-Salé ?
Dans le cadre du programme Charc, il est prévu de capturer certaines espèces pour les marquer, puis de les relâcher.
Quid des initiatives non encadrées de pêche punitive dans la zone d’une attaque ?
Non, c’est interdit. À moins que le préfet ne donne son accord.
Vous avez reçu hier les représentants de l’association prévention requin Réunion, qui militent pour le prélèvement des requins. Vous ont-ils formulé des revendications ?
Non, ils n’ont rien demandé en particulier. Ils ont exposé leur avis sur le sujet, on leur a expliqué nos objectifs. C’était une prise de contact cordiale en vue d’une collaboration.         Propos recueillis par Vincent Boyer
Clicanoo.re - publié le 27 juillet 2012 - 06h30 - Pas de chasse au requin ni de remise en cause de la réserve marine. Le préfet Michel Lalande n’a fait aucune concession devant les revendications des surfeurs qui ont manifesté hier. Malgré quelques avancées, les pratiquants sont repartis déçus.
ENVIRONNEMENT
"Supprimez la réserve marine", "Prélèvements immédiats", Arrêtons le massacre", "Y a trop de requins à la Réunion". Slogans et pancartes donnent le ton de la manif’. Vêtus de tee-shirts tachés de rouge, planches cassées sous le bras, 300 surfeurs, dont pas mal de femmes et d’enfants, sont venus crier leur colère devant la préfecture hier après-midi.
Une mobilisation réussie, consécutive à l’attaque qui a coûté la vie au jeune Alexandre Rassiga sur le spot de Trois-Bassins, lundi dernier. "L’attaque de trop", déplorent les pratiquants, qui réclament l’autorisation de prélever des requins, l’intensification du programme de marquage des espèces et la réduction du périmètre de la réserve marine.
Après trois heures d’échanges - un peu houleux au départ, plus cordiaux à la fin selon un participant - la délégation composée d’associations de surfeurs, représentants de la ligue et de plongeurs, ressort avec un bilan plutôt mitigé. Aucune des trois revendications n’ont été satisfaites par le représentant de l’État. Statu quo sur la réglementation en vigueur au niveau de la pêche. Et confiance maintenue à la finalité de la réserve marine. "Rien aujourd’hui, en l’état des connaissances vérifiées, ne permet d’affirmer que la réserve serait à l’origine de l’augmentation de la présence des requins sur les côtes réunionnaises", souligne-t-il dans un communiqué.
                                                         Plus de transparence dans la communication
Pour autant, il rappelle à la délégation que les pêcheurs professionnels ont tout à fait le droit de pêcher des espèces non protégées, dont le requin bouledogue, dans le périmètre concerné.
Reste à convaincre les professionnels de passer à l’action, sachant que le bouledogue n’est pas une espèce prisée à la consommation, à cause des risques de maladie liés notamment à la ciguatera. Une donnée qui n’a pas échappé aux manifestants. "Concrètement, est-ce qu’on doit mettre en place une caisse pour les pêcheurs", lance une femme dans la foule. Si le décret de la réserve ne bouge pas en l’état, Michel Lalande s’est dit prêt à étudier la possibilité d’assouplir certaines modalités de pêche à la plaisance. La question doit être évoquée dans une semaine lors d’une réunion avec les services de la Deal. Pour le reste, les surfeurs doivent se contenter de quelques promesses sur la protection renforcée de deux spots à désigner (à l’aide de vigies ou de drum lines). Ils ont obtenu la garantie d’une meilleure transparence dans la communication des données scientifiques du programme Charc et enfin une prise en compte des "remontées" du terrain, quelle que soit leur origine. "Le préfet veut une contribution de toutes les connaissances de la société civile sur l’observation des requins ?, rapporte Brigitte Sinet, de l’association Prévention requin réunion, qui invite donc tous les usagers de la mer à transmettre leurs observations et témoignages sur la présence de squales. "À nous de continuer à nous battre pour ramener de la matière". Si le porte-parole de PRR, Serge Leplège, se satisfait en partie de ces avancées et de l’écoute du préfet, les manifestants ne cachaient pas leur déception après l’audience. "Qu’est-ce qu’on fait du sacro-saint principe de précaution ? Prélever quelques requins n’aurait rien d’irréversible, d’autant que l’Europe le permet", interpelle un autre membre de PRR. "Dans tout ça, quelle protection pour les free surfeurs", soulève Yann Delmas, surfeur de longue date à Trois-Bassins. "Faudra encore attendre que quelqu’un se fasse bouffer pour qu’on ait du concret", lâche encore un jeune pratiquant. Le concret, en terme de mesures de sécurisation durable, est attendu pour septembre avec les propositions de l’étude Biotop. Même échéance pour la présentation du plan de protection et d’accompagnement des communes, que le ministre des Outre-mer a commandé au préfet            Vincent Boyer
Clicanoo.re - publié le 27 juillet 2012 - 05h50 - Un surfeur blessé sur le spot la veille de l’attaque
L’information circulait discrètement depuis lundi, elle a pu nous être confirmée hier. Un surfeur s’est bien blessé dimanche matin sur le spot de Trois-Bassins, la veille de l’attaque qui a coûté la vie à Alexandre Rassiga. Les pompiers de la Saline sont intervenus à 11h04 pour prendre en charge un homme de 41 ans qui présentait plusieurs plaies. Une blessure suffisamment sérieuse pour que l’accidenté soit conduit dans la foulée au centre hospitalier Gabriel Martin de Saint-Paul.
La présence de plaies induit forcément celle de sang. Et la présence de sang sur le spot la veille de l’attaque induit des interrogations. S’il n’est pas question d’établir formellement un lien de cause en effet, les requins sont de toute façon régulièrement observés dans cette zone, la proximité des deux événements reste intrigante. Car la sensibilité sensorielle des squales aux odeurs est infiniment plus développée que celle de l’être humain. Plusieurs pêcheurs rencontrés sur site n’ont pas hésité à y voir une cause possible. Interrogé à ce sujet, Antonin Blaison, spécialiste en écologie comportementale des requins à l’IRD, reste pour sa part très sceptique. "Le sang se dissout très vite dans l’eau, c’est d’ailleurs pour ça qu’on utilise de l’huile pour les attirer, explique-t-il. Du point de vue théorique oui, ils sont capables de le détecter, mais en pratique, non, c’est extrêmement peu probable qu’ils remontent jusqu’à la source. Ils se fient d’abord à l’odeur pour trouver leur nourriture, or le sang a très peu d’odeur et son pouvoir d’attraction se dissipe très vite".
Quoi qu’il en soit, il est tout de même étonnant que cette information n’ait pas été communiquée, ni aux médias, ni aux autorités, ni même directement aux pratiquants sur site. Preuve que le dispositif global de prévention est encore incomplet. Jusque-là, seule la commune de Saint-Paul s’est dotée d’un ensemble de mesures permettant de réagir à une information ou une alerte. Alors qu’il était, et de loin, le spot le plus fréquenté de l’île ces derniers mois, le site de Trois-Bassins n’avait fait l’objet d’aucune mesure concrète, si ce n’est l’emploi de vigies de toute façon inopérantes dans de telles conditions de forte houle et de faible visibilité          R. Lt.
Clicanoo.re - publié le 27 juillet 2012 - Près de 300 personnes pour l’hommage à Alexandre
Environ 300 personnes étaient réunies ce matin devant le parvis de l’Église de Saint-Gilles puis sur la plage des Brisants pour rendre un dernier hommage à Alexandre Rassiga. Lundi dernier, le jeune surfeur est décédé après avoir été attaqué par un requin. Son père, dans un discours émouvant, a invité les jeunes surfeurs à "faire attention".
Vêtus de blanc, fleurs blanches à la main, amis et famille du jeune surfeur ont marqué une minute de silence, suivie d’une minute d’applaudissement à la mémoire du disparu. Ses proches lui ont rendu un dernier hommage sur la plage devant une foule émue. "Il n’est plus là mais vous oui... Faites attention à vous", a répété le père de la victime à l’attention de la communauté de surfeurs présents.
Le cortège s’est ensuite dirigé vers la plage des Brisants où des fleurs ont été jetées à la mer en signe d’adieu. Pour Camille Bonne, organisateur de cette cérémonie, ce drame ne touche pas qu’une famille mais tous ceux qui pratiquent cette activité. "Ce que nous avons fait aujourd’hui c’est pour la famille mais aussi pour tout ces jeunes. Malheureusement peu d’entre eux sont préparés au deuil. Cet événement est donc l’occasion pour eux de faire cette démarche".

Zinfos974.com - Vendredi 27 Juillet 2012 - 10:26 - Julien Delarue - N. Hoarau, pêcheur sur St-Gilles: "Toutes nos prises sont bouffées"

Hier, devant la préfecture de Saint-Denis, les surfeurs n'étaient pas les seuls à manifester leur colère face à la problématique requin suite à l'attaque qui a coûté la vie à Alexandre Rassiga sur le spot de Trois-Bassins. A leurs côtés, des pêcheurs professionnels avaient fait le déplacement pour demander la même chose que les surfeurs: permettre le prélèvement de requins par les pêcheurs plaisanciers et pas seulement professionnels et un déplacement de la réserve marine. Des revendications qui n'ont pas été "satisfaites" par la Préfecture.
Pour Nicolas Hoarau, pêcheur professionnel à Saint-Gilles depuis 1989, la prolifération de requins qu'il dénonce complique son travail de tous les jours. "Je suis pêcheur de pélagiques (ndlr: poissons vivant en eau profonde et au large), avant je pouvais pêcher à la côte en cas de mauvais temps. Maintenant, pour trouver du poisson, il faut aller de plus en plus au large", explique-t-il, lui qui pêche tous types de poissons pélagiques et également du requin.
Le pêcheur saint-gillois dénonce la surpêche des chalutiers au large de la Réunion. "Un chalutier ramène 300 tonnes de poissons. Sur les 300 tonnes, 100 tonnes sont des dauphins, tortues et requins morts et sont rejetées à la mer", précise-t-il. Pour lui, le problème vient de la surpêche des requins au large, ces derniers se massent le long des côtes réunionnaises. Une situation "aggravée" par la création de la réserve marine, "un véritable garde-manger, notamment pour les requins bouledogues". "J'ai compté l'année dernière entre quatre et 8huit requins sur Saint-Gilles, aujourd'hui ils ont triplé (…) On a fait une réserve marine en pleine zone de baignade, c'est une hérésie", souligne-t-il.
                                        "(...) les trois prises sont bouffées par les requins"
"On avait l'habitude d'aller pêcher sur le sec de Saint-Paul", poursuit le pêcheur. Le "sec" est un plateau à 4 miles nautiques au large de Boucan Canot avec une profondeur d'environ 50 mètres. "Avant, quand on faisait des prises de thons ou carangues on arrivait à en remonter entier. Aujourd'hui, je fais trois prises, les trois prises sont bouffées par les requins", précise Nicolas Hoarau.
Il y a deux semaines, le préfet a décidé de prendre un arrêté interdisant le rejet en mer des déchets de poissons à une distance réglementaire des côtes. "On a toujours fait ça, assure le pêcheur. Les déchets sont jetés à 5 ou 6 miles des côtes et coulent au fond, tu nourris les espèces au fond, c'est un cycle. Ce n'est pas de la pollution. Quand tu jettes une cigarette à la mer où quand les villes rejettent toutes leurs merdes (ndlr: rejet d'eaux usées) à la mer, ça c'est de la pollution", lâche-t-il. On sait par ailleurs que les requins bouledogues sont "friands" des embouchures de ravines ou d'endroit où l'eau est particulièrement trouble.
"Les requins ont toujours existé, mais si tu laisses faire les prédateurs, ils reprennent le terrain (…). Un chien qui vous mord, on l'euthanasie. Un requin qui tue, on le laisse vivre, merci l'écologie (…). La réserve marine a été mise en place pour protéger le récif et le lagon. Résultat, tout le monde se baigne dans le lagon. Aujourd'hui il y a une surpopulation dangereuse pour le lagon, ajoute-t-il. Si rien n'est fait, le prochain accident arrivera dans le lagon, rien n'empêchera un bouledogue de se faufiler à l'intérieur".
Zinfos974.com - Vendredi 27 Juillet 2012 - 17:41 - Julien Delarue - "Les pêcheurs en apnée se font de plus en plus charger par les requins"

En plus des surfeurs, pêcheurs professionnels ou plaisanciers, une autre catégorie de pêcheurs, cette fois-ci adepte de la chasse sous-marine, était présente devant la préfecture hier pour manifester. Pas un travail, mais une passion qui est de plus en plus "compliquée" et "dangereuse" à en croire certains de ses adeptes de la pêche.
Sur les deux dernières années, plusieurs plongeurs en apnée ont été chargés par des requins. A Trois Bassins en novembre 2011, spot où a eu lieu la dernière attaque mortelle de requin lundi dernier, ou encore à Sainte-Rose, dans l'Est de la Réunion, durant la même période.
De plus en plus de pratiquants de cette discipline se disent "chargés" et "importunés" par les requins dès qu'ils "piquent" un poisson au bout de leur fusil. "Dans certaines zones, les pêcheurs se font de plus en plus charger par les requins", explique l'un d'entre eux, souhaitant rester anonyme. Pour d'autres, les problèmes d'attaques de surfeurs, d'observations plus fréquentes de squales ou de charges sur les chasseurs en apnée sont dues à la réserve marine. "Le problème c'est la réserve", lâche Pascal, plongeur apnéiste.
"On se retrouve de plus en plus en interaction avec les requins et dès qu'on arrive à piquer un poisson on se le fait immédiatement manger", souligne ce passionné de pêche qui pratique cette discipline depuis plus de 20 ans à la Réunion.
Il faut savoir que la pêche sous-marine se pratique sans bouteille, le plongeur est en apnée et fait "corps" avec les éléments. Un type de pêche autorisée dans la réserve marine de la Réunion à condition de ne pas ramener plus de 5 kilos de poisson par jour, uniquement dédié à sa consommation personnelle.
Clicanoo.re - publié le 28 juillet 2012 - 05h33 - Nouveau rassemblement demain à Saint-Gilles : le ton se durcit

Les associations qui ont manifesté jeudi devant la préfecture ont à nouveau exprimé hier leur colère par le biais d’un communiqué. Elles estiment que le préfet les a induit en erreur sur les possibilités de pêche dans la Réserve qu’ils jugent extrêmement limitées, au moins pour les plaisanciers. Quant aux professionnels, ils "s’accordent à dire qu’en cas de capture et pour éviter de faire monter la polémique, ces pêches se feront sans contrôle ni retour d’information puisque l’état ne souhaite pas financer ces pêches", indique le communiqué. "Les 8 requins bouledogues qui portent les balises de l’IRD seront sans doute pêchés. Qu’en est-il des 700 000 ? d’argent public investis dans des études qui apporteront alors des conclusions erronées sans rapport avec la réalité et les nombreux témoignages des pêcheurs et usagers de la mer ?" PRR et OPR rappellent avoir remis une pétition et 100 signatures en juin à laquelle le préfet n’a selon eux pas répondu. "Nous annonçons un durcissement du mouvement et des actions de terrain à venir. Nous ne pouvons accepter plus longtemps cette situation intolérable : nous en sommes rendus en moins d’un an à 7 attaques dont 3 mortelles et toujours aucun prélèvement alors que ceux-ci sont la seule et unique solution immédiate à apporter dont nous disposons". Un nouveau rassemblement est prévu demain, dimanche, à partir de 14 heures, sur la plage des Brisants à Saint-Gilles les Bains     R. Lt.

Clicanoo.re - publié le 28 juillet 2012 - 05h36 - Commentaire : Le silence du conseil scientifique de la Réserve
Alors que la Réserve marine est attaquée de toutes parts ces derniers jours pour son rôle supposé dans les attaques de requins, aucun membre de son conseil scientifique ne s’est encore exprimé sur le sujet. Un silence étonnant que nous avons tenté de briser hier en adressant une demande d’entretien. En réaction, une conférence de presse a été programmée pour ce matin, 8 heures, puis finalement annulée ou plutôt reportée à une date ultérieure "en raison de l’indisponibilité de plusieurs membres". Compréhensible en période de congés mais était-ce bien nécessaire de réunir l’ensemble du conseil pour répondre à des attaques de plus en plus nombreuses et de plus en plus populaires ? Le conseil avait adopté la même attitude lors de la dernière poussée de fièvre en 2011. Il est des silences qui posent question, à défaut d’en dire long.     R. Lt.
Clicanoo.re - publié le 28 juillet 2012 - 05h40 - La pêche du bouledogue est bien interdite dans la Réserve marine
Au sortir de la réunion de jeudi, entre le préfet et les associations de surfeurs, les interprétations ont été pour le moins contradictoires. L’État a notamment expliqué que les pêcheurs professionnels pouvaient pêcher le bouledogue dans la Réserve. Michel Lalande s’est trompé.
ENVIRONNEMENT

"Ça y est, la pêche est autorisée dans la réserve". C’est l’une des conclusions entendues et applaudies jeudi devant la préfecture. Une confusion parmi d’autres qu’a générée la réunion entre Michel Lalande et les associations de surfeurs et pêcheurs.
Les partisans de la pêche au requin s’en sont brièvement satisfaits avant de comprendre qu’il n’y avait là aucune évolution notable. Ce qui explique leur colère 24 heures après (voir par ailleurs). Le préfet, en ne modifiant aucune disposition réglementaire, n’a fait que maintenir en l’état le fonctionnement de la Réserve marine. Dans les zones de protection faible, la pêche y est en effet autorisée. Aux pêcheurs professionnels mais aussi aux plaisanciers , dans la limite, pour eux, de 5 kilos de poissons par jour et par personne. Ce qui a fait tenir au préfet le discours suivant, en substance : la pêche du bouledogue est autorisée dans la Réserve, pêchez donc les bouledogues vous-mêmes. Problème : la commercialisation de cette espèce est interdite si l’on se réfère à l’arrêté du 24 décembre 2009.
En effet, le texte relatif à la ciguatera * proscrit la vente de différents poissons dont tous les carcharinidae, soit toutes les espèces de requins. C’est l’article 2 du document. L’article 3 donne tout de même dérogation pour trois espèces, Glauca (requin à peau bleue), Longimanus (requin pélagique) et Oxyrhynchus (requin maquereau). Pas de trace du bouledogue dans les dérogations. La commercialisation de ce dernier est de ce fait interdite à la Réunion. Jusque-là, il reste néanmoins pêchable.
                  “le tri des captures doit être effectué avec le plus grand soin ?
Il faut donc se plonger dans les règlements de la Réserve marine pour trouver la faille. En effet, l’arrêté préfectoral du 6 janvier 2012 relatif à la pêche professionnelle dans cet espace stipule que “le tri des captures doit être effectué avec le plus grand soin de façon à permettre le rejet immédiat à la mer, et à l’état vivant, des prises accessoires. Les dépôts sur le sable de prises accessoires sont strictement interdits" Le bouledogue n’étant pas commercialisable, il constitue une prise accessoire et doit donc être relâché vivant. Sa pêche est par conséquent interdite dans la périmètre de la Réserve, quel que soit le degré de protection, faible, renforcée ou intégrale.
Par ailleurs, le règlement de la Réserve, permet, rappelons-le, d’intervenir en dehors de ce cadre lorsqu’une espèce est jugée surabondante après analyse scientifique. Aucune donnée incontestable ne permet de l’affirmer pour le moment puisque le programme Charc est encore en cours. Le préfet n’a de toute façon pas évoqué une telle intervention.
Une autre confusion est intervenue jeudi : elle touche à l’hypothèse de prélèvements ciblés, effectivement citée par le préfet et commentée comme une nouveauté. Dans une dépêche AFP publiée jeudi, la porte-parole d’Océan Prévention Réunion, Brigitte Sinet, l’a même interprété comme "une avancée incontestable". C’est oublier que ces prélèvements ciblés ou sélectifs sont depuis le début, l’un des aboutissements possibles au programme Charc. L’un des objectifs qui a été fixé aux chercheurs, dès le lancement du projet, est bien de déterminer si ou un plusieurs requins représentent un risque majeur pour les usagers de la mer.
En résumé, si les scientifiques établissent qu’un individu fréquente de façon trop assidue les plages ou les spots de surf, il sera prélevé. Ce n’est ni un secret ni une nouveauté. C’est l’un des fondements des études scientifiques en cours et cette dimension du projet n’a d’ailleurs pas provoqué de réelle polémique. La nécessité de prélever un ou plusieurs individus dangereux est de toute façon difficilement contestable. Pour peu que cette dangerosité ait été établie sérieusement.
Quoi qu’il en soit, en attendant, les associations qui pensaient financer des pêcheurs professionnels pour pêcher des bouledogues dans la Réserve vont devoir changer leur fusil d’épaule. Et Michel Lalande devra trouver un autre moyen de tempérer leurs ardeurs
Romain Latournerie
* La ciguatéra est une intoxication alimentaire consécutive à la consommation de poissons de récif, rendus toxiques par la présence de toxines ayant pour origine une micro-algue, le dinoflagellé Gambierdiscus. Ce phénomène de bioécologie marine, connu depuis des siècles, sévit de manière endémique dans l’océan Pacifique, les Caraïbes et l’océan Indien.
Clicanoo.re - publié le 28 juillet 2012 - 05h59 - Requin : aucune évolution réglementaire
Au sortir de la réunion de jeudi, entre le préfet et les associations de surfeurs, les interprétations ont été pour le moins contradictoires. À l’examen des positions exprimées par l’État, il apparaît pourtant clairement qu’aucune ligne n’a concrètement bougé. Ni côté pêche, ni côté Réserve.
        REQUIN

"Ça y est, la pêche est autorisée dans la réserve". C’est l’une des conclusions entendues et applaudies jeudi devant la préfecture. Une confusion parmi d’autres qu’a générée la réunion entre Michel Lalande et les associations de surfeurs et pêcheurs.
Les partisans de la pêche au requin s’en sont brièvement satisfaits avant de comprendre qu’il n’y avait là aucune évolution. Ce qui explique leur colère 24 heures après (voir par ailleurs). Car le préfet, en ne modifiant aucune disposition réglementaire, n’a fait que maintenir en l’état le fonctionnement de la Réserve marine.
Dans les zones de protection faible, la pêche y est en effet déjà autorisée. Aux pêcheurs professionnels mais aussi aux plaisanciers , dans la limite, pour eux, de 5 kilos de poissons par jour et par personne. En clair, les pêcheurs professionnels n’ont jamais été interdits de prélever des requins bouledogues. Ils ont simplement cessé cette activité faute de débouchés commerciaux, la chair de cet animal étant tout bonnement peu goûteuse et boudée par les clients des poissonneries.
Et si Michel Lalande a semble-t-il incité à demi-mot les professionnels à reprendre leur activité tout à fait légale, comme nous l’a assuré l’un d’eux, ceux-ci restent circonspects. "Ok les pêcheurs vont aller pêcher des requins. Mais pour en faire quoi ?" Les associations de surfeurs sont conscientes de cette impasse et c’est sans nul doute pour cette raison qu’ils réfléchissent au moyen de financer elles-mêmes ces pêches commercialement infructueuses.
Par ailleurs, le règlement de la Réserve, permet, rappelons-le, d’intervenir en dehors de ce cadre lorsqu’une espèce est jugée surabondante après analyse scientifique. Aucune donnée incontestable ne permet de l’affirmer pour le moment. Le préfet n’a donc pas évoqué de telle intervention. Seule inconnue : un possible assouplissement des règles pour la plaisance qui aurait été évoqué hier mais qui ne figure par dans le communiqué de bilan de la réunion, rédigé par la préfecture.
                                       Les prélèvements ciblés déjà intégrés à Charc
Deuxième confusion : l’hypothèse de prélèvements ciblés, effectivement citée par le préfet et commentée encore une fois comme une nouveauté. Dans une dépêche AFP publiée jeudi, la porte-parole d’Océan Prévention Réunion, Brigitte Sinet, l’interprète comme "une avancée incontestable". C’est oublier que ces prélèvements ciblés ou sélectifs sont depuis le début l’un des aboutissements possibles au programme Charc. L’un des objectifs qui a été fixé aux chercheurs, dès le lancement du projet, est bien de déterminer si ou un plusieurs requins représentent un risque majeur pour les usagers de la mer. En résumé, si les scientifiques établissent qu’un individu fréquente de façon trop assidue les plages ou les spots de surf, il sera prélevé. Ce n’est ni un secret ni une nouveauté. C’est l’un des fondements des études scientifiques en cours et cette dimension du projet n’a d’ailleurs pas provoqué de réelle polémique. La nécessité de prélever un ou plusieurs individus dangereux est de toute façon difficilement contestable. Pour peu que cette dangerosité ait été établie sérieusement.
Le préfet n’a donc fait aucune concession sur ces différents points. La seule vraie évolution, et pour le coup salutaire, concerne le renforcement très probable des dispositifs de sécurité sur les spots de surf. Et les rumeurs naissantes sur la création d’un poste de secours au spot de Trois Bassins. Il est incompréhensible, aux vues de sa fréquentation, qu’il n’en soit pas déjà équipé     R. Lt.
Zinfos974.com - Samedi 28 Juillet 2012 - 17:24 -
Victorin Lurel s'explique sur ses ricanements lors du discours de Thierry Robert

Le poids de l'image. Quelques jours après la séance des questions au gouvernement qui avait vu une bonne partie des députés rire lors de l'intervention de Thierry Robert sur la question "requin" à la Réunion, le ministre Victorin Lurel lui a adressé une lettre. De quoi présenter ses excuses et de mettre les choses au clair sur le décalage entre image et réelle émotion du ministre et de ses collègues.
es images télévisées de ma réponse à la question du député Thierry Robert lors de la séance de questions au gouvernement le mardi 24 juillet dernier ont pu laisser croire à une ambigüité et ont suscité à La Réunion certains commentaires polémiques. Je le regrette.
Le moment saisi par les images correspond en effet à un aparté antérieur au début de la question du député et sans rapport avec le sujet grave qu'il évoquait devant le gouvernement et la représentation nationale.
Je déplore évidemment ce décalage malencontreux entre les images diffusées et la gravité dont je crois avoir fait preuve dans ma réponse.
Tout comme je déplore qu'il ait été fait une utilisation polémique de cet épisode, au moment où la famille et les proches de ce jeune Réunionnais sont dans le deuil et la peine auxquels le gouvernement compatit" conclut le courrier du ministre des Outre-mer.
Zinfos974.com - Samedi 28 Juillet 2012 - 17:52 - Pierrot Dupuy - Risque requins : Différentes associations annoncent un durcissement des actions

OPR, PRR, la ligue de surf, les clubs de surf, les pêcheurs de Saint-Gilles, les irréversibles et différentes associations sportives ont écrit un courrier au Préfet à qui ils reprochent sa passivité. En conséquence, elles annoncent un "durcissement du mouvement et des actions de terrain à venir" et appellent à une nouvelle manifestation demain dimanche à partir de 14 heures, sur la plage des Brisants à Saint-Gilles les Bains. L'intégralité du communiqué ci-dessous.

"Contrairement aux déclarations de Mr Le Préfet, les pêcheurs professionnels n’ont pas la possibilité de pêcher les requins bouledogue dans la réserve marine puisque les techniques de pêche autorisées sont limitées à celle des crabes, des calamars et de la traine lente. Ce n’est sûrement pas avec du matériel de pêche aux crabes ou aux calamars qu’on peut pêcher des requins bouledogue. Seules de très petites zones dont celle à l’entrée du Port de Saint-Gilles permettent une pêche ciblée à la côte. Les plaisanciers ne peuvent eux que pêcher en dehors de la zone de réserve, en eau très profonde. Ces pêches ne seront donc pas ciblées et ne permettront pas de prélever des requins sur les lieux des récentes attaques et aux abords des côtes.
Les professionnels s’accordent à dire qu’en cas de capture et pour éviter de faire monter la polémique, ces pêches se feront sans contrôle ni retour d’information puisque l’état ne souhaite pas financer ces pêches. Les 8 requins bouledogues qui portent les balises de l’IRD seront sans doute pêchés. Qu’en est-il des 700 000 € d’argent public investi dans des études qui apporteront alors des conclusions erronées sans rapport avec la réalité et les nombreux témoignages des pêcheurs et usagers de la mer ?
Enfin, Mr Le Préfet nous demande à nous, citoyens, de collecter les témoignages des usagers de la mer quant à la présence de requins sédentaires. L’Etat a pourtant engagé 700 000 € dans les recherches pour étudier les requins bouledogues. Comment se fait-il que les scientifiques missionnés n’aient pas mené ces études, au vu du peu de marquages réalisés par rapport au programme initialement prévu ?
Nous tenons à rappeler que nous avions remis à Mr Lalande le mois dernier plus de 1000 pétitions signées. Il y était mentionné que nous craignions une nouvelle attaque et que nous demandions des mesures concrètes de réduction du risque. Plus de 600 personnes s’étaient alors déplacées lors d’un rassemblement organisé par les usagers de la mer sans susciter de réaction de la part de la préfecture, ce courrier est resté sans réponse.
Au vu du manque de réactivité du Préfet, nous annonçons un durcissement du mouvement et des actions de terrain à venir. Nous ne pouvons accepter plus longtemps cette situation intolérable : nous en sommes rendus en moins d’un an à 7 attaques dont 3 mortelles et toujours aucun prélèvement alors que ceux ci sont la seule et unique solution immédiate à apporter dont nous disposons.
Afin de mettre fin à l’immobilisme de M. Le Prefet, nous invitons toutes les personnes se sentant concernées par les récentes attaques de requins à se rassembler ce dimanche 29 juillet à partir de 14 heures sur la plage des Brisants à Saint-Gilles les Bains".
OPR, PRR, la ligue de surf, les clubs de surf, les pêcheurs de st gilles, les irréversibles et différentes associations sportives
Clicanoo.re - publié le 29 juillet 2012 - 05h44 - Pêche au requin dans la réserve : précision
Nous avons affirmé dans notre édition d’hier que le préfet s’était trompé sur la réglementation de la pêche au requin bouledogue dans la réserve marine. Il apparaît aujourd’hui que notre interprétation des textes était en partie erronée. Nous avons en effet expliqué que le bouledogue était interdit à la commercialisation à la Réunion. Sur ce point-là, il n’y a pas d’ambiguïté. Mais nous avons également précisé que la réserve obligeait les pêcheurs à relâcher vivantes leurs prises accessoires (comprises les espèces non commercialisables).
Or, il s’avère que l’arrêté préfectoral qui mentionne cette règle a été pris en janvier dernier pour encadrer la pêche au capucin nain, et non l’ensemble des activités de pêche comme nous avons pu le penser.
Reste néanmoins des incertitudes concernant le droit des pêcheurs professionnels à pêcher une espèce non commercialisable, particulièrement dans une aire marine protégée. S’il ne destine pas le produit de sa pêche à la vente, le pêcheur professionnel peut être assimilé à un plaisancier et ses captures jugées non justifiées. Question d’interprétation. La loi française est relativement floue en la matière, en dépit de règles et de conventions internationales qui penchent plutôt pour une réduction des prélèvements d’espèces non visées. Plusieurs associations environnementales sont prêtes à déposer des recours devant les instances compétentes. Les associations qui réclament au contraire ces prélèvements estiment pour leur part que les techniques autorisées dans cette zone rendent de toute façon impossible en pratique la pêche des bouledogues. Légale ou non, possible ou non ? Ces questions sont quoi qu’il en soit moins tranchées que nous avons pu l’affirmer.          Rlt
Zinfos974.com - Dimanche 29 Juillet 2012 - 16:10 - Le monde du surf se mobilise à nouveau aux Brisants
ls étaient environ 300 personnes à avoir répondu à l'appel de rassemblement sur la plage des Brisants à Saint-Gilles. Dès 14h, la plage était noire de monde. Au fil des minutes, de plus en plus de soutiens à la cause des surfeurs sont venus renouveler leur attente auprès des autorités.
Même si les communes de l'Ouest sont en première ligne, la majorité des reproches se concentrent désormais vers l'autorité préfectorale. "Le préfet nous a confirmé que la pêche du bouledogue était autorisée par les pêcheurs professionels mais comment peuvent-il pêcher un requin qu'ils ne pourront vendre car le bouledogue est inconsommable" témoigne un sympathisant de la cause, lui-même surfeur.
Sur place, les avis se tiennent dans un mouchoir de poche. Les prélèvements l'emportent malgré l'image désastreuse qu'ils pourraient générer dans les médias nationaux, le tout "étant de le faire mais en maîtrisant les pêches" explique pour sa part Lorenzo, surfeur dans ses heures de détente. Même s'il est fonctionnaire, il se sent malgré tout concerné. "Depuis lundi je ne suis pas allé à l'eau mais c'est sûr que je vais y aller. Le surf c'est une philosophie de vie pour moi". Ce dernier a l'habitude de glisser sur les vagues de l'Etang-Salé. "Il faut prendre exemple sur l'Australie où dès qu'il y a une attaque les gars vont immédiatement chasser l'animal qui a posé problème. Je ne suis pas pour le carnage, on veut tous préserver la nature, mais là..." le point critique a été atteint selon lui.
En deuxième solution plébiscitée, Christophe, moniteur de surf, espère que le dispositif des "vigies marines" soit étendu. Rappelons que jusqu'à maintenant, celui-ci est réservé aux heures de cours des écoles de surf.
Plus radical et forcément plus coûteux, Caroline, une surfeuse de 23 ans avec tout de même 11 ans de pratique dans les jambes voudrait bien voir des dispositifs aériens pour mieux repérer les prédateurs. "Comme en Australie où les hélicoptères guident ponctuellement les hommes sur le plan d'eau". Assurément, cette dernière proposition aurait de quoi donner le tournis au préfet en cette période de restriction budgétaire.
Bizarrement, le rôle de la Réserve marine sur les tragédies successives depuis 2011 est minimisé par les interlocuteurs interrogés. "Ce n'est pas la Réserve marine en tant que telle qui pose problème mais la gestion qui en est faite" témoigne un pratiquant de surf. Ses enfants s'y mettent depuis un an, c'est dire si la peur accompagne les propos de ce père de famille. "Partout dans le monde où des réserves marines ont été installées, il y a eu un suivi, chose qui manque ici à la Réunion."
Après un appel à venir signer une feuille de présence ainsi qu'une pétition en faveur d'une plus forte mobilisation des autorités, la centaine de sympathisants devait symboliquement bloquer l'entrée de port de plaisance qui jouxte la plage des Brisants.      Ludovic Grondin
Clicanoo.re - publié le 30 juillet 2012 - 06h17 - Les surfeurs maintiennent la pression sur l’Etat
Pas satisfaits des réponses du préfet sur la gestion du risque requin, associations de surfeurs et usagers de la mer continuent de réclamer des prélèvements et un réaménagement de la réserve marine pour réguler la population de squales sur la côte Ouest. Ils se sont de nouveau mobilisés hier sur la plage des Brisants.

SAINT-GILLES
Une longue chaîne humaine se déploie sur la jetée du port de Saint-Gilles. Des cris, des applaudissements et même une ola. Une manifestation symbolique pour montrer aux pouvoirs publics que la détermination ne faiblit pas, au contraire. Ils étaient entre 400 et 500 personnes rassemblées hier après-midi sur la plage des Brisants. Des surfeurs de toutes les générations, mais aussi des pêcheurs, plongeurs ou simples usagers de la mer, unis dans l’envie de faire bouger les choses face au risque requin.
La réunion de jeudi dernier avec le préfet n’a pas débouché sur les "mesures concrètes et rapides" escomptées. Avec le recul, les associations ont même le sentiment d’avoir été baladées. D’où la colère de certains professionnels, à l’image de Ludovic Villedieu, moniteur de surf à Trois-Bassins, rendu au chômage forcé depuis la fermeture du spot : "On a l’impression qu’il (le préfet) s’est foutu de nous. On dirait que trois morts ne suffisent pas. Assez de noyer le poisson, il faut des mesures radicales. En attendant les études, remettez-nous en sécurité en ouvrant cette réserve marine".
                                                         "On va marquer les scientifiques"
Réduire le périmètre de la réserve marine dans les zones d’activités nautiques et "réguler de façon raisonnée" la population de requin bouledogue, deux revendications rejetées par le préfet, que les associations continuent de réclamer.
Les manifestants ont signé hier une pétition en ce sens, qui sera à nouveau transmise au représentant de l’Etat ainsi qu’au ministre des Outre-mer. La communauté de la mer mise sur la stratégie du bras de fer et en appelle à "la mobilisation générale". "Ce n’est pas le combat des surfeurs, c’est celui de l’avenir de la Réunion et de toute une économie", souligne Jerôme Sinet, porte-parole des associations OPR et PRR. La priorité des associations est désormais de recueillir un maximum de signalements sur la présence des squales près des côtes. Pêcheurs, apnéistes, plongeurs et autres surfeurs sont invités à faire remonter leurs observations pour "avérer" cette surpopulation de squales, qui ne fait aucun doute pour les pêcheurs de Saint-Gilles, mais que les études scientifiques en cours n’ont toujours pas prouvée. "Si les marquages n’avancent pas, et bien nous allons marquer les scientifiques", lance Ludovic Villedieu, en annonçant que les vigies affectées à la surveillance des écoles de surf vont être mobilisées pour effectuer des relevés de terrain quotidiens auprès des pêcheurs professionnels et plaisanciers. "On leur demande de jouer le jeu", ajoute l’éducateur.
Avec d’autres mots, Jérôme Sinet évoque la même piste en parlant de "renforcer les campagnes d’observation sous-marines pour vérifier la portée des pêches". Il souhaite également une intensification de la campagne de marquages des espèces.
En attendant des nouvelles du préfet, les associations ont rendez-vous aujourd’hui à la direction des affaires maritimes pour évoquer les conditions d’une révision des modalités de pêche au requin. Le préfet a rappelé que les professionnels étaient habilités à le faire, y compris dans la réserve marine.
En pratique, les techniques de pêche autorisées, autant que la finalité de "sortir" une espèce interdite à la consommation (le cas du bouledogue), étaient jusqu’ici peu incitatives. La mobilisation en cours va-t-elle changer la donne ?          V.B.
Zinfos974.com - Lundi 30 Juillet 2012 - 11:02 - Sea Shepherd: "Les requins restent les éternels boucs émissaires d’un préfet dépassé"
L'ONG Sea Shepherd et sa présidente en France, Lamya Essemlali, s'intéressent toujours autant à l'actualité réunionnaise liée aux attaques de requins. Déjà en 2011, suite à la mort de Mathieu Schiller à Boucan, Sea Shepherd avait pris position contre les prélèvements de requins, s'en prenant directement aux surfeurs favorables à cette mesure. Avec la nouvelle attaque et le décès d'un autre surfeur, lundi, à Trois Bassins, la polémique sur le risque requin est relancée et, comme on pouvait s'y attendre, Sea Shepherd intervient par l'intermédiaire d'un texte publié sur son site internet. Le voici dans son intégralité:

Le 23 juillet dernier, un jeune surfeur de 22 ans a trouvé la mort suite à un tragique accident impliquant un requin. Nous regrettons ce drame et nous adressons nos sincères condoléances à la famille du jeune homme. Néanmoins nous sommes sidérés de voir que le Préfet de la Réunion, Monsieur Michel Lalande se laisse aller aux mêmes errances que lors du dernier accident en septembre 2011 où il s’était laissé convaincre d’autoriser des battues "préventives" ciblant les requins dans la Réserve Marine. L’article 10 du décret relatif à la création de la Réserve Marine est pourtant très explicite: "Les activités sportives, ludiques, pédagogiques, touristiques et de promenade ne doivent pas porter atteinte l’intérêt et au patrimoine de la réserve. Elles peuvent être réglementées par le préfet."
Soit, mais alors que faire quand le dit préfet se laisse dépasser par la situation et cède à la pression des associations de surfeurs et de professionnels du nautisme? Monsieur Lalande vient en effet de juger opportun d’inciter ces derniers à encourager (financièrement) des pêcheurs professionnels à tuer les requins dans certaines zones de la réserve marine. Les requins bouledogues sont impropres à la consommation en raison de la contamination de leur chair, les individus massacrés le seraient donc pour la seule raison qu’ils sont considérés comme des "gêneurs" par certains "usagers de la mer". Aujourd’hui, après 400 millions d’années de bons et loyaux services rendus à l’écosystème océanique, les requins ne sont devenus persona non grata et sont en passe d’être sacrifiés sur l’autel de nos loisirs.
Hormis le problème éthique incontestable posé par une telle déclaration, Monsieur Lalande met aussi en péril le programme CHARC (Connaissances de l’écologie et de l’habitat de deux espèces de Requins Côtiers sur la côte ouest de la Réunion), confié à l’IRD du département (Institut de Recherche pour le Développement) et lancé le 18/10/2011. Ce programme qui a déjà coûté 700 000 euros au contribuable vise à mieux comprendre le comportement des requins pour mieux gérer les risques.
On sait que les facteurs favorisant les accidents avec les requins sont multiples et ils sont tous –sans exception- de nature anthropiques (gestion des déchets, surpêche, urbanisation…). Autant de chantiers nécessitant bien plus d’efforts et de travail qu’une battue de requins, nos politiciens l’ont bien compris et Monsieur Lalande n’est pas le seul.
En effet, le 27 juillet, à l’Assemblée Nationale, sans autre élément de preuve que celui d’en être "convaincu", Monsieur Didier Robert, député Mo Dem et Maire de Saint Leu a pointé du doigt la Réserve Marine, l’accusant d’être responsable de la présence des requins. Voilà une façon bien démagogique et politicienne de "surfer" sur la mort de la dernière victime. Un arrivisme qui n’est pas sans rappeler l’envolée vindicative d’Eric Raoult, député UMP qui appelait à une battue contre les "requins mangeurs d’hommes" en octobre dernier, suite à la mort d’un surfeur.
Monsieur T.Robert se dit soucieux de la sécurité de ces concitoyens, ce qui est tout à son honneur. Il est vrai qu’en 2011, la Réunion a du déplorer deux décès suite à des accidents impliquant des requins. Soit, mais on est alors en droit de s’étonner que Monsieur Robert au vu de son grand humanisme, n’ai pas encore pris pas à bras le corps le problème de la sécurité routière, responsable de la mort de 757 personnes à La Réunion sur les 10 dernières années (dont 42 en 2011) ou encore de la violence conjugale qui a coûté la vie à 6 femmes sur l’ile pour la seule année dernière. Comment interpréter ce deux poids- deux mesures? Les morts qui surviennent dans le cadre d’activités de loisirs sont telles plus intolérables et insupportables que celles qui frappent les citoyens dans leurs déplacements journaliers ou dans leur vie de famille?
En réalité, Monsieur T.Robert et Monsieur Lalande l’ont bien compris : il est plus simple de tuer les requins que d’éduquer les automobilistes et les maris violents. Mais s’il pense pouvoir acheter la paix sociale en livrant les requins à la vindicte populaire, Monsieur le Préfet pourrait avoir de mauvaises surprises. La biodiversité marine -requins inclus- sert l’intérêt vital de tous, contrairement aux associations sportives et nautiques qui ne défendent que l’intérêt superflu de quelques uns. C’est aussi sur cette faculté de discernement que le Préfet sera jugé… par le peuple, justement.
Saluons au passage, la députée Maire de Saint Paul, Madame Huguette Bello, qui se démarque par une attitude empreinte de bon sens et ne cède pas à la pression d’une minorité, au détriment de l’intérêt général. Une attitude suffisamment rare dans l’arène politique pour être soulignée.
A noter aussi pour l’anecdote que 2012 est apparemment "Année de la Biodiversité et de l’Environnement" à La Réunion. C’est du moins ce qui est mis en avant sur le site officiel de la Région Réunion…
Lamya ESSEMLALI         Présidente Sea Shepherd France          www.seashepherd.fr      contact@seashepherd.fr
Zinfos974.com - Lundi 30 Juillet 2012 - 13:23 - Ludovic Grondin - La chasse au requin est ouverte à Saint-Leu
Des paroles aux actes. Thierry Robert vient de transmettre au service de la légalité de la Préfecture un arrêté municipal autorisant la pêche des requins bouledogues sur son espace maritime.
"La chasse au requin bouledogue est autorisée, par tous moyens, y compris par chasse sous-marine, de jour comme de nuit, sur tout le territoire maritime de la commune de Saint-Leu, placé sous la responsabilité du maire au regard du code général des collectivités territoriales (du rivage jusqu'à une limite fixée à 300 mètres à compter de la limite des eaux).
Cependant, pour que cette pêche ne se fasse pas au noir, la mairie prévoit de récupérer les prédateurs tués. Les requins bouledogues devront être remis aux services de la commune sur le port de plaisance de la ville", mentionne l'arrêté.
Enfin, vu le peu d'attrait économique que représente l'espèce concernée, la commune s'engage à acheter les requins bouledogues "de plus d’un mètre cinquante obtenus par tous pêcheurs ou chasseurs, au départ de la ville de Saint-Leu, au prix de deux euros par kilogramme de poids vifs et dans la limite de trente requins bouledogue à compter de la publication du présent arrêté."
Comme tout acte administratif cependant, rappelons que cet arrêté peut être contesté et faire l’objet d’un recours administratif dans un délai de 2 mois à compter de sa publication. Une fois transmis en préfecture, la mise en application de l'arrêté n'est qu'une question d'heures.
Orange réunion Source : La Réunion (IPR) - Publié le 30/07/2012 à 14h35 - Attaques de squales - Le maire de Saint-Leu autorise la pêche au requin.

Thierry Robert, député-maire de Saint-Leu, vient de publier un arrêté dans lequel il autorise la chasse au requin bouledogue sur tout le territoire de la commune placé sous sa responsabilité, c’est-à-dire du rivage jusqu’à une limite fixée à 300 mètres à compter de la limite des eaux.
« La chasse au requin bouledogue est autorisée, par tous moyens, y compris par chasse sous-marine, de jour comme de nuit, sur tout le territoire maritime de la commune de Saint-Leu, placé sous la responsabilité du maire au regard du code général des collectivités territoriales (du rivage jusqu’à une limite fixée à 300 mètres à compter de la limite des eaux) », dit l’arrêté.
Il est précisé que « les requins bouledogues devront être remis aux services de la commune sur le port de plaisance de la ville » et que « la commune achète les requins bouledogues de plus d’un mètre cinquante obtenus par tous pêcheurs ou chasseurs, au départ de la ville de Saint-Leu, au prix de deux euros par kilogramme de poids vifs, dans la limite de trente requins bouledogue à compter de la publication du présent arrêté ».
Clicanoo.re - publié le 30 juillet 2012 - 14h38 - Thierry Robert autorise la chasse aux requins
Thierry Robert a pris un arrêté autorisant la pêche des requins bouledogues sur son espace maritime.
Pour expliquer cette décision, le maire de Saint-Leu met en avant qu’il est "tenu d’agir pour sauvegarder la sécurité des biens et des personnes de sa commune". De ce fait, il a pris un arrêté par lequel il autorise la chasse au requin bouledogue, par tous moyens, y compris par chasse sous-marine, de jour comme de nuit, sur tout le territoire maritime de la commune de Saint-Leu, placé sous la responsabilité du maire au regard du code général des collectivités territoriales (du rivage jusqu’à une limite fixée à 300 mètres à compter de la limite des eaux).
"Cependant, pour que cette pêche ne se fasse pas au noir, la mairie prévoit de récupérer les prédateurs tués. Les requins bouledogues devront être remis aux services de la commune sur le port de plaisance de la ville", précise l’arrêté.
La commune s’engage par ailleurs à acheter les requins bouledogues "de plus d’un mètre cinquante obtenus par tous pêcheurs ou chasseurs, au départ de la ville de Saint-Leu, au prix de deux euros par kilogramme de poids vifs et dans la limite de trente requins bouledogue à compter de la publication du présent arrêté."
Zinfos974.com - Lundi 30 Juillet 2012 - 14:57 - Ludovic Grondin - Thierry Robert invite les surfeurs à porter plainte auprès du Procureur
La mairie de Saint-Leu, Thierry Robert, prend une nouvelle fois les devants. En marge de son passage dimanche après-midi aux Brisants, Thierry Robert a renouvelé ses mises en garde à l'endroit des autorités publiques en charge du risque requin. Aujourd'hui, il invite les usagers de la mer à faire savoir leur vérité au Procureur de la République.

Les mots du député Thierry Robert avaient été assez limpides hier sur la plage des Brisants à Saint-Gilles: "S'il y a des plaintes de déposées, certains risquent d'avoir des problèmes". Directement mise en cause, l'autorité préfectorale évidemment, mais aussi les maires des communes impliquées par le risque.
La mairie de Saint-Leu n'a pas tardé à mettre en branle son arsenal juridique pour faire bouger les lignes. En se fondant toujours sur les textes de loi, Me Philippe Creissen, le conseil de la municipalité, propose une ébauche de dépôt de plainte potentiellement applicable par les surfeurs et autres pratiquants dont la vie serait délibérément mise en danger, selon la mairie.
En effet, pour la mairie de Saint-Leu, "il est manifeste qu’il y a bien lieu de suspecter les gestionnaires du domaine public maritime d’avoir exposé autrui délibérément à un danger connu en tardant à mettre en œuvre, a minima, à Saint-Paul et Trois Bassins, les mesures préconisées par l’IFREMER dès 1997 pour faire face au risque requin et pour ne pas avoir interdit l’exercice de ces activités sportives dans les lieux où aucune mesure de protection n’était mise en œuvre pour faire face à un risque de mort parfaitement connu et prévisible."
Les premières lignes de la plainte pourraient se résumer ainsi : "en ma qualité d’usager habituel du domaine public maritime (DPM) des Villes de Saint-Paul et Trois Bassins, il me semble que les dernières attaques de requin intervenues sur des usagers ne sont que la résultante de l’imprudence et de la négligence des personnes en charge de la gestion de ce domaine public."
                                                   "Atteinte involontaire à la vie"
La mairie de Saint-Leu tente de prendre à défaut les municipalités concernées. "Entre une première attaque dans les eaux de baignades de la plage des Roches Noires en juillet 2011 et l’attaque mortelle de Boucan Canot en septembre 2011, aucune mesure particulière n’a été prise, seules des mesures d’interdiction provisoire sont survenues à la suite de ce dernier événement. Aucune interdiction n’était en cours en juillet 2012 et aucune protection n’était en œuvre… un mort de plus", explique Me Creissen.
Pour ce dernier, qui s'appuie sur la responsabilité pénale, "il y a délit en cas de faute d'imprudence, de négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement. Au cas présent, les autorités compétentes (le Sous-préfet de Saint-Paul) qui connaissaient parfaitement le risque, ont été destinataires d’études concernant le risque requin et elles n’ont pas mis en place les mesures de prévention et de sécurité qui entraient dans leur mission", poursuit-il.
Des textes de lois à l'action, la mairie invite tous ceux qui se sentent lésés à porter plainte contre X auprès du Procureur de la République "pour atteinte involontaire à la vie", telle que le veut la formulation juridique.
 
Zinfos974.com - Lundi 30 Juillet 2012 - 16:35 - Lilian Cornu - Si vous voyez un requin, les clubs de plongée vous remboursent !
Toute la polémique autour du risque requin n'est pas très profitable aux activités des clubs de plongée sous-marine. La plupart d'entre-eux ont enregistré une baisse significative de leur chiffre d'affaires. Pourtant, si la pratique du surf semble augmenter considérablement la probabilité d'être attaqué par un squale, toutes les activités nautiques ne sont pas aussi dangereuses. Or, la simple observation, à la Réunion, d'un requin lors d'une plongée relève de l'exception selon le témoignage d'un moniteur qui exerce dans l'Ouest de l'île et qui préfère rester anonyme en abordant ce sujet.
Selon lui, de nombreux clubs proposeraient d'ailleurs de rembourser la plongée aux clients qui ont pu voir un requin lors de leur balade sous-marine. Apparemment, cette offre commerciale ne les auraient pas ruiné. Aucun client ne s'est vu rembourser sa plongée. "Sur des petites plongées, à 10 ou 15 mètres, c'est très rare. J'ai dû voir un requin pointe blanche depuis que je plonge", explique le moniteur brevet d'Etat qui assure ne pas avoir constaté une recrudescence du nombre de requins depuis la mise en place de la réserve marine.
                                       Une dizaine de clubs se regroupent
La désinformation semble d'ailleurs exaspérer le plongeur professionnel, plus particulièrement concernant la réserve marine, souvent montrée du doigt pour expliquer les attaques ces deux dernières années. Les clubs de plongée comptent bien se faire entendre. Une dizaine d'entre-eux s'est réunie à travers un syndicat. Ils devraient prochainement communiquer sur les actions qu'ils souhaitent mener pour le développement des activités subaquatiques à la Réunion.
Zinfos974.com - Lundi 30 Juillet 2012 - 16:44 - Pierrot Dupuy - Risque requin : Et pourquoi pas des ULM de surveillance ?
Au vu de toutes les inepties proférées sur le dossier requins, il est nécessaire de faire le point sur certains faits prouvés et d'autres qui sont des amalgames éhontés.

                     1) Tout le monde ne peut qu'être favorable à la réserve marine
Pour autant, une fois ce principe posé, rien n'empêche de s'interroger sur l'opportunité qu'il y avait de créer cette réserve sans interruption depuis Boucan jusqu'à l'Etang-Salé, en y incluant les plages existantes. N'aurait-on pu (dû?) faire à l'époque des études scientifiques pour évaluer l'impact de cette création sur les relations entre les requins et les usagers de la mer (baigneurs, surfeurs, plongeurs sous-marins)?
Aujourd'hui, le préfet dit ne pas vouloir prendre de décisions dans l'urgence, préconisant d'attendre les résultats des études qu'il a commandées. C'est au moment de la création de la réserve que ces études auraient dû être faites. Maintenant, il est un peu trop tard. Plusieurs jeunes Réunionnais sont morts...
                     2) L'éradication massive des requins n'est pas une solution
Le requin est un maillon indispensable dans la chaine alimentaire et le jour où il n'y aura plus de requins, c'est tout l'équilibre de l'écosystème qui s'en trouvera destabilisé, avec probablement des conséquences irréparables pour l'homme.
- Pour autant, les écologistes ne jouent-ils pas sur les mots, histoire de provoquer l'indignation?
Tout d'abord, il y a requins et requins. Il existe 354 espèces de squales et seules une trentaine d'espèces (soit 10%) sont reconnues comme dangereuses pour l'homme. Selon une étude de Philippe Mespoulhé, "ce sont principalement le requin blanc, le requin tigre, le requin bouledogue, le peau-bleue, et le grand requin marteau". Or, de l'aveu même du préfet Michel Lalande lors d'une réunion le 19 septembre dernier, les requins tigre, bouledogue et mako n'appartiennent pas "aux espèces dangereuses et non protégées". Autrement dit, ces espèces peuvent être pêchées car elles ne sont pas en situation de surpêche. D'ailleurs, et c'est encore le préfet qui parle, le requin bouledogue par exemple peut être pêché, uniquement par des pêcheurs professionnels. Seule restriction : sa chair ne peut être vendue car très polluée.
Dès lors que cette espèce n'est pas protégée et qu'elle est dangereuse pour l'homme, pourquoi ne pourrait-on pas en prélever quelques specimen, ceux qui ont élu demeure à proximité des plages?
Pourquoi peut-on pêcher un thon bonite sans que personne ne s'émeuve et pourquoi pas un requin bouledogue?
Pourquoi peut-on euthanasier un pitbull qui a mordu quelqu'un et pas un requin bouledogue?
Pourquoi faire l'amalgame entre la destruction massive de requins, par dizaines de milliers, dans différentes mers du monde, et le prélèvement de quelques requins dangereux pour l'homme, uniquement à proximité des plages et des spots de surf de la Réunion?
Pourquoi les associations de défense de l'environnement ne montent-elles pas au créneau avec plus de virulence contre ces pays qui cautionnent la pêche massive de requins pour prélever leurs ailerons, une des activités les plus lucratives au monde après la drogue? Parce qu'il est plus facile et moins risqué de faire du cinéma à la Réunion, qui est un département français civilisé, contrairement à certains pays d'Asie ou d'Afrique où l'on tire d'abord et où l'on discute ensuite?
Pourquoi n'a-t'on pas entendu les mêmes associations monter au créneau quand on a appris il y a trois jours que la SAPMER, entreprise appartenant à Jacques de Chateauvieux, s'apprêtait à mettre en service une dizaine de thoniers dans l'océan Indien, alors que tout le monde sait que certaines espèces de thon ont déjà disparu de la plupart des mers du monde et que l'océan Indien est le dernier endroit où l'on en trouve encore en quantité suffisante pour être pêché industriellement?
                    3) Quelques solutions
Le prélèvement de quelques requins ne peut être qu'une mesure temporaire, le temps de trouver des solutions plus pérennes.
Il convient d'abord d'autoriser à nouveau la pêche sous-marine à proximité des plages et des spots de surf. Les plongeurs ont la particularité de faire peur aux requins et ce ne sont pas les quelques poissons qu'ils pourront pêcher qui seront susceptibles de compromettre l'équilibre global de la réserve marine.
Autre solution, le jet ski comme aux Roches noires. Il s'agit d'un pis-aller. Positionné bas sur l'eau, le pilote n'a qu'une vision à très courte distance et il est à craindre qu'il ne voie le squale trop tard.
D'où notre proposition que l'Etat, avec l'aide des collectivités, achète ou loue un ou des ULM qui patrouilleraient en permanence au dessus des endroits fréquentés par des baigneurs ou des surfeurs.
Un pilote d'ULM racontait hier qu'on voyait parfaitement les requins -comme les baleines d'ailleurs- depuis l'engin. Le pilote pourrait être relié par radio avec les maitres nageurs et leur signaler toute présence de squale.
Ce dispositif aurait un coût, certes. Mais il aurait l'avantage d'être sûr à presque 100%, d'éviter toute pêche massive... et coûterait certainement moins cher que par exemple les 700.000 euros qu'on a déjà dépensé pour faire faire des études par des scientifiques, études dont les résultats sont contestés par les professionnels de la mer.
Orange - Source : La Réunion (IPR) - Publié le 30/07/2012 à 14h35, mis à jour à 19:20 - Le maire de Saint-Leu autorise la pêche aux requins (actualisé à 19h20)T.Robert : « J’assume »
Thierry Robert, député-maire de Saint-Leu, vient de publier un arrêté dans lequel il autorise la chasse au requin bouledogue sur tout le territoire de la commune placé sous sa responsabilité, c’est-à-dire du rivage jusqu’à une limite fixée à 300 mètres à compter de la limite des eaux. L’arrêté du maire saint-leusien, publié ce lundi 30 juillet 2012, va à l’encontre du dispositif légal de protection mis en place par l’État dans le cadre de la protection de la réserve marine. Et nombreux sont ceux à monter au créneau, à l’image de Mickaël Rard, président de l’observatoire marin de La Réunion, qui dénonce un « grand n’importe quoi ». « J’assume tout », déclare, pour sa part, Thierry Robert.
« La chasse au requin bouledogue est autorisée, par tous moyens, y compris par chasse sous-marine, de jour comme de nuit, sur tout le territoire maritime de la commune de Saint-Leu, placé sous la responsabilité du maire au regard du code général des collectivités territoriales (du rivage jusqu’à une limite fixée à 300 mètres à compter de la limite des eaux) », dit l’arrêté.
Il est précisé que « les requins bouledogues devront être remis aux services de la commune sur le port de plaisance de la ville » et que « la commune achète les requins bouledogues de plus d’un mètre cinquante obtenus par tous pêcheurs ou chasseurs, au départ de la ville de Saint-Leu, au prix de deux euros par kilogramme de poids vifs, dans la limite de trente requins bouledogue à compter de la publication du présent arrêté ».
Dans son arrêté, le député-maire de Saint-Leu explique autoriser la chasse au requin suite à « la recrudescence des attaques mortelles ou mutilantes des requins bouledogues sur les usagers du rivage de l’Ouest de La Réunion depuis 2011 » et suite à « la présence de requin bouledogue dans la ravine du Grand Etang, du centre-ville de Saint-Leu en 2012 ». Il signale aussi qu’il y a « urgence d’assurer une protection minimum des usagers de la mer le long du littoral de la commune de Saint-Leu, à défaut d’être contraint d’interdire totalement l’accès à la mer aux usagers en raison des risques établis d’attaques mortelles de requin de type bouledogue ».
Pourtant l’arrêté du maire saint-leusien va à l’encontre du dispositif légal de protection mis en place par l’État dans le cadre de la protection de la réserve marine. Interrogé par Imaz Press Réunion ce lundi 30 juillet, Thierry Robert se défend : « j’ai eu le courage d’avoir essayer quelque chose. Si un accident se produit à Saint-Leu, ma responsabilité n’est plus engagée. En effet, un moment précis, j’ai pris une décision. Le plus important est d’assumer ».
Le maire de Saint-Leu dit également croire en « très peu de solutions concrètes » malgré les nombreuses études sur les squales en cours.
À la question de savoir si l’autorisation de la pêche aux requins bouledogues est la meilleure des solutions, Thierry Robert considère qu’« il n’y en a pas de bonnes ou mauvaises ». « C’est très simple, entre la vie d’un homme et un requin, je choisis la vie. C’est un avis que j’assume parfaitement. Je comprends les critiques, j’écoute, je prends et j’analyse », poursuit-il.
Par ailleurs, les réactions suite à cet arrêté ne se sont pas faites attendre. « C’est du grand n’importe quoi », s’indigne Mickaël Rard, président de l’observatoire marin de La Réunion. Il pointe du doigt un « arrêté qui va à l’encontre de celui pris par le préfet interdisant le rejet en mer de produits de la mer à l’intérieur des 2,5 milles nautiques dans les eaux territoriales de La Réunion ». Il indique ensuite que « tuer les requins ne servira à rien puisque ces derniers reviendront » et « les tuer sur place les attireront davantage ». « Dans le cadre du développement durable, l’activité de l’homme doit se faire en harmonie avec la nature », ajoute-t-il.
« Pourquoi cet acharnement sur la réserve marine et sur les requins bouledogues ? Pourquoi autant de virulence et un tel retour de force alors que des programmes sont en cours et des fonds ont été investis ?, s’interroge, pour sa part, Stéphane Girard, coordinateur de l’organisation non gouvernementale Sea Sheperd à La Réunion. Il cite notamment l’étude CHARC qui porte sur les comportements des squales et le projet BIOTOP du conseil régional. « Où est l’urgence d’un tel arrêté ? », note-t-il encore, avant de souligner « comprendre la mort du jeune Alexandre à Trois-Bassin ». « Cela n’amuse personne, y compris Sea Sheperd », déplore-t-il.
Le coordinateur de l’ONG se dit ensuite très surpris que le député-maire de Saint-Leu veuille « acheter les requins bouledogues au prix de deux euros par kilo ». Il rappelle que si « cela à consiste à revendre, la chair de requin est interdite à la consommation ». « Une partie de la viande sera destinée aux scientifiques pour des prélèvements dans le cadre d’études et le reste à l’équarrissage », explique, pour sa part, Thierry Robert.
Stéphane Girard précise « avoir contacté la responsable de Sea Shepherd France qui a alerté les services juridiques ». « Nous laissons le soin au préfet de prendre une décision et nous tiendrons informer nos concitoyens, à commencer par les pêcheurs qui se retrouveraient dans l’illégalité », explique-t-il, avant d’ajouter : « Est-ce une grande provocation pour faire bouger les lignes ou un test à destination du préfet ? ».
À noter que la préfecture n’a pas encore réagi officiellement. Toutefois, on prône que si l’illégalité de cet arrêté est prouvé, ce sera au tribunal administratif de trancher.
Pour rappel, le jeudi 26 juillet 2012, à l’appel de la ligue de surf, et des associations Prévention Requin Réunion et Océan Prévention, environ 300 personnes sont venues manifester devant la préfecture pour réclamer le lancement d’une campagne de prélèvement de requins dans les eaux réunionnaises. Ce dimanche 29 juillet 2012, ces mêmes usagers de la mer avaient renouvelé leur appel lors d’un rassemblement sur la plage des Brisants à Saint-Gilles. Thierry Robert était venu leur apporter son soutien. C’est la mort d’Alexandre Rassiga, un surfeur de 21 ans, tué par un requin ce lundi à Trois Bassins qui était à l’origine du mouvement de protestation.        www.ipreunion.com
Clicanoo.re - publié le 31 juillet 2012 - 06h11 - Thierry Robert lance une chasse au requin illégale
N’en déplaise aux services de l’Etat, la chasse aux bouledogues est désormais ouverte et même rémunérée à Saint-Leu … Une mesure illégale, contestée pour sa brutalité, qui ne fera pas long feu. Un recours devant le tribunal administratif va être déposé.
MER
Seulement 24 heures après l’avoir évoqué face aux surfeurs, dimanche sur la plage des Brisants, Thierry Robert a publié hier un arrêté municipal pour le moins détonnant, "portant autorisation de la chasse au requin bouledogue sur tout le territoire maritime de la commune de Saint-Leu placé sous la responsabilité du maire, du rivage jusqu’à une limite fixée à 300 mètres". Le ton est donné, un des sujets les plus polémiques de ces dernières années, qui n’a fait que diviser la Réunion, prend une nouvelle dimension. Après sa prestation remarquée à l’Assemblée nationale, après sa sortie fracassante en conseil municipal, le maire de Saint-Leu se saisit une troisième fois en quelques jours de cette problématique. Et tape fort cette fois-ci.
De quoi crisper un peu plus les échanges entre pro et anti prélèvements. De quoi irriter le préfet également face à un député-maire, s’octroyant sans sourciller des prérogatives législatives …
Ainsi, pour défendre sa prise de position, Thierry Robert n’hésite pas à jouer les scientifiques. Il s’appuie en premier lieu sur l’article 3 du décret autorisant le préfet à "prendre toutes mesures pour limiter les espèces surabondantes ou éliminer les espèces envahissantes". Après avoir rappelé la recrudescence d’attaques mortelles, le premier magistrat fait également référence aux incursions d’un petit requin bouledogue dans la ravine du Grand Etang en début d’année…
Zinfos974.com - Mardi 31 Juillet 2012 - 06:48 - Ludovic Grondin - St-Leu: Les gendarmes ont veillé toute la nuit pour décourager les pêcheurs de requins
Les gendarmes ont effectué des rondes régulières au niveau du port de Saint-Leu la nuit dernière.
Alors que leur présence s'était faite discrète en début de soirée, des passages réguliers à intervalle d'une trentaine de minutes à partir de 22h30 ont suffi à calmer toutes les velléités de pêcheurs tentés par la proposition municipale de partir à la pêche aux requins.
Rappelons que dans la journée de ce lundi 30 juillet, la mairie de Saint-Leu, par la voie de son premier magistrat, avait peaufiné un arrêté autorisant, sous certaines conditions, la pêche de requins bouledogues dans les eaux relevant du pouvoir communal, jusqu'à la limite des 300m.
Des pêcheurs du port évoqueront avec nous hier soir l'unique cas d'un échange entre pêcheurs et gendarmes dans l'après-midi. Mais le ton ne se voulait que dissuasif et informatif. Ce premier passage des gendarmes s'est effectué aux alentours de 15h selon les témoignages.
Pour l'heure, la plus grande incertitude entoure l'applicabilité de l'arrêté publié par la municipalité saint-leusienne. Si le pouvoir préfectoral qui a mainmise sur la gestion de la Réserve marine ne fait aucun doute, le signal envoyé par la mairie et Thierry Robert pourrait susciter des vocations chez certains.
Pourtant, malgré l'appât des 2 euros le kilo de viande de requin racheté par la mairie, la chandelle n'en vaut résolument pas le coup pour les pêcheurs. Ceux-ci parlent sans détour d'une pêche totalement contre-productive et trop aléatoire.
Le message délivré par les gendarmes est clair : l'arrêté municipal autorisant la chasse aux requins dans la Réserve marine n'a pas de valeur juridique. Quiconque pêcherait des requins malgré tout s'exposerait à des poursuites.
Clicanoo.re - publié le 31 juillet 2012 - 13h08 - Requin : pas de pêche malgré l’arrêté
L’arrêté municipal pris hier par Thierry Robert autorisant la prêche au requin n’aura finalement rien changé aux habitudes des pêcheurs Saint-leusiens. Ce matin, nombreux étaient ceux qui approuvaient la décision de l’élu. Mais très peu se sont risqués à braver la mesure préfectorale interdisant la capture du squale.
« Nous félicitons, le maire d’avoir eu le courage de prendre cette décision. Mais les prêcheurs ont peur. Ce matin, des policiers ont menacé de verbaliser quiconque irait à la pêche au requin », explique Thierry, prêcheur à la ligne.
Une mesure arbitraire, clament d’autres usagers de la mer. « Autrefois, quand le pêche des requins était autorisée, la présence même de l’homme dans l’eau faisait fuir l’animal. Mais depuis cet arrêté préfectoral, le requin a repris ses droits et l’homme est menacé », s’inquiète Jean-Claude, plongeur apnéiste.
Même son de cloche du côté des plaisanciers qui accusent la réserve marine de favoriser la prolifération du squale dans la zone. « C’est un garde-manger pour le requin », s’insurge l’un d’eux. « Une chose est sûre, tant que les autorités ne se seront pas mises d’accord pour trouver une solution, l’hécatombe continuera », prédit Jean-Max.        M.C
Clicanoo.re - publié le 31 juillet 2012 - 13h22 - Les associations de surfeurs obtiennent des engagements
Les associations OPR, PRR et la ligue de surf ont été reçues hier matin par le directeur adjoint des Affaires maritimes, Jean-Luc Hall, accompagné du président du Comité des pêches et de deux représentants de la Réserve marine. Il s’agissait pour ces acteurs directs ou indirects du dossier requin de faire un point technique sur les modalités de pêche dans la Réserve marine.
À la sortie de la réunion, les associations ont exprimé leur satisfaction face à ce qu’ils considèrent comme "une grande prise de conscience", selon Jérôme Sinet, représentant de OPR. Dans les détails, les participants ont d’abord pris connaissance d’un dossier monté par le comité régional des pêches. Jean-René Enilorac a demandé aux instances européennes une aide financière pour la pêche aux requins. En clair, une prime au kilo destinée à compenser le prix dérisoire actuellement versé aux pêcheurs lorsqu’ils vendent du requin aux poissonneries (entre 1 et 2 euros actuellement). Une mesure qui pourrait encourager les professionnels à renouer avec ces prises qu’ils ont délaissés depuis de nombreuses années.
Reste l’obstacle de l’interdiction de la commercialisation des tigres et bouledogues. Sur ce point, Jérôme Sinet avance un engagement des affaires maritimes à réunir les autorités scientifiques et sanitaires dans les plus brefs délais. Leur mission : analyser de nouveau le risque ciguatérique qui justifie pour le moment l’interdiction de ces espèces et éventuellement abroger l’arrêté préfectoral d’interdiction. L’argument des associations en ce sens est le suivant : "Le requin est de toute façon déjà consommé par des dizaines de familles".
Troisième sujet de satisfaction pour les associations : la prise en compte des observations non scientifiques dans le programme Charc. "Toutes les collectes de signalement des assos et des usagers de la mer, quels qu’elles soient, vont être associées au protocole scientifique" assure encore Jérôme Sinet. C’est certainement ce point qui pose le plus de questions malgré l’usage prévu des fiches déjà préremplies et disponibles sur le site internet du Cross. Comment s’assurer de la véracité d’une observation en fonction des intérêts personnels des uns et des autres à déclarer ou non une observation ? Pas de réponse pour le moment    R. Lt.
Clicanoo.re - publié le 31 juillet 2012 - 13h30 - Les maires de l’ouest sont partagés
Comme il l’avait annoncé lors du dernier conseil municipal de Saint-Leu, Thierry Robert a écrit hier à chacun des maires dont la commune se situe sur le périmètre de la Réserve marine. Un courrier rédigé sur le même ton péremptoire qu’utilisé lors de ses dernières interventions. Le député-maire de Saint-Leu aligne les affirmations sur le rôle de la Réserve dans la série d’attaques de 2011-2012, la sédentarisation des requins à la cote etc... "Nous ne pouvons plus nous contenter de réunions de concertation et des multiples études en cours. Certes, celles-ci sont nécessaires, et il est regrettable à ce titre qu’elles n’interviennent que maintenant, mais il devient urgent, pour la sécurité même de nos concitoyens, et pour l’avenir du développement touristique de notre île, de prendre des décisions pour la protection de tous les usagers de la mer" explique-t-il à Huguette Bello, Michel Dennemont, Jean-Claude Lacouture et Roland Ramakistin.
"Je compte demander aux autorités compétentes une modification du périmètre de la Réserve marine" indique-t-il plus loin. "J’espère pouvoir compter sur votre soutien afin de parler d’une seule et même voix et donner plus de poids à cette requête, car c’est une solution à l’échelle globale qu’il nous faut aujourd’hui adopter".
En début de semaine, Huguette Bello avait manifesté son désaccord au sein même de l’Assemblée nationale par un geste de la main. Son adjoint Emmanuel Séraphin avait enfoncé le clou quelques jours plus tard en indiquant que "les méthodes politiciennes et populistes n’étaient pas les siennes". Il avait également pointé l’imprécision d’une proposition "jetée à la volée".
                                                                            "On a trop attendu"
Une position radicalement opposée à celle de Jean-Claude Lacouture à Etang-Salé. "Je n’ai pas encore reçu le courrier de Thierry Robert. Je n’en connais donc pas la teneur. Mais personnellement, entre la vie d’un homme et celle d’un requin, j’ai déjà choisi. Je ne peux qu’abonder dans le sens de Thierry Robert. On a trop attendu" assure-t-il. Même soutien apporté par Michel Dennemont aux Avirons. "L’analyse de Thierry Robert est la bonne. Je suis assez allergique à ces structures où l’on ne voit que les interdictions et jamais les autorisations. J’avais d’ailleurs refusé d’y adhérer lorsque ses statuts ont changé" explique-t-il, venant rappeler au passage que les Avirons et l’Etang Salé ne financent pas la Réserve marine et ne figurent donc pas au Conseil d’administration, bien qu’ils doivent en respecter les règles.
Dernier interrogé hier soir, Roland Ramakistin. "Je n’ai pas de position pour le moment. J’attends d’avoir d’autres éléments et de connaître notamment l’avis de l’État avant de me prononcer"       R. Lt.
Clicanoo.re - publié le 31 juillet 2012 - 13h38 - Sea Shepherd France remonte au front
Face aux différentes prises de position de ces derniers jours, l’association Sea Shepherd remonte au créneau, moins d’un an après ses déclarations qui avaient choqué la communauté du surf. La présidente de l’antenne française de l’ONG, Lamya Essemlali, a ainsi adressé un communiqué sans concession hier. Elle s’en prend au préfet, Michel Lalande et au député de Saint-Leu, Thierry Robert.
Pour elle, le premier "se laisse dépasser par la situation et cède à la pression des associations de surfeurs et de professionnels du nautisme". Elle estime qu’en incitant les pêcheurs à prélever des bouledogues dans les zones autorisées de la Réserve, celui-ci "met aussi en péril le programme CHARC". La militante écologiste évoque également le risque de contamination à la ciguatera en cas de consommation.
À propos de Thierry Robert, l’attaque est plus frontale encore. Elle commente ainsi son intervention à l’Assemblée nationale : "Voilà une façon bien démagogique et politicienne de « surfer » sur la mort de la dernière victime". Elle s’interroge sur son intérêt soudain pour la sécurité de ses concitoyens et son silence à propos des accidentés de la route ou des femmes victimes de violences conjugales. "Comment interpréter ce deux poids- deux mesures ? Les morts qui surviennent dans le cadre d’activités de loisirs, sont telles plus intolérables et insupportables que celles qui frappent les citoyens dans leurs déplacements journaliers ou dans leur vie de famille ?". Lamya Essemlali adresse en revanche un bon point à Huguette Bello "qui se démarque par une attitude empreinte de bon sens et ne cède pas à la pression d’une minorité, au détriment de l’intérêt général"    
  R. Lt.
Clicanoo.re - publié le 31 juillet 2012 - 13h40 - "Nous devons assumer nos responsabilités"
Votre arrêté est par nature illégal sachant qu’il enfreint la réglementation de la Réserve. Que répondez-vous ?
S’il est illégal, qu’on le retire. Mais moi au moins, si un nouvel accident se produit, je serai en mesure de montrer que j’ai pris des décisions pour protéger la population. Nous avons des responsabilités, nous devons les assumer. J’espère en tout cas qu’on va prendre en compte ce problème. La chasse au requin est une piste mais il y en a d’autres comme revoir le périmètre de la Réserve.
Cela ne reste-t-il pas une démarche vaine ?
Je le répète, j’aurai eu le mérite de faire quelque chose et d’agir. Aujourd’hui, beaucoup d’études sont menées dans de nombreux domaines. Celles concernant les requins n’ont conduit nulle part.
A priori, cet arrêté ne protège pas les pêcheurs contre les amendes …
C’est ce que laissent entendre les autorités pour qu’ils n’y aillent pas. Lorsque celles-ci réagiront, on informera les pêcheurs. Dans tous les cas, je refuse de me dire que le maire n’a aucun pouvoir sur son territoire
Clicanoo.re - publié le 31 juillet 2012 - 13h42 - Les associations divisées
Même certains fervents défenseurs de la pêche au requin ne partagent pas la mesure saint-leusienne, jugée trop offensive.
Ainsi Jérôme Sinet, au nom de l’association Océan prévention Réunion, estime avoir "peur de la régulation sauvage". Il plaide ainsi pour une réglementation organisée, raisonnée et transparente.
"Dans la démarche, on comprend la crainte du député-maire, il y a des gamins tous les jours à l’eau", ajoute-t-il.
Sea Sheperd Réunion fustige évidemment avec fermeté un tel arbitrage et pointe du doigt "l’attitude irresponsable du maire de Saint-Leu qui donne la Réserve marine, patrimoine commun de tous les Réunionnais, en pâture à une minorité d’adeptes des loisirs nautiques venus crier sous leurs fenêtres".
Réaction enthousiaste par contre de la part de Prévention requin Réunion dont le représentant, Serge Leplège, encense Thierry Robert.
"Nous sommes très flattés et contents d’avoir été entendus. Le député-maire va désormais nous représenter, c’est le meilleur moyen qu’on ait pour faire évoluer la législation et retrouver ce petit paradis", déclare-t-il satisfait
Clicanoo.re - publié le 31 juillet 2012 - 13h42 - Prudence chez les pêcheurs
Sauf erreur de notre part, l’arrêté municipal de Thierry Robert n’a pas déclenché d’euphorie particulière hier chez les pêcheurs de Saint-Leu. Plusieurs d’entre eux n’en avaient pas même connaissance en fin d’après-midi.
Nous avons interrogé Gérard Zitte, l’ancien président de l’association des pêcheurs professionnels de la ville. "Le maire essaie de trouver des solutions pour les surfeurs et les baigneurs. OK, mais le requin, ça ne se pêche pas comme ça, il y a des façons de faire, pour le prendre, pour le remonter sur le bateau, etc. Il faut par exemple mettre une palangre la nuit. Alors, hors de la Réserve, ok, mais à l’intérieur, il faut des autorisations". Lorsque nous lui expliquons que l’arrêté invite justement les pêcheurs à s’affranchir de la Réserve, le professionnel réserve son avis : "Si on peut donner un coup de main, on le fera mais ça dépend si c’est légal ou non. Qu’en pensent les Affaires maritimes ? En tout cas, aujourd’hui, personne n’en parlait sur le port. On verra demain".
Zinfos974.com - Mardi 31 Juillet 2012 - 16:42 - Ludovic Grondin - Prises de poissons croqués par les requins : Le même constat à l'Etang-Salé
Pas facile d'exercer la pêche occasionnel ces derniers temps. Depuis l'attaque de requin mortel la semaine dernière, les langues se délient. Après le mécontentement des surfeurs, les pêcheurs ne manquent pas de grogner face à leur ennemi commun : le requin.
Franck Lucas est pêcheur à l'Etang Salé. Il a pour habitude de sortir en barque pour s'adonner à sa passion. "Aujourd'hui je suis pêcheur occasionnel mais j'étais pêcheur pro pendant de nombreuses années, et notamment pour la grande pêche australe du côté des Kerguelen", se présente-t-il. Le bonhomme connaît son affaire: "Moin na 48 ans et moin la toujours fait ça !"
Son expérience récente sur le plan d'eau, et notamment sur celui qui fait face à l'Etang-Salé, n'est qu'un témoignage parmi tant d'autres mais donne à réfléchir.
"Nous gagn pu faire la pêche côtière", explique-t-il. Pour étayer cet état des lieux, le pêcheur dit devoir aller de plus en plus loin, ce qui réduit d'autant la rentabilité d'une telle activité. "Au-delà des 100m de la réserve marine vers le large, lé impossible d'attrap un thon ou un rouge, na toujours un requin qui monte dessus", assure le pêcheur. Selon son vécu, il met en cause les bouées situées au large des Brisants de l'Etang Salé, celles qui offrent un tirant d'eau de 40 à 50m. "En mettant ça, zot la favorisé par exemple la présence des pêches cavales. Ben maintenant zot i regroupe à zot ter là. Un de ces quatre, n'aura un mort car la plage lé pas loin", explique-t-il.
                  Pêcher de plus en plus loin
"Toutes mes prises lé bouffé par les requins. I oblige à moin de "regréier" (gréer) à chaque fois : un nouveau plomb, un aut' hameçon, à chaque fois c'est la même chose", poursuit Franck Lucas. Le découragement se fait sentir.Les journées-type de ce pêcheur commencent à 6h du matin et le retour à bon port ne se fait que vers 11h. "Parfois mon cousin i accompagne à moin. Mais nous lé obligé de pêcher de plus en plus sur les fonds, de 80 à 100m", raconte le pêcheur. Bref, l'équipée est contrainte de s'éloigner autant que possible des bouées de la réserve qui font office de "DCP" pour Franck. "Le pêche cavale na l'habitude de rester près des bouées justement. La dernière sortie en mer moin l'avé saisi un capitaine d'au moins 1,5 kilo, mais lu l'était déjà mangé. Et moin lé pas le seul à constater ça", conclut Franck Lucas.
Clicanoo.re - publié le 31 juillet 2012 - 16h47 - Deux pétitions contre la chasse aux requins
La décision du député-maire de Saint-Leu d’autoriser la chasse aux requins sur tout le territoire maritime de la commune suscite des vagues de réactions. Partisans et opposants de cet arrêté municipal détonnant s’opposent depuis hier dans les commentaires de Clicanoo.
Dans la foulée, deux pétitions demandant l’arrêt de cet arrêté ont été lancées. "Il faut rappeler que la pêche est interdite dans l’espace de la réserve marine, en outre la commercialisation du requin bouledogue est interdite. Certains lobbys tentent de faire pression sur les élus et militent en faveur de l’abattage des requins. L’arrêté municipal peut faire l’objet d’un recours devant le tribunal administratif dans les deux mois suivant sa publication. Mobilisons nous pour protéger notre bio diversité marine, signez la pétition !", peut-on lire sur une pétition demandant l’arrêt du massacre des requins à la Réunion.
La seconde déjà signée par une centaine de personnes est plus radicale. Elle demande ni plus, ni moins la démission de Thierry Robert. "N’en déplaise aux services de l’Etat, la chasse aux bouledogues est désormais ouverte et même rémunérée à Saint-Leu … Une mesure illégale, contestée pour sa brutalité, qui ne fera pas long feu. Un recours devant le tribunal administratif va être déposé", annonce les instigateurs de cetle pétition. Une chose est certaine la polémique est loin d’être terminée, notamment sur internet.
Les pétitions :
http://www.avaaz.org/fr/petition/Ar...
http://www.petitions24.net/pour_la_...
Orange Réunion Source : SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION (AFP) - Publié le 31/07/2012 à 14h51 - Réunion : un maire autorise la chasse au requin bouledogue sur sa commune

Le député-maire de Saint-Leu à la Réunion a publié un arrêté autorisant "la chasse au requin bouledogue" sur le territoire maritime de la commune et proposant de racheter leurs prises aux pêcheurs, alors que leur commercialisation est interdite.
"La chasse au requin bouledogue est autorisée par tous moyens, y compris par chasse sous-marine, de jour comme de nuit, sur tout le territoire maritime de la commune de Saint-Leu placé sous la responsabilité du maire", indique l’arrêté municipal publié lundi par Thierry Robert (MoDem), une semaine après la mort d’un surfeur attaqué par l’un de ces prédateurs.
Le territoire concerné va du rivage jusqu’à 300 mètres au large et se situe intégralement au sein de la Réserve nationale marine de la Réunion.
L’arrêté précise que les requins de plus d’un mètre cinquante devront être remis "aux services de la commune sur le port de plaisance de la ville" et seront rachetés "au prix de deux euros par kilogramme de poids vifs, dans la limite de 30 requins bouledogue".
La mesure est justifiée par "la recrudescence des attaques mortelles et mutilantes des requins bouledogue sur les usagers du rivage de l’Ouest de la Réunion depuis 2011".
Sept attaques de requin dont trois mortelles contre des surfeurs ont été enregistrées à la Réunion depuis janvier 2011. Le requin bouledogue est suspecté d’être à l’origine de la plupart d’entre-elles.
"Ma responsabilité ne sera pas engagée"
Il y a "urgence à assurer une protection minimum des usagers de la mer (...) à défaut d’être contraint d’interdire totalement l’accès à la mer", explique encore le maire de Saint-Leu dans l’arrêté.
La préfecture n’a pas souhaité réagir mardi à la publication de ce texte mais elle pourrait le contester devant le tribunal administratif, la pêche dans la Réserve marine de la Réunion étant strictement réglementée, bien qu’autorisée sur 95% de son périmètre.
La commercialisation du requin bouledogue est, elle, totalement interdite pour des questions sanitaires, en raison de la présence d’une toxine marine (ciguatera) dans sa chair.
"J’assume. Si mon arrêté est illégal qu’on me donne tort. Si un nouvel accident se produit demain, ma responsabilité ne sera pas engagée", a déclaré M. Robert aux médias de l’île. Il a également écrit aux maires de la côte ouest pour leur demander de soutenir sa requête visant à revoir le périmètre de la Réserve naturelle marine.
Lors d’une intervention à l’Assemblée nationale, la semaine dernière, le député avait accusé la réserve marine d’attirer les requins et d’être devenue leur "garde-manger", reprenant à son compte les accusations des surfeurs, contestées par la préfecture et les scientifiques.
M. Robert doit s’entretenir cet après-midi avec le ministre des Outre-mer Victorin Lurel.
L’association écologiste Sea Sheperd France l’a accusé de "surfer de façon démagogique et politicienne sur la mort de la dernière victime" du requin.
Zinfos974.com - Mardi 31 Juillet 2012 - 22:39 - Lilian Cornu - Victorin Lurel s'engage à autoriser la pêche aux requins dans la réserve marine, selon Thierry Robert
Victorin Lurel, le ministre des Outre-mer s'est engagé auprès de Thierry Robert à autoriser la pêche sur 95 % de la superficie de la réserve marine. L'état devrait également intervenir pour acheter la viande de requin et aider les collectivités dans la sécurisation des zones dangereuses. Le député-maire de Saint-Leu est satisfait et retire son arrêté.

La nouvelle risque de faire couler beaucoup d'encre. C'est Thierry Robert qui l'a annoncé à la sortie de son entretien avec Victorin Lurel, le ministre des Outre-mer, en fin d'après-midi. Le député-maire de Saint-Leu dit être resté près de deux heures, rue Oudinot, en compagnie du ministre. Après avoir évoqué différents problème liés à la Réunion comme le logement, la vie chère ou encore les monopoles, les deux hommes sont entrés dans le vif du sujet avec le dossier requins, l'objet de leur entrevue.
Rapidement, le ministre aurait rassuré le maire de Saint-Leu en lui disant qu'il privilégiait "l'homme et l'humain par rapport à toute autre chose". "Quand, il m'a dit ça, j'ai compris qu'il avait pris les choses au sérieux" souligne Thierry Robert qui s'est dit satisfait des avancées obtenues. Selon lui, le ministre s'est engagé à ce qu'il y ait un arrêté préfectoral autorisant la pêche de requins sur 95 % de la superficie de la réserve marine.
"La technique de pêche sera définie par les pécheurs professionnels parce que ce sont eux qui connaissent comment on procède pour prélever les requins" explique le député. Conséquence de cette décision, Thierry Robert retire son arrêté municipal. L'arrêté préfectoral devrait être pris au plus tard dans 15 jours, précise encore Thierry Robert.
                                   L'état rachèterait une partie de la viande de requin
Par ailleurs, le ministre se serait engagé à soutenir les collectivités, les mairies, pour organiser l'achat de la viande de requin que Thierry Robert avait lui-même fixé à deux euros le kilo à Saint-Leu. Ce prix pourrait être revu à la hausse selon d'autres sources proches du cabinet de Victorin Lurel, notamment pour que l'opération soit rentable pour les pécheurs. Durant leur entretien, les deux hommes auraient également convenu d'ouvrir le débat sur le périmètre de la réserve marine et l'éventualité de le réduire. "Le ministre est favorable à ce qu'on puisse mener un discussion en vue de décider si oui ou non on revoit le périmètre de la réserve marine", affirme Thierry Robert.
Enfin, le ministre des Outre-mer se serait engagé à accompagner financièrement la sécurisation des zones de baignade et de sports nautiques à travers la formation de personnes, l'achat de jet-skis et de zodiac, notamment afin de dépister la présence de requins.
Ce faisant, Victorin Lurel désavoue Michel Lalande, le préfet de la Réunion, qui campait sur une position interdisant une telle pêche. Reste donc à savoir comment seront effectivement appliquées ces nouvelles dispositions. Évidemment, on en reparlera.
ORANGE - réunion Source : La Réunion (IPR) - Publié le 01/08/2012 à 06h05 - Saint-Leu - Thierry Robert revient sur sa décision - Le maire n’autorise plus la chasse aux requins
La chasse aux requins n’est plus autorisée par le maire à Saint-Leu. Après une entrevue à Paris avec Victorin Lurel, ministre des outre-mers, Thierry Robert a annoncé ce mardi 31 juillet soir 2012 qu’il retirait son arrêté municipal autorisant cette pêche. Allant à l’encontre de la législation sur la protection de la réserve marine, l’autorisation municipale avait été publiée ce lundi. Thierry Robert indique avoir obtenu l’assurance que le préfet de La Réunion prendrait des décisions en vue d’une régulation de la population des squales dès « la semaine prochaine ». Le maire de Saint-Leu avait pris son arrêté à la suite de la mort d’un surfeur de 21 ans, Alexandre Rassiga, tué par un requin à Trois Bassins.

La tête des requins n’est plus mise à prix à Saint-Leu. Lundi, Thierry Robert créait la surprise en publiant un arrêté autorisant « La chasse au requin bouledogue (...) par tous moyens, y compris par chasse sous-marine, de jour comme de nuit, sur tout le territoire maritime de la commune de Saint-Leu », L’arrêté notait aussi que la commune achèterait « les requins bouledogues de plus d’un mètre cinquante obtenus par tous pêcheurs ou chasseurs, au départ de la ville de Saint-Leu, au prix de deux euros par kilogramme de poids vifs, dans la limite de trente requins bouledogue ».
Aucune pêche, ni chasse « par tous moyens », n’a eu lieu. À la demande de la préfecture, dès lundi soir la gendarmerie a effectué des rondes sur le port de Saint-Leu. Elle a d’informé les pêcheurs plaisanciers et candidats potentiels à cette opération sur les risques de poursuites judiciaires qu’ils encouraient. Car si la pêche aux requins bouledogues est autorisée y compris dans la réserve marine - à l’exception des cinq sites les plus protégés -, elle est formellement interdite pour les pêcheurs plaisanciers. À noter à ce propos qu’en raison de la valeur marchande quasi nulle des requins bouledogues, les pêcheurs professionnels ne leur accordent aucune attention. D’où la mise prix à deux euros le kilo décidée dans lundi par le maire de Saint-Leu.
Car, disait l’arrêté, « il y a « urgence d’assurer une protection minimum des usagers de la mer le long du littoral de la commune de Saint-Leu, à défaut d’être contraint d’interdire totalement l’accès à la mer aux usagers en raison des risques établis d’attaques mortelles de requin de type bouledogue ». Interrogé lundi soir par Imaz Press Réunion, l’édile saint-leusien soulignait : « j’ai eu le courage d’avoir essayer quelque chose. Si un accident se produit à Saint-Leu, ma responsabilité n’est plus engagée. En effet, un moment précis, j’ai pris une décision. Le plus important est d’assumer ».
Thierry Robert a finalement retiré son arrêté mardi soir. La préfecture n’aurait donc pas à le contester devant le tribunal administratif. À la suite de la sa rencontre avec Victorin Lurel ce mardi soir à Paris, le maire de Saint-Leu dit avoir obtenu l’assurance que le préfet de La Réunion prendra dans les tous prochains jours des décisions sur le prélèvements des requins. Ce qui confirme la position adoptée par la préfecture le jeudi 26 juillet. À l’issue d’une rencontre avec une délégation d’usagers de la mer, venue demander des mesures de protection à la suite de la mort d’Alexandre Rassigua, le préfet avait écarté toutes possibilités d’une modification des limites de la réserve marine, mais n’avait pas exclu que les plaisanciers aient, comme les pêcheurs professionnels, le droit de pêcher le requin bouledogue dans le périmètre de cet espace protégé. Une réunion sur le sujet avec des représentants de l’ensemble des usagers de la mer avait été annoncée pour la semaine prochaine.
L’arrêté pris lundi par Thierry Robert avait immédiatement soulevé la polémique.
L’observatoire marin de La Réunion ou encore Sea Shepherd s’étaient indignés qualifiant la décision de « grand n’importe quoi ». L’association OPR (Océan Prévention Requin) avait par contre salué « une mesure courageuse et bienvenue, nécessaire pour la protection des surfeurs ». La ligue de surf avait souligné ne pas vouloir « exterminer les requins », mais « une action ciblée, quelque chose qui soit réglementé, surveillé, encadré ».
Rappelons qu’Alexandre Rassiga a été tué par un requin le lundi 23 juillet alors qu’il surfait à Trois Bassins. Il s’agissait de la troisième attaque mortelle de squales en moins de 18 mois et de la première sur le spot de Trois Bassins.       www.ipreunion.com
Clicanoo.re - publié le 1er août 2012 - 06h29 - L’Etat valide la chasse aux requins initiée par Thierry Robert
Pour le ministre des Outre-Mer Victorin Lurel, Thierry Robert détenait visiblement la meilleure solution en lançant la pêche aux requins dans la réserve marine : un arrêté préfectoral ressemblant à l’arrêté municipal saint-leusien doit entrer en vigueur d’ici quelques jours ... C’est ce qui ressort de leur entrevue d’hier à Paris, rue Oudinot.
MER

La nouvelle fait l’effet d’une bombe et la polémique sur la chasse au squale n’a pas fini d’enfler. Hier après-midi, lors d’une rencontre à Paris largement consacrée à la problématique requin, le ministre des Outre-Mer Victorin Lurel a demandé au député-maire de Saint-Leu de retirer son arrêté municipal qui se verra remplacer par un arrêté préfectoral dès la semaine prochaine. Sollicitation qu’il a évidemment acceptée.
Les deux textes semblent similaires à quelques nuances près. Des pêcheurs professionnels, seulement ceux aguerris aux techniques de la pêche aux bouledogue et au tigre (ces deux sont concernés) auront tout le loisir de parcourir 95 % de la réserve, épargnant sûrement les sanctuaires. Par ailleurs, le ministre des Outre-Mer a rappelé que rien n’interdit de ramener ces espèces et que leur prélèvement reste légal dans la réserve, dont la vocation première vise à préserver les récifs coralliens. La pratique doit par contre répondre à une réglementation. Aussi sera-t-il proscrit d’employer la méthode sous-marine, contrairement à ce que voulait dans un premier temps le premier magistrat de Saint-Leu.
                                     Une possible modification du périmètre de la réserve
Cette mesure va faire l’objet d’un encadrement précis comprenant le respect de certaines conditions. On en saura plus une fois achevée la consultation menée sous peu par le préfet avec le comité régional des pêches et le conseil scientifique de la réserve. Notons au passage que Michel Lalande avait d’ailleurs évoqué, le 26 juillet, la possibilité de procéder à des "prélèvements ciblés" de requins, à l’issue d’un échange avec des surfeurs. Victorin Lurel a également assuré au parlementaire réunionnais que l’Etat accompagnera les communes validant le principe d’une rémunération des participants. Autant dire qu’après avoir été copieusement critiqué, Thierry Robert obtient gain de cause auprès des plus hautes sphères du pouvoir. Attaquant très fort sa carrière de député, il se sent pousser des ailes, se voit réconforter dans ses arbitrages. "Cela n’a pas servi à rien de prendre cet arrêté hier (avant-hier, ndlr)", peut-il déclarer en toute sérénité. "Je suis très satisfait car le ministre va totalement dans mon sens. Il m’a dit qu’il voulait privilégier l’humain".
Mais ce n’est pas tout. Sa proposition de modifier le périmètre de la réserve, aussi contestée soit-elle, a reçu un écho favorable à Paris. "Après concertation avec les différents partenaires, Victorin Lurel n’exclut pas de modifier le périmètre de la réserve". Débats chauds en perspective avec les scientifiques et les différents défenseurs de l’environnement !
Enfin, autre engagement qui peut paraître anecdotique après de telles annonces : l’Etat sera davantage présent aux côtés des communes dans la sécurisation des sites réputés pour leurs sports nautiques et la baignade. Notamment dans le financement de zodiac munis de sonde pour détecter le danger mais aussi dans la formation du personnel.
Thierry Robert n’est ainsi pas revenu bredouille de la capitale. Plus confiant que jamais, il tient à lancer un appel : "Je dis aux élus arrêtons de nous chamailler, ensemble on peut déplacer des montagnes. J’espère désormais une vraie solidarité, je me suis senti un peu seul sur le sujet requin". Toujours est-il que cette prise de position du ministre n’a pas fini de déchaîner les passions, laissant également quelques questions en suspens. Dont celles-ci : quid du programme Charc ? Les requins marqués seront-ils prélevés ? Et si non, comment les identifier pour ne pas les supprimer ?        Damien Frasson-Botton avec David Martin (GHM)
Zinfos.com - Mercredi 1er Août 2012 - 06:41 - Ludovic Grondin - St-Leu : Des parapentistes observent des requins
La page facebook de l'association Prévention Requin Réunion a relayé mardi matin l'avertissement de parapentistes ayant survolé la zone de Saint-Leu ce dimanche 29 Juillet.
Leur signalement fait état d'une observation "d'un groupe de quatre requins évoluant dans une zone proche du spot de la Tortue". Ces observateurs du ciel auraient situé la zone d'observation dans une zone comprise entre la barrière de corail et la bouée de la Réserve marine, donc à "environ 100, 150 mètres du spot de la Tortue."
L'association PRR, l'une des principales impliquées sur la prévention du risque depuis un an réitère pour l'occasion la plus grande vigilance aux surfeurs de Saint-Leu.
Cette observation faite en altitude, puis signalée aux associations, fait suite aux recommandations du préfet la semaine dernière.
Le représentant de l'Etat invitait tous les observateurs potentiels à faire remonter toute observation de requins, afin de tenter de mesurer le degré de présence de ces espèces (tigre, bouledogue) près de nos côtes. La question de la (sur)population de ces espèces reste en effet un point de discorde entre officiels/scientifiques et pratiquants/pêcheurs.
Zinfos974.com - Mercredi 1 Août 2012 - 11:53 - Lilian Cornu - Les vigies requins inquiets de leurs conditions de travail
750 euros par mois. C'est le salaire net des vigies requins. Leur travail consiste à surveiller en apnée l'arrivée d'éventuels requins lorsque les surfeurs pratiquent leur activité favorite. Le dispositif avait été présenté récemment et s'adresse principalement aux clubs (lire ici). Pour faire le boulot, les vigies sont équipés de palmes, masque et tuba. Ils sont généralement deux dans l'eau et se partagent un fusil, non chargé, pour se défendre si d'aventure un squale venait à les charger.
Bref, si l'initiative paraît séduisante, il reste quelques questions en suspens concernant les conditions de sécurité, d'autant que l'expérience n'a jamais été menée ailleurs et qu'on possède donc peu de recul sur ces techniques de sécurisation. La situation inquiète d'ailleurs directement les personnes concernées qui disent évoluer en apnée, parfois dans de forts courants, et en eau trouble. Si l'observation d'un requin reste exceptionnelle, même pour ces vigies qui peuvent passer plusieurs heures dans l'eau chaque jour, beaucoup se demandent si l'un d'eux ne finira pas par se faire surprendre par un requin bouledogue dont ont connaît le caractère opportuniste. "On n'a pas assez de moyens. On nous envoie en 1ère ligne avec parfois une très faible visibilité dans l'eau", explique un vigie qui souhaite rester anonyme.
                                                     Un dispositif à améliorer
Conscients des risques, ils sont tous passionnés par la mer et la connaissent bien. Mais l'expérience de vigie surveillance à laquelle ils participent devra vraisemblablement évoluer et s'améliorer, si toutefois elle faisait partie, sous sa forme actuelle, des mesures retenues par les autorités pour lutter contre le risque requin. Reste à définir les retouches à apporter au dispositif. "Ils peuvent déjà mettre à disposition des zodiacs et des bateaux", suggère un vigie pour qui la prolifération de requins est évidente. Selon lui, un stade de non retour aurait même été atteint et seul le prélèvement de requins permettrait de revenir à une situation plus ordinaire. Aussi, la prise de position de Victorin Lurel, qui pourrait autoriser et rémunérer la pêche de requin dans la réserve marine, a été plutôt bien accueillie auprès des vigies.
En attendant, ils espèrent qu'on va rapidement se pencher sur leurs conditions de travail, histoire qu'un dramatique accident ne vienne pas ternir l'image de cette activité qualifiée encore récemment de "nouveau métier".
Zinfos974.com - Mercredi 1 Août 2012 - 16:25 - Ludovic Grondin -
Il fallait s'y attendre, le fait que Victorin Lurel aurait abondé dans le sens des acteurs favorables aux prélèvements de requins ne fait pas que des heureux. C'est le cas de l'Observatoire Marin de la Réunion, qui insiste encore sur l'importance de la responsabilité "humaine" dans la survenue de ces attaques.

La déception se lit dans les propos de Mickaël Rard, président de l'Observatoire Marin de la Réunion. Quelques heures après que, selon Thierry Robert, le ministre de l'Outre-mer, Victorin Lurel, s'apprête à donner un feu vert ministériel à la chasse aux requins dans la réserve marine (dont les conditions seront précisées dans quelques jours), il nous livre ses premières impressions.
"Pour nous, ce n'est pas le milieu marin qui est en cause. Il n'y a pas plus de requins qu'avant, il n'y a pas plus d'attaques que depuis 30 ans. Par contre, c'est le comportement des surfeurs qui est en cause. On connaît les conditions dans lesquelles la survenue d'attaques est plus probable", dit-il. "Sept attaques sur dix ont lieu après 16h. Vous enlevez déjà ce facteur en ne pratiquant qu'à des heures raisonnables et vous éliminez 70% du problème", poursuit-il.
                                Remise en cause des choix stratégiques de CHARC
L'autre hypothèse que Mickaël Rard évoque est celle de la saisonnalité de la recrudescence des observations de squales. Il y a trois périodes majeures selon lui. La première c'est janvier : le mois le plus chaud. Ensuite mars-avril, c'est l'intersaison et le probable passage des thons à cette période. Enfin, de juillet à août, avec la présence des baleines.
Le spécialiste reste également échaudé par la manière dont le programme CHARC a été fondé: "Vous avez une association, Squal'idées, qui a été choisie alors qu'elle est portée par des médecins généralistes, qui certes ont fait un travail remarquable sur les requins, mais que sur l'aspect médical. Or, nous, nous avions depuis 2007 étudié les comportements des requins côtiers, leur nombre et je peux vous dire qu'il n'y en a pas plus qu'avant. On avait également réalisé des marquages de requins. Les marques que nous avions utilisées ont été refusées par la préfecture et l'IRD a préféré adopter ses propres marques. Les nôtres étaient éprouvées car aucun système n'existait sur le marché pour marquer des espèces à la peau aussi épaisse que le bouledogue. Je comprends que la Préfecture ait mis entre les mains de l'IRD le programme CHARC car l'IRD est un organisme public mais il n'était pas spécialisé dans les requins."
Facteur humain et comportemental donc. Mickaël Rard fait enfin un ultime reproche à l'égard du récent arrêté préfectoral interdisant le rejet de déchets de poissons par les pêcheurs. "L'arrêté oblige à ne pas pratiquer la pêche à la saumure à moins de 2 mile 5 nautique des côtes. Je peux vous dire que même à 3 mile des côtes, en cas de courants favorables, ces restes de poissons saumurés peuvent atteindre la côte en une heure voire une heure trente", conclut-il.

Zinfos974.com - Mercredi 1 Août 2012 - 17:49 - Lilian Cornu - Manger du requin est-il dangereux ?
Un petit cari requin bouledogue ? Pas sûr que cela devienne une spécialité réunionnaise. Car si la l'Etat pourrait envisager d'organiser la pêche de requins dans la réserve marine, personne ne sait encore vraiment comment sera écoulée la viande des squales. Si les Chinois sont friands des ailerons de requins, auxquels ils accordent parfois des vertus aphrodisiaques, les Réunionnais risquent d'être moins enthousiastes à l'idée d'acheter et de manger du requin.
Gustativement, la chaire du requin n'est pas réputée pour être la meilleure qui soit. En outre, beaucoup s'interrogent sur les risques liées à la consommation de la viande de requin, surtout concernant les bouledogues qui ne sont pas très regardants, eux-mêmes, sur ce qu'ils ingurgitent. Qualifiés de nettoyeurs des mers, les requins présenteraient d'importantes concentrations de métaux lourds comme le mercure. Leur consommation serait particulièrement nocive pour les femmes enceintes. Plus généralement, il est déconseillé, pour les mêmes raisons, d'abuser de certains poissons pélagiques. La Food and Drug Administration, l'organisme américain en charge des questions de sécurité alimentaire, et même l'OMS, ont alerté sur les conséquences probables, sur le système nerveux central, d'une intoxication au mercure.
Ciguatera, alzheimer et maladie de Charcot
Certaines espèces produiraient également des toxines telles que la BMMA (bêta-N-méthylamino-L-alanine). La molécule est produite par des cyanobactéries, elle peut provoquer chez l'homme des maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer ou la maladie de Charcot.
Enfin, après les métaux lourds et les toxines, il faudra aussi prendre en compte la ciguatera, le nom scientifique de la gratte. Il s'agit en fait d'une intoxication neurodigestive provoquée par l'ingestion de poissons contaminés par une mircoalgue présente dans les coraux. En fin de chaîne alimentaire, le requin mange le poisson contaminé et devient ainsi toxique pour l'homme.
 
Zinfos974.com - Mercredi 1 Août 2012 - 17:59 - Elus verts, administrateurs de la réserve marine : "Il n'y a pas d'effet garde manger"
Jean Erpeldinger et Mélissa Cousin, élus écologistes et administrateurs de la réserve marine, ont souhaité s'exprimer dans un communiqué suite à l'annonce formulée par le ministre de l'Outre mer. Pour eux, rien ne permet aujourd'hui "d'incriminer la Réserve dans la recrudescence des attaques de requins" et expliquent pourquoi.

"Une semaine après le drame qui s'est noué sur le spot de Trois-bassins ne demeure qu'une seule certitude, un jeune homme est décédé dans des conditions choquantes et traumatisantes. Ces proches, ces amis portent un deuil douloureux, c'est à eux, aussi, que nous pensons en écrivant ce courrier et nous voulons les assurer de notre sympathie.
Seule certitude, car pour le reste, le conditionnel doit rester de mise. En particulier, aucune donnée scientifique ne peut permettre d'incriminer la Réserve Marine dans la recrudescence des attaques de requins ou d'affirmer que des prélévements massifs de requins apporteraient un surcroit de sécurité durable.
Pour commencer, par la réserve marine, tous les observateurs avisés s'accordent pour dire que bien qu'on note une légère amélioration de l'état de notre récif, elle est loin d'avoir produit des effets miraculeux. Il n'y a pas d'effet "garde-manger" qui expliquerait une présence accrue de requins bouledogues. Mieux encore, il semblerait que dans un récif de qualité optimale, ce sont d'autres types de requins, non dangereux, qui seraient observés. Rappelons que le bouledogue aime les environnements dégradés et les eaux de mauvaise qualité. Il y a, sans doute, plus à faire dans la réduction des pollutions d'origine humaine et dans une sauvegarde accrue de notre environnement.
Faut-il rappeler que les enjeux de la Réserve Marine ne se limitent pas à la protection des poissons? Derrière l'enjeu sur les poissons, c'est le récif et la santé des coraux qui sont en jeu et au-delà l'équilibre d'un système complexe qui protège les côtes de l'Ouest.
L'idée du prélèvement de requins peut paraître séduisante, elle obéit à un raisonnement simple qui voudrait qu'en éliminant des spécimens potentiellement dangereux, on offrirait un surcroit de sécurité. Sauf que là encore, nous avancerions à l'aveuglette. Les individus prélevés seront-ils les spécimens dangereux (Le requin en question n'avait pas rencontré les poseurs de balises)? A partir de quel tableau de chasse pourra-t-on proclamer que la sécurité est revenue? Qui prendra le risque de l'affirmer et de renvoyer tout le monde à l'eau?
Toutes ces questions ne pourront trouver de réponses, sans un éclairage scientifique à la hauteur. Nous sommes dans le temps des études, sachons raison garder. Il est irresponsable d'entretenir l'illusion qu'il existe des solutions faciles et rapides.
Nous, écologistes, avons déjà dit que s'il était avéré que quelques prélèvements ciblés pouvaient apporter une réponse durable à cette crise, ils devraient alors être envisagés (Monsieur Thierry Robert croit-il vraiment être le seul à choisir une vie humaine contre la vie d'un requin?). Mais ce n'est pas le cas aujourd'hui, il faut attendre les conclusions des études. Aujourd'hui, une telle décision n'a pas de sens et en entretenant la fable d'un règlement de la crise, elle pourrait être à l'origine de nouveaux drames. Il est honteux de voir des politiciens se vautrer dans une démagogie facile, mais dont les effets sont tout à fait discutables.
Nous avons pris connaissance de la position du Ministre de l'outre-mer qui diffère sensiblement des affirmations trompeuses de Thierry Robert (Il apparaît, notamment, que le retrait de son arrété municipal est motivé par des soucis de légalité). Néammoins, sa position en faveur de la pêche aux requins nous interpelle pour les raisons évoquées ci-dessus. Dans ce contexte, nous nous engageons, bien sûr, à rester vigilants et à partager notre position avec les ministres écologistes du gouvernement.
Plus que jamais, nous restons mobilisés pour trouver des solutions, qu'elles soient préventives ou qu'elles apportent une amélioration à long terme. Nous sommes à l'écoute du monde scientifique, mais, aussi, des usagers et des amoureux de la nature.
Les équipes de la Réserve Marine font un travail difficile avec une volonté de dialogue qui ne s'est jamais démentie. Alors que la menace sur la biodiversité mondiale et que la pression humaine sur l'équilibre de nos côtes n'ont jamais été aussi forte, ce travail est indispensable, notre soutien leur est acquis.         Jean Erpeldinger et Mélissa Cousin,        Elu-e-s écologistes,         Administrateurs de la Réserve Marine."
Zinfos974.com - Mercredi 1 Août 2012 - 18:15 - Requin: La Fondation Bardot demande l'arbitrage du 1er ministre et de l'Europe
L'éventuelle ouverture de la chasse aux requins dans la Réserve apportera assurément une publicité nationale à la Réunion dans les prochains jours. La nouvelle est en tout cas déjà parvenue aux oreilles de la Fondation Bardot. Son porte-parole promet d'agir, cette fois-ci en demandant un nouvel arbitrage du Premier ministre et si besoin de la Commission européenne. Voici le communiqué de la Fondation :

"Après l’entretien accordé par le ministre de l’Outre-mer au député-maire de Saint-Leu, la Fondation Brigitte Bardot réagit :
Le maire de Saint-Leu avait pris un arrêté scandaleux, qui aurait dû être condamné immédiatement par la ministre de l’Ecologie, mais le gouvernement semble favorable à cette extermination pure et simple des requins qui s’aventureront près des côtes de la Réunion.
Cette politique désastreuse, coupable, menace la biodiversité et la Fondation Brigitte Bardot va intervenir, aujourd’hui même, auprès du 1er ministre en saisissant également la Commission européenne pour qu’une sanction soit prise, si besoin, contre la France.
La mer appartient d’abord aux espèces marines, on ne va pas condamner à mort les requins pour faire plaisir aux surfeurs, c’est ridicule. Pour limiter la présence des requins, il faut commencer par lutter contre le « shark-feeding » et se préoccuper, aussi, du rejet en mer de tonnes de déchets alimentaires déversés par les ravines, déchets qui attirent les requins. S’attaquer aux conséquences en ignorant la cause montre toute l’imbécilité de cet appel au meurtre.        Christophe Marie, Porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot"
Zinfos974.com - Mercredi 1 Août 2012 - 18:19 - La Préfecture va "réévaluer" les risques de consommation de requin
Conformément aux instructions du Ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, le préfet de la Réunion, Michel Lalande, a décidé de poursuivre les travaux avec les représentants des pêcheurs et usagers de la mer, en vue de rendre effective la pêche aux requins. Pour cela, le préfet souhaite anticiper l'écoulement de la viande de requin en réévaluant le risque d'intoxication à la ciguaterra, plus communément appelé "la gratte".
"Cela implique notamment de réévaluer le risque de ciguaterra auquel pourraient être exposés les consommateurs de viande de requins bouledogues et tigres, espèces non protégées. L'interdiction préfectorale de commercialiser ces requins, établie pour des raisons sanitaires, ne peut être levée qu'à la condition qu'une réponse claire soit apportée. C'est pourquoi des pêches de requins vont être effectuées pour réaliser ces analyses. Sous 15 jours, la Préfecture communiquera les conditions dans lesquelles ce plan sera mis en œuvre dans les semaines à venir", soulignent les services de la Préfecture à ce sujet.
La ciguaterra n'étant apparemment pas le seul danger lié à la consommation de requin, il reste à savoir si la présence de toxines BMMA (bêta-N-méthylamino-L-alanine) ou de métaux lourds comme le mercure (lire ici) sera également pris en considération avant d'autoriser l'éventuelle consommation des squales péchés.
Clicanoo.re - publié le 2 août 2012 - 06h24 - Stéphane Ciccione opposé à une révision de la Réserve
Océanologue, spécialiste des tortues et directeur du centre Kélonia, Stéphane Ciccione est également membre du conseil scientifique de la réserve.?Pour lui, la pêche encouragée par le ministre n’est pas fondamentalement mauvaise.?"Il est probable qu’il y ait en effet de plus en plus de requins autour de la Réunion.?Et pour moi, c’est essentiellement parce qu’ils ne sont plus pêchés. La pêche traditionnelle, comme elle se pratiquait il y a 15 ou 20 ans, limitait les requins en nombre et en taille. Plus nombreux et plus gros, ils peuvent s’attaquer à des proies plus grosses qu’auparavant", explique-t-il. "Par contre, il faut que ce soit encadré par l’Etat parce que si on met à prix la tête des requins, sans contrôle, ça va être un bain de sang. Par ailleurs, ce qui pourrait me gêner c’est que les requins soient pêchés pour être pêchés et non vendus.?Si ça génère une petite filière économique, déjà ça passe mieux".
En revanche, Stéphane Ciccione s’oppose radicalement au fait que la Réserve soit désignée comme responsable des attaques.?"Cette relation n’est pas du tout évidente, et bien au contraire pour moi, la Réserve a servi de retardateur aux attaques. Je m’explique : on peut penser que grâce à la réserve, certains stocks de poisson ont été reconstitués et permettent de nourrir les requins, sans qu’ils aient besoin de s’attaquer à tout et n’importe quoi". En tant que membre du conseil scientifique, il sera consulté sur une éventuelle révision du périmètre de la Réserve et s’y opposera, assure-t-il.?"Je ne vois aucun élément objectif pour justifier cela. De toute façon, c’est un arrêté interministériel qui a créé la Réserve, ce sera un arrêté interministériel qui pourra la réviser. M. Lurel n’est pas seul à décider dans cette affaire. Le périmètre de la Réserve ne va pas changer demain".     R. Lt.
Clicanoo.re - publié le 2 août 2012 - 06h24 - La Fondation Brigitte Bardot veut saisir le Premier ministre et l’Europe
La Fondation Brigitte Bardot a réagi hier vertement à la décision prise par Victorin Lurel, ministre des Outre-Mer suite à un entretien avec Thierry Robert, de valider et d’amplifier la chasse aux requins.
Le porte-parole de l’association de défense des animaux, Christophe Marie, est outré. Il écrit : "Le maire de Saint-Leu avait pris un arrêté scandaleux, qui aurait dû être condamné immédiatement par la ministre de l’Écologie, mais le gouvernement semble favorable à cette extermination pure et simple des requins qui s’aventureront près des côtes de La Réunion. Cette politique désastreuse, coupable, menace la biodiversité et la Fondation Brigitte Bardot va intervenir aujourd’hui même (ndlr : hier) auprès du Premier ministre et également de la Commission européenne pour qu’une sanction soit prise, si besoin, contre la France". La Fondation Bardot renchérit : "La mer appartient d’abord aux espèces marines, on ne va pas condamner à mort les requins pour faire plaisir aux surfeurs, c’est ridicule".
L’association, qui ne cite aucune étude sur la question, prône de s’attaquer aux conséquences qui, selon elle, expliquent la présence des requins : "Pour limiter la présence des requins, il faut commencer par lutter contre le shark-feeding (ndlr : pratique qui consiste à nourrir les requins en plongée…) et se préoccuper, aussi, du rejet en mer de tonnes de déchets déversés par les ravines, qui attirent les requins. S’attaquer aux conséquences en ignorant la cause montre toute l’imbécillité de cet appel au meurtre". Pas sûr que ces paroles apaisent le débat qui fait rage.
Clicanoo.re - publié le 2 août 2012 - 06h24 - Pêche aux requins : Lurel déclenche une levée de boucliers
Scientifiques, associations ou responsables politiques montent au créneau pour dénoncer le revirement de l’Etat après la rencontre entre Victorin Lurel et Thierry Robert. L’État va financer l’achat de viande de requins et encourager la pêche dans la Réserve dont le périmètre pourrait être revu.
Un jour, les gendarmes surveillent le port de Saint-Leu, le lendemain, le ministre achète la viande de requin. La crise qui secoue la Réunion depuis 18 mois vient de connaître une série de rebondissements sous les coups de boutoir du député de Saint-Leu.
Son arrêté municipal ouvrant la voie à un massacre façon western avait d’abord déclenché la colère du préfet Michel Lalande. Celui-ci avait immédiatement saisi le contrôle de légalité en vue d’un recours imminent devant le tribunal administratif.?Un combat judiciaire qui aurait été vite expédié au bénéfice de l’Etat tant le document municipal présentait de motifs d’illégalité. Mais il aura suffi que Thierry Robert passe quelques minutes dans le bureau du ministre des Outre-Mer, Victorin Lurel, pour renverser la vapeur.?Le maire de Saint-Leu a ainsi concédé l’abandon de son arrêté contre une série d’engagements ministériels. D’abord une incitation explicite à la pêche des requins, y compris dans la Réserve marine (sauf sanctuaires). Ensuite une réévaluation du risque ciguaterrique pour permettre une prochaine commercialisation des squales. Puis encore une participation de l’État pour financer les pêches si la seconde mesure échoue. Enfin, une perspective de revoir le périmètre de la réserve marine. Ce changement de ton en haut et lieu et ce soutien tacite à la démarche de Thierry Robert provoquent évidemment une levée de boucliers chez les défenseurs de l’environnement.
Ainsi des membres du conseil scientifique de la réserve marine montent pour la première fois au créneau pour défendre bec et ongles cet espace protégé, jeté en pâture par l’édile de Saint-Leu. Ceux-ci dénoncent des contre-vérités et affirment qu’ils s’opposeront à tout coup de poignard dans les décrets de la Réserve. Ils nient par ailleurs toute efficacité aux prélèvements qui seront financés par l’Etat. Ces mêmes prélèvements qui vont à l’encontre du programme Charc selon le coordinateur même de l’étude scientifique qui considère la battue ministérielle "absurde et choquante".
La Commission Européenne va être saisie
Plusieurs associations crient elles aussi au scandale. Sea Shepherd France a décidé d’écrire au ministre pour lui faire part de sa colère et pour obtenir des éclaircissements. La fondation Brigitte Bardot va plus loin en dénonçant une "politique désastreuse, coupable". Elle compte saisir le Premier ministre et en parallèle la Commission européenne en vue d’une sanction contre l’État Français.? Du côté politique, Huguette Bello a communiqué son opposition à tout achat de viande de requin par sa municipalité. Des élus écologistes ont, eux, vertement tancé, tant les déclarations de Thierry Robert que la stratégie du ministre.?Le porte-parole national d’Europe Écologie les Verts, Jean-Philippe Magnen, nous a également fait savoir qu’il interviendrait aujourd’hui à ce sujet. Si les annonces de Thierry Robert et Victorin Lurel ont réjoui les associations d’usagers de la mer, elles génèrent, on le constate, une pluie de critiques qui ne devrait cesser de s’amplifier dans les prochains jours. À moins d’une énième marche arrière de l’État      Romain Latournerie
Clicanoo.re - publié le 2 août 2012 - 06h25 - Quel cadre réglementaire pour cette chasse ?
Suite à son entrevue avec le ministre des Outre-Mer Victorin Lurel mardi, Thierry Robert s’est réjoui de la mise en place prochaine d’un "arrêté préfectoral" autorisant la chasse aux squales sur 95 % de la Réserve, termes employés par le député-maire lui-même. Pour autant, renseignement pris auprès du ministère, le cadre juridique pourrait être autre. Pour l’instant, le flou persiste donc et la situation sera clarifiée une fois achevée la consultation avec le comité des pêches et le conseil scientifique de la réserve marine. Ce sera alors au préfet de statuer sur la forme que pourrait revêtir cette opération en fonction des modalités arrêtées. En attendant, de nombreuses questions restent sans réponse. Cette battue restera-t-elle ponctuelle ? Concernera-t-elle un nombre limité de prises ? Le programme Charc n’est-il pas dénué de sens ? (voir encadré). Une chose est sûre : le gouvernement, en dépit des remous suscités, tient à faire preuve de réactivité, quitte à prendre le parti des usagers de la mer. Aussi, dès la semaine prochaine, les pêcheurs professionnels auront la liberté d’aller pister le squale. C’est en tout cas la volonté affichée du ministre. Reste à savoir si tout va se dérouler aussi bien qu’espéré. D.F.B
Clicanoo.re - publié le 2 août 2012 - 06h25 - Les tigre et bouledogue à nouveau sur les étals ?
Depuis hier est évoquée l’interdiction de la commercialisation du bouledogue et du tigre. La préfecture ne cache pas sa volonté de remettre cette espèce sur le marché. Voilà qui induit l’indispensable étape de réévaluer le risque de ciguatera, intoxication alimentaire qui peut menacer le consommateur de cette viande. Aussi, des analyses sont programmées sur des requins pêchés afin de pouvoir trancher sur la question. La taille de l’échantillon concerné fait d’ailleurs partie des nombreuses inconnues du dossier. En attendant, ce poisson pourrait se retrouver en vente libre. Dès lors, l’Etat et les mairies n’auraient certainement plus à rémunérer les professionnels parties prenantes de l’opération.
Clicanoo.re - publié le 2 août 2012 - 06h26 - Globice : "La réserve ne doit pas servir de bouc émissaire"
Au sein des associations environnementalistes, l’annonce par le ministre des Outre-Mer d’une possible refonte des contours de la réserve marine ne passe pas inaperçue. Contacté, le Globice (Groupe local d’observation et d’identification des cétacés), dont un des membres (la cétologue) fait partie du conseil scientifique de l’aire marine protégée, affiche "notre soutien indéfectible à la réserve dans son rôle de protection des écosystèmes". Laurent Mouysset ajoute : "Dans l’urgence, beaucoup de choses sont évoquées et remises en cause. Mais, mettre en cause la réserve, c’est trouver un bouc émissaire. Celle-ci n’empêche d’ailleurs aucunement la pêche au requin. Quarante pêcheurs professionnels peuvent les capturer". L’association rappelle également qu’un volet du programme Charc doit étudier l’interaction des cétacés et des requins. Certains mettent en avant le retour des baleines dans nos eaux comme possible cause dans la recrudescence de squales dans nos eaux. L’étude scientifique doit se dérouler en 2013. Laurent Mouysset estime : "Nous assistons à une saison baleines relativement calme pour l’instant…" Ce qui ne plaide en faveur de cette thèse. Il reste tout de même extrêmement prudent. "L’océan est vaste. Les requins sont sous l’eau et les cétacés passent trois quarts de leur vie en immersion".
Clicanoo.re - publié le 2 août 2012 - 06h26 - "C’est une évidence qu’il fallait réguler"
Serge Leplège, représentant de Prévention requin Réunion salue cette décision. "Heureusement qu’il y a des gens qui agissent. On peut pas continuer à se faire bouffer ainsi sans ne rien faire. Le prochain, ça allait être un baigneur, c’est une évidence qu’il fallait réguler", déclare-t-il. A ses yeux, cette mesure est justifiée car la prolifération de squales résulte de facteurs humains. "L’homme a déséquilibré l’écosystème, c’est normal qu’il y ait une intervention de sa part pour éviter de nouveaux drames". Le porte-parole de l’association approuve les études scientifiques, "mais si on s’y tient, on ne s’en sortira jamais" : "On ne peut pas attendre les résultats pour protéger la population", insiste-t-il, faisant valoir l’urgence de passer à l’action.
Clicanoo.re - publié le 2 août 2012 - 06h26 - EELV veut attendre les conclusions des études
Deux élus d’Europe Écologie les Verts ont publié hier un communiqué en réaction à la crise requins. Jean Erpeldinger et Mélissa Cousin, par ailleurs administrateurs de la réserve nationale marine montent au créneau. "Tous les observateurs avisés s’accordent pour dire que bien qu’on note une légère amélioration de l’état de notre récif, elle est loin d’avoir produit des effets miraculeux. Il n’y a pas d’effet "garde-manger" qui expliquerait une présence accrue de requins bouledogues. Mieux encore, il semblerait que dans un récif de qualité optimale, ce sont d’autres types de requins, non dangereux, qui seraient observés. Rappelons que le bouledogue aime les environnements dégradés et les eaux de mauvaise qualité. Il y a, sans doute, plus à faire dans la réduction des pollutions d’origine humaine et dans une sauvegarde accrue de notre environnement", écrivent-ils d’abord en réponse à Thierry Robert. Ils évoquent ensuite la pêche qui sera bientôt encouragée par les autorités.?"L’idée du prélèvement de requins peut paraître séduisante, elle obéit à un raisonnement simple qui voudrait qu’en éliminant des spécimens potentiellement dangereux, on offrirait un surcroît de sécurité. Sauf que là encore, nous avancerions à l’aveuglette. Les individus prélevés seront-ils les spécimens dangereux (Le requin en question n’avait pas rencontré les poseurs de balises) ? À partir de quel tableau de chasse pourra-t-on proclamer que la sécurité est revenue ? Qui prendra le risque de l’affirmer et de renvoyer tout le monde à l’eau ?", interrogent les deux élus qui estiment nécessaire d’attendre les conclusions des études. "Aujourd’hui, une telle décision n’a pas de sens et en entretenant la fable d’un règlement de la crise, elle pourrait être à l’origine de nouveaux drames. Il est honteux de voir des politiciens se vautrer dans une démagogie facile, mais dont les effets sont tout à fait discutables".
Clicanoo.re - publié le 2 août 2012 - 06h27 - Menace sur le programme Charc
Les scientifiques en charge du programme Charc font grise mine. L’annonce de cette battue "absurde et choquante" suscite chez eux l’incompréhension car sa compatibilité avec le marquage de requins reste à prouver. Marc Soria, coordinateur, parle ainsi de réelle "menace" sur les travaux scientifiques menés depuis fin 2011. Jusqu’à présent, une vingtaine de squales ont été pucés. Ce travail de longue haleine pourrait se voir annihiler très rapidement. "Il est possible que certains marqués soient tués, regrette le spécialiste. Si tel est le cas, il va falloir qu’on recommence tout".
À ses yeux, il paraît délicat de pouvoir sortir un animal encore en vie selon ces techniques de pêche. Impossible également de pouvoir identifier la marque extérieure pour laisser l’animal indemne. "Le programme Charc avait comme ambition scientifique de mieux comprendre comment la dynamique requin se met en place", rappelle le scientifique. Au-delà de cette première considération, l’efficacité même de cette mesure est loin d’être évidente selon Marc Soria. Ce n’est que repousser le problème de quelques mois. "Un requin en remplace un autre et on n’aura toujours pas la possibilité de comprendre", déplore-t-il, avant d’insister sur la non sédentarité des requins bouledogues. Il étoffe son argumentaire en mettant en avant l’existence de chasses sauvages informelles, bien plus répandues que ce qu’il n’y paraît. Dont l’effet ne s’est pas fait sentir : "Regardez, il y a toujours autant d’attaques, ce n’est pas la solution, même si je comprends qu’il faille protéger la population".
                                                              des conclusions faussées
Un espoir réside cependant pour ces chercheurs. Celui-ci repose sur un possible échec de la manœuvre. "Si les pêcheurs restent dans la réserve, je parie qu’ils vont en prélever que très peu par rapport à l’effort qu’ils devront fournir. Ils vont alors se rendre compte que ce n’est pas la mesure la plus appropriée", veut croire Marc Soria. Et pour cause, "ce périmètre n’est pas un endroit qui favorise leur concentration". Et même si les premiers résultats révélés en préfecture le 2 juillet dernier attestent que les requins bouledogues occupent la majeure partie de leur temps à l’extérieur de la zone d’étude, tout reste à confirmer. Aussi, il n’est pas exclu le succès de l’opération : "C’est sûr que s’ils en sortent 40, alors notre programme va être difficile à développer". Ce scénario apporterait une modification significative à l’écosystème ce qui fausserait les conclusions de Charc. "C’est vraiment absurde de lancer cette chasse, ce n’était vraiment pas la chose à faire", insiste le responsable qui juge au passage "honteux" de "profiter de la mort de gens pour relancer des pseudo-argumentations sur l’effet réserve, l’effet des cages" : "Ce n’est pas très honnête".
Autant de remarques que les scientifiques concernés ne manqueront pas de livrer aux autorités : "Il va falloir qu’on fasse quelque chose pour dire que ce n’est pas la bonne voie"          D.F.B
Clicanoo.re - publié le 2 août 2012 - 06h28 - Pascale Chabanet : "Une réserve n’est pas un jeu mécano"
Pascale Chabanet, ichtyologue, travaille pour l’IRD sur les récifs de la Réunion. Elle est associée au programme Charc et par ailleurs vice-présidente du conseil scientifique de la réserve marine.?Elle donne son point de vue sur les diverses polémiques autour de la Réserve et des requins.

Pascale Chabanet, vous êtes chercheuse à l’IRD, associée au programme Charc et par ailleurs membre du conseil scientifique de la réserve marine. Comment réagissez-vous aux propos tenus ces derniers jours par les différentes parties prenantes du débat ?
"D’abord, je rappelle que la Réserve n’a pas été créée uniquement pour protéger les coraux.?Elle a été créée pour restaurer un écosystème en mauvais état et qui comprend à la fois les coraux, les poissons et tout le reste.?Une réserve, c’est juste un moyen de gérer un espace, ce n’est pas une mise sous cloche.?Le récif de La Réunion est très fréquenté, c’est comme un jardin public, si on ne régule pas les activités, ça devient n’importe quoi. Par ailleurs, j’entends dire qu’aucune réserve n’a été créée près d’une station balnéaire. C’est faux. Par exemple, celle de Mombasa au Kenya a été créée il y a plus de 25 ans et il y a plus d’un million d’habitants, beaucoup plus qu’à Saint-Gilles.
On parle d’un effet Réserve qui aurait transformé la côte ouest en garde-manger pour les requins.
J’invite ceux qui le veulent à venir plonger avec moi pour voir l’état réel du récif. Je l’observe depuis plus de 20 ans maintenant, j’ai donc un certain recul. Avec 40 grammes de biomasse par m2 en moyenne, on est loin d’une exubérance de poissons qui pourrait attirer les requins. Pour comparaison, aux Iles Eparses, où il n’y a pas de pêche, ça atteint parfois 1 kilo par m2, soit 20 fois plus de biomasse qu’à La Réunion. J’ai la chance de travailler sur les récifs un peu partout dans le monde, et je peux vous dire qu’on ne peut commencer vraiment à voir un effet réserve qu’au bout de 10 ans.?Celle-ci a été créée en 2008. C’est vrai qu’on observe le retour de certaines espèces mais ça reste des timides reprises qui ne peuvent pas expliquer la recrudescence des attaques.
Pour vous, la Réserve n’est donc pas responsable des attaques.
C’est toujours plus facile de pointer du doigt un responsable que de faire face à une situation complexe.?La question essentielle du point de vue écologique c’est : pourquoi les requins s’approchent-ils si près des récifs alors que ce n’est pas leur milieu de prédilection ? Quand on croise tous les facteurs avec les attaques, on en observe deux constantes : la turbidité et la qualité des eaux. C’est bien beau de bétonner le littoral, de jeter ses déchets dans les ravines et de laisser déborder les stations d’épuration mais après cela entraînent des modifications du milieu marin. L’urbanisation a été multipliée par trois en 30 ans à la Réunion !
Il n’est donc pas question pour vous de valider une réduction du périmètre de la Réserve ? Il est prévu que le conseil scientifique soit consulté sur ce point.
Une réserve ce n’est pas un jeu mécano qu’on peut démonter et remonter à sa guise. Il y a une continuité de l’écosystème. Si on autorise de nouveau la chasse sous-marine par exemple dans les passes du périmètre de la réserve, on rompt des cycles de vie, car ce sont des zones de reproduction pour certaines espèces. Je serais extrêmement déçue qu’on en arrive là".
L’Etat s’est décidé à encourager la pêche aux requins y compris dans la Réserve. Qu’en pensez-vous ?
Il faut comprendre que la mer est un milieu ouvert dans lequel les poissons se déplacent librement. On ne va pas construire un mur en béton autour de la Réunion ! Les requins peuvent parcourir plusieurs kilomètres par jour. On ne serait pas étonné de voir à Saint-Benoît un requin marqué à Saint-Gilles. Donc quel intérêt ? Enlever des individus près de la côte ne va pas régler le problème. Lorsqu’un requin sera prélevé, un autre viendra, la nature a horreur du vide. Ce qu’il faut, c’est comprendre le comportement de ces requins pour adapter la gestion du risque à long terme.?Il faut du temps pour cela et sans le programme Charc, on n’aura jamais les réponses aux questions qu’on se pose aujourd’hui. Mais en aucun cas on ne peut prétendre réguler une population animale quand on ignore sa structure"       Interview Romain Latournerie
Zinfos974.com - Jeudi 2 Août 2012 - 07:00 - Ludovic Grondin - IRD : "Les prélèvements vont donner un faux sentiment de sécurité"
L'IRD s'exprime pour la première fois depuis l'annonce ministérielle d'autorisation de chasse au requin dans le périmètre de la Réserve marine. Tant réclamée par les groupements de surfeurs et aussi par quelques pêcheurs, bien que moins virulents, cette pêche ne va en rien régler le problème de la sécurité des plages, explique Pascale Chabanet, chercheuse en Ecologie des Récifs Coralliens (IRD).?

Zinfos : Avez-vous été surprise par la nouvelle ?
Pascale Chabanet : Oui, un peu surprise, surtout que le préfet s'était exprimé il y a quelques jours.
On en arrive donc aux prélèvements...
Mon point de vue est que les prélèvements ne sont pas une solution car la mer est un milieu ouvert et un requin ça bouge sur de grandes distances. En prélever un, deux ou trois n'enlèvera pas la possibilité qu'un requin jamais repéré, et venu du large, se retrouve un jour près des côtes. Les prélèvements expriment un sentiment de colère et vont donner un faux sentiment de sécurité à la population.
Craignez-vous que le travail entamé depuis bientôt dix mois par votre équipe tombe à l'eau ?
On en est arrivé à des relevés qui montrent que les requins marqués ne restent pas plus de quinze minutes près des côtes où sont installées les balises d'écoute. Le programme CHARC a pour objectif de comprendre leur itinéraire, les raisons de leur présence à tel moment en fonction des données météorologiques, des activités humaines, des apports en eau douce, de leur qualité,... Il faut comprendre ce qui les attire si proches de la côte, là est la vraie question.
Comprenez-vous les reproches faits à la Réserve ?
Il faut bien comprendre que la création de la Réserve n'a pas été envisagée comme une mise sous cloche. Il y a des pêches qui sont autorisées, celle du capucin par exemple. Et seulement 5% de la Réserve est sanctuarisé, c'est à dire pas grand chose. Je pense aussi qu'il serait nécessaire que soit porté à la connaissance des Réunionnais des points de comparaison. Il faudrait filmer les récifs coralliens des différentes réserves dans le monde pour avoir un point de comparaison avec la Réunion.
Des réserves marines, il en existe des bien plus grandes que celle de la Réunion. Je pense aux réserves de Mombasa au Kenya en face d’une grande ville ou de Nouvelle-Calédonie où il y a peu de monde. Les réserves sont juste un moyen de gérer un espace naturel, pas une mise sous cloche. L'effet réserve "garde manger à requin" est difficile à imaginer à La Réunion où le récif est assez pauvre. Il n'y a pas beaucoup de biomasse (quantité de matière poissonneuse) contrairement à ce que les gens pourraient croire. Je prends le contre-exemple des îles Eparses où la pêche est interdite, la biomasse est 20 fois plus importante qu'à la Réunion. Il ne faut pas exagérer, il n'y a pas foison de poissons quand on explore le récif réunionnais.
Avez-vous le sentiment d'avoir été trahie ?
La décision a été prise de Paris. On n'a pas été prévenu de cette décision en effet, à l’IRD on produit l’information qui va aider à prendre des décisions. Je suis juste scientifique. Si une décision politique prise par l'Etat demande à ce qu'on enlève la Réserve marine, je ne pourrai rien y faire. Je redeviendrai simple citoyenne pour dire ma désapprobation.
Zinfos974.com - Jeudi 2 Août 2012 - 10:02 - Etang-Salé : Le maire souhaite des prélèvements de requins
Le maire de l'Etang-Salé, Jean-Claude Lacouture, s'est positionné à son tour sur le dossier requin. Il s'inquiète de l'augmentation de la fréquentation des plages de la commune, rapporte le Journal de l'Île. Le maire considère que la fermeture de plusieurs spots de surf, entre Boucan et Trois Bassins, entraîne une plus grande fréquentation à l'Etang-Salé.
Plus de personnes dans l'eau signifierait plus de risques pour Jean-Claude Lacouture qui se positionne désormais clairement pour le prélèvement d'espèces dangereuses. Le maire va même plus loin en pointant du doigt les conséquences de la réserve marine sur "l'équilibre" :
"La nature repose sur un savant équilibre. La réserve marine en instituant des zones sanctuaires, en réglementant les aires et les périodes de pêche a contribué à rétablir cet équilibre. En protégeant les requins de tout prédateur, elle a aussi rompu cet équilibre. Toutes les études du monde, tous les dispositifs technologiques, bien qu’utiles, ne suffiront pas à rétablir une sécurité minimale sur nos cotes sans une pression sur la population de requins. C’est pourquoi l’autorisation et l’organisation de prélèvements de squales paraissent indispensables", a-t-il déclaré à ce sujet dans les colonnes du Journal de l'île.
En prélevant des requins dans la zone maritime de l'Etang-Salé, le maire espère ainsi rendre le risque requin "acceptable".
Clicanoo.re - publié le 2 août 2012 - 10h35 - Etang-Salé : la mairie demande des prélèvements de requins
Suite à la fermeture des spots d’activités nautiques dans l’Ouest, la commune de l’Etang-Salé doit faire face à une augmentation de la fréquentation de ses plages. Afin de minimiser les risques liés aux attaques de requin, la mairie demande donc que des prélèvements de squales soient effectués.

Difficile équation que celle qui consiste à faire cohabiter l’Homme et le requin dans un même espace. C’est pourtant face à cet épineux problème que se retrouve aujourd’hui confrontée la commune de l’Etang-Salé. Avec la fermeture successive des spots de Boucan Canot, des Roches Noires et celui des Trois Bassins, de plus en plus d’usagers d’activités nautiques se replient sur le lagon de la commune. Mais si les spots de l’Etang-Salé ont été relativement épargnés jusqu’à maintenant, ils n’en restent pas moins exposés au risque requin comme les autres, et ce en dépit des mesures particulières prises tant par la commune que par la Civis ou la ligue de surf.
"Cette situation préoccupante nous amène à nous positionner sur le risquecrequin et sur les dispositions à prendre pour le rendre sinon nul, mais du moins acceptable", déclarait hier Jean-Claude Lacouture. Pour le maire de l’Etang Salé il s’agit désormais d’intervenir au mieux. Une intervention qui passe selon lui par la mise en place "d’opérations de prélèvement des espèces dangereuses". "La nature repose sur un savant équilibre. La réserve marine en instituant des zones sanctuaires, en réglementant les aires et les périodes de pêche a contribué à rétablir cet équilibre. En protégeant les requins de tout prédateur, elle a aussi rompu cet équilibre. Toutes les études du monde, tous les dispositifs technologiques, bien qu’utiles, ne suffiront pas à rétablir une sécurité minimale sur nos cotes sans une pression sur la population de requins. C’est pourquoi l’autorisation et l’organisation de prélèvements de squales paraissent indispensables", assure le maire de l’Etang-Salé qui rappelle que "la définition même du développement durable implique la conciliation des impératifs environnementaux, sociologiques et économiques"      J.E
Zinfos974.com - Jeudi 2 Août 2012 - 11:40 - Requin: Pour les Verts Réunion, il faut "apprendre à connaître avant d’agir"
Après Jean Erpeldinger et Mélissa Cousin, élus écologistes et administrateurs de la Réserve Marine qui ont réagi hier dans un communiqué concernant le risque requin, au tour du groupe Europe Ecologie-Les Verts de La Réunion de prendre position. Voici son communiqué:

                   "Apprendre à connaître avant d’agir
L’Île de La Réunion fait la une de l’actualité après l’attaque mortelle d’un requin sur un surfeur.
Faut-il prélever le requin ? Faut-il revoir le périmètre de la réserve marine ? L’activité surf est-elle en sursis ? Faut-il attendre la fin des études scientifiques ?
S’il arrive qu’après un fort cyclone ou une forte houle que des petits requins franchissent la barrière corallienne pour venir se loger dans la dépression arrière récifale, la zone de baignade, il est très rare d’y voir des adultes et encore plus rare d’y avoir des victimes. Par contre, on enregistre les attaques de requins en dehors de la barrière, en haute mer, au niveau de la pente externe du récif. L’activité de surf se fait également dans cette zone.
La fonction de la réserve marine est de combattre le déséquilibre engendré par l’impact des activités humaines sur l’écosystème récifal et de protéger le renouvellement des équilibres qui se font naturellement.
Il est clair que nous n’avons pas à choisir entre le requin et une activité en mer en particulier mais bien à réfléchir sur l’occupation spatiale et temporelle du domaine récifal. La baignade et les activités sportives à l’intérieur de la barrière sont plus sûres.
Les résultats qui suivront les études scientifiques sur la dynamique des populations de requins aideront à la politique de gestion balnéaire, marine, à la règlementation des activités nautiques etc.
Les activités touristiques et économiques de l’Île ne sont globalement pas impactées par l’emballement médiatique autour du risque requin au regard des dernières statistiques de l’INSEE (+12% de fréquentation touristique en 2011 ; 20% des touristes y viennent pour le patrimoine mondial). La dynamisation territoriale sur les enjeux socio-économiques dépend de l’engagement des collectivités, des acteurs économiques, des associations et des habitants.
EELVR demande que toute action, notamment de prévention, en faveur de la sécurité des activités nautiques et de la protection des écosystèmes soit menée en toute sérénité et avec le recul nécessaire : mieux connaître la mer, c’est mieux l’appréhender, mieux la gérer. En protégeant l’écosystème, on protège aussi l’Homme.        Cordialement,                   Europe Ecologie-Les Verts de La Réunion"
Jeudi 2 Août 2012 - 19:40 - Lilian Cornu - Etang-Salé : "Une alerte requin et non une attaque", attestent les témoins
Le drapeau rouge flotte sur la plage de l'Etang-Salé depuis environ 16h00 cet après-midi alors qu'un requin se serait dirigé dangereusement vers un surfeur. Par précaution, les MNS ont fait sortir toutes les personnes présentes dans l'eau et planté dans le sable les panneaux prévenant la présence d'un requin.
Pour le reste, les sauveteurs n'étaient pas très disposés à communiquer sur le sujet. "C'est un sujet sensible" nous ont ils expliqué en nous demandant de nous rapprocher de la Civis pour davantage de renseignements sur les circonstances de l'incident.
Les témoins présents sur place évoquent un bateau présent sur les lieux au moment de l'alerte donné par les MNS. C'est une dame qui les auraient prévenus. Aussitôt, le drapeau rouge a été hissé et les sauveteurs ont usé du sifflet pour faire sortir tous les baigneurs de l'eau. Une quinzaine de surfeurs se trouvaient vraisemblablement dans l'eau au moment de l'alerte.
Une décision doit être prise demain pour la suite à donner à cette affaire. A son tour, le maire de l'Etang-Salé pourrait prendre un arrêté interdisant la baignade et les activités nautiques à l'Etang-Salé mais rien n'a encore été confirmé sur ce point. Coïncidence malheureuse, Jean-Claude Lacouture s'était justement positionné hier pour le prélèvement de requins sur la commune de l'Etang-Salé (Lire ici), pourtant encore épargnée par les attaques de requins.
Quoi qu'il en soit, les habitués de la plus belle plage de sable noir de l'île semblaient inquiets et contrariés de cette situation, d'autant que nous sommes en période de vacances scolaires et que de nombreux jeunes viennent passer du bon temps à la plage. Après Boucan, les Roches Noires et Trois Bassins, l'Etang-Salé pourrait donc à son tour interdire les activités nautiques...

Clicanoo.re - publié le 2 août 2012 - 16h52 - Un requin aperçu à Etang-Salé, la plage évacuée
En milieu d’après-midi, un surfeur se trouvant sur le spot des Brisants à Etang-Salé a vu un aileron. Il a aussitôt regagné la plage pour alerter les maîtres nageurs qui ont mis le drapeau rouge et demandé aux baigneurs de sortir de l’eau au plus vite.

Zinfos974.com - Jeudi 2 Août 2012 - 16:52 - Melanie Roddier - Un surfeur surpris par un requin, la plage de l'Etang Salé évacuée
Contrairement à l'information révélée par l'association Prévention Requin Réunion selon laquelle un surfeur avait été attaqué par un requin en milieu d'après-midi, notre journaliste sur place assure qu'il s'agit simplement d'une observation de requin.
Un surfeur a aperçu un requin, il a aussitôt fui le spot des Brisants à l'Etang Salé. Les MNS (Maitres Nageurs Sauveteurs) ont alors évacué la plage.
Pas plus tard qu'hier, la mairie de l'Etang Salé demandait la mise en place de prélèvements de squales.
Clicanoo.re - publié le 3 août 2012 - 05h30 - La "gouvernance" de la Réserve dans le collimateur d’élus sudistes
"Technocratique" pour Michel Dennemont, "dogmatique" pour Jean-Claude Lacouture, les élus du sud critiquent la gouvernance de la réserve marine qui manquerait d’écoute dans la gestion de la crise requins. "Oui, la réserve est une bonne chose mais il y a bien aujourd’hui plus de squales qu’hier dans son périmètre et il faut agir", résume le maire de l’Etang-Salé.

Les élus de l’ouest, Thierry Robert et Huguette Bello en tête, se sont largement exprimés sur leur vision de la réserve marine et son éventuel lien avec la crise requins. On n’a par contre, jusqu’à présent, très peu entendu les élus du sud sur la question.?Pourtant, sur les cinq communes entrant dans le périmètre de la réserve, deux sont de la micro région sud, l’Etang-Salé et les Avirons.? Mercredi soir, en conseil municipal, Jean-Claude Lacouture se jetait le premier à l’eau en faisant voter une motion en faveur de la pêche aux requins dans la réserve marine. Réserve marine qu’il accusait à demi-mot de faire preuve "d’intolérance partisane" : "Ce n’est pas servir la cause écologiste que de refuser l’évidence. Il y a plus de requins près de nos côtes aujourd’hui qu’hier. En protégeant les requins de tout prédateur, la réserve a rompu l’équilibre". ?Hier, le directeur général des services de l’Etang-Salé enfonçait le clou : "Les faits sont là. Il faut écouter les usagers de la mer et cesser d’avoir une vision dogmatique comme l’ont les gestionnaires de la réserve.?Les pêcheurs, les plaisanciers et les maîtres sauveteurs nous le disent. Il y a de plus en plus de requins sur notre littoral étang-saléen. Les pêcheurs insistent même sur le fait qu’ils se font de plus en plus souvent manger leurs prises". Et Dominique d’Eurveilher d’ajouter : "Nous ne voulons pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Nous ne sommes pas contre la réserve.?Elle permet de préserver la ressource et c’est un atout touristique indéniable. Mais on ne peut plus aujourd’hui nier qu’elle a aussi eu pour effet pervers de favoriser la prolifération des requins".?
                         "POSITION ÉCOLOGISTE EXTRéMISTE"
Ce que Jean-Claude Lacouture et son équipe reprochent aujourd’hui à la réserve à laquelle ils ont adhéré en 2007, ce n’est pas le principe de son existence même mais la façon dont elle est gérée. "Il y a eu une espèce de hold-up de la tête de la réserve.?C’est désormais une forme d’extrémisme qui y règne. Or, le développement durable, ce n’est pas adopter une position écologiste extrémiste. On ne peut pas laisser cette réserve aux mains de quelques associations comme c’est le cas aujourd’hui.?Il faut se poser la question de la légitimité de ceux qui y siègent. Il faut que tous les paramètres soient pris en compte dans la gestion de notre environnement : paramètres économiques, humains et sociétaux au même titre qu’écologiques".?
                     "EST-CE QU’ON EST ENCORE CHEZ NOUS ?"
Même son de cloche du côté du maire des Avirons, Michel Dennemont, dont la commune possède 150 mètres de frange littorale (pointe des Avirons) intégrés à la réserve.?"Nous avons adhéré à la réserve. J’avoue que pour ma part, je n’étais pas très favorable mais mon équipe voulait y aller.?Alors, on a décidé de tenter.?Aujourd’hui, je constate avec regret qu’elle est gérée de façon technocratique, sans tenir compte des habitants, de la façon dont les gens y vivent. Comme avec le parc national dans les Hauts, on ne pense qu’à interdire". Et le maire MoDem des Avirons de se dire, comme son homologue Thierry Robert de Saint-Leu : "Favorable aux prélèvements et à une révision des règles d’utilisation de la réserve.?En l’état actuel, on dirait qu’elle a été faite par des gens qui ne connaissent rien aux habitudes réunionnaises, notamment à celles des pêcheurs qui ne sont pas les mêmes à Saint-Gilles et à l’Etang-Salé".?Pour Michel Dennemont : "Il ne faut pas arrêter la réserve mais il faut la gérer autrement. Autoriser plus de choses et limiter le périmètre des sanctuaires. Sinon, on va arriver à une exaspération totale de la population. Vous savez, aux Avirons, j’entends de plus en plus souvent : on n’a plus le droit d’aller en montagne, plus le droit d’aller en mer, est ce qu’on est encore chez nous ?".
Quant à Saint-Pierre, son maire avait refusé en 2007 que sa commune intègre le périmètre de la réserve (lire encadré). "Il ne voulait pas que les pêcheurs traditionnels soient expulsés du lagon dans lequel ils puisent leur gagne-pain sans contrepartie (de type emplois au sein de la réserve)", précisait hier le directeur de cabinet du sénateur-maire       A.H
Clicanoo.re - publié le 3 août 2012 - 05h30 - Michel Fontaine : "La réserve, je n’en voulais pas et je n’en veux toujours pas"
"Attention, que l’on ne se méprenne pas, je ne dis pas qu’il faut fermer la réserve ou qu’elle n’apporte que des mauvaises choses. Elle a ramené dans l’ouest de nombreux poissons de fonds et de surface", débute le maire de Saint-Pierre avant de préciser : "Par contre, je n’ai jamais voulu que Saint-Pierre en fasse partie et je ne le souhaite toujours pas parce qu’il y a ici une cinquantaine de familles qui vivent de la pêche traditionnelle dans le lagon et qu’il n’est pas question pour moi qu’on les empêche de travailler et de subvenir à leurs besoins. Ils ne sont pas responsables selon moi de la dégradation du lagon".
Michel Fontaine, qui affirme bien connaître la mer pour avoir été longtemps pêcheur sous-marin, a son idée sur la problématique requins. Le sénateur-maire estime qu’il faut "réduire le nombre de poissons de pleines eaux (barracudas, thons banane, carangues...) qui prolifèrent dans la réserve et qui attirent les requins". "On devrait davantage écouter les pêcheurs. On les a exclus de la réserve et de sa gestion. Or, ce sont eux qui connaissent le mieux la mer et les poissons". Et de préconiser : "Il faut, dans un premier temps, pêcher à la petite traîne les poissons de pleines eaux qui prolifèrent désormais près des côtes et qui attirent les requins. Il faut aussi mettre un terme aux courants d’eaux sales qui attirent ces poissons et les requins près de nos côtes. Ces courants sont dus à des rejets d’eaux usées en mer. Que l’on enquête pour trouver les responsables ! Enfin, si l’Etat décide d’autoriser la pêche de gros requins qui vivaient avant plus au large et qui vivent désormais près des côtes, là où ils ne devraient pas être, que cette pêche soit opérée par de vrais professionnels qui savent comment s’y prendre"
Clicanoo.re - publié le 3 août 2012 - 05h30 - Brigitte Bardot interpelle Jean-Marc Ayrault
Après un communiqué sans concession signé hier par son porte-parole Christophe Marie, la fondation Brigitte Bardot, revient à la charge aujourd’hui avec une lettre ouverte de sa présidente, adressée au Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
L’ex-star des écrans rappelle brièvement les différents épisodes liés à Thierry Robert et poursuit : "L’État envisagerait même de racheter les requins pêchés pour ensuite les utiliser à des fins scientifiques... La recherche a bon dos et la France ne vaut pas mieux que le Japon", dénonce-t-elle. "Monsieur le Premier ministre, même si c’est une évidence, il semble urgent de rappeler que la mer appartient d’abord aux espèces marines, c’est leur milieu, leur habitat, vous n’allez tout de même pas encourager une tuerie pour faire plaisir aux surfeurs".
On retrouve là le ton qui avait choqué la communauté des surfeurs en 2011, un ton radical déjà employé par la fondation BB et la présidente de Sea Shepherd France. "Si les requins sont présents près des côtes", poursuit Brigitte Bardot, "c’est qu’ils y sont attirés, notamment par le shark-feeding, attraction à touristes et par le déversement de déchets dans la mer qui transforment les côtes en véritables poubelles. L’urgence est donc d’identifier les causes avant de lancer un appel au meurtre".
Autant l’argument des déchets s’entend, autant la fondation se trompe au sujet du shark feeding qui n’est pas pratiqué autour de l’île, dans tous les cas pas à des fins touristiques.
La fondation reprend par la suite les arguments déjà développés par les scientifiques locaux qui expliquent que les prélèvements ne garantiront aucune sécurité. "Il est donc parfaitement absurde et criminel de poursuivre cette politique et criminel de faire croire qu’elle garantira la sécurité des surfeurs".
La lettre confirme encore qu’une action pourrait être engagée auprès de la Commission européenne. "Il est urgent d’intervenir pour ne pas laisser votre gouvernement se ridiculiser". Cela s’appelle un coup de pression        R. Lt.
Clicanoo.re - publié le 3 août 2012 - 06h31 - Pêche aux requins : les responsables nationaux des Verts interpellent Lurel
Europe Ecologie les Verts, par la voix de son porte-parole national, demande à Victorin Lurel de geler ses mesures qui encouragent la pêche aux requins. Les écologistes qui comptent deux ministres au gouvernement appellent à une consultation des scientifiques et du parlement.
MER
Après les sections locales et les secrétaires régionaux, c’est au tour des responsables nationaux d’Europe Ecologie les Verts de prendre position dans le débat sur la pêche aux requins. Le porte-parole national, Jean-Philippe Magnen, a publié hier un communiqué qui appelle Victorin Lurel à savoir "raison garder" et à geler toute décision avant analyse scientifique.
Le texte indique que "l’action du ministre de l’Outre-Mer, Victorin Lurel, pour provoquer le retrait de l’arrêté pris par le député-maire de Saint-Leu, autorisant la chasse sauvage au requin bouledogue, pourrait sembler a priori satisfaisante". Mais plus loin : "Il n’empêche que l’argument du ministre repose uniquement sur l’illégalité de l’arrêté municipal. Sa prise de position en faveur de la reprise de fait de la pêche aux requins, qui plus est dans la réserve marine nationale, nous interpelle, d’autant que cela se matérialisera concrètement par une aide de l’État aux collectivités qui subventionneraient les pêcheurs au kilo de viande de requin ramené".
Les écologistes dénoncent l’absence de fondement scientifique à cette démarche et en nient à leur tour l’efficacité. Ils estiment qu’elle conduirait au contraire à accroître les risques en générant un faux sentiment de sécurité.
"À partir de quel tableau de chasse pourra-t-on proclamer que la sécurité est revenue ? Qui prendra le risque de l’affirmer et de renvoyer tout le monde à l’eau ?", interrogent-ils.
                                 "Aucune décision irrévocable"
Ils reprennent ensuite les arguments avancés par l’IRD et des membres du conseil scientifique qui plaident contre un potentiel effet réserve sur les requins. "Nous sommes dans le temps des études, et malgré la tragédie de la semaine passée, sachons raison garder. Il est irresponsable d’entretenir l’illusion qu’il existe des solutions faciles et rapides".
Europe Ecologie les Verts adresse trois demandes au ministre de l’Outre-Mer : "Qu’aucune décision irrévocable ne soit prise avant d’avoir synthétisé les résultats des analyses et prélèvements faits par les chercheurs sur les requins. Que l’État respecte la législation européenne et les enjeux de la pêche durable. Que le ministre de l’Outre-Mer sollicite la commission du développement durable du Parlement pour approfondir le sujet avant toute décision".
Le porte-parole du parti indique par ailleurs que les deux ministres écologistes Cécile Duflot et Pascal Canfin approuvent ces exigences et les porteront au sein du gouvernement. Reste à savoir quelle sera la réaction de Victorien Lurel ? Faire marche arrière sous la pression, ce serait une nouvelle volte-face de l’État. Ou maintenir ses décisions au risque de provoquer un clash interministériel. Le ton du communiqué est en effet plutôt ferme.
Selon nos informations, des échanges ont déjà eu lieu mercredi entre des responsables du parti et les cabinets de différents ministères (Écologie et Outre-Mer à minima). Le même jour, Victorin Lurel a maintenu ses propositions dans un courrier adressé à Jean-Jacques Vlody. Preuve qu’il n’a pas changé d’avis. Quant à Delphine Batho, en charge de l’écologie, elle opte pour la politique de l’autruche. L’arbitrage pourrait donc revenir au Premier ministre, interpellé lui directement par la Fondation Brigitte Bardot. Va-t-il s’autoriser un scandale au cœur de l’été ? Une polémique qui ferait les choux gras de rédactions métropolitaines pas vraiment débordées par l’actualité. Réponse dans les prochains jours    Romain Latournerie
Clicanoo.re - publié le 3 août 2012 - 07h05 - Commentaire Delphine Batho se cache
Nous aurons passé trois jours à tenter d’interroger l’actuelle ministre de l’Ecologie sur la problématique des requins.?Trois interviews successives restées sans réponse. "La ministre n’a pas le temps", répond en boucle son cabinet qui explique que ses interlocuteurs prévus à l’agenda "des personnalités importantes", ne comprendraient pas "qu’elle annule un rendez-vous pour s’occuper des requins". Delphine Batho a d’autres priorités. Il y a quelques jours, elle promettait l’ouverture "d’un processus de concertation" sur la question des loups dans les Alpes Maritimes. Et elle doit bientôt recevoir pour la deuxième fois des parlementaires socialistes landais qui souhaitent rouvrir la chasse à l’ortolan. Les requins réunionnais passent après les oiseaux aquitains et les canidés alpins. Fermez le banc. En attendant, la ministre de l’Ecologie laisse tout loisir à son homologue de l’outre-mer pour s’arroger ses prérogatives et pour bafouer le travail des scientifiques.? Elle se cache Delphine Batho, tout simplement. On n’ose du coup imaginer sa réactivité en cas de Maïdo 3.?Vous l’avez vu le changement ?      R. Lt.
Zinfos974.com - Vendredi 3 Août 2012 - 16:45 - L'aileron de requin, le plus gros trafic au monde après la drogue
L'augmentation du nombre d'attaques de requin à la Réunion suscite une vive polémique sur notre île. Si certains préconisent une pêche aux requins pour réguler leur nombre au large des zones de baignade, d'autres s'interrogent sur la possibilité de le commercialiser. L'occasion de rappeler qu'ailleurs dans le monde, le requin est tué pour un seul intérêt: la vente des ailerons.
L'aileron de requin représente le deuxième plus gros trafic au monde après la drogue. Les défenseurs des animaux dénoncent depuis de nombreuses années cette pratique qui consiste à couper l'aileron du requin, puis à remettre l'animal, encore vivant, à la mer.
On estime à 100 millions le nombre de requins mourant du fait de ce trafic d'ailerons qui se vendent très cher. Alors que cette pêche est peu coûteuse, la soupe d'ailerons de requin, sans aucun goût pour un occidental et difficile à mâcher, est un met de premier choix.en Chine, où la soupe peut coûter jusqu'à 90 dollars.
Clicanoo.re - publié le 4 août 2012 - 12h10 - La baignade de nouveau autorisée à Etang-Salé
Deux jours après l’alerte au requin, les autorités ont décidé de rouvrir la plage d’Etang-Salé à la baignade et pratiquants de sports de glisse. La baignade et les activités nautiques avaient été interdites, jeudi. Un surfeur avait alerté les maîtres nageurs de la présence d’un requin sur le spot des Brisants.

Zinfos974.com - Samedi 4 Août 2012 - 11:14 - Les surfeurs de nouveau autorisés à pratiquer à l'Etang-Salé

Jeudi dernier, une alerte au requin avait sorti tous les surfeurs et baigneurs du plan d'eau de l'Etang-Salé. Presque 48 heures après cette frayeur, la mairie a levé ce samedi matin son interdiction de pratique sportive.
Les MNS n'ont fait aucune observation de nature à maintenir l'arrêté municipal. De ce fait, surfeurs, bodyboarders et autres pratiquants de sports de glisse peuvent s'adonner de nouveau à leur sport favori.
 
Clicanoo.re - publié le 4 août 2012 - 06h24 - La pêche au requin n’emballe pas les pêcheurs
Sur le port de Saint-Gilles, les pêcheurs restent en majorité peu enthousiastes à l’idée d’aller pister le requin. Et pour cause, la prise de risque est conséquente.

Dans cette polémique requin qui secoue fortement la Réunion actuellement, difficile d’anticiper le scénario du lendemain. Avec la mobilisation des écologistes et autres défenseurs de l’environnement, l’annonce de Victorin Lurel visant à chasser le requin pourrait ne jamais voir le jour. En attendant, comment réagissent les pêcheurs ? Manifestent-ils de l’entrain ? Pas vraiment.
La difficulté de ferrer un bouledogue revient souvent dans les discussions. "On n’est pas sûr d’en pêcher et puis ça prend du temps. Il faut quand même qu’on gagne notre vie", confie ce professionnel qui a voulu rester anonyme. "Il n’y en a pas tant que ça. Moi, j’ai tenté à deux reprises, j’ai fait chou blanc. Et regardez combien ils en ont pris l’année dernière lors de l’opération ponctuelle lancée par la préfecture ? Franchement, si vingt requins sont chopés en trois mois, c’est un maximum", rebondit son collègue. Le message est clair, il est préférable de s’en tenir à son activité et revenir avec des prises classiques. La traque au squale nécessite du matériel précis et exclusivement réservé à cette pratique. Il ne faut pas alors compter sur quelques pélagiques pour amortir la sortie. "Quand tu vas au requin, tu ne vas pas au thon. Où tu pêches un requin ou tu rentres bredouille", avance Stéphane Azéraf, 35 ans de mer à son actif, au Fishing Club notamment.
                                                                            moucatage en vue
Et dans tous les cas, le prix de rachat de quatre euros, actuellement négocié par le comité des pêches, reste un critère déterminant pour envisager de collaborer. "Pour deux euros, on ne tentera pas, ça ne vaut pas le coup. Il faut au moins le double", poursuit le spécialiste, avant de mettre en avant l’effort à fournir (voir encadré) et les différents frais à engager. "S’il n’y a plus de poissons, c’est clair que certains vont s’y essayer", enchaîne un autre habitué. "D’autres seront freinés par peur de se faire moucater", ricane-t-il.
Joël Le Guen par contre se montrera très certainement partie prenante. Il a déjà contribué à une opération de ce type. Ce professionnel installé sur le port de Saint-Gilles a l’honnêteté de reconnaître "l’attrait économique". Mais la donne est différente pour lui. A une classique sortie pêche au gros facturée à ses clients, il peut envisager de rajouter une coquette enveloppe de l’Etat, si ça mord bien sûr. La somme de quatre euros le kilo lui convient. Surtout qu’il n’a rien à perdre. Pas comme ses collègues qui ne sont en rien des prestataires touristiques. Leurs revenus s’arrêtent à leurs seules prises. Gaëtan, lui, enfin, affiche un avis bien particulier. "Je suis pour la régulation mais pas question de massacrer pour massacrer", lâche-t-il en plein nettoyage de sa coque. "Il faut que la chair serve à quelque chose. Si on ne peut pas la vendre, qu’on la donne à la SPA par exemple". Autant dire que sur le port de Saint-Gilles, la pêche au bouledogue ne suscite aucune frénésie      D.F.B
Clicanoo.re - publié le 4 août 2012 - 06h24 - L’insaisissable bouledogue
Le bouledogue traîne ainsi sa réputation de bête féroce, déjouant tous les pièges. "Il peut parfois tourner un quart d’heure autour de l’appât", explique Joël Le Guen. "Il attaque l’homme mais reste paradoxalement très méfiant. Il est également très opportuniste". L’agressivité caractérise aussi cette espèce ce qui le rend dangereux jusqu’à sa mort. "Et même quand on croit l’avoir eu, il peut encore s’agiter", témoigne Stéphane Azéraf. Rien d’excitant en somme pour les pêcheurs qui éprouvent une grande satisfaction par contre à sortir un marlin
Clicanoo.re - publié le 4 août 2012 - 06h27 - Requins : l’Etang-Salé et la Civis se préparent au pire
Actualité oblige, la Civis et la mairie de l’Etang-Salé se sont réunies hier pour évoquer ensemble la gestion du risque requins. Policiers municipaux et maîtres nageurs sauveteurs se sont mis d’accord sur le protocole à adopter en cas d’alerte ou d’attaque dans le secteur de la plage de sable noir.
Actualité oblige, la Civis et la mairie de l’Etang-Salé se sont réunies hier pour évoquer ensemble la gestion du risque requins. Policiers municipaux et maîtres nageurs sauveteurs se sont mis d’accord sur le protocole à adopter en cas d’alerte ou d’attaque dans le secteur de la plage de sable noir.
Ironie du sort. C’est alors que tous les regards se portent, depuis l’attaque d’un surfeur à Trois Bassins, vers le spot de l’Etang-Salé, dernier spot d’apprentissage de l’île encore épargné par les récentes attaques, qu’un squale était aperçu hier par un rider du récif nommé Brisant au large de la plage de sable noir.
Immédiatement, l’alerte était donnée aux maîtres nageurs sauveteurs qui faisaient évacuer les baigneurs de la mer.
Aujourd’hui, c’est justement de cette procédure d’alerte requin et des mesures à appliquer qui en découlent qu’il était question entre la Civis et la mairie de l’Etang-Salé. La commune était représentée par ses policiers municipaux tandis que l’intercommunalité avait dépêché sur place son vice-président chargé de l’environnement, Max Bénard, son service juridique ainsi que, bien entendu, les MNS qu’elle embauche sur le site.
                                                                                         RÉPÉTITION GÉNÉRALE
"Il s’agissait d’une réunion technique au cours de laquelle nous n’avons pas pris de nouvelles mesures mais simplement répété ensemble la chronologie des procédures à respecter en cas d’alerte ou d’attaque", résumait hier l’élu saint-louisien.
Et Max Bénard de préciser : "En cas de constat visuel ou d’attaque, les MNS doivent tout de suite donner un coup de sifflet pour alerter les usagers, hisser la flamme rouge puis la flamme requin, faire évacuer les baigneurs et les surfeurs". Parallèlement, les policiers communaux de l’Etang-Salé, prévenus en urgence, interviennent pour parfaire la communication auprès des usagers, le cas échéant, ils peuvent même décider d’intervenir en mer de façon à "ramener les récalcitrants".
La Civis ne prévoit pas d’embaucher de nouveaux effectifs pour assurer la surveillance des activités nautiques de type vigies par exemple.
Par contre, l’éventualité d’un doublement du matériel existant (zodiac, jet ski, quad et paddle board) pour prévenir les problèmes éventuels de panne a été évoquée hier.
Enfin, en cas d’urgence, Max Bénard rappelait hier que les MNS de repos pouvaient être appelés à intervenir en renfort de ceux assurant la permanence.
Si l’Etang-Salé l’a appelée en début de semaine de ses vœux, la Civis n’a pas embrayé hier sur l’hypothèse de prélever des squales pour minimiser le risque d’attaques.
Dans l’immédiat, la Civis n’envisage pas non plus de sécuriser de quelque façon que ce soit les spots de surf présents sur son territoire, que ce soit du côté de l’Etang-Salé ou de Saint-Pierre                 A.H
ORANGE - REUNION - Source : SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION (France) (AFP) - Publié le 04/08/2012 à 17h38 - La Réserve marine de La Réunion accusée d’être le garde-manger des requins
La Réserve marine de l’île française de La Réunion, créée il y a cinq ans pour préserver ses récifs coralliens, est de plus en plus souvent accusée d’être le "garde-manger" des requins qui s’attaquent aux poissons mais aussi aux surfeurs.
L’île a connu ces derniers mois une recrudescence des attaques des requins bouledogue : sept - dont trois mortelles contre des surfeurs -ont été enregistrées depuis janvier 2011.
Cible de critiques, la Réserve naturelle nationale marine se défend avec force d’être à l’origine de la prolifération des requins près des côtes.
De nombreux pêcheurs se plaignent en effet de voir leurs prises à moitié dévorées par les requins quand ils remontent leur ligne. "Ils bouffent tous nos poissons !", affirme Jean-René Enilorac, président du Comité des pêches de l’île (un département français d’Outre-Mer situé dans l’océan Indien).
Nicolas Hoarau, pêcheur depuis 40 ans à Saint-Paul, assure ainsi que les requins viennent "de plus en plus près des côtes", attirés par les poissons de la Réserve ou ceux qui se rassemblent près des bouées délimitant son périmètre.
"Mettre une réserve au beau milieu d’une zone balnéaire. C’est unique au monde", s’insurge Amaury Lavernhe, champion du monde de bodyboard, sport nautique de vagues. Il constate que les 3.500 hectares du site, s’étendant de Saint-Paul (ouest) à Etang-Salé (sud), englobent toute la côte ouest où se concentrent les plages et les activités nautiques.
Pêcheurs et surfeurs en sont persuadés : la Réserve est devenue le "garde-manger" du prédateur, accusation reprise par le maire de Saint-Leu, Thierry Robert, qui avait publié lundi un arrêté autorisant la pêche au requin dans la Réserve "par tous moyens".
Le lendemain, le maire avait retiré son texte, après avoir obtenu l’assurance du ministre français des Outre-Mer Victorin Lurel que l’Etat prendrait à sa charge et encadrerait l’opération de pêche.
Plusieurs maires ont demandé aux responsables de la Réserve "d’écouter les usagers de la mer". "Sinon on va exaspérer la population", a prévenu le maire des Avirons, Michel Dennemont.
La Réserve réfute les critiques, en mettant en avant la faible augmentation de poissons dans le sanctuaire depuis sa création en 2007.
"Rien, aujourd’hui, en l’état de connaissances vérifiées, ne permet d’affirmer que la Réserve serait à l’origine de la présence des requins sur les côtes réunionnaises", a assuré la préfecture, après une manifestation de surfeurs. Le préfet a rappelé que la pêche est autorisée presque partout dans la réserve, hormis dans la zone de "protection intégrale" qui représente 5% seulement de sa superficie.
Pour le Conseil scientifique de la Réserve, la prolifération des requins ne peut provenir de la Réserve, pour la simple raison que les poissons "ne sont pas encore au rendez-vous".
La Réserve compte 200 à 400 kg de poisson par hectare. C’est "trois fois moins" que sur la plupart des récifs indo-pacifique, constate Roland Troadec, vice-président du Conseil scientifique.
Pour une autre scientifique, Pascale Chabanet, ce sont les rejets des déchets en mer, dus à l’urbanisation, qui peuvent expliquer que les requins s’approchent si près des récifs qui ne sont "pas leur milieu de prédilection".
"Si les pêcheurs viennent pour attraper le requin dans la Réserve, ils vont en pêcher très peu", prédit de son côté Marc Soria, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et coordinateur de l’étude financée par l’Etat français pour connaître le comportement des requins.
Depuis décembre, une vingtaine de requins ont été marqués avec des balises acoustiques pour suivre leur déplacement. "C’est la seule façon de comprendre ce qui se passe. Si certains de ces requins marqués sont tués, il va falloir tout recommencer", s’inquiète M. Soria.
ORANGE - REUNION - Source : SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION (France) (AFP) - Publié le 05/08/2012 à 21h15, mis à jour le 06/08/2012 à 01h32 - La Réunion : un surfeur grièvement blessé dans une attaque de requin
Un surfeur a été grièvement blessé à la main et au pied lors d’une attaque de requin à Saint-Leu, sur la côte ouest de La Réunion, la troisième sur l’île depuis le début de l’année, mais ses jours ne sont pas en danger, a annoncé dimanche la préfecture.
"Ce surfeur d’une quarantaine d’années a été grièvement blessé au pied droit et à la main" a déclaré à l’AFP le secrétaire général de la préfecture, Xavier Brunetière. "Son pronostic vital n’est pas engagé".
"L’attaque du requin a eu lieu à 17H17", 15H17 à Paris, a précisé M. Brunetière.
La victime, dont l’identité n’a pas été communiquée, est un "surfeur expérimenté", a-t-il ajouté. Il a reçu les premiers soins sur place par le SMUR avant d’être évacué à l’hôpital.
Il s’agit de la huitième attaque de requin depuis une vingtaine de mois. Trois surfeurs ont été tués en treize mois sur l’île par des requins, la dernière attaque mortelle datant du 23 juillet.
Selon des témoins, l’homme a eu la main et le pied sectionnés mais a pu regagner la plage par ses propres moyens avant d’être pris en charge par les secours.
L’accident s’est produit une demi-heure avant le coucher du soleil, un moment propice pour les attaques de requin, les spécialistes des squales déconseillant vivement aux surfeurs d’être à l’eau à l’aube et au crépuscule.
Le maire de Saint-Leu, Thierry Robert (Modem), avait pris la semaine dernière un arrêté municipal autorisant la pêche au requin sur le territoire maritime de sa commune après la mort d’un surfeur de 22 ans qui avait eu la jambe tranchée par un de ces animaux en évoluant sur le spot de Trois-Bassins (ouest de l’île).
Il l’a ensuire retiré quand il a eu l’engagement du ministre des Outre-Mer, Victorin Lurel, de mettre en oeuvre une opération de prélèvement encadrée par les services de l’Etat.
"C’était prévisible. Cela fait plusieurs semaines que je demandais de réagir. Le drame s’est produit une nouvelle fois dans la Réserve marine. Il faut maintenant que chacun assume ses responsabilités", a déclaré M. Robert sur Antenne Réunion, joint par téléphone à Paris.
Il a annoncé qu’il va prendre des "décisions dès ce soir" sans préciser lesquelles, indiquant que "cette attaque est une première sur Saint-Leu" et espérant qu’"elle sera la dernière". "Le ministre s’est engagé à ce qu’un arrêté préfectoral soit pris la semaine prochaine pour autoriser la pêche au requin. C’est pour ça que j’ai retiré mon arrêté. Je n’ai pas fait machine arrière", a-t-il souligné.
Clicanoo.re - publié le 6 août 2012 - 06h00 - "C’est eux ou nous"
Réaction

Tarzan (1), habitué des vagues de Saint-Leu (sur le spot depuis 1967), bien connu dans le milieu du surf, a laissé éclater sa colère, hier soir, sur les lieux de l’accident.
"Des ailerons, j’en ai déjà vu ici, à 10 mètres, à 5 mètres, à 100 mètres aussi, mais jamais on n’a été attaqué. Pourquoi ça a changé ? Regardez, on a un garde-manger autour de la plage, il n’y a qu’à la Réunion qu’on voit ça. On prend la Réunion pour un labo ou un Légo et nous on est des Playmobil ? On est quoi, des cobayes ? Ils font des recherches scientifiques et nous on est quoi là-dedans ? Ils attendent quoi pour agir ? Encore deux ans d’essai avec du marquage ? Cela ne va pas empêcher le requin de venir jusqu’ici nous bouffer. Les vigies non plus ce n’est pas suffisant. Dans tout ça, l’État donne des subventions et c’est nous qui payons. Je refuse de payer des impôts pour me faire bouffer ! Les requins ont pris possession des lieux, on est devenu des proies potentielles. C’est aussi simple. Il y a eu deux requins bouledogue il y a pas longtemps dans le lagon. Comment sont-ils arrivés là ? Où sont-ils ? Aujourd’hui c’est un surfeur qui se fait attaquer, mais peut-être que demain ce sera un baigneur. S’ils attendent ça, qu’ils aient la conscience tranquille. Sérieux, où va-t-on ? Quand il y a un chien qui mord la jambe de quelqu’un sur le bord de la route, qu’est ce qu’on fait ? On va l’euthanasier. Et le requin on le laisse nous bouffer ? C’est n’importe quoi..."     TL       
(1) surnom d’Ery Courtois
Clicanoo.re - publié le 6 août 2012 - 06h01 - Un surfeur gravement blessé après avoir été attaqué par un requin
Fabien Bujon, un surfeur de 39 ans, a été attaqué par un requin, hier en fin d’après-midi, sur la gauche du spot de Saint-Leu. La main et le pied droits arrachés, il a réussi à conserver son sang-froid et à ramer jusqu’à la plage où il a été rapidement médicalisé. Si son pronostic vital n’est plus engagé, l’angoisse et la colère étaient perceptibles dans les rangs des surfeurs locaux et réunionnais.
SAINT-LEU
C’est une atmosphère empreinte d’émotion, de colère et de tension qui a, une nouvelle fois, envahi la communauté des surfeurs réunionnais et les proches de Fabien Bujon.
Hier après-midi, vers 17h10, ce passionné de surf a été violemment attaqué par un requin sur la fameuse gauche du spot de Saint-Leu. Pratiquement sorti de l’eau au moment des faits, un surfeur australien a assisté à une attaque "violente" selon Sylvain Colotère, ami de la victime qui relate ce nouveau drame de la mer : "C’était un peu gros mais les vagues étaient vraiment belles. Alors qu’il était à l’eau, un Australien s’est agité partout sur la vague et à hurlé "shark attack, shark attack en montrant le peak où a eu lieu le drame. C’était un assez gros requin selon ce dernier".
                            "Tout le monde a crié garrot, garrot’"
De mémoire de Saint-Leusien, jamais une attaque de requin n’avait été observée sur ce spot reconnu mondialement. Aux dires des différents témoins, Fabien Bujon doit sa survie à son "extraordinaire sang-froid et à son courage". "Nous étions près de la plage de galets lorsque l’on a vu du monde regarder vers le peak où il y avait du sang. L’homme, qui était apparemment blessé à une main, a tout de même réussi à regagner la plage d’assez loin en glissant allongé sur sa planche. Il était incroyablement calme, je n’en reviens pas", confie Yohan, un local. Une fois la terre ferme regagnée, le surfeur est pris en charge par quelques amis et des badauds. "Nous avons de suite appelé les secours", explique un ami de la victime, Antonin.
Sur place en une dizaine de minutes, un impressionnant dispositif composé de sapeurs-pompiers et du Smur médicalisent la victime derrière un grand drap blanc, à l’abri des regards et des nombreux curieux. "Tout le monde a crié ?garrot’, ?garrot’ lorsque les secours se sont occupés de lui. Ça a été fait tôt et je pense que c’est ce qui l’a sauvé", poursuit Sylvain aux côtés de jeunes bodyboarders. Conscient mais en état de choc, Fabien a perdu beaucoup de sang. Durant plus d’une quarantaine de minutes, le Smur est à son chevet avec l’appui des gendarmes et des policiers municipaux venus encadrer l’intervention. Stabilisé mais dans un état grave, le surfeur a été transféré en urgence au CHSR de Saint-Pierre peu après 18 heures. Au bout d’une trentaine de minutes, certains surfeurs présents sur les lieux apprennent la nouvelle : le pronostic vital de Fabien Bujon n’est plus engagé.
                        "depuis 1967, je n’ai jamais vu ça"
Le soulagement, partiel, laisse rapidement place à l’émotion et la colère. Certes, il était assez tard pour une session - 16h30 selon nos informations - lorsque le surfeur reconnu comme un "meilleurs locaux" s’est jeté à l’eau mais "Fabien surfe tous les jours. C’est un passionné. Depuis quelque temps, il y a moins de pratiquants à l’eau", décrit une amie. Père de deux enfants dont l’un est actuellement en compétition de surf à l’international, la victime est un passionné très respecté sur Saint-Leu. Problème, personne ne pensait que ce spot allait subir une attaque de ce type : la seconde en deux semaines après celle qui a ôté la vie à Alexandre Rassiga à Trois Bassins et la sixième en 18 mois sur l’ensemble de la côte Ouest. "Je surfe ici depuis 1967 et je n’ai jamais vu ça. Nous sommes les premiers écolos de la mer, nous, les surfeurs. On protège notre patrimoine mais jusqu’à quand allons nous attendre ces fameuses études à 800 000 euros. On a un vrai garde-manger là avec ces bouées. Aujourd’hui, c’est mon copain qui a été attaqué, demain ma fille", lance, remonté, Éry Courtois allias "Tarzan".
De l’avis des surfeurs locaux, l’eau était moyennement trouble au moment de l’attaque associée à une houle avoisinant un 1,50 mètre. Quant à l’heure de l’attaque, vers 17h10, les habitués expliquent qu’il y a souvent des surfeurs à l’eau à cette heure de la journée et qu’il n’y a rien d’étonnant...         Ludovic Robert
Clicanoo.re - publié le 6 août 2012 - 06h08 - Thierry Robert renvoie la balle à l’État
En s’appuyant sur l’échec de son dernier arrêté municipal, Thierry Robert appelle désormais l’État à prendre des mesures de sécurité dans le périmètre de la Réserve marine. Il a hier soir renouvelé ses accusations d’immobilisme.

"Vu l’arrêté du maire du 30 juillet 2012 portant ouverture de la chasse aux requins, vu la décision du préfet tendant à ce que les forces de l’ordre dissuadent toutes personnes intéressées par cette chasse d’y procéder, par tous moyens dès le lundi 30 juillet 2012, considérant que l’État entend se réserver tous les pouvoirs de police administrative dans les eaux de la Réserve naturelle marine de la Réunion et notamment en ce qui concerne la sécurité des usagers face au risque requin, il n’y a pas lieu, pour le maire, d’interdire les activités de baignades et nautiques dès lors que l’État entend se réserver l’exercice des mesures de police dans le périmètre de la Réserve".
Voici in extenso l’arrêté municipal signé hier soir par le 4e adjoint Pierre-Henri Guinet pour le compte de Thierry Robert. En clair, le député-maire de Saint-Leu estime ne pas avoir été suivi par l’État dans sa démarche de prélèvements de requins. Il estime même avoir été empêché et appelle donc l’État à décider des suites à donner à cette nouvelle attaque.
Une réaction différente de celles de ses homologues de Saint-Paul, Trois Bassins et L’Étang-Salé qui ont successivement interdit les activités nautiques à la suite d’attaques ou d’observations. Thierry Robert lui-même avait d’ailleurs pris des mesures similaires à plusieurs reprises. Après la triple observation par un hélicoptère du côté du cimetière, après également l’affaire de la raie dans le lagon.
L’édile de Saint-Leu change donc radicalement de stratégie en mettant le préfet devant le fait accompli et en lui délégant des pouvoirs qui sont en réalité municipaux. Deux heures plus tôt, il avait ainsi déclaré à la radio : "J’attends avec impatience la réaction de l’État et celle des scientifiques. Chacun assumera ses responsabilités". Une déclaration qui annonçait donc ce coup de théâtre et qui faisait suite à une longue diatribe sur l’immobilisme supposé des autorités. "À chaque fois que je dis quelque chose, on me montre du doigt en disant que je fais de la politique politicienne. ça fait des mois et des mois qu’il y a cette problématique d’attaques de requin à la Réunion, ça fait bien longtemps qu’aurait du prendre des mesures beaucoup plus radicales" avait-il expliqué avant d’aller plus loin encore.
"Je crois qu’aujourd’hui, on s’est contenté de faire des réunions mais rien de concret, c’est comme ça que ça fonctionne à la Réunion. Tout le temps allons causer mais en fin de compte il agit pas une merde. Excusez-moi l’expression. On a créé via la réserve marine un véritable garde-manger. Il ne faut pas l’enlever, c’est quelque chose d’important, mais il va falloir revoir les choses de fond en comble. On ne peut pas arriver et dicter sa loi sous prétexte qu’on est des scientifiques".
                                      Pas de préfet aux commandes
Thierry Robert avait également évoqué plus tôt des échanges antérieurs avec d’autres élus. "On entend dire, et des élus le disent, sa y ariv’ seulement band’ zoreils. Moi je pense qu’il faut arrêter avec ça. C’est un problème qui concerne tous les Réunionnais sans distinction. Il faut que l’ensemble des Réunionnais se saisissent de ce dossier. Pour ma part, je vais m’en saisir plus encore".
S’il demande donc pour le moment à l’État de prendre une décision quant au maintien des activités nautiques, tout porte à croire que Thierry Robert lancera d’autres actions dans les jours à venir.
En attendant, la préfecture se retrouve en difficulté. Michel Lalande étant hors département et son successeur pas encore en poste, c’est le secrétaire général qui assure l’intérim. Peut-il prendre dès aujourd’hui un arrêté d’interdiction des activités nautiques à Saint-Leu ? "Le préfet peut se substituer au maire en effet, nous a expliqué hier soir, Xavier Brunetière. Il faut tout de même qu’on échange avec la mairie parce qu’à la lecture du droit, c’est le maire qui a la responsabilité dans la bande des 300 mètres, selon le code des collectivités. Au demeurant, je rappelle que nous avons engagé un travail depuis six mois avec la mairie sur la sécurisation des spots de surf". Le bras de fer se poursuit      Romain Latournerie
Clicanoo.re - publié le 6 août 2012 - 06h10 - "Fabien est quelqu’un de courageux..."
Sylvain Colleter a assisté à l’attaque de Fabien Bujon depuis le front de mer. Cet amoureux de la mer a accepté de nous livrer les circonstances de ce drame. "Au départ, ils étaient quatre à l’eau puis il en restait deux : Fabien et un surfeur de nationalité australienne. Les conditions ? C’était un peu gros, d’ailleurs, on ne peut pas dire que les conditions étaient optimales mais les vagues étaient belles. L’Australien qui se trouvait dans l’eau, peu après 17 heures, a vu l’attaque. Soudainement, nous avons vu ce dernier s’agiter partout sur les vagues. Il a alors montré la direction du peak puis a hurlé " shark attack, shark attack" puis est sorti de l’eau tout pâle et complètement choqué. Il nous a dit que c’était très violent et qu’il s’agissait d’un gros requin. Au bout de quelques secondes, on a vu Fabien sortir du peak. il était très loin. Il a ramé jusqu’à la barrière de corail dans un calme impressionnant alors qu’il était grièvement blessé à la cheville droite. Il avait le pied sectionné et la main droite aussi et il est parvenu à rejoindre cette plage de galets où il a été sorti de l’eau. C’est vraiment quelqu’un de courageux qui connaît très bien la mer. Là, tout de suite, c’est le ras-le-bol. On est tous sous le choc car on ne pensait jamais que ce genre d’attaque allait arriver sur Saint-Leu. J’ai bien peur que le surf à La Réunion, c’est fini..."      LR.
Clicanoo.re - publié le 6 août 2012 - 06h30 - Interdire le surf : la question n’est plus taboue
Treize jours séparent l’attaque qui a coûté la vie à Alexandre Rassiga de celle d’hier à Saint-Leu. La Réunion est évidemment sous le choc. Et chacun espère que le surfeur très grièvement blessé s’en sortira.

Ce nouveau drame à peine survenu, la vive polémique sur la nécessité de la pêche au requin et la culpabilité de la réserve marine qualifiée de "garde-manger" est repartie. Avec encore plus de force. Très remonté, Thierry Robert a laissé éclater sa colère depuis Paris. Annonçant la couleur d’un nouveau bras de fer avec la préfecture, le maire de Saint-Leu a pris un nouvel arrêté dans la soirée. Un texte volontairement absurde puisqu’il annonce qu’il ne décidera rien. En fait, Thierry Robert veut mettre l’État sous pression pour qu’il ouvre la pêche.
L’élu et toute une partie de la Réunion exigent des réponses rapides et concrètes. Mais il est difficile de croire que l’on pourra régler le risque requin à coups de déclarations velléitaires et de mesures chocs avec des abattages. Comme souvent lors d’une crise, chacun s’érige en spécialiste et croit connaître le remède idéal. Le plus souvent en fonction de ses propres intérêts.
À l’heure actuelle, il faut quand même reconnaître que personne n’est capable d’expliquer avec certitude pour quelles raisons les attaques se répètent.
Pour les scientifiques, il faut attendre les résultats de leurs études. Selon eux, "les prélèvements" ne changeront rien au risque. Et ils relèvent de décisions électoralistes destinées à faire plaisir à la population. Car il n’est pas exclu non plus que les eaux sales rejetées par les communes ne jouent pas un rôle.
Mais pour Thierry Robert, d’autres élus et une partie des surfeurs, on s’est contenté jusque-là de "bla-bla". Il est donc urgent de trancher et de prendre des décisions radicales.
Reste quand même une question taboue sur laquelle les pouvoirs publics vont devoir aussi se pencher. La pratique du surf doit-elle être interdite ? Le débat n’a pas fini de faire couler de l’encre. Les surfeurs sont évidemment contre. Au nom de leur liberté. Mais il est une autre question dont le monde du surf ne peut pas s’exonérer : celle de la responsabilité individuelle.
Le malheureux surfeur attaqué hier est un pratiquant très expérimenté. Il savait qu’il prenait des risques en se mettant à l’eau au coucher du soleil, au moment où les risques sont les plus importants. S’il ne s’agit évidemment pas de faire le procès de ce Saint-Leusien, certains surfeurs considèrent qu’il est temps d’ouvrir les yeux sur des comportements à risque. Et force est de constater qu’ils ne sont pas rares. Il y a quelques semaines à Boucan Canot, des pratiquants avaient été vus dans l’eau alors même que le drapeau rouge "requin" flottait sur la plage.
Difficile dans ces conditions de jeter continuellement la pierre sur l’État-qui-ne-fait-rien, sur les scientifiques arc-boutés sur leur réserve, ou sur encore les médias soupçonnés de faire de la désinformation et du sensationnalisme. Quand va-t-on cesser de croire qu’un océan tropical et sa vie sauvage pourraient être sécurisés par la seule volonté de l’homme et avec des garanties absolues. Que le littoral n’est voué qu’à la seule satisfaction des plaisirs nautiques. On oublie que la cohabitation forcée entre l’homme et le requin relève aussi d’un choix de société, de sa conception du développement et de l’écologie                  Jérôme Talpin
Clicanoo.re - publié le 7 août 2012 - 06h06 - Les rejets en mer mis en cause
Beaucoup pointent du doigt la réserve marine pour expliquer les attaques à répétition. Si la question demeure, ils sont beaucoup moins nombreux à évoquer les rejets en mer chroniques et conséquents pour expliquer cette présence accrue de squales le long des côtes. Les ruissellements dus à l’imperméabilisation des sols, les écoulements chroniques des nappes phréatiques ou les rejets des stations d’épuration d’un réseau largement défaillant aboutissent pourtant en mer avec leur lot de matières organiques. L’alerte requin de l’Étang-Salé de la semaine dernière a suivi de peu une pollution de ses eaux… Les exemples du genre ne sont pas rares. "C’est un sujet évidemment à considérer. Une hypothèse comme d’autres à explorer en rapport avec la présence des requins. Les rejets en mer sont importants tout le long de nos côtes. Il y a les ravines qui coulent mais aussi les résurgences chroniques des nappes phréatiques. Ce phénomène a lieu même en période de sécheresse. Ces écoulements sont chargés en molécules organiques que les requins sont capables de suivre de loin", explique l’association Vie océane. La structure poursuit : "Outillés comme ils sont outillés, les requins peuvent remonter ces traces". Vie océane renchérit : "Une étude de 1985 avec des infrarouges avait montré que les rejets de percolation en mer existent tout le long du littoral. L’île est un immense gruyère et l’eau douce, plus ou moins chargée en matières organiques, termine immanquablement dans la mer".
                                  Des stations d’épuration défaillantes
L’association, prudente, rappelle : "Les raisons de la présence de requins sont multiples mais la question des rejets en mer doit être explorée". La structure planche d’ailleurs sur un document balayant la question à destination du ministère de l’Écologie. "Ce n’est pas le premier du genre, mais, à chaque valse des ministères, il faut recommencer", soupire-t-elle. Vie océane met également en cause "le bétonnage des pentes". "Si on ne respecte pas les règles de l’urbanisation comme cela est souvent le cas, car il n’y a aucun contrôle, les sols deviennent imperméables, l’épuration naturelle n’a plus court et les ruissellements sont plus importants et chargés en matière organiques". Une analyse partagée par Pascale Chabanet de l’IRD. Les problèmes qu’a connus Saint-Leu en février dernier ne seraient d’ailleurs pas étrangers à ce phénomène selon cette association. Le réseau des stations d’épuration réunionnaises laisse également grandement à désirer même s’il y a du mieux. L’Office de l’eau, qui suit ce dossier de très près, estime : "Les capacités nominales (ndlr : 31 décembre 2011) s’élèvent à 386 000 habitants". Nous sommes plus de 800 000… Et s’il y a du mieux avec l’équipement de Cambaie et quatre projets en cours de réalisation, huit stations d’épuration sont toujours considérées comme "saturés de façon chronique" selon l’Office de l’eau. Parmi ces dernières, Saint-Denis, Saint-Leu cimetière ou encore Saint-Paul ville. Régulièrement, ces équipements sont obligés de lâcher en mer des eaux usées chargées de matière organiques. C’est tout le sens du coup de pression mis par l’État, avec la mise en examen de huit communes, en 2009-2010. Si dans les deux ans à venir, les choses devaient se régulariser, tous les rejets des stations d’épuration ne seront pas pour autant résolus      B.G.
Clicanoo.re - publié le 7 août 2012 - 06h07 - La chasse aux requins est ouverte
L’attaque de requin dont a été victime Fabien Bujon dimanche à Saint-Leu a précipité une nouvelle rénion de crise entre services de l’État et représentants des mairies concernées hier. À l’issue de cette table ronde, le secrétaire général de la préfecture, Xavier Brunetière, a annoncé trois mesures. La principale concerne le prélèvement de vingt requins. Le secrétaire général précise d’ailleurs d’emblée : "Ces espèces de requins ne sont pas protégées. L’État n’a jamais été hostile à leur capture, même pour des raisons de régulation. En revanche, vu l’état des connaissances, nous ne pourrons jamais dire, malgré des opérations de prélèvements, que la sécurité est assurée".
                                              Pas 20 captures mais 45 selon l’Arvam
Il n’y a donc pas de battue, mais une pêche à vocation scientifique très pratique. Les prélèvements sont censés jauger "le risque ciguatera* comme nous l’a demandé Victorin Lurel". Il s’agit d’évaluer quel est le risque d’intoxication alimentaire après consommation de bouledogue. La chair de cette espèce est frappée d’une interdiction de commercialisation à cause de cette fameuse toxine. Ce qui n’incite guère les pêcheurs professionnels à le chasser. Face à l’émotion et à la polémique qui fait rage, l’État offre dix bouledogues et dix tigres pour apaiser la colère des surfeurs sous couvert d’une étude scientifique. Un seul pêcheur, déjà mandaté par l’État pour marquer les requins dans le cadre du programme Charc, aura la tâche de mener à bien cette opération.
Elle doit démarrer "cette semaine". Et si le risque ciguatera est levé, les professionnels de la pêche pourraient s’occuper de "réguler" ces espèces sans décision des autorités ni arrêté préfectoral. Rien n’est moins sûr à ce stade. L’Arvam (Agence pour la recherche et la valorisation marine) - la référence en matière de ciguatera - a indiqué que le protocole scientifique exigerait l’analyse d’au moins 45 requins afin d’obtenir des données représentatives. Ils devraient prélever 400 grammes de foie - la masse minimale pour détecter la toxine - sur chacun des animaux.
Pas sûr donc que les vingt prélèvements, qui devraient donner "des résultats d’ici à un mois" selon Xavier Brunetière, suffisent… Et même si le risque ciguatera est levé, il restera à régler la question du prix d’achat. La question, mise sur le tapis par Thierry Robert et pour laquelle l’État devait faire un geste aussi, n’a pas été tranchée.
Outre cette mesure, la préfecture a également promis d’étendre la sécurisation des sites de surf. "La pratique du surf se fait aux risques et périls des pratiquants. Mais, nous souhaitions organiser la sécurisation des spots de surf comme pour la baignade. Trois ou quatre sites bénéficieront de vigies requins sur les communes de Saint-Paul, Saint-Leu et Trois-Bassins".
Aux 25 vigies déjà embauchées pour sécuriser les activités des clubs devraient s’ajouter "une quarantaine de CAE/CUI". Les spots exacts, les horaires de surveillance et les moyens nautiques ad hoc doivent être affinés.
La mise en œuvre "dépendra de la motivation des communes ou des associations porteuses de projet", signale Benoît Huber, directeur de cabinet du préfet. Pour mémoire, le dispositif dédié aux clubs avait mis "trois à quatre mois" avant d’être lancé.
Enfin, la dernière mesure annoncée par l’État concerne l’accélération du programme Charc. Les marquages doivent s’accélérer pour que d’ici la fin de l’année 80 requins bouledogue et tigre soient placés sous surveillance.
Saint-Leu part à nouveau en guerre
Ces mesures n’ont pas été du goût de tous les présents. Philippe Creissen, la voix de Thierry Robert, est sorti excédé : "Cette réunion n’a servi à rien. L’État ne veut rien faire. On n’a plus qu’à mettre des panneaux danger dans les aéroports pour prévenir les touristes. Saint-Leu va prendre les mesures nécessaires pour sécuriser ses spots". Il évoque des chasseurs sous-marins et même "la réquisition de pêcheurs professionnels" pour capturer les squales. Cela figurait déjà dans l’arrêté municipal retiré après la rencontre avec le ministre des Outre-mer… Quoi qu’il en soit, la chasse aux squales est ouverte     Bruno Graignic

* Intoxication alimentaire provoquée par l’ingestion de poissons eux-mêmes contaminés par une micro-algue secrétant des toxines ciguaterique.

Clicanoo.re - publié le 7 août 2012 - 06h07 - La chasse aux requins est ouverte
L’attaque de requin dont a été victime Fabien Bujon dimanche à Saint-Leu a précipité une nouvelle rénion de crise entre services de l’État et représentants des mairies concernées hier. À l’issue de cette table ronde, le secrétaire général de la préfecture, Xavier Brunetière, a annoncé trois mesures. La principale concerne le prélèvement de vingt requins. Le secrétaire général précise d’ailleurs d’emblée : "Ces espèces de requins ne sont pas protégées. L’État n’a jamais été hostile à leur capture, même pour des raisons de régulation. En revanche, vu l’état des connaissances, nous ne pourrons jamais dire, malgré des opérations de prélèvements, que la sécurité est assurée".
                                              Pas 20 captures mais 45 selon l’Arvam
Il n’y a donc pas de battue, mais une pêche à vocation scientifique très pratique. Les prélèvements sont censés jauger "le risque ciguatera* comme nous l’a demandé Victorin Lurel". Il s’agit d’évaluer quel est le risque d’intoxication alimentaire après consommation de bouledogue. La chair de cette espèce est frappée d’une interdiction de commercialisation à cause de cette fameuse toxine. Ce qui n’incite guère les pêcheurs professionnels à le chasser. Face à l’émotion et à la polémique qui fait rage, l’État offre dix bouledogues et dix tigres pour apaiser la colère des surfeurs sous couvert d’une étude scientifique. Un seul pêcheur, déjà mandaté par l’État pour marquer les requins dans le cadre du programme Charc, aura la tâche de mener à bien cette opération.
Elle doit démarrer "cette semaine". Et si le risque ciguatera est levé, les professionnels de la pêche pourraient s’occuper de "réguler" ces espèces sans décision des autorités ni arrêté préfectoral. Rien n’est moins sûr à ce stade. L’Arvam (Agence pour la recherche et la valorisation marine) - la référence en matière de ciguatera - a indiqué que le protocole scientifique exigerait l’analyse d’au moins 45 requins afin d’obtenir des données représentatives. Ils devraient prélever 400 grammes de foie - la masse minimale pour détecter la toxine - sur chacun des animaux.
Pas sûr donc que les vingt prélèvements, qui devraient donner "des résultats d’ici à un mois" selon Xavier Brunetière, suffisent… Et même si le risque ciguatera est levé, il restera à régler la question du prix d’achat. La question, mise sur le tapis par Thierry Robert et pour laquelle l’État devait faire un geste aussi, n’a pas été tranchée.
Outre cette mesure, la préfecture a également promis d’étendre la sécurisation des sites de surf. "La pratique du surf se fait aux risques et périls des pratiquants. Mais, nous souhaitions organiser la sécurisation des spots de surf comme pour la baignade. Trois ou quatre sites bénéficieront de vigies requins sur les communes de Saint-Paul, Saint-Leu et Trois-Bassins".
Aux 25 vigies déjà embauchées pour sécuriser les activités des clubs devraient s’ajouter "une quarantaine de CAE/CUI". Les spots exacts, les horaires de surveillance et les moyens nautiques ad hoc doivent être affinés.
La mise en œuvre "dépendra de la motivation des communes ou des associations porteuses de projet", signale Benoît Huber, directeur de cabinet du préfet. Pour mémoire, le dispositif dédié aux clubs avait mis "trois à quatre mois" avant d’être lancé.
Enfin, la dernière mesure annoncée par l’État concerne l’accélération du programme Charc. Les marquages doivent s’accélérer pour que d’ici la fin de l’année 80 requins bouledogue et tigre soient placés sous surveillance.
Saint-Leu part à nouveau en guerre
Ces mesures n’ont pas été du goût de tous les présents. Philippe Creissen, la voix de Thierry Robert, est sorti excédé : "Cette réunion n’a servi à rien. L’État ne veut rien faire. On n’a plus qu’à mettre des panneaux danger dans les aéroports pour prévenir les touristes. Saint-Leu va prendre les mesures nécessaires pour sécuriser ses spots". Il évoque des chasseurs sous-marins et même "la réquisition de pêcheurs professionnels" pour capturer les squales. Cela figurait déjà dans l’arrêté municipal retiré après la rencontre avec le ministre des Outre-mer… Quoi qu’il en soit, la chasse aux squales est ouverte     Bruno Graignic

* Intoxication alimentaire provoquée par l’ingestion de poissons eux-mêmes contaminés par une micro-algue secrétant des toxines ciguaterique.

Clicanoo.re - publié le 7 août 2012 - 06h17 - Une plainte déposée hier
Plusieurs usagers de la mer ont déposé une plainte auprès du procureur de la République hier, pour mise en danger de la vie d’autrui. Elle vise à la fois le représentant de l’État et les maires de quelques communes de l’Ouest que sont Saint-Paul, Trois-Bassins, Saint-Leu, les Avirons, Etang-Salé. L’Est est également concerné (Saint-Benoît et Sainte-Rose). Les plaignants estiment que malgré la recrudescence d’attaques de requins, aucune mesure "suffisante et appropriée" n’a été mise en œuvre pour assurer la sécurité de la population dont ils ont juridiquement la charge. Ils s’appuient en outre sur l’article 223-1 du code pénal stipulant que le fait « d’exposer directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures (…) est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende ». Sauf que malgré tout, certaines décisions ont été adoptées, comme le dispositif vigies dans certains secteurs. A suivre.
Clicanoo.re - publié le 7 août 2012 - 06h18 - Saint-Pierrre : désert aux Brisants, quatre irréductibles à la Jetée
Ils étaient quatre à l’eau hier dans le Sud. Quatre irréductibles seulement au spot de la Jetée à Saint-Pierre. Au lendemain de la troisième attaque de squale survenue dans l’île depuis le début de l’année, aucun surfeur n’était venu rider au pic du Diable où deux attaques dont une mortelle ont eu lieu dans les années 2000. Personne non plus à quelques kilomètres de là, sur les vagues d’ordinaire très fréquentées de l’Etang-Salé. "Depuis le drame survenu à Trois-Bassins il y a deux semaines, il y a très peu de monde à l’eau ici. Certaines écoles de surf ont stoppé leur activité. Les free surfeurs se font de plus en plus rares. Les baigneurs aussi. Et aujourd’hui, on n’a pas vu un seul surfeur à l’eau depuis ce matin. Niveau plagiste, il y a si peu de monde qu’on se croirait un jour de rentrée", constatait hier en début d’après-midi un maître nageur sauveteur de la plage de sable noir. ? Un local des Brisants (spot de récif d’Etang-Salé), qui avait préféré rester au sec hier, confiait : "On commence sérieusement à se demander si Etang-Salé ne sera pas le prochain spot sur la liste des attaques ! Regardez aujourd’hui, il y a de jolies vagues et personne à l’eau. On a de plus en plus peur. Beaucoup d’entre nous aimeraient pouvoir retourner surfer mais il y a l’angoisse et puis il y a nos femmes et nos familles qui nous l’interdisent !" A Saint-Pierre, quatre garçons, tous âgés de 20 à 30 ans, essayaient de ne pas trop se poser de question et d’apprécier ensemble les joies d’une belle session malgré les drames survenus ces derniers jours.
                                       DEUX FRÈRES ET UN COUSIN À L’EAU COÛTE QUE COÛTE
"Le surf, mon frère, mon cousin et moi, c’est notre passion. On en fait depuis qu’on est tout gamin. C’est pour ça qu’on est quand même à l’eau aujourd’hui", avouait en fin de matinée Anthony, venu en famille au spot de la Jetée à Saint-Pierre. "Même si les attaques se multiplient, on continuera de surfer. Le surf, c’est toute ma vie. J’ai commencé à 9 ans dans l’Ouest d’où je suis originaire. Là-bas, on ne peut plus y aller. Tous les spots sont interdits. Boucan, Saint-Gilles, Trois Bassins, Etang-Salé et maintenant Saint-Leu. Il ne reste plus que Saint-Pierre. Mais désormais, si une attaque survient ici aussi et que le spot est interdit comme les autres, on n’aura bientôt plus aucun lieu de pratique pour notre sport". Et Anthony de conclure : "Je ne comprends pas que les autorités n’agissent pas. Je ne sais pas ce qu’il faut décider. S’il faut prélever, protéger des spots, réviser les frontières de la réserve marine… En tout cas, je pense qu’il est temps d’agir car beaucoup de jeunes comme nous vont continuer d’aller à l’eau et, si rien n’est fait, le carnage va continuer"     A.H.
Clicanoo.re - publié le 7 août 2012 - 06h19 - "A Saint-Benoît, la solution c’est un filet "
Baptisé "East Coast Project", le projet n’existe pour l’instant que sur le papier et dans l’esprit de Gérard Itema, surfeur chevronné, habitué des compétitions organisées dans toute l’île. Le dernier à avoir été attaqué par un requin à Saint-Benoît (notre édition du 6 mars). Trois attaques, heureusement non mortelles, ont été référencées dans les eaux de la commune : en mars 2006 sur le spot de la Gare et deux autres sur celui du Butor, en mars 2010 et mars 2012.
Qui prendra la responsabilité ?
En réponse, la commune a interdit depuis avril 2004 toutes les activités nautiques sur son littoral. Ce qui n’empêche pas une poignée de passionnés de continuer à surfer plus ou moins régulièrement malgré l’éloignement des moyens de secours nautiques (SNSM de Sainte-Marie, vedette du SDIS à Sainte-Rose). Depuis l’attaque, Gérard n’a qu’une idée en tête : l’installation d’un filet au niveau du spot de la Gare. "La solution, c’est un filet à Saint-Benoît, c’est le site le plus adapté de l’île. La droite est de classe mondiale, elle est proche du rivage et les fonds ne sont pas protégés, il n’y a que des galets en dessous, la pêche et la chasse sous-marine sont également autorisées", argumente le Bénédictin. Il appuie sa démonstration en insistant sur la mise en service récente de la station d’épuration "permettant de rejeter très au large des eaux traitées". Après avoir passé en revue différents systèmes mis en œuvre dans le monde, il donne sa préférence à l’un d’entre eux combinant à la fois technique de détection des requins, signal d’alarme et protection électromagnétique et protection physique avec l’installation d’une barrière flottante amovible équipée d’un filet. Une installation devant être renforcée par une surveillance physique : "Avec la présence de vigies et d’un jet ski, les surfeurs sont prêts à assumer cette surveillance et sa gestion, les gars viendront de toute l’île pour surfer sur un site sécurisé, ce sera de l’activité pour l’Est". Reste à chiffrer le tout… À l’origine, le projet était bien moins ambitieux et consistait dans la simple installation d’un filet par les surfeurs eux-mêmes. Interrogée, la mairie se dit prête à rencontrer les surfeurs tout en évoquant d’ores et déjà le besoin d’étudier les "modalités techniques, financières et juridiques" d’un tel projet. Les questions du coût et de son fonctionnement sont posées, tout comme celle des responsabilités pénales en cas de nouveau drame… "Et en mer, le risque zéro ça n’existe pas", juge-t-on au cabinet du député-maire. "Si on avait mis les 700 000 euros (de l’étude Charc, ndlr) pour un filet, on aurait déjà apporté une réponse", répond le surfeur…    P.M.
 
Clicanoo.re - publié le 7 août 2012 - 06h30 - Le blues de Saint-Leu
L’attaque de requin survenue dimanche après-midi à Saint-Leu contraint les surfeurs à délaisser la zone. Ainsi, "une des plus belles vagues du monde" déroule depuis hier sans accueillir la moindre présence humaine. Sur fond de révolte, une sinistre page vient de s’ouvrir dans la commune. Ambiance.

L’image est éloquente, voire inédite. Depuis belle lurette, on n’avait pas vu la jolie vague de Saint-Leu libre de tout riders. Un spectacle auquel il va falloir pourtant s’habituer, et qui concerne l’ensemble de la côte Ouest. Depuis l’attaque de leur camarade ce week-end, plus aucun surfeur ne remet un pied à l’eau.
"Shark Island"
"Ils ne vont pas revenir avant plusieurs semaines, les gars sont choqués", avance Alain Courtois, responsable du Nauticlub Laleu, pratiquant depuis trente ans sur ce spot. Ici, chacun reste ainsi ébranlé par la terrible scène de la veille. Les mines sont abattues. Car pour la plupart des personnes rassemblées en ce lundi matin, le camarade Fabien a payé la négligence de l’Etat. Jean-François Nativel est excédé. Il lance : "Un gamin se fait bouffer à deux kilomètres il y a quinze jours. Et personne ne vient dire que c’est dangereux de pratiquer à Saint-Leu. Soit on ferme tout, soit on sécurise ! Mais qu’est ce qu’on attend pour interdire le surf ?". Le ton monte à proximité de la rondavelle. Le panorama est trop dérangeant. "Regardez cette vague ! En métropole, ils ont des vagues pourries et pourtant ça génère des milliers d’emplois ! Et nous, on sacrifie un patrimoine fantastique sur l’autel d’un écologisme fallacieux !".
Dans la petite communauté meurtrie, le propos reste amer. "Quand un chien tue un homme, on l’euthanasie ! Quand un requin tue un homme, on le laisse", s’irrite un surfeur du cru. Tarzan, lui, enchaîne les interviews aux différents médias. Il répète en boucle : "Mais pourquoi aller mettre une réserve marine à côté d’activités nautiques ? C’est criminel !".
Aussi veulent-ils tous mettre un terme à cette hécatombe. "C’est l’attaque de trop", avance Teddy. La question du prélèvement est sur toutes les lèvres. La prise de parti se fait en faveur de l’humain, sans ambiguïté aucune. "Je suis prêt à y aller. Je paie l’essence s’il le faut. Ils vont venir me bloquer, me mettre des amendes, mais ce n’est pas grave, j’ai l’habitude", affirme Robert. Tarzan approuve. "Si les pouvoirs publics ne font rien, on va prendre des mesures", avance-t-il, sans lâcher plus de détails. Tandis qu’un autre enchaîne : "On est prêts à jouer au chat et à la souris avec les gendarmes".
Sur la terrasse du snack, il est encore question de squales. Des touristes, loin de cerner le sujet, se hasardent à quelques hypothèses. D’autres, des habitués du coin, se souviennent avec un pincement au cœur. "J’ai vu Kelly Slater ici", rappelle Sophie. Une notoriété qui appartient hélas au passé. La période de gloire du surf réunionnais est derrière nous. "On est surnommé Shark Island, on bat un record du monde si l’on compare le nombre d’attaques et notre superficie", regrette Alain Courtois. "Hier, une heure après l’accident, le monde entier était déjà informé". Il n’y a désormais plus qu’à espérer que cet épisode douloureux soit le dernier d’une longue série noire qui aura vu huit attaques en vingt mois, dont trois mortelles. Autre inconnue : les mesures annoncées hier en préfecture ramèneront-elles la sérénité ?      D.F.B.
Clicanoo.re - publié le 7 août 2012 - 06h30 - Le Nauticlub Laleu stoppe tout
Saint-Leu, longtemps épargnée par cette actualité, n’est finalement pas passé entre les mailles du filet. Mais chacun a voulu y croire. "Cela devait arriver, mais je pensais plus au spot de la Tortue qu’à celui-ci", avance Alain Courtois, qui essuie péniblement cette première. "Aujourd’hui, il faut arrêter de se voiler la face. Il faut aller poser des drum-lines". Le responsable du Nauticlub Laleu accuse le coup. Il paye un lourd tribut à l’épisode de dimanche. "Les stages devaient débuter aujourd’hui". Il n’en est rien. "Les parents n’ont plus envie, les employés ont peur pour leur sécurité et moi je ne peux pas prendre ce risque. L’impact psychologique est énorme pour tous", poursuit-il. Principalement tournée vers les scolaires, entourés d’une cinquantaine d’adhérents, cette structure, en exercice depuis sept ans, va donc mettre son activité en stand-by. Conséquence : les quatre employés se retrouvent au chômage technique en attendant d’y voir plus clair sur les mesures à venir. La crise requin continue de dégrader la vie économique de la côte Ouest     D.F.B.
ORANGE REUNION - réunion Source : La Réunion (IPR) - Publié le 07/08/2012 à 11h30 - La préfecture autorise la pêche aux requins - Tollé et déception -
Ce lundi soir, 6 août 2012, la préfecture a annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre le risque requin à La Réunion. Parmi elles, le prélèvement de vingt requins (dix bouledogues et dix tigres), à visée scientifique. Cette mesure suscite un tollé chez ceux qui sont contre la chasse aux requins. Quant à ceux qui sont pour la pêche aux squales, une partie d’entre eux est déçue et juge les mesures prises par la préfecture insuffisantes. Un collectif des usagers de la mer a d’ailleurs prévu de protester devant la réserve marine ce mardi 7 août 2012.
Pour l’UCCPEMR (union citoyenne pour la conservation et la protection des écosystèmes marins réunionnais), « La Réunion condamne les requins ». « Nous sommes atterrés par les décisions politiques scandaleuses suite aux derniers accidents impliquant requins et surfeurs », indique l’association dans un communiqué, avant de poursuivre : « Il est clair que ces prélèvements n’ont d’autres buts que d’apaiser quelques esprits en colère et avides d’actions radicales ».
L’UCCPEMR déplore par ailleurs que ces décisions ont été prises par la préfecture « sans aucune consultation citoyenne », « sans aucun égard pour le travail de restauration des écosystèmes marins de La Réunion », « et sans tenir compte du bon déroulement du programme CHARC ». Pour l’association, « la préfecture s’apprête à lancer une chasse aux sorcières irrationnelle, inutile et dangereuse » car elle apportera un « faux sentiment de sécurité », tandis que « les réels problèmes sont complètement éludés ». Parmi ces « vrais problèmes », l’union citoyenne cite la pollution des rivages, la sensibilisation des usagers de la mer et la préservation de la biodiversité marine réunionnaise.
L’association rappelle aussi que « les requins jouent un rôle essentiel de préservation de l’équilibre écosystémique marin ». « En tuer dix, selon la seule loi du hasard est une aberration loin de faire l’unanimité », estime l’UCCPMER qui souligne que les deux espèces visées, le bouledogue et le tigre, sont classées « quasiment menacées sur la liste rouge de l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature - ndlr) ». « La question des prélèvements doit faire l’objet d’un sondage d’opinion publique, et une réglementation claire et efficace doit enfin être mise en place en prévention du risque », estime l’UCCPEMR.
De son côté, l’association Sea Shepherd compare la chasse au requin à La Réunion à la chasse à la baleine menée au Japon. « Pour gérer le "risque requin" à La Réunion, la France a choisi d’utiliser la technique employée par la flotte baleinière japonaise », estime l’association. « En effet, les baleiniers japonais chassent des baleines dont le commerce est interdit. La France s’apprête à chasser des requins bouledogues et des requins tigres interdits à la vente », souligne Sea Shepherd, en ajoutant que « les baleiniers japonais chassent dans un sanctuaire baleinier (Antarctique) », quand « la France s’apprête à tuer les requins dans la réserve marine réunionnaise ».
Enfin, « les baleiniers japonais invoquent la "recherche scientifique" pour justifier leur chasse. La France lance une battue de requins et offre en pâture à ceux qui réclament leur tête, 5 requins bouledogues et 5 requins tigres sous prétexte d’analyser leur foie en vue d’étudier une possible commercialisation », dit encore Sea Shepherd. « Il y a fort à parier que ces "prélèvements scientifiques" ne soient qu’une battue qui ne dit pas son nom », déplore l’association. « La France a choisi de céder à la facilité et à l’émotion : elle sacrifie ses requins », condamne l’association, qui regrette aussi le silence du ministère de l’écologie à ce sujet.
De son côté, le Parti Pirate de La Réunion a adressé une lettre ouverte au Premier ministre dans laquelle il sollicite « une intervention urgente et exceptionnelle pour résoudre la catastrophe humaine, écologique, économique et sociale qui frappe les Réunionnais, La Réunion, ses entreprises et leurs avenirs ». Le Parti Pirate estime que « les élus préfèrent masquer les véritables sources » du problème, à savoir « les problèmes d’assainissement des eaux usées, l’urbanisation inconsidérée, la pollution des ravines, la saturation du système actuel du traitement des déchets... ».
« La sortie de cette crise implique la remise à niveau du système d’assainissement des eaux usées, principal facteur de la dégradation du milieu marin côtier et consécutivement de la prolifération des espèces de requins affectant ce type d’environnement dont les requins bouledogues », ajoute le Parti Pirate. Avant de poursuivre : « La gestion de cette crise implique donc un déploiement exceptionnel de moyens pérennes d’informations, de prévention, de protection, de coordination et de secours de tous les usagers du milieu marin face aux attaques de requins accompagnés par des réponses réelles aux multiples facteurs de ces attaques et qui sont pour la plus part déjà connus ».
S’il était à prévoir que ceux qui sont contre la pêche au requin montent au créneau, on aurait pu penser que ceux qui militaient en faveur des prélèvements soient satisfaits. Ce n’est finalement pas le cas de tous. A la sortie de la réunion qui s’est déroulée ce lundi en préfecture, Philippe Cressen, avocat du député-maire de Saint-Leu Thierry Robert, n’a pas caché sa colère, jugeant « une réunion inutile » et des « mesures qui ne servent à rien » pour protéger les surfeurs. « Nous allons réagir à notre façon comme nous l’avons toujours fait » a-t-il déclaré, n’excluant pas d’avoir recours à des pêcheurs professionnels pour mener une large campagne de pêche.
Les mesures préfectorales sont aussi insuffisantes pour un collectif d’usagers de la mer, qui a prévu de protester ce mardi 7 août 2012 devant la réserve marine.           www.ipreunion.com
ORANGE REUNION - Source : La Réunion (IPR) - Publié le 07/08/2012 à 13h30 - Saint-Leu - Relevé de balisesFabien Bujon a été attaqué par un requin non marqué
Fabien Bujon, le surfeur attaqué par un squale le dimanche 5 août sur le spot de Saint-Leu, a été attaqué par un requin non marqué. C’est ce que tendent à prouver les balises relevées ce mardi matin, 7 août 2012, au large de Saint-Leu par l’IRD (institut de recherche pour le développement). Ces relevés sont effectués sur toutes les balises jaunes qui délimitent la réserve marine. Le relevé sur ces balises à Saint-Leu montre aussi qu’il n’y a pas beaucoup de passages de requins à cet endroit, et que ceux qui passent ne restent pas longtemps.
Zinfos974.com - Mardi 7 Août 2012 - 17:02 - Lilian Cornu - Pourquoi le grand requin blanc n’a jamais été observé à la Réunion ?
Sur plus de 350 espèces de requins dans le monde, un peu plus d’une trentaine a déjà été observée ou même péchée dans les eaux réunionnaises. Il s’agit notamment des requins baleines, pointes blanches, gris, bouledogues, tigres, taureaux ou encore mako et marteaux (voir la liste ci-dessous). Selon Pascale Chabanet, chercheuse en Écologie des Récifs Coralliens à l’IRD, "jamais aucun grand requin blanc n’a été observé à la Réunion", et ce malgré la relative proximité avec l’Afrique du Sud, dont les eaux accueillent une grande population de grands blancs.
C’est vraisemblablement la température des eaux réunionnaises qui n’est pas propice à la présence de cette espèce, explique Pascale Chabanet. Les requins blancs sont généralement adaptés à la température de latitudes plus tempérées. Plus exceptionnellement, les requins blancs peuvent se retrouver dans des zones tropicales. Ils ont notamment été observés en Nouvelle Calédonie. Les courants marins pourraient expliquer en partie la présence de requins blancs dans certaines mers tropicales et pas dans d'autres. Une deuxième explication réside dans le régime alimentaire de ce type de squale, très friand de mammifères marins comme les phoques ou les otaries qu’on ne trouve pas autour des Mascareignes.
                 Le grand requin blanc pourrait ne plus être protégé en Australie
Le grand blanc est au cœur d’une polémique en Australie après une nouvelle attaque mortelle, le 14 juillet dernier, près de l'île de Wedge, au Nord de Perth. L'Australie est un des pays où survient le plus d'attaques fatales de requins. On en recense 46 au cours des 50 dernières années, selon les informations du Journal Le Monde qui a récemment consacré un article sur ce sujet (lire ici). Depuis 2001, le requin blanc est protégé en Australie afin d'empêcher la disparition de ce poisson menacé par la pêche intensive. En 2004, le grand blanc a même été inscrit sur l'annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites).
Pourtant, un peu à l’image de la polémique à la Réunion, l’Australie semble être divisée sur la question de la protection de cette espèce. Constatant une augmentation des attaques, les Australiens se demandent si cela n'est pas dû au fait que l’espèce est protégée et donc que le population de requins blancs a augmenté autour de l'île continent.
Pour certains scientifiques, au contraire, le grand requin blanc est en danger d’extinction et l’augmentation des attaques ne serait pas due à l’augmentation du nombre de requins mais à l’augmentation du nombre de surfeurs dans l’eau ces 20 dernières années… Bref, deux théories qui s’opposent et qui préconisent des solutions radicalement différentes, ça ne vous évoque rien ?
Liste des espèces de requins vues ou pêchées dans les eaux réunionnaises
(source : Requins de la Réunion de Philippe Mespoulhé)
Requin crocodile: Pseudocarcharias kamoharai
Aiguillat nez-court: Squalus megalops
Aiguillat à peau rugueuse*: Squalus asper
Aiguillat épinette*: Squalus mitsukurii
Aiguillat coq*: Squalus blainvillei
Emissole d'Arabie*: Mustelus mosis
Pailona à grand nez*: Centrocymnus crepidater
Requin Zèbre: Stegostoma fasciatum
Requin Baleine: Rhiniodon typus
Requin renard commun: Alopias superciliosus
Requin mako ou Taupe bleue: Isurus oxyrinchus
Petite taupe : Isurus paucus
Requin pointe blanche: Carcharinus albimarginatus
Requin soyeux: Carcharinus falciformis
Requin océanique: Carchannus longimanus
Requin de récif à aileron noir: Carchannus melanopterus
Requin à queue tachetée: Carcharinus sorrah
Requin gris de récif: Carcharinus amblyrhynchos
Requin bouledogue: Carcharinus leucas
Requin tisserand: Carcharinus brevipinna
Requin bordé: Carcharinus limbatus
Requin gris : Carcharinus plumbeus
Requin tigre : Galeocerdo cuvien
Requin chagrin: Loxodon maerorhinus
Requin limon faucille: Negaprion acutidens
Requin taureau : Eugomphodus taurus
Peau bleue : Prionace glauca
Requin corail : Triaenodon obesus
Red Liin marteau halicorne : Sphyma lewini
Grand Requin marteau : Sphyrna mokarran
Requin marteau commun : Sphyma zygaena
Requin nourrice à queue courte*: Ginglymostoma brevicaudatum
Zinfos974.com - Mardi 7 Août 2012 - 15:46 - Melanie Roddier - "Tuer les requins n'empêche pas les attaques"
Le Figaro a fait le tour du monde, en quête des différentes techniques mises en oeuvre par les étrangers, pour empêcher les attaques de requins. Si les moyens ne sont pas toujours probants, la chasse serait tout bonnement à mettre à la trappe.
Le journal le Figaro évoque, dans un article faisant référence à l'actualité réunionnaise, différentes techniques utilisées contre les requins, dont les attaques, selon le Florida Museum of Natural History cité par lefigaro.fr, étaient au nombre de 52 dans le monde en 2008, 64 en 2009, 81 en 2010 et 75 en 2011.
Cette augmentation incite les pays à réagir. A défaut de tuer des squales, certains gouvernements interdisent la pratique du surf dans des zones risquées, travaillent sur la diminution des déchets jetés en mer, éduquent la population…
Ils se parent également de boucliers anti-requins, dont très peu donnent aujourd'hui entière satisfaction, à savoir la pose de filets ou encore des engins électriques censés faire fuir le squale.
Selon l'article, si ces techniques n'ont pas fait toute leur preuve, elles ont le mérite d'être améliorées et de représenter des solutions pérennes… contrairement à la chasse.
Un chercheur à l'université de Sydney, en Australie, interrogé par le journal, montre à partir de chiffres sur une décennie d'abattage à Hawaï, que cette méthode n'est pas des plus pertinentes. Bilan, "tuer les requins n'empêche pas les attaques", assure-t-il.
Le Monde.fr avec AFP | 07.08.2012 à 18h33 • - Les requins font moins de victimes que les méduses
Montrés du doigt après la série d'attaques contre des baigneurs, dont la dernière est survenue dimanche sur l'île de la Réunion, les requins tuent pourtant dix fois moins que les méduses, soulignent les spécialistes. Depuis dix ans, entre cinquante et cent attaques de squale sont recensées chaque année contre l'homme, pour moins de dix morts en moyenne, selon l'International Shark Attack File, la référence statistique dans ce domaine.
Les méduses, par exemple, tuent environ 100 personnes chaque année", souligne Robert Calcagno, directeur général de l'Institut et du Musée océanographique de Monaco. D'un point de vue purement statistique, les requins apparaissent également moins dangereux que les éléphants, qui "tuent 600 personnes par an", les scorpions (5 000) ou les serpents (100 000), continue le spécialiste.
Les attaques de squale sont deux fois plus nombreuses que dans les années 1980. Quatre espèces en sont principalement à l'origine : le requin blanc, le requin tigre, le requin bouledogue et le requin taureau. Une augmentation qui s'expliquerait, selon les experts de l'animal, par une hausse de la pratique du surf et des sports nautiques. La raréfaction du poisson, pour cause de surpêche, pourrait aussi inciter les requins à aller chercher de la nourriture dans des endroits où ils n'allaient pas auparavant.
"INDISPENSABLES AUX ÉCOSYSTÈMES MARINS"
Les effectifs de requins, eux, sont globalement en baisse, notamment en raison d'une pêche importante – 30 à 70 millions de squales seraient capturés chaque année – pour satisfaire la demande de l'Asie pour les ailerons considérés à tort comme un aphrodisiaque. Certaines espèces sont même aujourd'hui menacées d'extinction.
Un problème pour l'avenir des océans car "les requins sont indispensables aux écosystèmes marins", prévient Philippe Vallette, directeur général du Centre national de la mer Nausicaa, à Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais). "S'ils disparaissent, ils ne font plus leur métier de 'top-prédateurs' qui est de manger les prédateurs au-dessous d'eux", modifiant profondément l'équilibre des milieux où ils régnaient, explique l'océanographe. Selon lui, le meilleur moyen de combattre la psychose ambiante autour des squales est de les étudier davantage mais aussi de sensibiliser toujours plus les surfeurs sur les moments de la journée ou les conditions de turbidité de l'eau à éviter.
Pour l'océanographe Catherine Vadon, maître de conférence au Muséum national d'histoire naturelle, "Il faut être plus raisonnable, et apprendre à composer avec la nature", plaide-t-elle, regrettant que les autorités de la Réunion aient fait le choix d'"éradiquer" vingt requins.
Pour Philippe Vallette, toutefois, cette décision "n'aura aucun impact sur les écosystèmes et si ça peut permettre de calmer les esprits, pourquoi pas ?"
Clicanoo.re - publié le 8 août 2012 - 06h03 - Sous la pression, la réserve soutient la pêche préventive
Les surfeurs, rejoints par d’autres usagers de la mer, ont manifesté avec quelques débordements hier devant le siège de la réserve marine. Sous la pression, la directrice de cette structure a pris position pour "la pêche préventive de sécurisation" tant réclamée par les surfeurs.

Comme promis, les surfeurs, rejoints par des chasseurs sous-marins et d’autres pêcheurs traditionnels, étaient au rendez-vous hier devant les grilles du GIP réserve marine à La Saline. Ils y ont trouvé porte close et une vingtaine de gendarmes à l’intérieur. Au plus fort du rassemblement, plus de cent personnes étaient présentes. Ludovic Villedieu, moniteur de surf à l’origine de cette action, lance tout de go : "La réserve fait partie du problème. Les gestionnaires ont les yeux fermés. Il faut arrêter de dire : nous, on sait et pas vous avec arrogance. Les usagers de la mer connaissent. Quelques scientifiques ont fait une réserve pour créer leur aquarium personnel… Il faut revoir ses contours. En attendant les résultats des études, rouvrons-la à la chasse et à la pêche…"
                                                                              "La réserve est avec nous"
Parmi les pêcheurs présents figuraient Lilian Bertile et quelques-uns de ses dalons de Saint-Leu. Certains ont une dent contre la structure gestionnaire et sont sous le coup de verbalisations pour non-respect de la réglementation de la réserve. Ils lâchent : "Nous parlons le même langage que les surfeurs. Il faut revoir la réserve. On n’est pas contre mais il faut créer des sanctuaires comme à Mahébourg à Maurice. Pourquoi fermer 41 km de côtes ? Il faut que la pêche traditionnelle et la chasse sous-marine soient autorisées à nouveau, ça fera fuir les requins".
Le principe d’une rencontre a très vite été acté mais les modalités, et notamment le nombre de personnes composant la délégation, ont traîné en longueur. La pression est donc montée crescendo. Des invectives nourries à l’égard des membres du GIP réserve marine — telles qu’"Assassins" et bien d’autres noms d’oiseaux — ont fusé allègrement. Et, inévitablement, il y a eu débordement. Peu avant 16 h, les grilles de la réserve ont été forcées par quelques manifestants particulièrement échaudés. Les forces de l’ordre se sont interposées et un ralé-poussé a suivi. Trois jeunes ont été retenus jusqu’à la fin des échanges qui ont bien eu lieu entre représentants des manifestants et la directrice du GIP.
À l’issue d’un entretien de deux heures, cette dernière a lu devant les médias une série de cinq engagements, "des axes de travail à creuser dans les jours à venir", a souligné Soraya Issop-Mamode en précisant : "Et sur lesquels nous nous sommes déjà positionnés". Elle liste : "Le gestionnaire est pour la réduction du risque requin et participera aux modalités des mesures décidées par la préfecture". Rien d’étonnant, l’État - certaines collectivités aussi - est le principal décideur dans le GIP.
En revanche, Soraya Issop-Mamode, au nom de la réserve, s’est dite "en faveur d’une pêche préventive de sécurisation pour les usagers". Les surfeurs qui réclament cela depuis des mois récoltent donc le soutien de la réserve alors que l’État s’était dit la veille (notre édition d’hier) circonspect face à l’efficacité d’une telle pêche. Soraya Issop-Maode a tout de même ajouté deux précisions liées à des captures préventives : "Des méthodes de pêche adaptées et dans des zones déterminées". La chasse aux requins est déjà autorisée dans la réserve pour les pêcheurs professionnels, mais la directrice du GIP ne s’était jamais positionnée en sa faveur. Le gestionnaire d’une réserve, pointée du doigt comme la cause de la prolifération des requins, devient une alliée bien inattendue de ceux-là même qui la mettent en cause.
À la sortie, Jérémy Attyasse, directeur de Ligue réunionnaise de surf, analysait : "On est satisfaits. On voulait que la réserve marine prenne position. Elle est avec nous. Les choses vont dans le bon sens, mais ce ne sont pas les décideurs. C’est à eux maintenant de réagir". Serge Leplège, porte-parole de Prévention risque requin, renchérit : "Cette prise de position sur les prélèvements constitue une avancée par rapport à une surpopulation de requins et face à quelques scientifiques qui refusent l’idée d’une sédentarisation des squales. Ce n’est pas avec dix tigres et dix bouledogues que l’on réglera le problème…"     B.G.
Clicanoo.re - publié le 8 août 2012 - 06h30 - Les prélèvements suscitent l’indignation des écologistes
Ils n’ont pas tardé à monter au créneau après la réunion de crise tenue en préfecture lundi soir. Le prélèvement de requins inquiète les écologistes. Les réactions affluent.

L’Union citoyenne pour la conservation et la protection des écosystèmes marins réunionnais se dit ainsi "atterrée par les décisions politiques scandaleuses suite aux derniers accidents impliquant requins et surfeurs". Ces défenseurs de l’environnement ne voient aucune ambiguïté dans l’opération voulue par l’État : "Il est clair que ces prélèvements n’ont d’autres buts que d’apaiser quelques esprits en colère". Les deux espèces concernées, le tigre et le bouledogue sont classées "quasiment menacées" sur la liste rouge de l’IUCN, "en tuer dix selon la loi du hasard est loin de faire l’unanimité". Dans son communiqué, l’Uccpemr estime encore que "la preuve qu’il existe un marché pour la viande de requin doit venir justifier cette soi-disant évaluation ciguatérique".
Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, ne mâche pas ses mots non plus. Elle compare la stratégie locale aux coutumes japonaises : "Les baleiniers Japonais chassent des baleines dont le commerce est interdit. La France s’apprête à chasser des requins bouledogue et des requins tigres interdits à la vente. Les baleiniers Japonais chassent dans un sanctuaire baleinier. La France s’apprête à tuer les requins dans la réserve marine. Les baleiniers Japonais invoquent la recherche scientifique pour justifier leur chasse. La France lance une battue de requins et offre en pâture à ceux qui réclament leur tête, des requins, sous prétexte d’analyser leur foie en vue d’étudier une possible commercialisation". Ulcérée, la militante acharnée n’y voit "qu’une battue qui ne dit pas son nom".
Pour la fondation Brigitte Bardot, la mesure n’est autre que "scandaleuse" : "La France ne vaut pas mieux que le Japon et sa prétendue chasse scientifique à la baleine", estime la porte-parole de la nature, rappelant que l’océan "n’est pas le terrain de jeu des requins mais leur habitat".
                                                                        soutien sans faille à la réserve
Autre voix contestataire : Robert Calcagno, directeur général de l’institut et du musée océanographique. Le spécialiste tend à apaiser le débat. "Les méduses tuent environ cent personnes chaque année, même si c’est moins spectaculaire de se faire piquer par une méduse que croquer par un requin", indique-t-il.
Philippe Vallette, directeur général du Centre national de la mer Nausicaa, insiste sur le rôle "indispensable" joué par les squales au sein de l’écosystème. Catherine Vadon, maître de conférence au Muséum national d’histoire naturelle, s’attaque pour sa part à un sujet sensible. Elle se permet de remettre en question le comportement des surfeurs : "Respectent-ils les consignes données, sont-ils soucieux de bien connaître l’environnement où ils entrent ?".
Quant aux élus verts locaux, ils apportent aujourd’hui leur soutien indéfectible à la réserve marine, en réponse à la mobilisation d’usagers de la mer, hier. Jean Erpeldinger et Mélissa Cousin regrettent "des accusations graves et injustifiées" à l’égard de la structure mise en cause à tort selon eux : "Rien ne permet de privilégier une explication liée à la réserve". Pour conclure, ces deux administrateurs lancent un appel à la patience et au respect des défenseurs de l’environnement          D.F.B.
 
Clicanoo.re - publié le 8 août 2012 - 06h30 - Le requin qui a attaqué dimanche ne serait pas marqué
Les scientifiques qui œuvrent pour le programme Charc ont effectué des relevés de balises, hier matin, dans le secteur de Saint-Leu. Selon les premières observations, il n’y a pas de corrélation entre les données récupérées et le parcours du squale qui a sévèrement mordu Fabien Bujon dimanche après-midi. Ce n’était donc vraisemblablement pas un requin marqué. Par ailleurs, il semble que la zone du spot ne soit qu’un lieu de passage pour les squales
Zinfos974.com - Mercredi 8 Août 2012 - 07:00 - Lilian Cornu - Requins : Pêche, réserve, surf, déchets... tous responsables
A l'heure où la polémique enfle autour des requins, chacun avance des hypothèses pour tenter d'expliquer l'augmentation des attaques autour de la Réunion. Pêche intensive, réserve marine, augmentation du nombre de surfeurs... Petit tour d'horizon des explications évoquées par les uns et les autres.

                                        La réserve marine
Pointée du doigt par les surfeurs, la Réserve marine aurait engendré une augmentation des poissons qui attireraient les requins plus près des côtes. Ils aimeraient, à l'instar du député-maire, Thierry Robert, que son périmètre soit revu. De son côté, les scientifiques de la Réserve ne cessent de marteler que la biomasse en poissons des récifs de la Réunion reste encore très faible, loin de permettre un "effet Réserve".
En outre, l'interdiction de la pêche sous marine dans la réserve aurait permis aux requins de s'installer durablement car ils ne sont plus confrontés à la présence des hommes. De ce point de vue, surfeurs et chasseurs sous-marins souhaitent pouvoir se ré-approprier les fonds marins. Selon eux, leur simple présence suffirait à faire éloigner les squales de la côtes et des spots de surf. Ils préconisent donc que des zones au sein de la réserve soient ouvertes à la pêche sous-marine.
                                         Les dispositifs de concentration de poissons (DCP)
Disposés aux abords du littoral réunionnais, les dispositifs de concentration de poissons, plus connus sous le sigle DCP, sont également accusés d'être à l'origine de la prolifération supposée de requins autour de la Réunion. Plus de 30 DCP sont installés autour des côtes réunionnaises. Le système, qui a pour but de concentrer les poissons en recréant une chaîne alimentaire autour d'un flotteur auquel est relié une ligne plongeant dans l'océan, fait débat.
Rapidement, les algues colonisent le dispositif et créent les conditions d'une véritable chaîne alimentaire, allant du plus petit poisson au plus gros. Un moyen pour les pêcheurs de ne pas revenir bredouille mais aussi, peut-être, un dispositif qui attire les requins. C'est en tout cas la position de certains professionnels de la mer (lire ici).
                                        La pêche intensive autour de la Réunion
Autre explication avancée, celle de la pêche intensive de poissons qui obligerait de plus en plus les requins en quête de nourriture à se rapprocher des côtes. Les "petits" pêcheurs reprochent aux chalutiers cette surpêche des poissons au large. Comme les autres hypothèses, cette explication n'est corroborée par aucune étude.
                                        La ferme aquacole
Les activités de la ferme aquacole de Saint-Paul, et leurs rejets, ont également été évoqués par les surfeurs qui, pour certains, semblent convaincus que la structure attire les squales. C'est notamment le cas de Jérémy Florès, le champion réunionnais, qui déclarait dernièrement sur internet que d'avoir implanté une ferme aquacole distante d`à peine 3 ou 4 km était "totalement inconscient".
                                      L'augmentation des rejets de déchets dans l'eau
Autre hypothèse émise cette fois par les défenseurs de la réserve marine, celle d'une augmentation des requins bouledogues en raison d'une hausse des rejets de déchets en mer par l'intermédiaire des ravines, mais aussi des stations d'épuration. Ce phénomène serait consécutif à l'urbanisation croissante de l'île et au mauvais traitement des eaux usées dans notre département.
                                    L'augmentation du nombre de surfeurs
Dernière explication, également évoquée en Australie pour expliquer la recrudescence d'attaques de grands requins blancs : l'augmentation du nombre de surfeurs. Ces dernières années, le nombre de surfeurs a considérablement augmenté, à la Réunion mais aussi à travers le monde. Il atteindrait peut être 27 millions selon la Surf Industry Manufacturer's Association, un chiffre particulièrement difficile à affiner en raison du grand nombre de pratiquants non licenciés. Quoi qu'il en soit, plus de surfeurs signifie plus de risques de croiser un requin, ce qui expliquerait en partie l'augmentation des attaques dans le monde.
ORANGE REUNION - Source : La Réunion (IPR) - Publié le 08/08/2012 à 10h20 - Suite à la manifestation des usagers de la mer et le ralé poussé devant la réserve marine - Les élus écologistes « choqués »
Ce mardi 7 août 2012, une centaine de personnes, à l’appel d’un collectif d’usagers de la mer, a manifesté devant le siège de la réserve naturelle marine à la Saline. La réserve, qu’ils tiennent pour « responsable de la présence plus accrue des requins bouledogues près des côtes réunionnaises ». Le ton est également monté. Dans un communiqué, les élus écologistes de la structure, Jean Erpeldinger et Mélissa Cousin, se déclarent « choqués » de cette manifestation « anti-réserve » et des « débordements qui l’ont accompagnée ».
« En une semaine, la réserve marine a été désignée, par des experts auto-proclamés, comme la responsable de la crise "requins". Pire, c’est le personnel de cette jeune structure qui est, aujourd’hui, soumis à une pression insupportable, sommé de s’expliquer et accusé d’utiliser les surfers comme "cobayes de la réserve naturelle marine" », s’indignent les deux élus.
Pour eux, « ces accusations sont graves et injustifiées ». « Le personnel de la réserve a pour mission d’appliquer la réglementation et, prochainement, le plan de gestion, en assurant un dialogue constant avec tous les acteurs du milieu marin. A travers leur travail, souvent difficile, c’est la protection de notre biodiversité, de notre environnement et de tout l’équilibre de nos côtes qui sont en jeu », soulignent-ils, dans ce communiqué.
« Nous rappelons que les hypothèses scientifiques à l’étude sont nombreuses et que rien ne permet de privilégier une explication liée à la Réserve. Nous avons tous envie de "savoir", c’est même la chose qui devrait nous rassembler. En attendant les conclusions des études, nous appelons à la patience, au respect des défenseurs de l’environnement, et, bien sûr, à la prudence des usagers de la mer », concluent Jean Erpeldinger et Mélissa Cousin.
ORANGE REUNION - Source : La Réunion (IPR) - Publié le 08/08/2012 à 11h00 - Chasse aux requins - Risque d’empoisonnement - Porteur de ciguatera, le bouledogue n’intéresse pas les pêcheurs
Le 30 juillet dernier, Thierry Robert, le maire de Saint-Leu, créait la surprise en autorisant, par arrêté municipal, la chasse au requin bouledogue sur sa commune, par tous moyens, de jour comme de nuit. Dans cet arrêté, retiré dès le lendemain, le maire proposait également le rachat des prises par la municipalité, alors que la commercialisation du requin bouledogue est interdite puisque l’espèce est vecteur potentiel de ciguatera. Si des prélèvements doivent être effectués pour évaluer le risque, le site d’actualités médicales www.jim.fr est formel : la consommation de requin bouledogue peut être dangereuse pour l’homme. Cette espèce serait donc finalement peu intéressante pour les pêcheurs.

« Les Réunionnais vont (peut-être) partir à la chasse, et fournir la mairie en requins. Pour en faire quoi, puisque la commercialisation de ces bestiaux est interdite ? », s’interrogeait le journal international de médecine Jim.fr après l’arrêté de Thierry Robert. « Ceux qui imagineraient un grand banquet municipal se trompent lourdement. Il n’en sera pas question, car le requin bouledogue est aussi dangereux par une autre caractéristique, celle d’être vecteur potentiel de ciguatera », poursuit le site d’actualités médicales.
La ciguatera, c’est cette intoxication alimentaire due à la présence possible dans la chair du requin bouledogue, de l’une des plus puissantes toxines marines connues, « avec une dose létale 50 de 0,33 mug/kg en injection péritonéale à la souris », souligne Jim.fr. « Une neurotoxine habituellement responsable chez l’homme de nausées, vomissements et symptômes neurologiques divers (comme des picotements des doigts et orteils ou une inversion des sensations thermiques) survenant de 10 minutes à 24 heures après ingestion de l’aliment contaminé et pouvant persister de quelques jours à plusieurs années », poursuit le site. L’intoxication peut également, dans les cas les plus graves, être mortelle.
Pour Jim.fr, « les Réunionnais ne consommeront donc pas leurs requins bouledogues ». Le site précise par ailleurs que les requins ne sont pas les seuls vecteurs de ciguatera. Il reprend une publication, réalisée sur les marchés de Nouméa l’année dernière, qui dresse une liste des animaux localement les plus dangereux, mais pourtant consommés : mérous, certains maquereaux, vivaneaux, barracudas, empereurs ou labres. « Le problème, c’est que la ciguatera semble gagner chaque jour de terrain et ne plus seulement être exotique », souligne le site.
Jim.fr cite pour exemple le journal scientifique de référence pour la surveillance et le contrôle des maladies infectieuses Eurosurveillance, qui signalait une épidémie familiale à Ténérife aux îles Canaries. « Des cas survenus après consommation de sériole achetée au marché du coin, et alors que deux autres épisodes épidémiques avaient déjà été signalés cette année », souligne Jim.fr. Selon un article du J Travel Med, l’infection sévirait jusque dans le port de Hambourg en Allemagne. « Pas tout à fait, en réalité, puisque les marins concernés avaient consommé des poissons congelés, conservés au froid après avoir été péchés deux semaines plus tôt aux Caraïbes », dit cependant Jim.fr.
De telles explications laissent présager que la commercialisation du requin bouledogue ne rencontrerait pas un grand succès sur les marchés de poisson à La Réunion. Cela peut aussi expliquer pourquoi les pêcheurs se sont montrés frileux lorsque Thierry Robert a autorisé la chasse au requin le 30 juillet dernier...Les pêcheurs ne s’étaient en effet pas rués à la chasse, l’activité ne paraissant pas rentable.    www.ipreunion.com
Zinfos974.com - Mercredi 8 Août 2012 - 17:08 - Ludovic Grondin - Risque requin: La Réunion doit corriger le traitement de ses eaux usées
L'actualité des attaques de requins a le mérite de mettre sur la table les problématiques environnementales auxquelles est confronté notre territoire. Ravinement, érosion, pression humaine sur le littoral, toutes ces pistes méritent d'être explorées."Le risque requin est multi-facteurs", évoque l'ensemble des acteurs concernés ces deniers mois, du pêcheur au scientifique. A l'heure où le rôle de la Réserve marine est pointé du doigt, celui du traitement des eaux usées revient avec insistance dans les réflexions des acteurs du dossier.
Selon un état des lieux de l'Office de l’Eau Réunion publié en août 2011, seulement 42% des foyers réunionnais sont raccordés au réseau public d’assainissement. Tout le reste finit donc en assainissement non collectif qui repose sur le principe du pouvoir épurateur naturel du sol. Simplement dit, 58% des eaux usées domestiques finissent en canalisation directe dans la cour, par absorption des sols. En attendant le tout à l'égout dont le maillage du territoire concerne en premier lieu les zones littorales, plus faciles de raccordement.
L'assainissement non collectif finit inéluctablement dans les sous-sols. Le problème réside dans le fait que "l'île de la Réunion est une île volcanique jeune (3 millions d’années) et bâtie sur l'effondrement de formations volcaniques", explique l'Office de l'eau. Les sols sont donc "essentiellement basaltiques qui ont pour caractéristique d’être très poreux". Les sols de la Réunion sont donc très perméables. La "transmissivité" de l'eau dans les sols constituent "des axes d'infiltration et de circulation verticale rapide favorisant le transfert des polluants vers les nappes souterraines".
                La métropole en avance avec 80% de son réseau en assainissement collectif
Dans son rapport, l'établissement public y voit une "implication de forts risques sanitaires portés vers les captages d’eau potable, l’arrosage des cultures consommées ou encore des zones de baignade". Bref, quoiqu'il en soit, ces eaux non collectées et donc non traitées poursuivent leur cycle jusqu'à l'océan.
Pour expliquer le rapprochement supposé des requins près des côtes, l'hypothèse d'une variation de "la chimie de l'eau" est évoquée par la spécialiste de la vie des récifs coralliens, Pascale Chabanet. "Degré de salinité, température moyenne de l'eau, turbidité, composition en matières organiques issues des activités d’élevage et d’assainissement urbain…", ces pistes de réflexion sont ouvertes, en même temps que l'explication du risque requin se fait attendre.
En attendant l'effectivité des stations d'épuration nouvelle génération comme celle de Cambaie Saint-Paul (2013) ou de Sainte-Marie, le parc réunionnais reste conditionné par un taux de couverture des eaux usées en équivalent/habitant négatif. Le ratio actuel fait état d'une capacité de prise en charge en assainissement collectif pour 380.000 habitants, là où la Réunion en compte 830.000. Régulièrement, les stations de traitement sont dans l'obligation de rejeter en mer.
En comparaison, en Métropole, les proportions de l’assainissement sont de 20% en non-collectif et 80% d’assainissement collectif.
Clicanoo.re - publié le 8 août 2012 - 16h27 - Les Réunionnais ne veulent pas du "mangeur d’hommes" dans leur assiette
La "pêche scientifique" de 20 requins bouledogues et tigres à la Réunion, officiellement destinée à analyser leur toxicité en vue de leur commercialisation, risque de rester sans lendemain dans cette île où l’on rechigne à consommer ces prédateurs "mangeurs d’homme".

"En dehors des quelques vieux pêcheurs, les Réunionnais ne mangent pas de requin et donc n’en achètent pas" affirme Johnny Nicole, 48 ans, poissonnier à Saint-Pierre (sud de l’île) à l’enseigne "Léonce".
"Pêcheur depuis 28 ans" il assure ne vendre que du "mako", ou requin taupe bleue, une des rares espèces autorisées à la vente sur l’île bien que placée depuis 2007 par le WWF dans son "Top 10 des espèces les plus menacées". "Autrefois j’en attrapais un par jour, maintenant c’est un tous les deux à trois mois", se plaint le pêcheur, notant que "ce requin pélagique n’a jamais tué personne".
Beaucoup de poissonniers de l’île pensent que les requins tigres et bouledogues, quant à eux, n’entreront jamais dans l’assiette du Réunionnais en raison de leur réputation de tueur. "C’est plutôt nous qui constituons leur repas" plaisante Mario, pêcheur occasionnel, s’empressant de s’excuser pour sa "mauvaise blague".
Gérante de "la Bonne pêche", l’une des rares poissonneries du principal marché de Saint-Denis (nord de l’île), Chamima Asvat, 32 ans, constate que seuls "quelques anciens apprécient le requin". "Ils ne jurent que par le mako dont ils aiment la chair ferme comme de la viande". Elle l’achète aux pêcheurs à 2,5-3 euros le kg pour les revendre entre 5 et 10 euros. "Il est excellent, cuisiné avec du massalé" (mélange d’épices indiennes), dit-elle, se désolant que ses clients lui préfèrent le thon ou l’espadon, pourtant deux fois plus chers.
"Ils ne veulent pas du +mangeur d’moune+ (mangeur d’homme). Beaucoup trouvent aussi que sa chair a une mauvaise odeur" regrette-t-elle.
                                                                  Prix très bas
"Ca fait deux ans que je suis ici et aucun client créole ne m’en a jamais réclamé", rapporte Coralie, 24 ans, de la "Poissonnerie des pêcheurs" au Port (ouest). "Seuls quelques rares métropolitains en demandent parfois. Je leur répond qu’il n’y a pas de ça chez nous".
Président du Comité des pêches de la Réunion, Jean-René Enilorac a été le premier à plaider pour la levée de l’interdiction de la vente du requin bouledogue, en vigueur depuis 2009. Le 30 juillet dernier, il a interpellé la direction de la mer à ce sujet après l’attaque mortelle du jeune Alexandre Rassiga, 22 ans, contribuant à la décision de l’Etat de pêcher le requin.
M. Enilorac reconnaît que la chair du bouledogue n’"attire pas beaucoup les consommateurs" et que l’animal ne "vaut pas la peine d’être pêché sans subvention", en raison d’un prix très bas à 1 ou 2 euros le kilo. Il entend malgré tout "l’éliminer parce qu’il bouffe tous nos poissons sur nos lignes". "On verra après, si les Réunionnais veulent en manger ou pas", ajoute-t-il.
Mais avant d’en arriver là, les scientifiques devront démontrer que le bouledogue ou le tigre n’est plus porteur de la toxine ciguatera.
Docteur en toxicologie environnementale à l’ARVAM (Agence pour la recherche et la valorisation marines) Jean Turquet sera chargé d’analyser les prises. Il explique que, depuis 2009, le bouledogue fait partie de la liste de poissons interdits à la vente sur l’île.
La seule étude sur la ciguatera date de plus de dix ans et avait montré qu’elle était responsable de 77% des intoxications d’origine marine entre 1986 et 2001, rappelle-t-il.
Son Agence devait présenter en septembre un " projet d’évaluation du risque ciguatera" pour l’ensemble des poissons interdits de commercialisation. C’était sans compter sur le bouledogue et le tigre qui vont monopoliser la recherche pour leurs seules espèces.    © 2012 AFP
Source : La Réunion (IPR) - Publié le 08/08/2012 à 18h00 - Risque requin - Le marquage des squales a repris
Comme annoncé par la préfecture ce lundi 6 août 2012, les opérations de marquage de requins ont repris dès cette semaine dans le but d’accélérer la connaissance du risque squale dans les eaux réunionnaises. Ce mercredi 8 août 2012, les équipes de l’IRD (institut de recherche pour le développement) étaient ainsi en mer pour tenter de marquer de nouveaux spécimens.
Ce sont 23 requins, 9 bouledogues et 14 tigres, qui ont été marqués jusqu’à maintenant. Un bateau sillonnait ce mercredi la zone entre Trois Bassins et Saint-Leu à la recherche de squales, afin de réaliser d’autres marquages. Avant cela, l’IRD n’avait plus effectué de marquage depuis le mois de juin.
Pour rappel, la décision d’accélérer les marquages a été prise en préfecture le lundi 6 août au cours d’une réunion d’urgence qui faisait suite à l’attaque d’un surfeur par un requin sur le spot de Saint-Leu. Fabien Bujon, 39 ans, a en effet été mordu par un squale le dimanche 5 août. Le pronostic vital de l’homme n’est plus engagé mais il s’est retrouvé avec une main et un pied sectionnés. Le relevé des balises effectué ce mardi 7 août à Saint-Leu a montré que le surfeur avait été attaqué par un requin non marqué. Deux semaines avant Fabien Bujon, c’est un jeune surfeur de 21 ans, qui est décédé tragiquement suite à l’attaque d’un requin sur le spot de Trois Bassins.
Outre l’accélération des marquages, la préfecture a pris deux autres mesures : celle de renforcer le dispositif de vigies surveillance sur les spots de surf, et celle d’organiser des opérations de pêche dans un volume limité pour réévaluer le risque de ciguatera sur la base duquel la consommation de chair de requin a été interdite.      www.ipreunion.com
Zinfos974.com - Mercredi 8 Août 2012 - 18:20 - Lilian Cornu - Requins : Les marquages ont repris aujourd'hui !
80 requins à marquer, l'objectif de la nouvelle campagne d'étude sur les requins est ambitieuse. Du coup, les responsables du programme de marquage sont déjà en mer, depuis ce début d'après-midi. "Les marquages viennent de reprendre. On attend que ça pêche. Aujourd'hui, on vise les bouledogues" explique Antonin Blaison qui précise que le pécheur utilise une technique visant spécifiquement cette espèce.
Car lors de la première phase, l'an dernier, pécheurs et scientifiques avaient eu toutes les peines du monde à atteindre leurs objectifs. Finalement 22 requins avaient été marqués mais seulement neuf bouledogues. Pour affiner leurs données, les scientifiques vont procéder en trois phases. Il s'agit d'abord de poursuivre le marquage des requins selon la méthode déjà utilisée l'an dernier. Ici l'objectif est d'obtenir plus de données, notamment sur les bouledogues et leur zone d'évolution autour de la Réunion.
                                                        Les squales suivis par satellite
D'ici l'année prochaine, les scientifiques tenteront d'affiner leurs connaissances en suivant des requins à la trace. Pour ces expériences, un bateau devra suivre le squale immédiatement après son marquage. L'opération sera donc fastidieuse et particulièrement contraignante d'un point de vue logistique. Elle nécessitera également l'emploi d'une autre technologie que celle actuellement utilisée : "Nous utiliserons des balises qui émettent toutes les 3 secondes" précise Antonin Blaison.
Pour l'heure, les balises permettent uniquement de savoir si un requin marqué est passé dans une zone et combien de temps il y est resté. Malheureusement, les données dont disposent les scientifiques s'arrêtent au-delà d'une bande de quelques kilomètres au large de la Réunion. Une fois à bonne distance de l'île, on ne sait donc rien de ce que deviennent les requins. Une troisième étude visera donc, à plus long terme, à approfondir nos connaissances sur les déplacements de requins à plus grande échelle. "Par exemple pour savoir s'ils migrent, parfois ou régulièrement, à Madagascar ou ailleurs" explique Antonin Blaison. Cette fois, les requins seront suivis par satellite.
 
Clicanoo.re - publié le 9 août 2012 - 05h40 - Requins : Huguette Bello contre les prélèvements
Venue hier soutenir le personnel de la réserve marine à la Saline-les-Bains, la députée-maire de Saint-Paul n’a pas clairement rejeté les mesures de pêche voulues par la préfecture. Mais il semble fort qu’elle y soit opposée.
Jusqu’à présent, Huguette Bello était restée à l’écart de la polémique requins, laissant s’exprimer ses élus et notamment Emmanuel Séraphin. Hier après-midi, gênée aux entournures sur la question des prélèvements, la députée-maire de Saint-Paul a d’abord éludé la question. Difficile effectivement de prendre le contre-pied d’un gouvernement qu’on soutient. Elle a en tout cas laissé entendre sa désapprobation en évoquant le scénario des Seychelles, une "battue sauvage" aux effets trompeurs. "Avec les prélèvements, il faut être très prudent, ils doivent être ciblés", avance-t-elle seulement, avant de durcir le ton.
                                            "on condamne ces comportements"
Thierry Robert et sa chasse aux squales sont clairement visés : "Quand on est faiseur de lois, on respecte les lois de la République". Voilà pour le tacle cinglant. En attendant, le bon déroulement des études scientifiques doit à ses yeux primer sur tout autre mesure. Le message est clair : "Je sais que ces recherches sont longues, mais je souhaite qu’elles nous aident à trouver le meilleur moyen pour préserver les pratiquants des sports nautiques", indique-t-elle, comme une réponse aux surfeurs en colère. Les manœuvres agressives de la veille lors de la manifestation anti-réserve ne l’ont d’ailleurs pas laissée insensible. D’où son déplacement hier au siège pour apporter du réconfort à un personnel encore abasourdi. "On n’a jamais refusé de discuter, d’ailleurs on a déjà reçu des usagers de la mer", lâche Karine Pothin, biologiste. "C’est dommage", enchaîne la directrice Soraya Issop Mamode, dépitée.
"Ils se sont introduits dans la cour et ont proféré des menaces, c’est inacceptable. C’est la moindre des choses qu’on vienne vous soutenir. On condamne ces comportements", enchaîne la députée-maire. Egalement présent, Roger Estève, président de réserves naturelles de France, de passage à la Réunion. "Toutes les réserves ont connu leur coup de chaud, il y a des comportements à changer. Ici, la zone est grande et les périmètres protégés s’établissent en pleine station balnéaire", rassure-t-il. La situation n’est quand même pas banale : "C’est gênant qu’on en soit arrivé à de telles extrémités, il va falloir du temps pour remonter la pente". Avant de conclure sur une touche positive : "Vous savez, à l’époque, dans les gorges de l’Ardèche, certains voulaient brûler des kayaks. Mais en fait, on n’a fait que leur conserver leur poule aux œufs d’or et ils en sont ravis". Ici, ce n’est pas franchement gagné…      D.F.B.
Clicanoo.re - publié le 9 août 2012 - 05h30 - La réserve porte plainte après les incidents
La manifestation de surfeurs et autres usagers de la mer qui a réuni plus d’une centaine de personnes mardi devant la réserve marine a été émaillé par une série d’incidents : un ralé poussé, des insultes et des dégradations. Les forces de l’ordre, en nombre, ont même dû intervenir lorsque le portail a été forcé. Trois jeunes ont d’ailleurs été retenus pendant plusieurs heures avant d’être relâchés (notre édition d’hier).
Face à ces actes, le GIP réserve marine a porté plainte hier matin pour outrage à dépositaire de l’autorité publique (les écogardes sont assermentés) et dégradations. Outre les grilles forcées, certains manifestants ont tagué les murs de la réserve avec des "la réserve m’a tué". Ils ont aussi arraché un panneau.
Mobilisation des surfeurs dimanche à Saint-Leu
Les surfeurs de Saint-Leu et la base nautique Nautilaleu organisent un grand rassemblement ce dimanche 12 août, à 14 h, face au spot. Ils veulent ainsi apporter tout leur soutien à Fabien Bujon, victime d’une attaque dimanche dernier. L’objectif vise encore à maintenir la pression sur les autorités "pour une pratique sécurisée du surf et de toutes les activités nautiques dans le grand Ouest". Une quête sera également lancée afin d’aider le camarade blessé à se procurer "la meilleure prothèse possible".
Le 09 août 2012 - Cédric DE LA BROSSE - Directeur adjoint du CROSS Réunion - 02 62 43 43 43 - cedric.delabrosse@developpement-durable.gouv.fr - Marquage de requin
Vous êtes informés qu'une opération de prélèvement de requin ainsi qu'une opération de marquage se dérouleront le Vendredi 10 aout à partir de 13 heures secteurs ST GILLES- BOUCAN CANOT
Une diffusion VHF sera assurée par le CROSS le jour des opérations dans les conditions habituelles


le 08 août 2012 - Vous êtes informés qu'une opération de marquage de requin se déroulera le mercredi 08 aout secteur Saint Leu de la pointe au sel à la pointe des châteaux à partir de 14h00.
Une diffusion VHF sera assurée par le CROSS le jour des opérations dans les conditions habituelles.
Clicanoo.re - publié le 9 août 2012 - 05h37 - Attaques de requins : le Brésil devant la Réunion
Avec six attaques de requins en sept mois, on pensait la Réunion détentrice du record en la matière. Mais, comme pointé par le site blog.surf-prevention.com, c’est le Brésil qui se hisse en tête avec… cinquante faits similaires (dont un tiers mortels) en quinze ans, au large de Récife, une grande ville côtière du nord-est. Ici, le squale n’avait jamais réussi à hanter à ce point les esprits.
Dans un documentaire troublant produit par National Geographic, intitulé L’Invasion des requins, on voit que ce pays a franchi un pas de plus dans l’horreur : des bouledogues ont fait irruption à plusieurs reprises dans le lagon et pris des baigneurs pour cible. Quand de simples trempettes se transforment en bains de sang, Les Dents de la mer ne relève hélas plus de la fiction. Démunies, largement dépassées par les événements, noyées dans l’identification des causes, les autorités ont pris la mesure radicale d’interdire la pratique du surf malgré l’existence d’une communauté développée de pratiquants.
Là-bas aussi, l’État a tenté d’agir, par la mise en place de filets anti-requins, mesure aussitôt rejetée par les écologistes et les scientifiques. Tout le monde a tenu pour responsable un abattoir situé à proximité : l’établissement a fermé, sous la pression de l’opinion publique. La trêve n’aura duré que deux ans. Car, comme à la Réunion, ce phénomène ne s’explique que par une conjonction de facteurs humains (urbanisation, surpêche, pollution). Et, pour quiconque est concerné, la conclusion du documentaire n’accepte pas la contradiction : "Quand un animal est acculé, sa réaction instinctive est de mordre. Et quand nous faisons des choix qui ne tiennent pas compte des chasseurs qui vivent à nos côtés, nous risquons involontairement et malheureusement de devenir des proies"…     D.F.B
Clicanoo.re - publié le 9 août 2012 - 06h05 - Vie Océane défend la réserve auprès de la ministre de l’Écologie
Vie océane, association de défense du milieu marin agréée par le ministère et qui dispose d’un siège au conseil scientifique de la réserve, a écrit une longue lettre à la ministre de l’Environnement, Delphine Batho, pour défendre la réserve marine.
"Diverses voix et non des moindres, d’édiles municipaux, de politiques et d’usagers, se sont élevées ces dernières semaines contre la réserve, suite à des attaques de requins. Ces réactions empruntent plus à des comportements émotionnels qu’à des analyses objectives et rationnelles".
Sous la plume de son vice-président Roland Troadec, Vie océane contre-attaque. "Le statut de réserve marine a été décrété suite à une très longue concertation de tous les acteurs locaux. Il est apparu comme une nécessité compte tenu de l’état de de ?gradation avancée des récifs et lagons".
L’association poursuit : "Les cinq années de protection écoulées traduisent quelques évolutions positives, mais elles ne diagnostiquent en aucun cas une récupération de l’écosystème (...). Considérer aujourd’hui, comme certains élus et usagers, que la réserve marine est devenue le "garde-manger" de grands prédateurs est totalement sans fondement".
                             Requins contre requins ?
Par ailleurs, Vie océane explique : "Il est fait le constat de la non-présence des espèces de requins typiquement récifaux. (…) On peut expliquer la disparition de ces requins, capables d’exclure des concurrents opportunistes tels le bouledogue, par l’appauvrissement de leurs propres proies. Ces dernières, poissons d’intérêt commercial, ont commencé à être victimes d’une pêche excessive au début des années 70. (…) Aujourd’hui, seulement 5 % du territoire de la re ?serve est en protection intégrale et " l’effet re ?serve" sur le repeuplement est encore très loin d’être observé ?, quand dans le même temps la pression anthropique sur le littoral s’est fortement accrue".
Roland Troadec analyse par ailleurs : "Les requins prédateurs (…) fréquentent les côtes de fac ?on nomade. Le requin bouledogue se rencontre tout autour de l’i ?le en liaison notamment avec les écoulements des exutoires hydrographiques côtiers. C’est une espèce particulièrement adaptée aux milieux turbides, affectionnant les apports d’eaux douces". Or, poursuit-il, "la pratique du surf s’est étendue sur tous les points ou ? le relief sous-marin favorise un déferlement latéral et d’une manière générale la ? ou ? un courant sortant du lagon favorise l’enroulement de la vague. Ainsi les bords de passes aux débouchés de ravines constituent des spots privilégiés mais aussi au niveau de déversoirs du lagon". Il évoque également : "Pour les plus aguerris, il n’est pas rare que la pratique du surf se fasse peu après le lever et au coucher du soleil. Ce sont les moments où la diminution de l’e ?clairement sous l’eau se fait sentir (…), a ? fortiori si le temps est couvert et si la turbidité des eaux due a ? leur agitation est conséquente. (…) Ces conditions sont également, par nature, celles recherchées par les squales maraudeurs car favorisant l’effet de surprise".
Avec ces arguments, Vie océane demande à la ministre de "réaffirmer le bien-fondé du programme scientifique (Caractérisation de l’HAbitat des requins Réunionnais Co ?tiers) sans que des pratiques de prélèvement aux résultats sans garantie n’obèrent ses résultats". Elle réclame également que "l’État n’accepte pas que soit porté atteinte au dispositif réglementaire de la réserve nationale marine"
-Retrouvez la lettre ouverte de l’association "Vie Océane" en cliquant sur le lien : http://www.clicanoo.re/IMG/pdf/12-0...

Zinfos974.com - Jeudi 9 Août 2012 - 17:37 - Melanie Roddier - Requin: "Dan tan lontan domoun té fé attention"
Eric et Raymond discutent tranquillement, sur un bout de trottoir, à l'ombre d'une toiture de case créole. Parmi plusieurs sujets de conversation, l'un d'eux retient toute l'attention des deux compères : le requin.
Comme bon nombre de Réunionnais, ils ont aussi leur avis sur la question… Eux défendent plutôt l'idée que "dan tan lontan, domoun té fé attention". Loin de tomber dans le faux débat zoreil-créole, Eric et Raymond admettent que la population de l'île a beaucoup augmenté et que les conseils avisés de leurs aînés n'ont pas su se propager.
Eric est originaire de Saint-Benoît : "Je me souviens, dans mon enfance, on allait se baigner à Sainte-Anne. Nos parents nous laissaient en nous rappelant une seule chose : Vous n'entrez pas dans l'eau avant 10h, et vous sortez avant 15h". Sans faire porter la responsabilité aux surfeurs victimes d'attaques, ils ne pensent pas moins que les heures de pratique du surf constatées sont des circonstances aggravantes.
                                       "I fo toujours regardé si la mer lé plein ou si lé sec"
"C'était pareil pour le temps. On nous apprenait depuis petit à ne pas aller se baigner en temps de pluie, de cyclone, de mer sale…", se remémore-t-il.
Raymond est un ancien pêcheur, la mer il la connait bien. Ce "sage", comme l'appellent ses camarades, dit même que le requin, il l'a déjà caressé... "Mi té fai la pêche en mer 30 ans en arrière. Kan ou retrouv a ou devan un requin, i fo pa ou a peur. Nou connai ke le requin i rode manger. Kan li vien près des cotes, c'est que la mer i brasse. I fo toujours regardé si la mer lé plein ou si lé sec", transmet-il.
L'homme âgé de 58 ans est de ceux qui pensent qu'il y a de la place pour tout le monde, et qu'il ne faut surtout pas enlever à des jeunes leur pratique sportive, "sinon bana i tombe dans la délinquance", a-t-il appris. Alors il préconise que l'on trouve un lieu spécifique pour les surfeurs, et qu'on sécurise cet endroit rien que pour eux. Après tout, les idées les plus originales sont parfois les meilleures...
Clicanoo.re - publié le 10 août 2012 - 07h23 - Requin : "Il y a une atteinte à l’image de l’île"
À Paris, les médias font leurs choux gras des requins bouledogues, écornant significativement la réputation de l’île. Au risque d’anéantir les efforts déployés pour promouvoir la destination. Interview de Pascal Viroleau, directeur de l’IRT.
Est-on en train de saborder actuellement les différentes opérations de promotion touristique lancées par l’IRT ?
Pascal Viroleau : "A mon sens, oui. Pour s’en apercevoir, il suffit d’aller sur Google et taper Ile de la Réunion. Vous verrez ce qui sort. Sur les dix premiers résultats, vous avez au minimum deux résultats qui parlent de requin. Plus ça va, plus on associe l’image de la Réunion au requin. C’est extrêmement regrettable, c’est négatif pour nous. Depuis quelques mois maintenant, on ne fait plus que du travail de communication de crise pour rassurer à la fois les professionnels, le grand public et rétablir des vérités. La Réunion n’était pas à un moment donné à feu et à sang, la Réunion n’est pas infestée de requins. On peut toujours s’y baigner. Malheureusement, tous les efforts faits depuis 2006 sont en train de partir en fumée. On a de grosses craintes par rapport à ça.
Quels retours avez-vous des professionnels du tourisme métropolitains ?
Il y a ceux qui sont venus à la Réunion. Ceux-là comprennent que ce qu’on dit n’est pas seulement du marketing mais la réalité. Quant aux autres, il faut les rassurer.       Propos recueillis par Damien Frasson-Botton
Zinfos974.com - Vendredi 10 Août 2012 - 10:24 - Gabriel Kenedi - Requins : Un premier prélèvement espéré aujourd'hui
Aujourd'hui, reprend la campagne de marquage de requins, organisée dans le cadre du programme Charc. Les scientifiques espèrent effectuer un premier prélèvement de squale afin de mettre en application les mesures annoncées par la Préfecture, lundi, de prélever 20 requins. Leur objecif est de cibler un requin bouledogue, de préférence une femelle de plus de deux mètres, annonce le Quotidien.
Deux pêcheurs sont mobilisés, l'un près des côtes, l'autre au large, et un troisième bâteau est réservé aux scientifiques de l'Institut de recherche et de développement (IRD). Ils partiront cet après-midi depuis le port de Saint-Gilles.
Les scientifiques comptent également poursuivre leur campagne de marquage. A ce jour, 23 marquages ont été effectués, il en reste une centaine à réaliser.
Clicanoo.re - publié le 10 août 2012 - 12h00 - "La réserve naturelle manque de visibilité"
Roger Estève, rapporteur du Conseil national de protection de la nature effectue actuellement une halte à La Réunion pour juger de la qualité du plan de gestion de la réserve avant sa validation en novembre. Nous l’avons évidemment sollicité sur la problématique requin.

Comment jugez-vous le plan de gestion de la réserve naturelle marine de la Réunion ?
Je veux tout d’abord préciser que dans ce laps de temps de trois ans, sur un espace compliqué, 3500 hectares et cinq communes, on est arrivé à recruter le personnel, à le structurer suivant trois cellules. Il y a eu également un changement de statut puisqu’on est passé d’une association à un GIP. Malgré tout cela, on a réussi à mettre en place le plan de gestion. Il y a un travail assez considérable qui a été fait sur trois ans. Je ne citerai pas le nom mais certaines réserves naturelles calent sur cette première étape. Il faut normalement plus cinq ans que trois ans.
Sur le fond, existent-ils des points à améliorer ?
Sur les enjeux, il n’y a pas de problème. Concernant les objectifs et au vu des événements, je souhaite qu’on accentue cette affirmation de l’identité de la réserve.
C’est-à-dire ?
La réserve doit devenir l’interlocuteur de tout ce qui se passe sur le site. Si c’est un peu flou entre elle, les services de l’Etat, les politiques, elle doit être le récepteur de ce qui se fait sur ce périmètre.
Au vu de la contestation actuelle, peut-on parler de rupture entre une partie de la population et cet organe ?
Non, il y a un manque de visibilité. La réserve n’est pas ressentie ou valorisée comme elle doit l’être.
Faut-il changer de stratégie, en terme de communication notamment ?
C’est évident. On a une réglementation complexe à comprendre. Il faut sortir une plaquette pour les surfeurs, une pour les plongeurs, etc. Il faut donner plus de visibilité et avoir une communication adaptée aux usages. Actuellement, les gens pensent que tout est interdit alors que c’est faux.
Observez-vous ailleurs des mouvements d’humeur similaires à la Réunion ?
Une réserve naturelle, ce n’est pas un long fleuve tranquille. L’important, c’est de surmonter les périodes de crise et faire en sorte qu’elles ne remettent pas en cause les fondements qui permettent la protection.
Est-ce envisageable d’apporter quelconque modification au périmètre protégé ?
A l’intérieur du décret, il y a la possibilité par arrêté préfectoral de procéder à des aménagements.
Le littoral Ouest connaît une fréquentation croissante. Ses usages sont multiples et peuvent entraîner des conflits. N’est-ce-pas une configuration particulièrement délicate pour y élaborer une réserve ?
Dès qu’on change les usages sur un secteur, il y a toujours quelqu’un qui se trouve lésé. On trouve des cas similaires ailleurs. Il existe par exemple une réserve dans une zone péri-urbaine de Paris ! Il faut bien comprendre qu’il y a un pari sur l’avenir. Si on ne fait rien, le récif corallien va disparaître. La vie de la réserve doit faire en sorte que les activités au sens large trouvent leur place sans impacter sur l’environnement. Et dans tous les cas, ce n’est pas parce que c’est complexe qu’on ne doit pas protéger. Si la barrière de corail disparaît, les vagues cassent sur les habitations.
C’est donc possible de mêler protection écologique et usages multiples ?
On doit y arriver. Il ne faut pas lâcher. Même si on écorne quelques intérêts particuliers, l’intérêt général prime.
Thierry Robert a clairement pris position contre la réserve et pour la chasse aux requins. Qu’en pensez-vous ?
Je ne connais pas les jeux politiques et je n’ai pas à y rentrer dedans. Mais il ne faut pas tirer sur l’ambulance. Par-contre, j’ai beaucoup apprécié la visite de la députée-maire Huguette Bello hier (avant-hier, ndlr), qui s’est déplacée pour soutenir le personnel              Propos recueillis par Damien Frasson-Botton
ORANGE REUNION - Source : La Réunion (IPR) - Publié le 10/08/2012 à 14h30 - Saint-Leu -Saint-Gilles - La pêche aux requins commence -
Ce vendredi 10 août 2012, en début d’après-midi, les équipes de l’IRD (institut de recherche pour le développement) ont pris la mer, à la recherche de requins. L’objectif est de réaliser de nouveaux marquages pour accélérer la connaissance du risque squale. Mais il s’agit aussi de débuter les opérations de pêche au requin, comme cela a été décidé en préfecture le lundi 6 août 2012. Pour cela, deux bateaux sont partis du port de Saint-Gilles et un de Saint-Leu en début d’après-midi.
Pour rappel, ce sont 23 requins qui ont été marqués depuis le début du programme Charc (connaissances de l’écologie et de l’habitat de deux espèces de requins côtiers sur la côte Ouest de La Réunion), dont 9 bouledogues et 14 tigres. Mercredi 8 août 2012, les bateaux étaient ressortis à la recherche de nouveaux spécimens, mais aucun requin n’avait été marqué.
En ce qui concerne les prélèvements, rappelons qu’il a été décidé de mener des opérations de pêche au requin dans un volume limité afin de réévaluer le risque de ciguatera. Il s’agit de prélever 20 requins (10 bouledogues et 10 tigres). L’objectif des scientifiques est notamment de cibler un requin bouledogue, de préférence une femelle de plus de deux mètres, annonce le Quotidien dans son édition de ce vendredi 10 août 2012.     www.ipreunion.com
Clicanoo.re - publié le 10 août 2012 - 15h14 - Risque requins : Saint-Leu lance une pétition
La "crise requins" continue à provoquer les plus vives réactions, plusieurs jours après l’attaque d’un surfeur à Saint-Leu. Alors que les prélèvements et marquages de squales doivent débuter aujourd’hui, depuis les ports de Saint-Gilles et Saint-Leu, la commune de Saint-Leu voudrait elle aller plus loin.
Pour cela, elle a lancé une pétition "demandant à l’état de prendre des mesures d’urgence de sécurisation des sites de pratique des activités nautiques, notamment par une révision du périmètre et de la réglementation de la Réserve naturelle marine".
Alors que le débat fait rage entre pro et anti-prélèvements, ou pro et anti-Réserve marine, reste à voir si la pétition - téléchargeable au www.saintleu.re/petition.pdf - récoltera beaucoup de signatures..
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Clicanoo.re - publié le 11 août 2012 - 06h22 - Requins : deuxième journée de prélèvement
Avec à bord des scientifiques de l’IRD, trois bateaux ont pris la mer hier, en début d’après-midi, depuis Saint-Gilles et Saint-Leu.
Christophe Perry et Thierry Gazzo, tous deux mandatés par la préfecture, participent ainsi à la poursuite du programme Charc, destiné à marquer les requins mais comportant une autre mission désormais, celle d’en prélever une vingtaine. Une mesure voulue par la préfecture pour réévaluer le risque de ciguatera et éventuellement lever l’interdiction de commercialisation du bouledogue.
Jusqu’à tard, trois zones ont été parcourues : Saint-Gilles, Boucan et Saint-Paul, dans le périmètre de la réserve où est autorisée la pêche. En début de soirée, les deux techniques utilisées que sont la drum line et la palangre n’avaient toujours pas permis de capturer un squale lors de cette deuxième journée de prélèvement.
Pour rappel, à l’occasion d’une opération similaire lancée par Michel Lalande en septembre dernier, un seul requin avait été remonté sur les dix prévus. De quoi certainement rassurer les défenseurs de l’environnement, farouchement hostile à ce procédé    D.F.B.
Clicanoo.re - publié le 11 août 2012 - 06h27 - Réduire le risque requin par la technologie
Quatre chercheurs de l’IRD développent actuellement une série d’outils technologiques destinés à réduire le risque d’attaques de requins. Un système de prévision d’abord. Une technique de détection en temps réel ensuite.

Erwann Lagabrielle, Nicolas Loiseau, Nathalie Verlinden et Pascale Chabanet ont en effet étudié dans les détails les 36 attaques survenues à la Réunion entre 1980 et 2011, puis ont méthodiquement analysé leurs circonstances environnementales. Une trentaine de paramètres ont ainsi été étudiés, des plus classiques (météo, présence de ravines) aux moins attendus (activités de pêche hauturière, changements climatiques).
Cette étude réalisée dans le cadre du programme Charc, communiquée à la préfecture il y a deux mois, conclut ainsi en fonction de ces paramètres qu’environ "un tiers des attaques sur les surfeurs résultent de fortes prises de risques", commente Erwann Lagabrielle. La dernière attaque de Saint-Leu en fait partie. "Cest donc un tiers des attaques qu’on pourrait éviter", analyse Nicolas Loiseau. Reste à savoir comment. Pour répondre à cette question, les deux chercheurs se sont associés à deux autres écologues, Estelle Crochelet et Antonin Blaison, dans le but de développer des systèmes d’information pour les usagers de la mer, et particulièrement les surfeurs.
Ainsi l’équipe développe actuellement une application, sur la base de celle déjà réalisée par Christophe Mattéi, mais en remplaçant les données issues de l’observation par des informations objectives et météorologiques.
Clicanoo.re - publié le 11 August 2012 - 06h35 - Rassemblement de surfeurs demain à Saint-Leu
Un rassemblement pacifique de surfeurs est organisé demain à Saint-Leu, près du club nautique. Plusieurs objectifs ont été fixés par les organisateurs. D’abord, récolter des fonds en faveur de Fabien Bujon, attaqué et grièvement blessé dimanche dernier. Des fonds qui lui permettront de financer des prothèses. Ensuite : faire signer une nouvelle pétition, cette fois pour soutenir les "responsables politiques qui soutiennent notre combat", explique Christophe Mulquin, ex-entraîneur du pôle espoir de surf. "Nous voulons la vérité sur ce qui se passe dans l’eau. Et que nos interlocuteurs à la réserve et à l’IRD arrêtent de nous dire qu’ils ne savent pas. Qu’on cesse de nous prendre pour des imbéciles et des enfants capricieux."
Clicanoo.re - publié le 11 août 2012 - 06h41 - Les débats dérapent sur internet
Un groupe de surfeurs radicaux a publié mercredi sur internet une affiche sur laquelle apparaît le coordinateur local de Sea Shepherd. Un avis de recherche insultant et menaçant. Une plainte sera déposée lundi. D’autres pourraient suivre car les débats dérapent totalement.

Les tensions entre promoteurs de la chasse aux requins et défenseurs de l’environnement prennent une nouvelle tournure et pas des plus glorieuses. Les débats ont totalement dérapé ces derniers jours sur internet et seront bientôt examinés par la justice.
Mercredi, un groupe baptisé "Irreverseables" a publié sur Facebook un photomontage en forme d’avis de recherche. C’est son titre. Au centre de l’image, une photo volée de Stéphane Girard, le coordinateur local de l’association Sea Shepherd, copieusement insulté. Les auteurs de l’affiche y ont ajouté des indications sur son lieu de résidence supposé (erroné d’ailleurs), puis "une récompense" pour "toute information" le concernant. Un numéro de téléphone est enfin inscrit en bas du document : celui des gendarmes de Saint-Leu qui doivent moyennement apprécier la démarche. À côté de la photo, est inscrite la phrase suivante : "Toi, tu vas avoir des ennuis".
C’est cette mention qui déclenche la colère du représentant de Sea Shepherd. Pour lui, il s’agit clairement d’une menace. "Ce sont des gens violents qui agissent pour intimider tous ceux qui se mettent en travers de leur chemin. Vie océane avait vécu les mêmes problèmes il y a 20 ou 25 ans à l’époque de la création du parc marin. Maintenant, c’est quoi la prochaine étape ? Jusqu’où ça va aller ? Il est temps de siffler la fin de la récré."
                                            Retrouver l’auteur de la publication
Le militant écologiste a donc décidé de porter l’affaire devant la justice. C’est l’avocate saint-pierroise Arielle Moreau qui doit déposer lundi matin une plainte auprès du procureur de Saint-Denis. Une plainte pour menace "selon l’article 222-17 du code pénal", précise-t-elle. "La menace de commettre un crime ou un délit contre les personnes dont la tentative est punissable est punie de six mois d’emprisonnement et de 7500 euros d’amende lorsqu’elle est, soit réitérée, soit matérialisée par un écrit, une image ou tout autre objet", précise la loi. La peine est portée à trois ans d’emprisonnement et à 45000 euros d’amende s’il s’agit d’une menace de mort. "On est en plein dedans avec cette image", estime Me Moreau.
L’avocate souhaite que la brigade de recherche de la gendarmerie soit saisie de l’enquête pour remonter jusqu’au responsable de la publication. Sur le réseau social, le groupe ne mentionne en effet pas d’administrateur. Pour autant, les enquêteurs, si enquête il y a, ne devraient avoir trop de difficultés pour remonter jusqu’à la source. Le collectif des Irreverseables s’étant déjà exprimé officiellement dans la presse et notamment chez nos confrères de l’AFP. L’un de ses membres, Eric Pinault, a même déjà rédigé des billets sur internet en tant que "responsable stratégie et communication Europe des Irreverseables".
À la suite de Stéphane Girard, d’autres membres de Sea Shepherd pourraient également saisir la justice pour des faits de menaces et d’insultes publiques répétées. L’un d’entre eux assure même avoir été directement menacé par téléphone. A noter que la présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlaly, avait déjà déposé une plainte au parquet de Paris l’an dernier pour les mêmes motifs. Plainte classée sans suite à l’époque car les menaces n’avaient pas été réitérées. C’est donc désormais au tour du procureur dionysien de se prononcer sur la question      Romain Latournerie
Clicanoo.re - publié le 11 août 2012 - 11h31 - Pêche au requin : les détails de l’opération
Dans un communiqué ce matin, les services de la préfecture ont apporté de plus amples précisions sur les objectifs et les conditions de réalisation de leur campagne de pêche, débutée hier après-midi jusqu’à tard hier soir. Lors de cette première sortie en mer, aucun individu n’a pu être pêché. C’est pourquoi la préfecture annonce que "d’autres sorties sont programmées la semaine prochaine".

Pourquoi cette pêche ?
Les services de la préfecture se défendent notamment de pratiquer la chasse préventive, précisant qu’il s’agit là d’une "opération de pêche dont le but est de réévaluer le risque de ciguatéra et d’autres toxines sur la base duquel la commercialisation de certains requins a été interdite".
Prévenant l’amalgame jusqu’au bout, le communiqué de la préfecture insiste : "En aucun cas il ne s’agit de prélèvements de régulation des populations de requins présents dans les eaux réunionnaises (...). Ce sont les résultats de ce programme (CHARC, ndlr) et de l’étude en cours sur les moyens de protection qui permettront de construire une politique durable de gestion du risque requin".
Où est réalisée cette pêche ?
Un périmètre de pêche, dans un premier temps du Port à Saint-Pierre, a été défini en concertation avec plusieurs organismes : le Comité régional des pêches et élevages marins (CRPMEM), l’Association réunionnaise pour la valorisation des produits de la mer (ARVP), les scientifiques de l’IRD, la réserve naturelle marine, l’Agence régionale de santé (ARS) et les services de l’état (DEAL, DAAF, DMSOI). Hier, les sorties ont concerné les secteurs de Saint-Gilles et Boucan-Canot, à l’intérieur et extérieur de la réserve.
Qui réalise cette pêche ?
Alors que parallèlement se poursuivent les marquages de requins menées par le programme CHARC (Caractérisation de l’habitat des requins réunionnais côtiers), d’autres équipes de pêche "sous contrat" du même programme s’occuperont donc de fendre les flots à la recherche des requins bouledogues et requins tigres, "dans et en dehors du périmètre de la réserve naturelle marine". Les requins déjà marqués par le programme échapperont eux au prélèvement et seront "relâchés viables dans le milieu". Le recours à des équipes de CHARC est justifié par une "maîtrise des techniques de pêche efficaces et non destructives". D’autres pêcheurs associés pourraient s’y ajouter, après discussion avec le CRPMEM.
Quant aux quatre autres espèces, leur prélèvement sera assuré par des pêcheurs artisans coordonnés par le CRPEM.
Quelles espèces seront prélevées ? Combien d’individus ?
Ces espèces justement, sont au nombre de six : le requin-tigre, le requin-bouledogue, le vara-vara, la carangue grosse tête, le croissant queue jaune, et le barracuda. La préfecture précise à ce sujet qu’ "aucune des espèces concernées par la présente campagne de pêche n’est protégée".
L’objectif est fixé, en tout, à 20 spécimens de requins, tigres et bouledogues confondus. 10 spécimens de chaque autres espèces seront prélevés. Des prélèvements supplémentaires ne sont pas exclus, "en fonction des résultats des premières analyses".
Comment et pourquoi évaluer le risque de ciguatéra ?
Le traitement des informations épidémiologiques se fera différemment pour les poissons pélagiques et les poissons de fond. Il faudra patienter trois mois avant d’obtenir les premiers résultats.
Les analyses - réalisées par un vétérinaire agréé - seront ciblées sur la recherche de biotoxines marines et de métaux lourds (mercure, cadmium, selenium). A cela s’ajouteront des analyses génétiques et biologiques destinées à alimenter le programme d’étude CHARC.
Ces toxines marines dites ciguatoxines, présentes dans ces poissons, sont causées par des algues microscopiques (gamberdicus). Accumulées dans les organismes tout au long de la chaîne alimentaire, "des poissons brouteurs jusqu’à l’homme", elles sont la cause d’intoxications alimentaires lors de la consommation de produits de la mer contaminés.
En 5 ans, 10 épisodes de ciguatéra ont été rapportés, touchant 56 personnes dont 9 hospitalisées, selon la préfecture.
Source : SAINT-DENIS-DE-LA -REUNION (AFP) - Publié le 11/08/2012 à 12h47, mis à jour à 15:36 - La Réunion : "aucun requin pêché" lors de la première opération de prélèvement
"Aucun requin n’a été pêché" lors de la première sortie en mer de deux bateaux affrétés par l’Etat dans le cadre de la campagne de prélèvement visant à capturer 20 individus aux fins d’analyse, selon un communiqué de la préfecture de la Réunion publié samedi.
"La première sortie en mer destinée à des prélèvements de requin a été réalisée dans l’après-midi et la soirée de vendredi 10 août dans les secteurs de Saint-Gilles et Boucan Canot", a indiqué la préfecture.
Précisant que cette sortie avait eu lieu "dans et en dehors du périmètre de la réserve naturelle nationale marine de la Réunion", la préfecture fait savoir qu’"aucun requin n’a été pêché", alors que "d’autres sorties sont programmées la semaine prochaine".Le communiqué rappelle que l’opération a été engagée dans le but de "réévaluer le risque de ciguatéra et d’autres toxines sur la base duquel la commercialisation de certains requins a été interdite" : elle fait suite aux instructions du ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, et aux décisions prises avec les maires des communes de l’ouest, après une rencontre lundi.
"L’objectif est de disposer des informations permettant de savoir si l’interdiction de commercialisation des poissons concernés, édictée en 2009, peut être levée et permettre ainsi une reprise de la pêche de ces espèces qui n’est plus pratiquée faute de débouché commercial", rappelle la préfecture.
Elle souligne ainsi qu’"en aucun cas, il ne s’agit de prélèvement de régulation des populations de requins présents dans les eaux réunionnaises dont le volume et les comportements ne sont pas connus actuellement".
Selon la préfecture, une "politique durable de gestion du risque requin" et l’engagement de nouveaux "moyens de protection" des usagers de la mer ne pourront être menés qu’à l’issue de l’étude conduite actuellement par l’IRD (Institut de recherche pour le développement) sur la connaissance des requins présents autour de l’île.
En octobre dernier, sous l’égide de l’IRD, avait été lancée une opération de marquage acoustique, visant à étudier les raisons de la présence des requins et leurs déplacements le long de la côte ouest, où ont eu lieu la plupart des attaques depuis début 2011. Les trois surfeurs tués en 2011 et 2012 l’ont tous été dans cette région, la plus touristique de l’île.
ORANGE REUNION - Source : SAINT-DENIS-DE-LA-RÉUNION (AFP) - Publié le 11/08/2012 à 20h06 - Réunion : malgré leurs attaques répétées, pas facile d’attraper des requins

L’échec de la première pêche au requin organisée par l’Etat à la Réunion semble conforter les scientifiques opposés au prélèvement, pour qui l’île n’abrite pas d’individus sédentaires installés près de ses plages ou dans sa Réserve, malgré leurs attaques répétées.
Partis vendredi du Port et de Saint-Leu, les deux bateaux affrétés par l’Etat pour réaliser un premier "prélèvement scientifique" de requin sont rentrés bredouilles dans la nuit. Douze heures de traque et pas un seul bouledogue ou tigre pêché, près de la côte ou au large. Les squales ont boudé les proies accrochées aux hameçons de la drumline (ligne piégée fixe) ou de la palangre de fond posée à la fois à l’extérieur et à l’intérieur de la Réserve marine, censée être leur "garde-manger".
Le même scénario s’était produit, en septembre 2011, lors d’un prélèvement ciblé décidé par le préfet après une attaque de surfeur.
L’opération visant à éliminer, "dans la Réserve marine", une dizaine de requins "susceptibles de s’y être sédentarisées et de présenter une menace récurrente " avait fait long feu. Elle avait été arrêtée après la capture d’un seul requin.
Depuis le début de leur mission scientifique destinée à rechercher les facteurs favorisant la présence de requins sur le littoral ouest, les chercheurs de l’IRD (Institut de recherche pour le développement) ont marqué, à l’aide d’une balise acoustique visant à suivre leur déplacement, 23 requins seulement en dix mois. L’objectif est de 80 fin 2012.
Début juillet, leurs premières conclusions avaient "infirmé l’hypothèse d’un petit groupe de requins sédentarisés" près des côtes, les chercheurs n’ayant recapturé aucun des poissons marqués.
Les stations d’écoute installées pour suivre leur déplacement n’avaient détecté que peu de passages : 5 pour le requin tigre sur les 12 marqués. Quant au bouledogue, il n’a fait que des courtes excursions vers la côte, principalement la nuit, passant la majeure partie de son temps au large.
En décembre dernier, après trois semaines passées dans l’eau à tenter de marquer des requins avec un fusil sous-marin, le champion du monde d’apnée Fred Buyle était reparti bredouille. Aucun individu n’avait été marqué. Le plongeur n’avait croisé les requins que peu de fois, "entre 300 et 800 mètres du rivages", lors de "rencontres furtives de 2-3 secondes", avait-il expliqué.
"En 25 ans de plongée en eaux tropicales, je n’ai jamais observé si peu de requins lors d’un séjour dédié à leur recherche", s’était-il étonné.
Reste à expliquer pourquoi ils sont si peu visibles des pêcheurs et plongeurs le long des côtes, tout en étant responsables d’autant d’attaques (huit dont trois mortelles en un peu plus d’un an) concentrées sur la même région.
Antonin Blaison, le chercheur de l’IRD encadrant les deux bateaux de pêche chargés du prélèvement et du marquage, invite à la patience. "Tant que nous n’aurons pas observé les déplacements et les moeurs des requins marqués pendant au moins une année entière, leurs attaques resteront un mystère", dit-il. D’ici là, la solution, selon lui, ne passe "surtout pas", par des opérations de prélèvement qui "n’expliquent rien, n’apportent qu’une fausse sécurité et déséquilibrent l’écosystème".
"On a besoin de comprendre ce qui se passe", insiste-t-il. Seul un outil permettant d’avoir des "faisceaux d’information cohérentes et concordantes", permettra d’aboutir à un "modèle de prévision" et à des "outils de gestion du risque".
Zinfos974.com - Dimanche 12 Août 2012 - 16:14 - Saint-Leu: Le surfeur attaqué par un requin écrit un mot à ceux qui l'ont soutenu
Les amis et la compagne du surfeur attaqué par un requin il y a tout juste une semaine se sont mobilisés cet après-midi sur le front de mer de Saint-Leu.
Ils étaient un peu plus de 200 à se réunir dès 14h en face du spot de Saint-Leu.
Ce rassemblement avait pour but de récolter le maximum de fonds pour aider le surfeur amputé de la jambe et de la main. Un a un, les personnes présentes ont donné de 1 à 100 euros, voire plus, au stand installé à cet effet.
Les bénéfices de cette récolte d'argent servira à l'achat de prothèses pour le surfeur amputé de la main et de la jambe droite.
Après une minute de silence en l'honneur des surfeurs "Eddy, Mathieu et Alexandre" décédés suite à une attaque de requin depuis 2011, la femme de Fabien Bujon est montée sur l'estrade. Celle-ci a lu quelques mots rédigés hier soir par son mari, depuis son lit d'hôpital.
"Merci à tous de votre présence et de votre soutien aujourd'hui. (...) Je traverse des moments de calme et des moments de détresse terrible. Mais je me projette dans l'avenir et j'ai confiance en la vie. Aujourd'hui, mon combat c'est la douleur et l'acceptation aussi. Mais c'est le prix d'être en vie et c'est ça qui compte."
ORANGE REUNION - Source : SAINT-LEU (Réunion) (AFP) - Publié le 12/08/2012 à 22h06, mis à jour à 22:21 - Des surfeurs en colère se rassemblent à la Réunion après les attaques de requins.
Environ 300 surfeurs se sont rassemblés dimanche à la Réunion pour apporter leur soutien à leur camarade grièvement blessé par un requin il y a une semaine et réclamer une protection contre "le danger qui vient du large", afin que "le carnage cesse".
"Il y a sept jours, j’ai tourné une page : le pire est arrivé", a témoigné la femme du surfeur Fabien Bujon, 41 ans, attaqué par un requin dimanche dernier sur le spot de Saint-leu. Amputé d’une main et d’un pied, ce dernier a confié "traverser des moments de calme mais aussi de détresse terrible" dans un message lu par son épouse, en pleurs.
Une collecte de fonds a été organisée en vue de lui offrir "la meilleure prothèse pour que sa vie soit la plus confortable possible", a expliqué Christophe Mulquin, ancien professeur de surf, à l’origine du rassemblement qui s’est tenu en face du spot où s’est déroulé le drame.
"Il n’y a aucune récupération politique", a-t-il tenu à préciser en donnant la parole à un conseiller municipal de Saint-Leu, dont le maire (MoDem) Thierry Robert, actuellement en métropole, a reçu le soutien actif des surfeurs pour avoir, le premier, autorisé la pêche au requin.
"Nous allons tout faire pour sécuriser le site afin que vous puissiez vous remettre à l’eau" a promis l’élu, après une minute de silence en hommage aux surfeurs disparus.
Trois surfeurs ont été tués et deux amputés depuis 20 mois sur l’île, sur un total de 8 attaques.
Tour à tour, une dizaine d’intervenants ont pris la parole pour crier leur colère face à la "manipulation des médias", "les scientifiques qui ne veulent pas croire que les requins se sédentarisent" ou les "ultras-écologistes pour qui les méchants c’est nous". "Il faut que le carnage cesse", a lancé Serge Leplège, président de l’association Prévention Réunion requin.
"Aucun d’entre nous n’est partisan de l’extermination des requins", s’est défendu Jacques, enseignant, pour qui les surfeurs sont les "premiers écologistes". "Rien ne prouve que la Réserve marine est responsable des attaques, mais rien ne prouve non plus le contraire", a-t-il indiqué.
Le secrétaire de l’association Océan Prévention requin s’est dit "consterné" que les spots soient aujourd’hui "déserts". Il a fustigé "l’hypocrisie des autorités" qui l’ont poursuivi l’an dernier pour avoir organisé une expédition punitive et tué un requin après la mort d’un surfeur, alors que "la France importe chaque jour 53 tonnes de requin, l’équivalent de 267 bouledogues". "Nous savons que le risque zéro n’existe pas et n’a jamais existé, nous ne demandons qu’une protection entre nous et ce qui vient du large", a-t-il encore dit.
A la fin des interventions, l’organisateur du rassemblement a rappelé que la Réunion compte 2.000 surfeurs dont seulement 500 licenciés, invitant les autres à les rejoindre. Il a également appelé le public à signer deux pétitions, l’une du maire de Saint-Leu réclamant une révision du périmètre de la Réserve marine, l’autre une "régulation durable et raisonnée" de la population de requins.
Clicanoo.re - publié le 13 août 2012 - 06h12 - Les surfeurs restent mobilisés
SAINT-LEU

Démonstration de force hier de la communauté des surfeurs à Saint-Leu. Au plus fort du rassemblement, ils étaient autour de 300 à proximité du centre nautique Nauticlub Laleu. Après avoir respecté une minute de silence en hommage à leurs amis victimes de squales, divers acteurs du dossier ont pris la parole. Claude Crescence, élue de Saint-Leu a tout d’abord rappelé la solidarité des responsables locaux : “Nous allons tout entreprendre pour que ce site soit sécurisé et vous remettre à l’eau" Des propos unanimement salués par l’assistance. L’émotion est montée d’un cran lors de l’intervention de la femme de Fabien Bujon, venue lire ces quelques propos pour lui : “Je vous remercie pour votre présence et votre soutien aujourd’hui. Je me souviendrai toujours de cette incroyable solidarité et de cette chaleur immense autour de moi dimanche. J’ai une pensée particulière pour Manu, Tony et Romain qui ont été là dès le début pour m’aider et qui se sont précipités pour m’attraper sans prendre peur. J’aimerais revoir aussi ses anonymes qui m’ont soutenu, encouragé, qui m’ont donné leur énergie (...). Je traverse des moments de calme mais aussi des moments de détresse terribles. Je me projette dans l’avenir et j’ai confiance en la vie. Aujourd’hui, mon combat c’est la douleur et l’acceptation aussi. C’est le prix d’être en vie et c’est cela qui compte. Je franchis les étapes une à une entouré des miens. Soyez bien prudents et prenez soin de vous" D’autres intervenants ont par la suite pris la parole. Des allocutions centrées principalement sur la polémique opposant pro et anti pêche. Jacques Lustrat, pratiquant de longue date estime que les surfeurs restent les meilleurs ambassadeurs de l’environnement.
                                      “On fait partie de leur chaîne alimentaire ?
“Vous n’en verrez pas un laisser ses restes de pique-nique. Aucun d’entre nous ne veut l’extermination de l’espèce animale ?, a-t-il déclaré. Pleinement concerné par le sujet, Alain Courtois, président du Nauticlub Laleu a fait part de sa détermination à traverser la crise. “C’est hors de question que je quitte mon île avec de si belles vagues" À plusieurs reprises, les militants ont réclamé des mesures efficaces de protection. Si celles-ci n’aboutissent pas, c’est la faute à une “tendance ultra-écologique ?, selon Jean-François Nativel, secrétaire d’OPR, qui ne s’est d’ailleurs par privé de s’en prendre aux médias... Les scientifiques ne méritent guère de considération non plus. Pour le pêcheur Hugues Savalli, “la présence des requins est tout sauf naturelle" À ses yeux, l’avancée du dossier passe par une mobilisation générale auprès de la classe politique qu’il faut convaincre. “C’est un débat sur la sécurité publique, l’État doit prendre ses responsabilités" Guy Gazzo, pêcheur sous-marin d’expérience, a approuvé : “Il y a un déséquilibre. Les requins sont concentrés dans l’Ouest. Il y en a tous les jours davantage" Jusque-là épargné par les critiques, Kélonia s’est vue accuser de contribuer au phénomène : “Il faudrait peut-être arrêter de relâcher des tortues" Autre voix favorable aux prélèvements : Alain Curco. qui a perdu un bras suite à une attaque de requin-tigre en 1991. Selon lui, “il faut agir, on fait désormais partie du régime alimentaire" Ainsi, la mobilisation d’hier s’est soldée par un succès. Apparaissant unis, les différents participants ont quitté les lieux, satisfaits d’avoir montré leur obstination à dégager un avenir toujours très sombre        D.F.B
Clicanoo.re - publié le 13 août 2012 - 06h15 - Lancement d’une pétition
La mobilisation d’hier a marqué le lancement d’une nouvelle pétition citée ici dans son intégralité : “Je souhaite une régulation durable, raisonnée, organisée et transparente des requins dans la zone balnéaire de la côte ouest et sud afin de réduire le risque d’attaque sur l’homme. Je souhaite également que les pouvoirs publics s’attardent sérieusement sur les autres facteurs de risques tels que la pollution, les pêches intenses, les stations d’épuration ainsi que l’utilité de la ferme aquacole"
13 août 2012 - Cédric DE LA BROSSE - Directeur adjoint du CROSS Réunion - 02 62 43 43 43 -
cedric.delabrosse@developpement-durable.gouv.fr

Vous êtes informés qu'une opération de marquage de requin se déroulera le mardi 14 aout secteur Saint Paul - Saint Gilles à partir de 15h00. Une diffusion VHF sera assurée par le CROSS le jour des opérations dans les conditions habituelles.
Zinfos974.com - Lundi 13 Août 2012 - 12:20 - Ludovic Grondin -
Les pêcheurs traditionnels ne veulent plus passer pour des "braconniers"
Ces derniers mois, une bonne partie des surfeurs n'a eu de cesse de réclamer des percées dans la réserve marine. Pour la première fois depuis la crise requin, ce sont les pêcheurs qui se sont faits entendre avec vigueur. A l'unanimité, ils en ont assez de la suspicion permanente qui pèse sur leur activité.
Las des amendes qu'ils peuvent récolter en pêchant à la golette pour la plupart, les pêcheurs précisent leurs intentions.
"Il faut ouvrir la réserve. Faire un sanctuaire à Saint-Paul, Saint-Leu et l'Etang-Salé et c'est tout. C'est ça la préservation, c'est pas fermer tout le lagon de la Réunion !" s'emporte Henri Dagard, pêcheur traditionnel qui a commencé tout jeune, à 10 ans. Il en a 41 aujourd'hui.
Avec sa grande expérience, il nous livre ses récits de pêche. "Il y a beaucoup de requins. Jamais de ma vie je n'ai vu autant de requins en trois ans, même dans 1m d'eau", explique celui qui a l'habitude de pratiquer vers Saint-Leu.
"Tout le monde a perdu aujourd'hui. Parce que nous même, on n'a plus rien à faire dans la réserve et c'est maintenant que zot i remarque que le requin la arriv dans la réserve et lé en train de manger les surfeurs. Tout le monde a perdu dans cette affaire" raconte-t-il.
Autre témoignage, celui de Patrick, 45 ans, qui se présente comme un "plongeur en masque tubas". Même s'il déclare braconner "un peu", pour celui-ci, il ne fait ni plus ni moins ce qu'il a toujours fait. C'est le terme de braconnage qu'il réfute. "Moin lé obligé braconner parce que si ou suiv la réserve ou na pu droit rien" rigole-t-il, demandant simplement la plus grande discrétion sur ses activités "à côté". Il tente malgré tout de minimiser son activité au noir en expliquant la difficulté de déterminer, quand il pêche, s'il est ou non sur une zone protégée, et à quel degré.
                                  La réglementation les fait passer pour des braconniers selon eux
Mais ces derniers temps, c'est plus en plaisancier qu'il exerce sa passion. "Moin lé pas contre la réserve mais nou nou i aime la mer". Concernant les surfeurs, il essaye de comprendre leur lutte. "band na i aime le surf, zot i aime ça. C'est comme le football pour d'autres personnes. Regard' tout band marmailles i lève là, personne i sa pa empêche à zot aller à la mer. Mais lé dommage que i en arrive à là."
Un autre pêcheur tradi, enfin, se fait des cheveux blancs pour ce qu'il appelle son "gagne pain". Vital a l'habitude de jeter sa ligne vers l'Ermitage. Mercredi dernier, il était venu en spectateur devant les murs de la réserve marine à la Saline les Bains, lors de la manifestation.
Il n'en a pas moins son expérience à livrer. Pour lui, "les ti'pêcheurs ont été écartés à la création de la réserve". Mais ses reproches ne remontent pas à 2007, année du décret de création du groupement d'intérêt public, mais bien à la fin des années 90, c'est-à-dire aux prémices du Parc marin, ancienne formule associative de protection du lagon.
"Avant, té appel a nou pêcheurs traditionnels. Depuis la réserve, nou c'est des braconniers." La réglementation est passée par là, la sémantique a changé également.                           *nom d'emprunt
Zinfos974.com - Lundi 13 Août 2012 - 16:26 - Ludovic Grondin - Quelle crédibilité donner aux observations de requins ? Le CROSS veille
Actualité oblige, jamais autant d'observations de requins n'ont été relayées via les médias. Parmi la psychose qui fait son oeuvre et les observations crédibles, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) est chargé de faire le tri des témoignages. Les explications nous sont données par Cédric De la Brosse, de la direction du CROSS.
Hier encore à Saint-Leu, lors du rassemblement de soutien à Fabien Bujon, la figure du spot de Saint-Leu, Ery Courtois, annonçait que l'équipage sur lequel il avait pris la mer la semaine dernière avait croisé un requin de 3m au large de Saint-Leu.
Il y a deux semaines, avant l'attaque, des parapentistes auraient aperçu des requins quelques minutes avant leur atterrissage près de Kélonia. Qu'en est-il réellement ? Toutes ces informations remontent-elles réellement jusqu'aux autorités en charge du risque ? Nous avons voulu faire le point avec le CROSS Réunion, organisme chargé de centraliser les observations de requins depuis 2011.
"La procédure opérationnelle de signalement a été mise en place dès le mois d'octobre 2011" explique Cédric De la Brosse. Cette procédure a été validée avec le sous-préfet de Saint-Paul, les partenaires scientifiques et toute la chaîne opérationnelle, du MNS au Codis. Tous font partie du "réseau officiel."
Chaque témoignage qui arrive au CROSS est pris au sérieux. "Il s'agit pour nous d'évaluer si l'observation génère un risque en direction des plages" évalue-t-il. "Dès qu'un squale est potentiellement dangereux, on avertit le poste des sauveteurs." Après l'alerte en elle-même, le CROSS prend le temps de recouper tous les éléments obtenus. "C'est ce que nous appelons la levée de doute", dit le Chef du groupe opérations CROSS Réunion.
"Nous avons une fiche d'observation où une batterie de questions est posée à la personne ou aux personnes qui ont pu apercevoir le squale. Tous les éléments tangibles sont bons à prendre. Heure d'observation, localisation visuelle, coordonnée géographique précise lorsqu'il s'agit d'un marin, descriptif du requin observé, état de la mer, etc…"
                                                Faire attention aux plaisantins
Au-delà de cette phase d'alerte en direction des MNS, le CROSS empile les données qui seront elles-mêmes reversées aux scientifiques, pour un traitement ultérieur. Rappelons que le programme CHARC essaie, autant que possible, de croiser les observations avec d'autres facteurs comme la météorologie par exemple.
Pour l'anecdote, la dernière observation en date validée par le centre localisé au Port date du 8 juillet, c'était aux Roches Noires. Quelques jours plus tôt, C'est un autre squale qui avait été signalé par un voilier au large de la Pointe des Châteaux Saint-Leu le 5 juillet. Un requin tigre selon les propos rapportés de cet équipage.
Sur les 50 observations relayées vers les hommes du CROSS depuis octobre 2011, une vingtaine a été considérée comme "validée". Sur la cinquantaine, "une quinzaine a été faite exclusivement à Boucan-Canot et Roches-Noires". Toujours sur la cinquantaine d'observations, Cédric De la Brosse fait les comptes. Un quart d'entre elles provient des MNS eux-mêmes. Des observateurs que le CROSS qualifie d'observateurs de "qualité objective." Gare donc aux plaisantins qui voudraient gonfler les chiffres pour, soit entretenir la peur, soit mettre la pression sur les autorités.
Rappel : Le CROSS est joignable au 0262434343 ou sur fréquence VHF canal 16
   
Zinfos974.com - Lundi 13 Août 2012 - 19:03 - Les IrreverSEAbles réfutent "être les auteurs de l'affiche" contre Sea Shepherd
Les IrreverSEAbles sortent de leur silence mais pas de leur anonymat. Dans un communiqué de presse, ce groupe qui a su se faire remarquer la semaine dernière par une affiche au goût douteux contre le représentant local de la Sea Shepherd, veut faire une "mise au point". En attendant peut-être que des représentants de ce "groupe" se fassent à leur tour connaître, à visage découvert...
Une affiche concernant Stéphane Girard, et circulant sur les réseaux sociaux, a été visible sur la page Facebook communautaire des IrreverSEAbles. Si les IrreverSEAbles reconnaissent avoir manqué de discernement en partageant cette affiche, ils réfutent totalement en être les auteurs. Contrairement à ce que certains médias ont annoncé, les IrreverSEAbles n’ont à aucun moment été contactés par la presse et n’ont donc pas pu s’exprimer pour clarifier la situation, chose qu’ils souhaitent faire dans ce communiqué.
C’est effectivement un dérapage que d’avoir partagé cet avis de recherche, le clic de trop. Nous comprenons que Stéphane Girard en ait été affecté et nous regrettons d’avoir participé à diffuser cette affiche. Dernièrement, les esprits s’échauffent à la Réunion au sujet de la gestion de cette crise requin. La tentation de diffuser des insultes est de plus en plus grande, d’autant plus, quand la communauté de surfers estime avoir été insultée en premier lieu avec l’affiche de Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France*, les traitant de « connards » (laquelle affiche a été retirée de Facebook pour son caractère insultant ). Sébastien Vasquez, autre membre de l’équipe Sea Shepherd Réunion, indiquait sur son mur Facebook volontairement rendu public « qu’ils se fassent tous bouffer » en parlant des vigies (capture d’écran disponible sur notre page Facebook). Ces éléments ne constituent d’ailleurs qu’une infime partie des documents inqualifiables qu’a fait circuler Sea Shepherd. Le respect des défunts nous incite cependant à ne pas les rendre publics. Mais après de nombreuses et longues tentatives, nous ne demandons plus d’excuses à Lamya Essemlali, savoir reconnaître ses erreurs requérant une honnêteté d’esprit et une grandeur d’âme dont elle n’a, à ce jour, pas voulu faire preuve.
Ce dérapage nous rappelle que les méthodes de dénigrement et de désinformation auxquelles se prête Sea Shepherd ne doivent pas devenir les nôtres. Les IrreverSEAbles, groupement d’amoureux de l’océan, prônent une relation homme-nature harmonieuse. Ils se donnent pour objectifs d’amener la contradiction et des éléments au débat démocratique sur le sujet des requins à la Réunion. Les IrreverSEAbles ont déjà témoigné de la pertinence de leur approche en recueillant des informations sur le statut de protection des requins tigres et des requins bouledogues auprès du Conseil de l’Europe. Les IrreverSEAbles demeurent en revanche farouchement opposés à ce que de fausses informations circulent au sujet des requins et de leur pêche à la Réunion.
Nous demandons, une fois de plus à Sea Shepherd, et à Stéphane Girard en particulier, de fournir aux journalistes et à la population des preuves du massacre de requins et de la pêche intensive à la Réunion, propos avancés dans une interview passée sur Réunion 1ère le 31 janvier 2012. Si aucune preuve n’est fournie (photos, chiffres, études, etc.), que conclure quant à la crédibilité de cette ONG qui communique à la moindre opportunité racoleuse dans les médias locaux ?
Les enfantillages et la course à la popularité de cette association écologiste extrémiste ne doivent pas non plus détourner nos décideurs des savoirs uniques et incomparables des pêcheurs et des usagers de la mer Réunionnais. Les pêcheurs alertent depuis plusieurs mois déjà l’opinion publique sur la recrudescence de requins tigres et de requins bouledogues qui ne sont plus péchés depuis 20 ans. Les pêcheurs avaient d’ailleurs prédit les attaques qui ont secouées notre île.
Nous appelons donc les membres de la communauté surf et de la mer à s’apaiser et à concentrer leur esprit critique sur les acteurs qui ont réel pouvoir décisionnel à la Réunion, comme par exemple le programme CHARC coûtant 700.000 euros aux contribuables et dont les liens financiers avec la ferme aquacole restent troubles.      Les IrreverSEAbles
Clicanoo.re - publié le 14 août 2012 - 05h30 - Une drum line retirée de l’eau à Manapany-les-Bains
SAINT-JOSEPH

Pratique de pêche habituelle, dispositif ponctuel à destination des requins ? La question reste sur de nombreuses lèvres après la découverte, hier matin, d’une drum line (ou palangre de surface) de plus de huit mètres de long, à Manapany-les-Bains. Réalisée de manière artisanale, cette drum line dotée d’une bouée et d’un long filin est relativement facile d’utilisation et permet de capturer des espèces dont le volume est important.
Observé par un anonyme dans le secteur, cet outil a rapidement été signalé aux gendarmes ainsi qu’au Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours (Codis). La brigade nautique des sapeurs-pompiers de Saint-Leu a ensuite reçu pour consigne de le retirer de l’eau par pécaution, à mi-journée, en présence de nombreux badauds. Selon nos informations, un imposant morceau de chair de poisson avait été disposé sur plusieurs hameçons en guise d’appât.
En Australie et en Afrique du Sud, la palangre de surface est reconnue pour son efficacité dans la capture de requins inféodés à une zone et dans la diminution de leur population locale. Décriée par certaines associations environnementales qui l’identifient comme un "outil à massacre", cette drum line risque fort de créer une nouvelle polémique en raison de sa présence hors de la zone de prélèvement comprise entre le Port et Saint-Pierre         L.R.
Clicanoo.re - publié le 14 août 2012 - 06h28 - Un étrange arrêté préfectoral pour la pêche aux requins
La préfecture a publié hier l’arrêté qui encadre les marquages et surtout les prélèvements de requins décidés par le ministère de l’Outre-mer. Un texte qui soulève nombre de questions.

En l’absence du nouveau préfet, c’est le directeur de cabinet Benoît Huber qui a signé hier l’arrêté encadrant la campagne de marquages et surtout de prélèvements de requins voulue par Victorin Lurel. Les prélèvements surtout puisque les marquages déjà en cours depuis des mois n’avaient bien entendu pas besoin d’un nouveau texte.
Le document n’a pas été adressé aux rédactions mais publié sur le site internet de la préfecture. Et ce trois jours après les premières tentatives de pêche. Ce qui pose déjà question. Dans quel cadre sont intervenus les pêcheurs vendredi et samedi ? Et quelle aurait été la légalité d’une pêche si elle avait eu lieu avant d’être autorisée ? Les services de la préfecture, pour le moins occupés par les débats sur la rentrée scolaire, nous ont simplement indiqué que des « bateaux gênants » se trouvaient alors dans la zone. Explication somme toute partielle.
Quoi qu’il en soit, l’arrêté précise donc qui est habilité à pêcher ces requins. En l’occurrence les pêcheurs qui accompagnent déjà les scientifiques de Charc sur les campagnes de marquage. Il indique également où ils peuvent le faire, entre le Port et Saint-Pierre dans le sens nord sud, du trait de côte jusqu’à une longitude de 055°05 Est. On notera qu’une partie de cette zone est cependant constituée par le lagon et donc interdite aux bateaux. On imagine mal , certes, l’équipe de Charc pêcher le requin dans 30 centimètres d’eau. L’arrêté précise encore les techniques de pêche : "De jour comme de nuit avec appâts et hameçons circulaires (...) à la traîne et/ou à la palangre ancrée". Il conditionne aussi la présence à bord d’observateurs autres que équipage et chargés du marquage à autorisation préfectorale et édicte une série d’interdiction dans les zones concernées pendant les pêches. Ni baignade, ni activités nautiques ou sous-marines, ni même circulation d’engins immatriculés dans ce cadre.
                                   LA recherche de la CIGUATERA comme préalable
Enfin, le texte précise que seuls les requins bouledogues et tigres sont concernés par la campagne : "Toutes espèces vivantes autres que celles visées ci-dessus seront relachées". Nouveau trouble ici car un communiqué de presse de la même préfecture indiquait samedi que six espèces au total étaient concernées. Les services se sont-ils ravisés au sujet des carangues et autres barracudas ou un autre arrêté sera-t-il rédigé pour les quatre espèces autres que requins ? Pas de réponse.
Il faut souligner à propos de cet arrêté que manque une information capitale au sens où elle est extrêmement polémique. Il s’agit du nombre de requins à tuer. Le communiqué de samedi était déjà volontairement flou. "20 spécimens de requins, tigres et bouledogues, seront prélevés (...) En fonction des résultats des premières analyses, d’autres prélèvements seront au besoin mis en œuvre", indiquait le texte. L’arrêté est encore moins précis puisqu’il ne mentionne aucun nombre.
Deux documents qui convergent vers une stratégie en plusieurs coups de la préfecture. 20 requins dans cette première campagne, peut-être 20 autres dans une seconde. Car il faut rappeler que l’Arvam, compétente en la matière, avait recommandé la pêche de 45 requins au minimum pour pouvoir sérieusement évaluer la présence de ciguatera, l’objectif officiel de ces pêches. Annoncer la pêche de 45 requins aurait posé problème en plein programme Charc.
Annoncer deux pêches de 20 requins peut-être moins, même si le résultat ne change pas. L’Etat ne pourra de toute façon pas lever l’interdiction de vente des requins après 20 analyses seulement. Ce serait prendre un risque inconsidéré et endosser des responsabilités extrêmement lourdes         Romain Latournerie
Clicanoo.re - publié le 14 août 2012 - 06h30 - Les Irreverseables font amende honorable
Leur réaction aurait-elle été la même sans la menace d’une action judiciaire ? Impossible de le savoir. Quoi qu’il en soit, les Irreverseables ont fait amende honorable hier au sujet de l’affiche publiée la semaine dernière sur leur page communautaire de Facebook. Un photomontage qui insultait et menaçait le coordinateur local de Sea Shepherd, Stéphane Girard.
Dans un communiqué adressé aux rédactions, ils "reconnaissent avoir manqué de discernement en partageant cette affiche" mais "réfutent totalement en être les auteurs". Les Irreverseables affirment également ne pas avoir été contactés par la presse et souhaitent donc clarifier leur position. "C’est effectivement un dérapage que d’avoir partagé cet avis de recherche, le clic de trop. Nous comprenons que Stéphane Girard en ait été affecté et nous regrettons d’avoir participé à diffuser cette affiche", déclarent-ils.
Pour tenter tout de même d’expliquer leur dérapage, les responsables du collectif avancent un échauffement des esprits ces dernières semaines et estiment ne jamais avoir reçu d’excuses de la part de Lamya Essemlali, la présidente de Sea Shepherd France. Celle-ci avait édité l’an dernier une affiche avec le slogan suivant : "Le plus grand risque pour un surfeur, c’est d’être confondu avec un connard". Les Irreverseables reprochent également des propos récents et déplacés à un autre membre local de l’association écolo.
"Nous appelons donc les membres de la communauté surf et de la mer à s’apaiser et à concentrer leur esprit critique sur les acteurs qui ont réel pouvoir décisionnel à la Réunion, comme par exemple le programme CHARC coûtant 700 000 euros aux contribuables et dont les liens financiers avec la ferme aquacole restent troubles", conclut enfin le communiqué.
Stéphane Girard, victime de l’affiche en question, maintient malgré tout sa plainte, déposée hier matin au parquet de Saint-Denis       R. Lt.
Clicanoo.re - publié le 14 août 2012 - 06h33 - "Dans le Sud, il y a encore une hiérarchie dans l’eau"
Si depuis la dernière attaque mortelle, en 2006, le sud de l’île semble épargné par les requins, pas question de s’en réjouir.
Direction Manapany-les-Bains où les surfeurs demeurent solidaires du mouvement qui ébranle la communauté. Sur la gauche de ce "Ti Coin Charmant", les freeriders partagent le spot avec l’unique club du coin. Les Trois Peaks regroupent une cinquantaine de membres mais, aujourd’hui, l’activité est au point mort. "La prof est actuellement en métropole pour la saison, normalement elle aurait dû être remplacée par d’autres moniteurs mais ils ont décidé de ne pas prendre le risque de se mettre à l’eau", explique René Assing. Membre des Trois Peaks, le jeune homme fréquente la vague de Manapany depuis douze ans.?"À ma connaissance, il n’y a jamais eu d’attaques ici". Le surfeur livre son explication : "Sur ce spot, il y a une très bonne entente avec les pêcheurs.?À chaque fois qu’ils observent un requin, nous sommes prévenus et on évite de se mettre à l’eau. En même temps, les pêcheurs effraient les squales en lançant des piques. le but n’est pas de les blesser mais qu’ils comprennent qu’ils ne sont pas les bienvenus". Question de cohabitation. "Résultat, il y a encore une hiérarchie dans l’eau".
Aux côtés de René : Stan. Il est vigie requin. Depuis le début de l’année, il travaille en binôme et surveille les eaux pendant les heures de cours. Une "mesurette" mise en place dans tous les clubs de surf réunionnais. "Il n’y en a que six, certains ont déjà fermé", souligne-t-il. Équipé de palmes, masque et tubas, Stan n’a pas encore observé de requins.?Son contrat vient d’être renouvelé mais sans activité sur son spot, c’est le chômage technique.?Reste les autres, "80 % de surfeurs libres".?Autant d’âmes à protéger du risque requin. "Les vigies ne seront efficaces que si elles sont là fréquemment".?Un point de vue que partage Sébastien. À 16 ans, il habite à Manapany-les-Bains et surfe depuis un an. Le risque requin, il y pense à chaque fois qu’il entre à l’eau. Car comme pour les autres, l’appel des vagues se fait plus fort que la peur. "Je suis quand même beaucoup plus prudent".?
La prudence sera de mise également pour le prochain Manapany Surf Festival qui doit avoir lieu en avril.?Jet skis, embarcation, plongeurs... Lors de la dernière édition, d’importants moyens avaient été engagés pour assurer la sécurité des compétiteurs. Aucune ombre n’est parvenue à noircir le tableau                           Laurène Mazier
Zinfos974.com - Mardi 14 Août 2012 - 11:54 - La préfecture publie un arrêté qui reste flou sur les prélèvements de requins
Acculé par les coups de pression du maire de Saint-Leu et des surfeurs/pêcheurs, la préfecture avait promis il y a deux semaines de prendre les choses à son compte. Un arrêté préfectoral censé canaliser les initiatives privées de chasse aux requins devait voir le jour. C'est chose faite depuis hier 13 août.
Cet arrêté autorise les opérations de marquage et de prélèvement de requins dans les eaux maritimes bordant le littoral Ouest de la commune du Port à la commune de Saint-Pierre. Pour les marquages, rien de nouveau sous le soleil. L'opération est rodée depuis octobre 2011.
Concernant les prélèvements, ils sont bien destinés "officiellement" à des fins de "connaissance scientifique" et de "protection des activités de loisirs et professionnelles en mer."
Les requins visés par ces opérations se limitent aux seules espèces "bouledogue et tigre". Paradoxal : un communiqué de presse en date du 11 août voyait plus large pour cibler le risque sanitaire de ciguatéra. Quatre autres espèces (la carangue grosse tête, le croissant queue jaune, le barracuda, le vara vara) devaient également être prélevés. La préfecture s'est visiblement rétractée.
Autre message à l'égard des pêcheurs de requins marron, la préfecture brandit la menace d'amendes pour tout contrevenant. "Les actions de pêche nécessaire aux opérations de marquage et de prélèvement seront réalisées par les navires des pêcheurs titulaires du marché CHARC" stipule le texte, et personne d'autre.
                                        Des sorties prélèvements non couvertes légalement ?
Sur les conditions des sorties en mer, la préfecture rappelle que "les opérations de pêche à des fins de marquage ou de prélèvement pourront être réalisées de jour comme de nuit, sans amorçage, avec appâts et hameçons circulaires en vue de la relâche et en utilisant les techniques de pêche à la traîne." Publié ce 13 août, l'arrêté ne couvrait donc pas les sorties en mer de fin de semaine dernière des équipes mandatées. Ce qui d'un point de vue légal aurait pu ne pas échapper à certaines associations anti-prélèvements. A moins que la réelle intention des sorties de la semaine dernière n'était autre que celle des "traditionnels" marquages.
Autre manque de précision : l'arrêté ne mentionne nullement les intentions chiffrées des prélèvements. 20 requins dont 10 de chaque espèce visée avait été l'annonce faite à l'issue d'une réunion de concertation la semaine dernière. Faudra-t-il attendre un nouvel arrêté complémentaire ? Il faut rappeler que l'ARVAM s'était exprimée pour une pêche d'au moins 45 requins pour caractériser le risque ciguatéra. Cet arrêté ne semble donc être que le premier d'une série de prochaines révisions.
Enfin, les demandes de certaines associations depuis 2011 ont visiblement été entendues. La préfecture tolère "l'embarquement d'observateurs ou de toute autre personne que celles composant l'équipage du navire et l'équipe de marquage". Un premier signe de transparence pourront dire les usagers de la mer en quête de vérité.
 
Clicanoo.re - publié le 14 août 2012 - 15h51 - Un journaliste agressé sur le port de Saint-Gilles
Les esprits continuent de s’échauffer autour de la pêche aux requins. Après le dérapage des Irreverseables qui avait publiée la semaine dernière sur leur page Facebook un photomontage contre le coordinateur local de Sea Shepherd, c’est au tour d’un journaliste de Réunion Première d’être pris à partie.
L’agression s’est déroulée cet après-midi sur le port de Saint-Gilles où le reporter effectuait un sujet sur la pêche aux requins. Il a alors été agressé par un pêcheur. Une plaine a été déposée.
Zinfos974.com - Mardi 14 Août 2012 - 16:13 - Ludovic Grondin - Un journaliste de Réunion 1ère agressé par un pêcheur de requins - Mise à jour 18H30 :
Il fallait s'y attendre. Le climat de tension qui prévaut autour de la crise requin a connu cet après-midi un incident fâcheux.
Un pêcheur mandaté par la préfecture pour effectuer les fameux prélèvements de requins a pris à partie un journaliste radio de Réunion Première. Les faits s'étant déroulés sur les quais du port de plaisance de Saint-Gilles en début d'après-midi.
L'information a été rapidement confirmée par la préfecture. Rappelons que si les pêcheurs mandatés viennent en complément des équipes de scientifiques de l'IRD, tous sont placés sous l'autorité préfectorale.
Ce soir, la compagnie de gendarmerie de Saint-Paul précise que l'auteur du coup de tête et du vol du matériel d'enregistrement du journaliste est toujours entendu dans leurs locaux de Saint-Gilles.
Un peu plus tôt, la rédaction de Réunion Première se voulait malgré tout rassurante sur l'état de santé du journaliste agressé. Au passage, Réunion Première dit "regretter" que la tension qui existe depuis la crise requins entre journalistes et membres de la communauté du surf puisse en arriver à de telles extrémités.
Clicanoo.re - publié le 15 août 2012 - 05h35 - Un journaliste de Réunion 1ère agressé par un pêcheur
SAINT-GILLES - Nouvelle illustration de l’extrême tension qui règne dans l’île autour de la question de la pêche des squales. Un journaliste radio de Réunion 1ère a été victime d’une agression hier, en début d’après-midi sur le port de Saint-Gilles.

                                UN PÊCHEUR ACCRÉDITÉ PAR LA PRÉFECTURE
Hubert Debeux préparait un reportage sur la pêche aux requins quand il a été pris à partie par un pêcheur bien connu dans la cité balnéaire. Le pêcheur était alors en train de charger son bateau en compagnie de deux autres personnes. Il discutait avec des journalistes de la télévision à qui il venait de refuser une interview quand il s’est soudainement tourné vers le reporter radio, assis sur un muret près du bateau.
« Il est venu et m’a pris mon matériel, raconte le journaliste. Je lui ai proposé d’écouter pour lui montrer que je n’enregistrais pas. Il m’a répondu qu’il me le rendrait quand le responsable du Cross (le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage, ndlr) serait là ».
A l’arrivée du fonctionnaire, le pêcheur aurait alors donné un coup de tête au journaliste. Hubert Debeux a immédiatement déposé plainte pour vol et agression à la brigade de Saint-Gilles. Il s’est vu délivrer un jour d’interruption totale de travail par un médecin. Les gendarmes sont allés récupérer son matériel d’enregistrement à bord du bateau et l’auteur de l’agression a été placé en garde à vue.
Ce pêcheur était accrédité par la préfecture pour effectuer la campagne de marquage et de prélèvements des requins. Mis au courant, le directeur de cabinet de la préfecture, Benoît Huber, a présenté ses excuses au nom de l’Etat qui « en tirera rapidement toutes les conséquences quant à l’accréditation pour la pêche aux requins de l’auteur de l’agression », a-t-il ajouté.
Dans un communiqué, la direction de France Télévisions (Réunion 1ère) dit « condamner avec la plus grande fermeté ce type d’agissements inacceptables » et se réserve le droit d’entamer des poursuites judiciaires.
Lundi déjà, les esprits s’étaient échauffés face à la mairie de Saint-Leu, au niveau du parc du 20 décembre 1848. Léon Soundron, un Saint-Pierrois hostile à la pêche aux requins, a tenu à exprimer son opinion en déployant une banderole. « C’ est indigne, irresponsable et malhonnête d’utiliser les drames de la mer et l’insoutenable douleur des familles pour massacrer les requins », pouvait-on notamment lire.
Le préfet Michel Lalande en prenait également pour son grade. Le ton est ensuite rapidement monté avec des surfeurs qui ont tenté d’enlever la banderole. La police municipale est intervenue à temps et le Saint-Pierrois a été conduit au poste « pour sa propre sécurité ». L’homme à la banderole n’a fait l’objet d’aucune procédure et a pu rentrer chez lui        H.A.
Clicanoo.re - publié le 15 août 2012 - 06h12 - Edito- Pêcheur marteau - Extrait
On connaissait le requin blanc, le requin bouledogue, le requin-marteau… Depuis hier, on connaît le "pêcheur marteau". Force est de constater que la crise requin a rendu certains complètement maboules. Un des pêcheurs pourtant mandatés par la préfecture a manifestement perdu son sang-froid, hier. Faute de pouvoir capturer les squales dans la mer, il s’en est pris à un journaliste de radio Réunion 1ère sur la terre ferme (c’est tellement plus facile !) en lui assénant un "coup de boule". Nous témoignons toute notre solidarité à notre confrère de Réunion 1ère. Quant au pêcheur violent, la préfecture, via son directeur de cabinet Benoît Huber, l’a aussitôt "prélevé" du dispositif de pêche, avant de présenter des excuses au journaliste violenté. En espérant que ce pêcheur comprendra une bonne fois pour toutes que ce n’est pas la faute aux journalistes si les requins ne se bousculent pas pour mordre à l’hameçon. On ne pêche pas les squales comme on attrape des loches (ou ti cabots de l’eau) dans la rivière. Ou encore des becs roses sur un "bâton la colle" dans carreau z’oignons verts. Faudra peut-être, un jour, que la préfecture, l’Etat, fasse appel à des spécialistes des requins. Des vrais, ceux qui n’ont pas peur de se jeter à l’eau pour étudier les spécimens. A entendre les uns et les autres depuis quelques temps, on a vraiment l’impression qu’ils sont tous experts en requins. Tellement experts qu’ils n’en ont prélevé, après plusieurs mois de chasse (depuis l’attaque de 2011), qu’un voire deux squales seulement. Depuis l’attaque mortelle de l’année dernière, on attend toujours les conclusions des spécialistes. Et depuis la récente attaque mortelle, la préfecture a de nouveau ordonné la pêche pour voir si les prédateurs n’avaient pas… la ciguatera. Ça fait un peu foutage de gueule quand même !  ...        Yves Mont-RougeX
Clicanoo.re - publié le 15 août 2012 - 06h16 - Courrier des lecteurs - Requins : l’attaque de trop
De tout temps, il y a eu des requins dans nos eaux. Ce n’est pas tant le nombre de décès et de blessures dus aux squales depuis 30 ans qui intrigue mais le nombre constaté d’accidents très rapprochés depuis la création de la réserve marine en 2007. Auparavant, les accidents étaient épisodiques. Et rares étaient les requins aperçus. Alors que désormais les requins font pratiquement partie du cadre de la réserve marine. Quand certains parlent de garde-manger, je pense que c’est le terme le plus approprié.
Nicolas, au spot de Saint-Leu, c’est devenu l ’attaque de trop ; car prévisible quelques jours après le décès d’Alexandre. Et contrairement à ce qui est dit ici ou là, lors du drame qui s’est déroulé sur le spot de Trois-Bassins, il n’y a pas de lobby du surf, car bien évidemment il y eu autant de compassion pour le petit garçon de 10 ans qui s’est noyé dans la rivière des Galets. Mais, là aussi, est-ce un lieu pour laisser des enfants s’amuser livrés à eux-mêmes, surtout à cet âge-là ?
Interdire le surf, pourquoi pas ? Comme on pourrait interdire l’accès à la rivière des galets sous le pont. Alors, on interdit aussi les randonnées en montagne, les rallyes, etc. Et puis prenons même des mesures drastiques : interdisons la baignade, interdisons de se promener sur la plage, interdisons aux touristes de venir à la Réunion. Mais là, malheureusement, c’est tout comme, car on constate déjà moins 10 % de fréquentation.
Et bien entendu, on ne va pas tuer tout ce qui menace l’homme. Cependant, on pêche bien l’espadon, alors pourquoi pas le requin ? Et quand un pit-bull tue ou blesse un enfant, on l’abat et cela paraît normal.
Autres inepties, entendues ici ou là : on ne va pas condamner à mort les requins pour faire plaisir aux surfeurs ou la réserve marine est un bouc émissaire facile. La réalité est tout autre, car force est de constater que la réserve marine n’a pas été un vecteur de sécurité pour nos concitoyens depuis sa création et qu’en conséquence, même si l’idée du prélèvement des requins ne peut paraître séduisante, on est en droit de s’interroger sur la pérennisation d’un parc qui est censé protéger les côtes de l’Ouest, du moins le récif, la santé des coraux, mais qui ne protège pas les humains.
Avant tout, on se doit de changer nos comportements, être à l’écoute des locaux qui, eux, ont la connaissance du terrain, remettre en cause les projets quand ils deviennent source de catastrophes ; tout cela pour préserver notre environnement dans sa globalité : du pêcheur au surfeur en passant par les coraux, car nos jeunes ne peuvent plus servir d’appâts        Yves Thibault              (Bras-de-Pontho)
ORANGE REUNION - Source : La Réunion (IPR) - Publié le 15/08/2012 à 06h21 - Étang Salé - Vie océane dénonce « une provocation ou une inconscience »Des cadavres de requins zépines dans le lagon -
Ce dimanche 12 août 2012, des têtes et queues de requins zépines ou requins aiguillat à nez court (Squalus megalops) ont été observées au niveau du ponton de l’étang salé dans le lagon, note l’association Vie océane dans un communiqué publié ce mardi.
L’association se demande s’il s’agit là de « provocation ou d’inconscience ». Le requin zépine est inoffensif pour l’homme et bien qu’il ne soit concerné par aucune mesure de protection, il se trouve sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (Photo Vie océane)
Comment interpréter cet acte, se demande Vie océane. « Comme un geste de profond mépris pour l’environnement et les enfants qui se baignent à quelques mètres de là ? » ou « comme une provocation puisque depuis le 18 juillet, un arrêté préfectoral interdit les rejets en mer de déchets à moins de 4,7 km de la côte ? »
Dans tous les cas, note Vie océane, ces faits sont « un bien mauvais exemple pour la communauté des pêcheurs ». L’association souligne ensuite « les requins zépines sont des requins de fond, inoffensifs pour l’homme ». Ces animaux « constituent généralement des prises accessoires ». Ils mesurent 50 à 75 cm et sont ovovivipares, c’est-à-dire que les oeufs se développent à l’intérieur de l’organisme maternel pour donner les juvéniles. L’une des photos réalisée par l’association montre d’ailleurs un bébé requin qui porte encore son sac vitellin (réserves nutritives issues de l’oeuf).
Le requin zépine fait partie des espèces menacées.              www.ipreunion.com
Zinfos974.com - Mercredi 15 Août 2012 - 10:14 - Un requin encore vivant échoué sur une plage de la Manche
Un requin adulte mâle, de l’espèce des requins féroces, s’est échoué lundi sur la plage d’Agon-Coutainville dans la Manche. Contrairement à ce que pourrait supposer son nom, les requins de cette espèce ne présentent pas de menace pour l’homme. Les spécialistes s’étonnent par contre de sa présence dans la Manche.
Le squale a été découvert ce lundi à 10 h 30, par des badauds. un requin… sur la plage. Échoué à 500 m de l’école de voile, le squale mesurait plus de 2,50 m de long. 'On pensait qu’il était mort et puis, à un moment, il s’est retourné", explique un touriste. "Tout le monde s’est écarté et certains ont prévenu les pompiers."
Les secouristes ont alors, à l’aide d’un canot, emmené l’animal au large, pour le remettre à l’eau aux alentours de 11 h. "Il était apparemment très fatigué, explique Max Avenel, maire d’Agon-Coutainville. On a eu peur qu’avec la marée, il s’échoue de nouveau, mais il a finalement repris la mer."
Cet échouage dans cet endroit du globe est d’autant plus surprenant que cette espèce vit en eau profonde s’étonnent les chercheurs. "C’est la première fois que j’en vois un en Europe. J’en ai observé en Nouvelle-Calédonie, mais il avait été pêché dans des eaux profondes." Autre explication : Le requin a aussi pu être pris dans un filet de pêche et relâché ensuite, affaibli", avance un chercheur cité par Ouest France.
La fin n'est sans doute pas si heureuse. Pour le chercheur, l’animal a peu de chance de survivre malgré sa remise à l'eau. "Il est resté longtemps hors de l’eau et a été traîné par la queue, par un tracteur. Ses vertèbres sont sûrement déboîtées."
Zinfos974.com - Mercredi 15 Août 2012 - 15:22 - La soeur de Mathieu Schiller interpelle le ministre des Outre-mer
Le 19 septembre 2011, le champion de bodyboard Mathieu Schiller disparaissait à la suite d'une attaque de requin en face de Boucan Canot. Sa soeur interpelle vivement le ministre Victorin Lurel pour que l'Etat agisse au plus vite.

Dans son courrier publié sur les réseaux sociaux des associations OPR et PRR, la soeur de Mathieu Schiller fait par de son dépit.
Cela fait "un an et demi que certains citoyens réunionnais tirent la sonnette d'alarme. Un an et demi qu'ils tentent de sensibiliser les pouvoirs publics face à ce danger", avant de mettre en garde face à l'éventualité d'autres drames.
Ces attaques, qui ont lieu "spécifiquement le long de la côte Ouest, dans la zone même où la Réserve marine a été créée en 2007 (...) visent le plus souvent les surfeurs", parce qu'ils se trouvent être "en première ligne, au large, derrière les baigneurs" avance-t-elle. "Détrompez-vous, monsieur le ministre, nous sommes tous concernés (...)."
"Le 19 septembre prochain, cela fera déjà un an que mon frère a disparu en mer après avoir été sauvagement attaqué par des requins alors qu'il pratiquait le bodyboard dans la zone de baignade en plein après-midi. (...) Jamais nous n'avions imaginé un tel acharnement, en plein après-midi sur la plus belle plage de notre enfance. J'imagine aussi que beaucoup pensent que cela reste une histoire de vilains surfeurs irrespectueux et égoïstes..." poursuit le message en direction du ministre.
Plus loin, elle se dit "très en colère de constater que depuis un an et demi, aucune mesure concrète n'a été prise par les autorités publiques pour réduire le risque. Qu'attendez-vous ? Vous rendez-vous compte du danger ? Je suis convaincue que l'Etat peut aider à mettre en place des solutions efficaces pour réguler la présence de ces requins au plus près de nos côtes (...) pour que la mort de nos proches ne soit pas vaine."
ORANGE REUNION - Source : SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION (France) (AFP) - Publié le 15/08/2012 à 18h01, mis à jour à 19:23 - EXCLUSIF AFP - Un premier requin tigre capturé au large de La Réunion
Un premier requin tigre a été capturé en vue d’analyses dans la nuit de mardi à mercredi au large de Saint-Gilles de La Réunion (ouest), dans le cadre de la campagne organisée par l’Etat après une série d’attaques contre des surfeurs.
"Nous avons pris deux requins tigre mâles d’environ 200 kg dans la nuit", a déclaré à l’AFP, Antonin Blaison, chercheur de l’IRD (Institut de recherche pour le développement) chargé de piloter l’opération de marquage et de prélèvement.
Le premier tigre pêché mesurait 2,76 m, il a été conservé. Le second, de 2,87 m de long, a été relâché après son marquage "à l’aide une sonde acoustique placée dans son estomac", a précisé le scientifique.
Ils ont été pêchés, l’un en face du lagon de l’Ermitage, à environ 1 km de la plage, l’autre un peu plus au nord, à 1,5 km.
"On espérait y trouver des bouledogues pour en avoir attrapé à cet endroit, mais on a remonté deux tigres. La question est de savoir où ils vont quand ils ne sont pas là", explique Antonin Blaison.
Organisée par la préfecture de la Réunion, l’opération vise &