La vie du port de St. Gilles en 2010

CLICANOO.COM | Publié le 1er février 2010 - Société - Port de Saint-Gilles : six ans d’attente
Actuellement, ils sont 181 à patienter dans l’objectif de décrocher un poste d’amarrage à Saint-Gilles. Des années d’attente pour certains. Le souci concerne plusieurs autres ports de l’île. Une saturation née d’un engouement considérable pour l’activité de plaisance. La Chambre de commerce et d’industrie planche d’ailleurs sur le sujet. La réflexion pourrait aboutir dans les cinq ans à venir...
Vous avez flashé sur un joli bateau et vous êtes sur le point d’investir. Réfléchissez-y à deux fois. Ne comptez pas sur une place au port de Saint-Gilles dans l’immédiat. Le lieu reste très prisé de par sa situation géographique : les sorties en mer peuvent, en effet, s’effectuer quasiment tous les jours. Sans oublier que, depuis quelques années, la plaisance connaît un boom remarquable. Du coup, les 353 postes d’amarrage des différentes catégories d’embarcation, font l’objet d’une convoitise effrénée. Comptez entre deux et six ans d’attente pour décrocher le précieux sésame. "Mais il est difficile d’établir une moyenne", indique Joseph Hoareau, le maître de port qui gère l’épineux dossier du plan d’eau de Saint-Gilles. "C’est en fonction des libérations de places. Il arrive que certains s’en aillent au bout de six mois". Des départs inespérés pour les 181 prétendants, actuellement inscrits sur liste d’attente. En 2004, on en comptait seulement une quarantaine...
                                                                      Cheveux blancs
Régulièrement, Joseph Hoarau se charge d’éclaircir ce fichier sans fin. "Les personnes inscrites doivent chaque année prendre contact avec nous pour réitérer leur demande", explique-t-il. Si elles ne se soumettent pas à cette obligation, il ne prend même la peine de les rappeler. "Vous comprenez bien qu’elles n’ont aucun intérêt à nous informer qu’elles ne sont plus intéressées". C’est ainsi que plusieurs noms sont rayés chaque année. Ça ne suffit pas. "Le premier sur la liste d’attente des 6-8 mètres a effectué sa demande en 2004". Face à cette lourde tâche, le spécialiste se doit d’être diplomate. Pas franchement reposant ce job. "Chacun défend son casse-croûte. Ce n’est pas pour rien que j’ai les cheveux blancs !". Car ici, c’est un peu le bureau des lamentations. "Certains veulent un anneau mais n’ont pas de bateau. Quand une place se libère, on ne peut pas les contraindre à acheter un bateau dans le mois suivant". Ainsi, il faut jongler entre les coups de gueule et les désidératas de chacun. Ceci étant, des alternatives existent. Comme celle-ci : "le contrat de mise à l’eau", créé notamment pour tenter de désamorcer une situation devenue trop tendue. "Avec cette formule, vous vous mettez à l’eau tant que vous voulez, mais sans y stationner. Vous pouvez utiliser l’aire de carénage. Vous avez accès à l’eau et l’électricité". Une vingtaine de plaisanciers bénéficient actuellement de ce type de prestation. Pas question dans un tel contexte de laisser des espaces vierges qu’il faut chaque jour, détecter. "Au bout de 24 heures, j’ai le droit d’utiliser une place vacante". De quoi faire la joie d’un plaisancier pour quelques jours. Autre plan de secours face à cette saturation du port : utiliser une place de passage, réservée, comme son nom l’indique, aux bateaux en escale. Sauf que la réglementation permet à des permanents d’en disposer. Une fois toutes ces cartes épuisées, le maître des lieux n’a d’autres choix que "d’orienter vers les autres ports"...                                
Textes et photos : Damien Frasson-Botton

- “J’ai fait la demande en 2004”... Particulièrement amer, le gérant de Réunion pêche passion, figure sur cette fameuse liste infernale. "J’ai fait la demande en 2004. Je suis actuellement sixième sur liste d’attente. Ça se rapproche", lâche Maurice Barrière, complètement désabusé. Car en attendant, ce loueur de bateaux, se trouve contraint d’utiliser des emplacements réservés au marins de passage. Plus onéreux que l’anneau classique. "Ça me coûte le double. 2000 au lieu de 1000 euros". Et de fustiger les bateaux ventouses. Une majorité, à ses yeux. "Il y a en dont je n’ai jamais vu le propriétaire. Leur embarcation ne bouge pas. Ils paient 100 euros, ils s’en foutent, ils ne s’en servent pas !". D’autres seraient carrément incrustés au paysage. "Je vois une barque immobile depuis trois ans. Si son propriétaire sort avec ça, il coule !". Cette frustration palpable s’ajoute à d’autres griefs. Car la gestion de la CCIR ne fait pas l’unanimité, loin de là. En cause : les prestations et un équipement jugé trop faible. "La diminution des points d’eau, les dalles des quais qui deviennent instables, l’absence de machines à glace. Je leur fais un chèque de 3 000 euros par an quand même", indique Maurice Barrière. Et cette conclusion : "De toute façon, je n’attends plus rien de la CCIR". C’est dit

- Zone de mouillage, port à sec, ou parc à bateaux ? "On cherche d’autres possibilités d’accès à la mer par le port", avance Alain Merlot, directeur des ports de plaisance à la CCIR. Sachant qu’une extension de la structure s’avère impossible. "Nous arrivons à des limites de creusement de bassin". Parmi les pistes, il est question de la réalisation d’un parc à bateau clôturé. L’intérêt : il n’y a pas d’impératif de se trouver à proximité de la zone de carénage. "Nous recherchons actuellement des terrains. De particuliers ou de la municipalité". Autre hypothèse : organiser une zone de mouillage pour les bateaux imposants. Il faudra alors composer avec les contraintes environnementales (réserve marine) et climatiques (cyclones). Troisième option : développer un port à sec. Avec ce critère indispensable : "la nécessité de disposer de foncier à proximité immédiate du port". Et c’est justement le souci. Il n’y plus d’espace disponible dans les parages. Alain Merlot évoque encore la lourde problématique technique inhérente au port à sec. Voilà donc un panel de solutions. Reste désormais à trancher et à réaliser. Vite dit... mais pas vite fait. Il faudra compter cinq ans avant de voir un quelconque dispositif se mettre en place. "L’urgence a été d’éviter l’hémorragie financière qui interdisait tout investissement. On a réussi à rééquilibrer les comptes depuis 2008", justifie le responsable.

 

Le Quotidien - le 25 février 2010 - Les bouées ont disparu
Devant Boucan-Canot, il n'y a plus de bouées pour accrocher les bateaux de plongée. Depuis quatre jours, le second corps mort a disparu.
La fausse manoeuvre d'une embarcation en est sans doute la cause. Du coup, il n'y en a plus devant Boucan et il en manque plusieurs autres devant Saint-Gilles.
Emmanuel Tessier, directeur du parc marin, compte remédier prochainement à cette situation et lancer un appel à entreprises qui s'occupera des travaux.
Rappelons que mouiller une ancre est totalement interdit devant Saint-Paul à moins de 30m de profondeur.
 
CLICANOO.COM | Publié le 22 mars 2010 - Société - Captain Marmailles de nouveau à flot à Saint-Gilles
       Les images de ces petits bateaux en miettes échoués sur la plage des Roches Noires avaient marqué les usagers du port de Saint-Gilles lors du dernier épisode de fortes pluies. Un mois et demi plus tard, les navires de Captain Marmailles sont de nouveau à flot. Pourtant les époux Diot, propriétaires de la structure n’y croyaient pas. “Ces 10 bateaux, on les a achetés il y a cinq ans, on allait juste finir de les payer, on a tout perdu”, avait expliqué Michel, le matin du désastre. Sa femme Chantal se souvient. “Pendant plusieurs jours, on pensait vraiment à tout arrêter. On n’arrivait pas à réagir. Et puis finalement on s’est bougé”. Des journées de 14 heures de travail pour réparer des bateaux dont il ne restait plus que la coque. Et un soutien sans faille des amis, de la famille. Des commerçants de Saint-Gilles ont même organisé une récolte de dons et des bricoleurs amateurs ont donné un coup de main. Six bateaux sur les neuf ont pu être remis en état, les autres le seront dans les prochains mois. Un soutien moral et financier donc car les pertes ont été conséquentes. “En période de vacances, le chiffre d’affaire peut monter à 500 ou 600 euros par jour”, estime Chantal. Captain Marmailles est passé à côté des vacances de métropole qui drainent une clientèle importante. Quant aux vacances locales, elles se terminent mercredi. Trois jours capitaux pour relancer l’entreprise et faire entrer un peu de trésorerie. Le couple Diot était d’ailleurs prêt à ouvrir il y a déjà une semaine mais le niveau d’eau était insuffisant dans la ravine. La digue ne s’est refermée qu’en toute fin de week-end à la faveur d’une forte houle. D’autant qu’il a fallu auparavant nettoyer le fond de la ravine. Car si les équipes de la SEM balnéaire s’étaient chargées de la berge, personne en revanche, n’est venu récurer le lit du cours d’eau. “Malgré nos appels, à la mairie, à la DDE, on n’a pas reçu d’aide”. Le couple s’est donc mis au travail, retirant de la vase des vélos, des tambours de machines à laver... Chantal Diot pense désormais à l’avenir, tirant les leçons de cette catastrophe de février. “Nous prendrons plus de précautions bien sûr. Hier il y avait un avis de fortes pluies, on a attaché tous les bateaux. Pour rien, mais ce n’est pas grave”. Elle ne peut cependant pas s’empêcher de penser que les dégâts auraient pu être évités. “Si la ravine avait été nettoyée, nos bateaux ne seraient pas partis à la mer” .
R. Lt.        
Clicanoo.com - Société - publié le 9 avril 2010 - Un pêcheur professionnel en grève de la faim

Excédé par un litige de taxes portuaires, un pêcheur professionnel de Saint-Gilles a débuté mercredi une grève de la faim. La CCIR assure avoir été conciliante et en appelle au respect des réglementations en vigueur.

L’image a de quoi surprendre le visiteur. À proximité de la capitainerie du Port de Saint-Gilles, un homme s’est enchaîné à une ancre. Frédéric Lincoln, pêcheur professionnel depuis 25 ans, a entamé avant-hier une grève de la faim. L’objet de ce geste de désespoir : un désaccord sur les taxes portuaires et la continuité de l’exploitation en cas d’achat d’un bateau professionnel. En avril 2009, l’homme acquiert le bateau d’un confrère et compte reprendre la place de celui-ci dans le port. La CCIR lui refuse l’accès. “Avant même qu’il n’achète, nous lui avions dit que le règlement ne nous permettait pas de le laisser s’installer, il l’a fait quand même”, assure Alain Merlo, le directeur de la structure. Contraint de quitter les quais, le pêcheur s’est malgré tout vu autorisé à amarrer son bateau sur une place de passage, en catégorie plaisance. Inconvénient : les tarifs ne sont pas les mêmes. 73 euros l’année pour les pêcheurs professionnels contre 1 200 euros pour les “amateurs”. “Nous avons enregistré nos bateaux aux Affaires maritimes dans le port de Saint-Gilles en tant qu’embarcations professionnelles, explique Frédéric Lincoln. Nous subissons toutes les contraintes spécifiques, les contrôles, les frais, les cotisations et malgré tout cela, nous ne sommes pas considérés comme des professionnels”.

“Le but de la CCIR, c’est de faire partir les pêcheurs”

L’homme qui assure avoir le soutien de ses confrères sur le port a refusé de payer ces taxes jugées exorbitantes, suivant ainsi selon lui les recommandations du comité des pêches et d’un élu de Saint-Paul. “On a eu des rendez-vous, tout le monde est d’accord avec nous mais rien ne change, on a toujours les factures sur les bras”. Sur ce point, Alain Merlo ne dément pas tout à fait le pêcheur. Il précise simplement que le conseil portuaire devait se réunir pour modifier les règles d’attribution de place et attribuer enfin un anneau aux acheteurs de bateaux professionnels déjà amarrés dans le port. Après deux ans, c’est désormais chose faite. Mardi soir, CCIR, communes et associations d’usagers du Port ont émis un avis favorable qui doit être désormais validé en conseil municipal. Frédéric Lincoln devrait donc bénéficier d’un effet rétroactif du nouveau règlement et enfin obtenir une place en conformité avec son statut de professionnel. Devrait seulement car le directeur du Port refuse de rédiger un contrat au pêcheur tant que celui n’efface pas sa dette auprès de la CCI. “Nous ne lui avons appliqué la taxe qu’à partir d’octobre au lieu d’avril. Nous avons suspendu les factures depuis janvier en anticipant sur le nouveau règlement. Je crois qu’on ne pouvait pas être plus conciliant, se justifie Alain Merlo. La somme s’élève à seulement 300 euros. Si on ne respecte pas un minimum le règlement, c’est l’anarchie”. Frédéric Lincoln continue, lui, à voir un acharnement dans cette décision : “Le but de la CCIR, c’est de faire partir les pêcheurs pour faire entrer des plaisanciers qui paient plus cher. Tout ça pour faire du fric…” Alain Merlo s’en défend vertement et s’appuie sur le nouveau règlement à venir, plus favorable aux pêcheurs. “Nous faisons tout le contraire, affirme-t-il. Nous faisons le maximum pour protéger la petite pêche”. Le pêcheur enchaîné s’apprêtait hier soir à vivre une deuxième nuit de jeune

R. Lt.

Deux propriétaires de Long liners seront entendus mardi Les gendarmes de la brigade nautique du Port ouest entendront mardi après midi deux patrons pêcheurs, propriétaires de long liners, suspectés d’avoir détruit des DCP (dispositifs concentrateurs de poissons) en janvier et mars derniers. Une affaire qui prend de l’ampleur sur le port de Saint-Gilles. “C’est courant. Cela arrive plusieurs fois par an que l’on retrouve des DCP abîmés. Mais d’habitude, on ne prend jamais les fautifs sur le fait”, affirme un petit pêcheur de Saint-Gilles. Cette fois, les deux bateaux auraient été aperçus et dénoncés. Les deux propriétaires incriminés ne souhaitent réagir avant leur audition mardi mais contestent d’ores et déjà les accusations.

Le Quotidien – jeudi 08/04/2010 - Pêche – Accidents dans l’ouest et le sud – Deux palangriers détruisent deux DCP.
Le MarieMay à Saint Pierre et le Portus-Veneris à Saint-Gilles-les-Bains, sont soupçonnés d’avoir détérioré les dispositifs de concentration de poissons dans des eaux où ils ne devaient pas pêcher. Les petits métiers grognent. Une enquête est ouverte.

La pêche dite de « long line» est interdite dans la bande des 0 à 12 miles marins. Deux petits palangriers du Sud et de l'Ouest de La Réunion sont actuellement dans le collimateur de la justice pour ne pas avoir respecté cette loi, et pour avoir, par la même occasion, détérioré des outils de pêche des petits métiers.
Concrètement, les affaires maritimes ont fait appel au service des gendarmes de la brigade nautique côtière pour enquêter sur deux .accidents, ayant eu lieu, le 21 Janvier à Saint-Pierre, et le 15 mars à Saint-Gilles-les-Bains. Lors de ces deux accidents similaires, un mini-palangrier n'a pas respecté la zone des 12 milles marins et a viré, c'est-à-dire, a lâché ses lignes dans une zone interdite. Première infraction. Seconde infraction, les lignes utilisées, des palangres hiorizontales (appelées aussi « long line » pouvant atteindre 100 km de long et pouvant gréer l 000 hameçons) ont dérivé jusqu'à atteindre 5 milles marins des côtes et
arracher un dispositif de concentration' de poisson (appelé DCP, ancré au fond et servant de vivier aux poissons pélagiques). En gros, les outils des palangriers ont détruit les outils des petits pêcheurs. Autant dire que la hache de guerre entre les deux professions est, officieusement, déterrée.

Une perte de revenus
Au Comité des pêches, structure qui pose et entretient les DCP, on préfère attendre la fin de l'enquête de gendarmerie pour se prononcer sur les responsabilités dans l'accident et, éventuellement, entamer une procédure pour obtenir le remboursement du dispositif. Qui, main-d'œuvre et pose comprises, coûte quelque 5 000 euros. Pour autant on déplore déjà sa disparition. « Le problème, c'est qu'il n'y a plus de fonds publics pour en poser de nouveaux, explique Sandra Hohmann, en charge de la pêche artisanale. On est obligé de se débrouiller en bricolant. Surtout, c'est immédiatement une perte de revenus pour les pêcheurs qui s'y rendaient.»
Et justement, le DCP de Saint-Gilles était en pleine production, les marées à 100 kilos ont été stoppées du jour au lendemain. La colère des petits pêcheurs est évidemment proportionnelle à cette énorme perte. D'autant que l'accident aurait pu être évité en respectant la réglementation.
Pour l'heure, les gendarmes de la brigade nautique disposent de témoignages de pêcheurs qui auraient vu les deux palangriers au mauvais endroit, au mauvais moment, ainsi que certaines preuves matérielles. En effet, les enquêteurs ont trouvé dans la zone concernée, celle où se trouvent les DCP, des bouées de «long line» portant le nom des deux palangriers impliqués, accrochées à des hameçons eux mêmes tramant un bout du dispositif de concentration de poisson. Les propriétaires du Mariemay de Saint-Pierre et du Portus Vénéris de Saint-Gilles-les-Bains doivent être entendus par les gendarmes en début de semaine prochaine.
Enfin, un troisième mini-palangrier, le ]ust Atao de Saint-Gilles-les-Bains, a été arraisonné par les gendarmes dans la zone des-12 milles marins. Le patron du ]ust Atao a reconnu les faits, les «long line » de ce dernier n'ont pas endommagé le DCP de Saint-Gilles-les-Bains.       Aurélien LALANNE avec Raphaël ORTSCHEIDT

Clicanoo.com -publié le 26 avril 2010 - “On va me punir pour l’exemple”

Un pêcheur plaisancier a été interpellé la semaine dernière dans la réserve marine. Les gendarmes ont placé son bateau sous scellés. Jean-Marie Leveneur plaide, lui, la nécessité de pêcher pour se nourrir et dénonce des contrôles “à la tête du client”. Menaces à l’appui.
Mardi dernier, peu avant midi, Jean-Marie Leveneur est contrôlé à bord de son bateau dans les eaux de la réserve marine, face à la plage de Trou d’eau. Dans les coffres, la brigade nautique de la gendarmerie trouve 6 kilos de poisson fraîchement prélevé. Ce pêcheur plaisancier vient d’être repéré par hélicoptère. Il est alors prié de regagner son port d’attache à Saint-Gilles.
                                  “DEUX POIDS, DEUX MESURES”
“On m’a escorté comme un véritable forcené, comme un repris de justice”, estime-t-il aujourd’hui. Arrivé à quai, l’homme est attendu par deux autres militaires qui le conduisent à la gendarmerie où il reconnaîtra l’infraction. Son bateau est depuis placé sous scellés. Un dispositif surprenant mais justifié par les habitudes du pêcheur, contrôlé trois fois en zone interdite depuis moins d’un an. Jean-Marie Leveneur le reconnaît d’ailleurs sans mal mais s’en explique : “Moi, je pêche pour nourrir ma famille. C’est un besoin. Je ne peux pas me permettre de perdre une journée à aller pêcher là où il n’y a pas de poisson. Alors je continue d’aller pêcher sur les galets que je connais depuis trente ans”. Le Saint-Gillois relance d’ailleurs le débat sur la réserve marine, “faite sans concertation avec les pêcheurs plaisanciers, beaucoup plus nombreux que les professionnels” selon lui. Il estime que les zones de protection ont épargné toutes les autres communautés de la mer, pêcheurs professionnels, plongeurs, etc., à l’exception de la sienne. “Et je peux vous dire que parmi nous, beaucoup pêchent parce qu’ils en ont besoin”. Parfois dans la réserve, admet-il. “De jour comme de nuit”. Jean-Marie Leveneur estime alors faire l’objet de poursuites particulièrement dures. “Ce qui est certain, c’est qu’il y a deux poids, deux mesures. Que s’est-il passé quand un grand médecin très connu s’est échoué sur la barrière l’an dernier alors qu’il pêchait le calamar en plein sanctuaire ? On l’a aidé à sortir son bateau et on ne lui a pas mis d’amende. Même pas pour avoir détruit dix mètres carrés de coraux”. Le plaisancier multiplie les exemples, citant les dates, les noms et les lieux. “Il y a des passe-droits pour les copains. Mais moi, on va me punir pour l’exemple”.
                             “JE NE PRÉLÈVE QUE MON CARI”…
Du côté de la brigade nautique, on explique seulement qu’une enquête est en cours. Les enquêteurs chercheraient notamment à savoir si ce plaisancier vend son poisson aux abords du port. Celui-ci nie farouchement : “Je ne prélève que mon cari pour quelques jours”. Le dossier, accompagné d’un avis des affaires maritimes, sera prochainement transmis au parquet qui décidera des poursuites éventuelles. L’homme risque jusqu’à 22 500 euros d’amende et la saisie de son bateau

R. Lt.

- Cinq ans de galère

Jean-Marie Leveneur voit dans cette interpellation la suite d’une série noire. L’homme était en effet propriétaire de deux camions-bars au début des années 2000. “Il y a cinq ans, j’ai été victime de la politique d’un maire qui voulait nous faire disparaître”, explique-t-il aujourd’hui. Ses deux commerces perdus, le plaisancier a enchaîné les formations, sans trouver d’emploi. Rmiste, Jean-Marie Leveneur explique donc pêcher pour subvenir aux besoins de sa famille. “Mon bateau, c’est comme un outil de travail, c’est ce qui nous permet de vivre. Si on me le saisit, ça va mal se passer. S’il faut que je m’enferme dans mon appartement avec ma famille et des bidons d’essence, je le ferai. Peut être que ce jour-là, on m’entendra”

Le Quotidien - le 28/04/2010 - Saint Gilles - Le navire Jade saisi par les affaires maritimes.
Suite à quatre verbalisations pour pratique de la pêche à l'intérieur de la réserve marine, les affaires mlaritimes ont prononcé la saisie du navire Le Jade, consigné par le tribunal d'instance à 8000,00 €. Son propriétaire encourt une peine d'amende de 22500,00 €

photo: Le Quotidien

 

26 mai 2010 - Actu Réunion - Orange - « Son kwassa kwassa est bloqué »

Ce mercredi 26 mai 2010, Jean-Marie Leveneur, pêcheur plaisancier de Saint-Gilles, est allé manifester son mécontentement au directeur des affaires maritimes, après la mise sous scellés de son bateau et au regard des réglementations actuelles de la Réserve marine. Il était accompagné de cinq amis pêcheurs et d’Aniel Boyer qui a réagi en lançant : « Son kwassa kwassa est bloqué ».
En avril 2010, Jean-Marie Leveneur a été réprimandé pour la quatrième fois en train de pêcher dans la Réserve marine. Suite à cette infraction, son bateau a été mis sous scellés. Il doit payer une amende de 8000 euros pour récupérer son bateau. Depuis 4 ans, Jean-Marie Levenier pêche à la ligne environ 2 kg de galbier ou masabier pour sa consommation personnelle.

« Vous avez besoin de rentrer dans un vrai métier de pêcheur », lui répond Jean-Marie Capu, directeur régional des affaires maritimes. Concernant l’amende, il ajoute : « vous êtes venus avec vos amis, vous pouvez vous cotiser pour vous libérer ».

Jean-Marie Leveneur, ses amis pêcheurs et Aniel Boyer dénoncent la réglementation de la Réserve marine : « On n’est pas contre la réserve, mais les interdictions doivent s’appliquer aussi aux métropolitains qui tiennent des clubs de plongées. Nous, les Réunionnais, nous n’avons plus le droit d’avoir notre carry, d’améliorer notre quotidien, mais les clubs de plongée vont quatre fois par jour sur le même lieu dans la réserve ».
Marie Trouvé www.ipreunion.com

Le Quotidien de la Réunion – le 08 juin 2010 - Environnement – Saint-Paul – Un protocole d’accord signé – Réserve marine : place à la répression.

Après une longue phase de sensibilisation du public à la nécessité d’observer quelques règles dans le lagon, les sanctions tombent sur les récalcitrants.

]ean-Marie Leveneur, l'homme qui s'est fait saisir son bateau parce qu'il péchait dans la réserve naturelle marine, est venu hier matin à la rencontre du préfet, qui visitait le port de Saint-Gilles-les-Bains, à l'occasion des Journées de la mer. Pour plaider sa cause et l'assurer qu'il vit une insupportable injustice.
Peine perdue sans doute, Michel Lalande affirmait peu après que «le droit de l'environnement a atteint sa maturité » et qu'il est nécessaire de mettre en place des politiques répressives.
Au moment de parapher le protocole d'accord qui lie désormais la gendarmerie, la Brigade nature de la Direction régionale de l'Environnement (Diren) et la Réserve marine pour la surveillance de celle-ci, ]ean-Marie Coupu, directeur des Affaires maritimes, allait dans le même sens : « Les règles ne valent que lorsqu'elles sont mises en œuvre et contrôlées. Il faut prolonger les résultats observés depuis deux ans. Le travail de répression vient conforter le travail de sensibilisation. » Et d'expliquer, chiffres à l'appui, que les infractions aux règles de réserve font systématiquement l'objet de suites, administratives ou pénales. Le cas de ]ean-Marie Leveneur en est un exemple.

Ruser

De fait, alors que quatre des sept écogardes de la Réserve sont désormais assermentés - ils ont dressé une soixantaine de procès-verbaux à ce jour -, les récalcitrants ne désarment pas. «Il y a toujours 10% de gens qui ne veulent pas changer leurs manières, commente Willy Domitin, responsable administratif des écogardes. Avant, ils pouvaient faire n'importe quoi. Ils savaient qu'on ne pouvait pas réagir. Maintenant, c'est plus malicieux. Ils viennent vérifier si on est là
(au siège de la Réserve, Ndlr). Des fois, on nous met de la colle dans le cadenas pour nous empêcher de sortir. Ou ils s'appellent au téléphone quand on sort... ». Résultat, les écogardes ont dû apprendre à ruser eux-aussi, comme envoyer une deuxième équipe juste après le départ de la première. Pour prendre en flagrant délit ceux qui les prennent pour des imbéciles. Mais du coup, les rapports avec certains récalcitrants deviennent «physiques ». De quoi justifier une accentuation de la répression.      R.O.    

samedi 24 avril 2010 - Un mail de Thierry qui dénonce les nuisances occasionnées par la "pêche-gaulette" dans le port ... Vos remarques ... Merci.
Salut Alain,     On voulait alerter les amodiataires et les utilisateurs, commerçants,...du port, des dégâts occasionnés par les pêcheurs à la gaulette qui pêchent sardines, pêches cavales,...dans le port. Il n'y a pas de problèmes par rapport à la pêche, qui est toutefois interdite dans le port je pense, mais par rapport aux déchets qu'ils laissent traîner sur les quais, les bateaux et dans l'eau... Comment pourrait on faire, pour que le message passe en douceur et pour leur expliquer que le port de Saint-Gilles n'est pas une immense poubelle ? On peut aussi alerter la presse...On en a déjà parlé à Guylain qui est conscient du problème. - @+ - Thierry Mulochau - Aquarium de La Réunion
Port de Saint-Gilles Les Bains - 97434 Saint-Gilles Les Bains
tel:0262334400 - fax :0262334401
Suite : Je reçois ce 25 mai 2010 un mail de Jean-Louis B " Marara")
voiçi copie du mail envoyé ce matin à la capitainerie (et refoulé cause congés!
question:que pouvons nous faire dans le cadre de l'association ASPPG??
mener une action commune??ne plus payer les ammodiations à la CCI mais bloquer les sommes sur un compte ?? déposer une plainte et prendre un avocat??.la situation est intenable...c'est absurde de laisser se dégrader ce site (cele n'existe nulle par ailleurs!!!!!)et de ne pas vouloir appliquer la législation française!!!
amicalement :JL BAZIRE
----- Original Message -----
From: jean-louis bazire
To: joseph.hoareau@reunion.cci.fr
Sent: Tuesday, May 25, 2010 9:03 AM
Subject: pontons
bonjour
cela fait un moment que je souhaitais vous joindre:
la situation sur le ponton A a empirée depuis plusieurs semaines:
dégradationdes pontons et bateaux,impossibilité d'accéder aux bateaux OU apponter apres une sortie,blocage de la porte d'acces...ect ect...
questions:que pouvez vous faire pour que cesse cette "activité"(si ma mémoire est bonne:il est interdit en législation française de pecher dans un port)??
-pourquoi la porte d'acces coté "brisants" n'est pas mise en service (ce qui limiterait l'acces des voitures sans badges)???
mrrçi de me tenir au courant
salutations JL BAZIRE (MARARA)

( ici dernière info sur le sujet - lisez aussi au-dessus) Le 26 mai 2010 - En réponse voici un compte-rendu succint de la réunion relative à ce problème, qui s'est tenue jeudi 20 mai 2010 à la capitainerie du port avec M. MERLOT, Guylain et quelques pêcheurs "gaulette".

Toute interdiction sur le port doit faire l'objet d'un arrêté municipal. Les gendarmes ne peuvent verbaliser que dans ce cadre . Actuellement une demande est en cours d'étude pour interdire la baignade et la plongée mais pas la pêche "gaulette".
Pour la pêche "gaulette", il a été jugé préférable de faire appel au comportement responsable de la population. Un délai de 15 jours a été fixé pour faire admettre aux pêcheurs de ne pas monter sur les bateaux.
De toute façon, actuellement, les gendarmes qui interviendraient sur plainte d'un propriétaire de bateau pour intrusion s'interrogent pour déterminer à quel titre verbaliser ...
Il est également demandé aux pêcheurs de remonter les lignes à l'approche d'un bateau et aux amodiataires de ne pas pêcher dans le port à partir de leur propre bateau ni de jeter leurs déchets dans le port ...
Le portail limitant l'accès à l'avant port sera mis en service bientôt ( dès que seront résolus les problèmes de certains amodiataires qui gènent la circulation sur les quais.

                                         

Clicanoo.com - publié le 9 mai 2010 - Un pêcheur se noie dans le port

SAINT-GILLES-LES-BAINS. Un père de famille originaire de Carrosse a trouvé la mort, hier, en voulant récupérer son seau, tombé à l’eau tandis qu’il pêchait face à l’Aquarium. Les secours n’ont rien pu faire.

C’est un accident aussi bête que dramatique qui a coûté la vie hier à un père de famille originaire de Carrosse. Comme il en a l’habitude, Jean-Peggy Tacite, 34 ans, pêchait à la canne hier en début d’après-midi sur le port de Saint-Gilles, non loin de l’Aquarium. Soudain, aux environs de 14 h 30, l’homme fait tomber son seau et voit le récipient couler dans l’eau de la rade. La scène se déroule sous les yeux de quelques témoins, dont un salarié de l’Aquarium qui accepte de rendre service au pêcheur en lui prêtant un masque et un tuba, afin qu’il puisse récupérer son matériel. Bon nageur selon ses proches, l’homme, qui semble pourtant quelque peu alcoolisé, se jette à l’eau. Mais ne réapparaît plus à la surface au bout de très longues minutes. L’alerte est alors donnée par un témoin. Pompiers de Saint-Paul, médecin du SMUR et gendarmerie se rendent rapidement sur les lieux. Au bout de quelques instants de recherches, le corps inerte de Jean-Peggy Tacite est remonté à la surface. Les tentatives pour le réanimer resteront vaines. Le médecin, qui ne relever aucun obstacle médico-légal, note l’heure du décès sous les yeux des proches de la victime rendues sur les lieux. Également présent, le responsable du Centre communal d’action sociale Jean-Hugues Tossem, promet une aide de la commune pour les proches de Jean-Peggy Tacite, de condition modeste et père d’une petite fille de neuf ans. Pour les gendarmes, la thèse de la noyade accidentelle ne fait aucun doute au regard des témoignages et des premières constatations médicales.                               S. G. avec D.F.-B.               

Clicanoo.com - publié le 28 juillet 2010 - Un requin guitare recueilli par l’aquarium -
Des pêcheurs de la baie de Saint-Paul ont retrouvé hier matin un requin guitare de deux mètres dans leurs filets. Extrêmement rare à la Réunion, ce poisson de 150 kilos nage désormais à Saint-Gilles dans le grand bac de l’aquarium où son adaptation reste incertaine.


Surprise hier dans les filets de pêche-cavale. Des pêcheurs de la baie de Saint-Paul ont retrouvé dans les mailles un spécimen de requin extrêmement rare dans nos eaux. Baptisé requin guitare ou raie guitare en raison de sa tête très large et de sa queue fine, le poisson de deux mètres a été immédiatement pris en charge par les biologistes de l’aquarium de Saint-Gilles. Il y a deux ans, Patrick Durville et son équipe avaient recueilli un requin nourrice de 2,50 mètres dans des circonstances comparables. C’est un pêcheur saint-gillois qui leur avait proposé sa prise exceptionnelle. Depuis, “Léon” s’est parfaitement adapté à la vie en captivité dans le plus grand bassin de l’aquarium où il partage les 320 mètres cubes d’eau de mer avec, entre autres, un couple de barracudas et un jeune requin bouledogue. Fort de ce succès, les scientifiques ont accepté hier de transférer le requin guitare dans le bac d’exposition au prix d’un transport musclé. Les pêcheurs de la baie avaient attaché le poisson et ses 150 kilos à une bouée avec 50 mètres de bout en attendant leur arrivée. La bête a donc du être hissée à bord à la force des bras puis arrosée régulièrement jusqu’à son arrivée dans le port de Saint-Gilles. Sept hommes se sont alors attelés à l’extraire du bateau pour la porter au premier étage de l’aquarium et la verser dans le bac.

“Jamais vu en 15 ans de plongée”

Efforts considérables mais justifiés par la rareté de cette espèce dans nos eaux. “En 15 ans de plongée à la Réunion, je n’en ai jamais vu” assure Patrick Durville. “Ce sont des requins qui fréquentent plutôt les longues côtes sablonneuses d’Afrique ou de Madagascar. On comprend d’ailleurs pourquoi on l’a trouvé en baie de Saint-Paul”. Après quelques dizaines de minutes passées au fond du bassin, immobile, la jeune femelle est enfin revenue à la surface avant d’entamer une visite de son nouvel habitat, au plus grand bonheur des biologistes mais également du public qui a assisté à travers les vitres aux premiers coups de nageoire du requin. Un public d’autant plus gâté que l’arrivée d’un tel spécimen a visiblement troublé les autres poissons du bac. Ainsi, le requin nourrice d’habitude prostré au fond de l’eau s’est à son tour livré à quelques tours de “bocal”. Spectacle garanti avec les deux requins de plus de deux mètres en mouvement. C’est d’ailleurs de l’entente entre ces deux énormes poissons que dépend en partie l’avenir du requin guitare à l’aquarium. “On voit déjà que le guitare dérange le nourrice qui l’a chassé du fond du bac et qui le cherche sans arrêt. Ce sont tous les deux des poissons territoriaux” observe Thierry Mulochau, l’autre biologiste marin de l’aquarium. Léon acceptera-t-il la présence d’un requin concurrent ? Rien n’est moins sûr. D’autres paramètres devront être observés dans les prochains jours. “Il faut déjà attendre au mois trois jours pour savoir si le guitare va survivre à sa capture. Il paraît en parfait état mais on ne sait pas s’il a des lésions internes ou autres. Ensuite cela va prendre encore du temps pour voir s’il accepte de se nourrir” explique Patrick Durville qui précise que ces animaux peuvent supporter de longues périodes de jeunes. Comme le requin nourrice, le requin guitare consomme essentiellement des coquillages, des crustacés et quelques petits poissons qu’il trouve dans le sable.

L’épreuve du nourrissage

Il devra donc faire preuve des mêmes qualités d’adaptation que Léon qui a d’ailleurs du faire quelques entorses à ses habitudes alimentaires. “On l’a éduqué petit à petit à venir prendre sa nourriture en surface” explique l’équipe de l’aquarium. “Au début il cherchait au fond et puis il s’est habitué. On lui donne trois fois par semaine des zourites, des crabes et des petits poissons”. Si le requin guitare survit à la captivité, les soigneurs devront lui aussi le nourrir individuellement à l’aide d’un panier ou d’un système qui reste à inventer. S’il ne s’adapte pas en revanche, il sera prochainement relâché dans l’océan faute de structures capables de l’accueillir, un transfert dans un bassin de métropole s’avérant trop complexe à organiser. Mais aux vues de l’émotion suscitée hier dans les allées d’habitude si feutrées de l’aquarium, nul doute que les biologistes feront le maximum pour le confort de leur nouvel invité. Un hôte dont le surnom restait hier soir à déterminer. Vous avez des idées ?      Romain Latournerie

Clicanoo.com - publié le 29 juillet 2010 - Une pétition pour libérer le requin-guitare
La capture du requin guitare en baie de Saint-Paul suscite une vive polémique. Les messages affluent pour que l’équipe de l’aquarium de Saint-Gilles le remette en liberté. Une pétition est déjà lancée sur internet.

Si quelques internautes voient plutôt d’un bon œil l’arrivée d’un nouveau poisson, qui plus est rare sur nos côtes, dans l’aquarium de Saint-Gilles, la plupart d’entre-eux se sont mobilisés hier pour exiger sa libération. La capture du requin-guitare mardi en baie de Saint-Paul et son transfert dans le grand bassin du port soulèvent en effet une vive polémique. “Où est le respect de la vie sauvage ? Pourquoi ne pas l’avoir remis directement dans son milieu naturel ?” s’interrogent les uns. “Est-ce encore une question d’argent ? L’aquarium espère peut-être attirer de potentiels visiteurs, payants, pour voir un tel animal !!!” accusent les autres.

Une femelle pleine pêchée en 2008

Les appels au boycott ont même fleuri sur Clicanoo dans la journée. “Je n’y emmènerai plus aucun ami ou parent de passage dans l’île”, menace un lecteur qui s’apitoie sur le sort du requin : “C’est à fendre le cœur de voir cet animal dans un bassin si petit”. Plus tard, un autre internaute appuie le propos : “Il faut boycotter l’aquarium tant que le requin-guitare sera maintenu en captivité. 2010 année de la biodiversité : beau symbole...”. Deux pages Facebook ont déjà été créées à l’attention de cette femelle de 2 mètres et 150 kilos, et une chanson a été mise en ligne. “Libérons le requin-guitare” envahit les profils réunionnais. Une pétition est également lancée sur internet. À l’heure où nous imprimions, le lien indiqué ne fonctionnait cependant pas encore. Impossible de connaître le nombre de signatures. L’association Squal’idées a également réagi par l’intermédiaire de son co-fondateur Fanch’ Landron. Ce spécialiste des requins estime que l’aquarium joue un rôle très important dans la sensibilisation du public et la connaissance des milieux marins. Mais il regrette la captivité du requin-guitare. “Il serait préférable de le relâcher, d’autant plus qu’il s’agit d’une femelle qui ne pourra pas se reproduire en captivité. Sa place est dans la nature. Certes, ça ne remet pas la survie de l’espèce en jeu mais c’est un animal rarement observé à la Réunion et une femelle pleine avait déjà été pêchée il y a deux ans à l’Etang-Salé”. Pour lui, la situation de ce requin est comparable à celle d’Alan, l’éléphant de mer du Tremblet. “Personne ne comprendrait qu’on le mette dans un zoo...”. Le responsable de Squal’idées compte sur la “sensibilité scientifique de l’aquarium” et attend que son équipe communique sur la remise en liberté de l’animal. La direction de l’aquarium justement n’a pas pu être jointe hier par téléphone. Elle s’était engagée mardi à remettre son requin dans l’océan en cas de mauvaise adaptation. Réponse dans les prochains jours.     R. Lt.

Même jour - même source - L’aquarium répond aux attaques
Depuis la capture de la raie-guitare en baie de Saint-Paul, mardi, la polémique enfle. Sur la toile les internautes se mobilisent pour demander sa libération. Une pétition a même été lancée. Face aux critiques, les biologistes et co-directeurs de l’aquarium ont réagi cet après-midi lors d’une conférence de presse. Pour Sophie Durville et Thierry Mulochau, il est certain que si l’aquarium n’avait pas fait l’acquisition de la raie-guitare, l’animal aurait certainement était vendu afin d’être consommé. Les spécialistes ont argué que l’animal s’adaptait bien à son nouvel environnement, qu’il avait sa place à l’aquarium au même titre que les autres espèces, et que cette démarche entrait dans le cadre de leurs missions de sensibilisation du public et de connaissance des milieux marins.

Le Quotidien - le 29 juillet 2010 - L'AQUARIUM RÉAGIT AUX CRITIQUES - "La raie guitare semble bien s'adapter à son nouvel habitat" 
Face au mouvement spontané initié hier par un groupe d'internautes réclamant la remise en liberté de la raie-guitare (lire notre article : "libérons le requin guitare"), l'Aquarium de Saint-Gilles a tenu cet après-midi une conférence de presse pendant laquelle les responsables de la structure ont tenu à rappeler que s'ils n'avaient pas récupéré ce poisson, il aurait fini dans l'assiette des pêcheurs ou de restaurants. Chaque année des dizaines de requins sont en effet pêchés et consommés à la Réunion.

Extraits du communiqué de presse:" Il existe plus de 60 espèces de raies guitare dans le monde. C'est un poisson qui vit principalement à proximité des fonds sableux, et passe beaucoup de temps posé sur le sable. Il fréquente l'océan Indien occidental, la Mer Rouge, les côtes malgaches et de l'Afrique du Sud, l'île Maurice et la Réunion.
          Ce poisson est parfois capturé par les pêcheurs à la Réunion. Cette espèce et d'autres espèces de raies guitares sont régulièrement pêchées en grande quantité en Tanzanie, Kenya et Afrique du Sud. Sa chair est savoureuse et recherchée. Prise dans les filets en baie de Saint-Paul, elle avait déjà été ramenée sur le sable lorsque l'un d'entre eux a pensé à nous contacter pour pouvoir la présenter au public."
          Ce n'est pas non plus la première fois qu'une espèce est capturée pour être introduite dans les bacs de l'Aquarium. Tous les individus ou presque des bassins ont en effet été prélevés dans leur milieu naturel.
          " Cette espèce est aujourd'hui présente et soignée dans le grand bassin de 320 000 litres de l'Aquarium. Bien acceptée par les autres pensionnaires du bac (barracudas, mérou, carnages, requin nourrice…), ce nouveau poisson semble bien s'adapter à son nouvel habitat, comme l'a été le requin nourrice il y a quelques années. "
          Roland Troadec, vice-président de l'association "Vie océane", confirme l'interêt pédagogique d'une telle espèce en aquarium. "Je n'ai pas d'avis vraiment tranché, confie-t-il. La responsabilité de relâcher l'animal incombait avant tout aux pêcheurs qui ne l'auraient pas fait vraisemblablement. Maintenant, je connais les responsables de l'Aquarium et je leur fais confiance. Ils ne chercheront pas à garder la raie-guitare à tout prix."

29/07/10 - 14h39 - Le Quotidien - Mobilisation de plusieurs centaines d'internautes - "Libérons le requin-guitare"
          Saint-Paul - Elle mesure près de deux mètres, pèse 150 kg et compte déjà des centaines d'amis sur Facebook. C'est la star du moment et pourtant personne n'avait encore entendu parler d'elle il y a seulement deux jours. Elle, c'est la raie guitare récupérée mardi par l'Aquarium de Saint-Gilles.
          
Cet élan de sympathie à son égard provient des conditions mêmes de son arrivée dans la première structure touristique de l'ile. Mardi matin, elle nageait encore au large de nos côtes avant qu'elle ne soit prise dans les filets de pêcheurs de Saint-Paul. Ces derniers, connaissant les responsables de l'Aquarium, les ont prévenus aussitôt de leur prise. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, la raie guitare s'est retrouvée parmi les autres pensionnaires du grand bassin.
           Pour de nombreux réunionnais, la place de cette femelle raie guitare, espèce assez rare, n'est pas dans l'aquarium. Elle aurait due être relachée immédiatement. Le sondage du Quotidien montre que près de 3 personnes sur 4 souhaitent qu'elle soit relachée. Pourtant, un requin qui se prend dans les filets de pêcheurs, cela n'est pas si rare et le plus souvent, l'animal finit débité pour servir d'appât ou en carri.

Un mouvement de libération de la raie-guitare

          Hier, un mouvement spontané d'internautes a abouti à la création d'un groupe Facebook intitulé "Libérons le requin guitare". Aujourd'hui à midi, ce groupe compte déjà près de 450 amis. Les discours relayés par les nombreux messages, sont sans équivoque : "Liberez ce requin, il n'a rien à faire là, il faut le relâcher!" "Puisqu'il est rare, laissez-le aller faire des petits! C'est pas dans un aquarium qu'il va trouver l'âme soeur!" Le mouvement s'organise et certains des internautes ont même émis l'idée d'un regroupement de protestation devant l'Aquarium dans les jours à venir. Au-delà de l'histoire de ce spécimen, certains internautes semblent remettre en question la légitimité même d'un aquarium.
           Les responsables de la structure ont, quant à eux, bien précisé qu'un temps d'observation sera nécessaire pour savoir si la raie-guitare, qui n'a pas encore été baptisée, saura s'adapter à son nouveau milieu et si la cohabitation avec les autres pensionnaires se fera sans peine, notamment avec Léon, le requin-nourrice qui a le même mode de vie qu'elle. En cas d'échec, ils ont assuré qu'ils décideront de relâcher la raie-guitare dans l'océan

Clicanoo.com - publié le 30 juillet 2010 - L’Aquarium s’explique sur la captivité de la raie-guitare
       Alors que la polémique continue d’enfler sur internet, les responsables de l’aquarium ont tenu hier à apporter certaines précisions sur l’acquisition de leur raie-guitare. Ils estiment que l’animal a tout simplement sa place dans leur présentation des espèces marines locales. Et rappellent leur rôle d’information et de sensibilisation.

       Plus de 200 réactions en deux jours sur notre site Clicanoo, près de 500 adhésions hier soir sur les réseaux sociaux : les internautes continuent, aussi surprenant que cela puisse paraître, de se mobiliser pour la libération du requin-guitare, ou raie-guitare, selon les précisions des biologistes (voir par ailleurs). Face à cette polémique, la direction de l’Aquarium a tenu hier à répondre à certaines accusations lors d’une conférence de presse dans les locaux de la structure. “Nous sommes surpris par ce mouvement après 10 ans d’activités. C’est la première fois que nous faisons face à ce type de réactions”, a d’abord commenté Sophie Durville, co-directrice de l’entreprise. “Et ce d’autant que nous n’avons pas une politique de surpeuplement des bassins, ni de volonté de faire dans le sensationnel”. La biologiste a notamment cité l’exemple du requin-taureau, plébiscité par les aquariums du monde entier et absent des bassins saint-gillois. “Nous privilégions la présentation de la faune et de la flore locale, de la Réunion et de l’océan indien”.

Sauvée du carry

       Et c’est justement dans ce cadre que l’Aquarium justifie la captivité de sa nouvelle pensionnaire. “Celle-ci vient compléter la présentation des espèces phares au même titre que d’autres pensionnaires présentés dans la structure comme les barracudas, le requin-nourrice, le requin-bouledogue, les mérous mais aussi les poissons-pierre, les poissons clown etc...”. Thierry Mulochau, également biologiste et co-directeur de l’Aquarium s’interroge d’ailleurs sur l’émotion générée par la raie-guitare et non par d’autres espèces captives. “Il faut à ce propos préciser que la raie-guitare comme le requin-nourrice sont des poissons de fond qui peuvent supporter la captivité mieux que d’autres espèces”. Sur l’opportunité d’avoir acheté cet animal aux pêcheurs, le spécialiste rappelle que faute de transfert à l’aquarium, ce dernier aurait été à coup sûr découpé pour être consommé. La chair des raies-guitare étant particulièrement appréciée, d’où sa présence sur la liste rouge des espèces vulnérables à l’UICN. Pour finir et pour contrer les accusations de profits financiers lancés à son encontre sur internet, Sophie Durville a tenu à préciser que la présence de tels animaux dans les bassins permettait aussi de financer des expositions pédagogiques et des expéditions scientifiques, rappelant l’organisation de l’opération Abysséa l’an dernier. L’engouement du public est en tout cas manifeste pour ce poisson rarement observé dans nos eaux. Des eaux qu’il pourrait tout de même rejoindre à terme si son acclimatation venait à échouer. L’Aquarium l’a répété hier, précisant que la raie se portait bien pour le moment.      R. Lt.

Raie ou requin ?

Les lecteurs attentifs auront noté un changement d’appellation dans nos colonnes. “Appelez la raie-guitare” nous ont en effet demandé les membres de l’aquarium en lieu et place de requin-guitare. Dont acte. Néanmoins, les deux noms cohabitent officiellement puisque si certains spécialistes justifient le nom de raie par les branchies ventrales de l’animal, des institutions telles que les organisations onusiennes le classent dans la catégorie requin. La liste de la FAO le nomme “Giant guitarfish” en anglais et “Poisson paille à pois” en français. Seul son nom scientifique ne fait pas débat, à condition de savoir le prononcer : “Rhynchobatus djiddensis”.

Clicanoo.com - publié le 31 juillet 2010 - Houle, fais-moi peur
         Une certaine appréhension mais pas de psychose chez les plaisanciers, face au gros train de houle annoncé ce week-end. La taille des vagues, déjà sérieuse hier, pourrait atteindre 11 mètres.
         
Gros spectacle en perspective aujourd’hui sur les côtes sud et ouest de l’île. Météo France a émis un avis de vigilance forte houle valable jusqu’à dimanche soir. Le plus fort du phénomène est attendu aujourd’hui, avec des creux moyens compris entre 4,5 et 5,5 mètres. Certaines vagues pourraient ainsi atteindre une hauteur maximale de 11 mètres. De quoi pousser les plaisanciers et les professionnels à prendre leurs dispositions. Hier après-midi, nombre d’entre eux étaient à pied d’œuvre pour protéger leurs embarcations, renforcer les amarres. Les précautions d’usage. A la Base nautique de l’Ouest, site habitué à boire le bouillon à la moindre intempérie, tous les bateaux du club ont été démâtés et mis au sec. “C’est un boulot d’enfer. Ça nous arrive trois ou quatre fois dans l’année, témoigne le président du club Jean-Paul Saulnier. Parfois, on le fait pour rien. Mais si on ne le fait pas, ça peut être un massacre. On attend, on est habitué à ces situations”. Par précaution toujours, plusieurs long liners et voiliers, habituellement amarrés au niveau du quai A de Saint-Gilles, ont été transférés vers le port de la Pointe-des-Galets, zone plus abritée. Idem pour toutes les embarcations du Grand Bleu. L’activité du port de Saint-Gilles sera au point mort ce week-end. Aucun bateau n’en sortira. Illustration au club de plongée Osea Bleu, où toutes les sorties ont été annulées jusqu’à mardi. “Commercialement, c’est un gros manque à gagner en pleine saison. Mais en hiver, on sait que c’est comme ça”, commentent, fatalistes, Martine et Jean. Les gérants du club ajoutent en souriant : “Cela ne nous empêchera pas de profiter du spectacle, tout en ayant une pensée pour nos poissons qui vont se faire secouer”.
                                                                    LE SOUVENIR DE 2007
Hier après-midi, la sérénité était encore de mise chez les usagers. “On prend nos précautions, mais il n’y a pas de psychose”, confie Philippe Poisson, dirigeant de Maévasion, entreprise de pêche au gros, qui ne s’attend pas à des dégâts. Même discours chez Guylain Moutama, porte-parole des amodiataires du Port. “Il n’y a pas de grosse inquiétude. On est habitué aux houles d’hiver. De toute façon, même en prenant nos précautions, on n’est jamais à l’abri”. Allusion au raz-de-marée de mai 2007, qui avait coulé une quinzaine d’embarcations. Météo France estime que le phénomène sera de moindre ampleur, mais la conjugaison houle-vent peut s’avérer dangereuse. En fin de journée, sur le sport des Roches-Noires, une dizaine de surfeurs étaient encore à l’eau pour défier des vagues d’environ trois mètres. La houle devait se renforcer la nuit dernière. Riders, vous feriez bien de rester au sec aujourd’hui.             V.B.
Clicanoo - le 01 août 2010 - Un parachutiste dans le port de Saint-Gilles

Alors que beaucoup scrutaient l’horizon hier matin dans le port de Saint-Gilles, la surprise est venue du ciel. C’est un parachutiste qui a volé la vedette à la houle en manquant son atterrissage sur la plage des Brisants. Une rafale de vent a rabattu sa voile, l’obligeant à finir sa trajectoire dans le chenal à l’entrée du port. L’homme s’est accroché aux rochers, pris dans le courant. Les MNS des Roches Noires sont rapidement intervenus. “Ça aurait pu mal tourner, notamment s’il avait atterri dans les vagues”, témoigne l’un d’eux. Pas de blessures au final mais une belle frayeur. R.Lt

le 26 octobre 2010 - Guylain MOUTAMA reçoit un appel non identiffié de Ste Marie qui l'informe qu'une houle de tsunami est en cours. Un bateau aurait coulé. Peu après un autre appel de Philippe BERTHIER confirme. A 4h30 Pascal GUIANVARCH de la SNSM confirme l'alerte Tsunami lancée par le CROSS. Sur le port de Saint-Gilles un courant très fort est observé; 2 taquets ont été arrachés devant le Cap-Ouest. Le Are Nuy n'a pas subi de dégâts; les courant est encore puissant. A 6h30, le calme semble revenu.
Clicanoo.com - publié le 27 octobre 2010 - Tsunami : une faille dans le plan de secours
La préfecture de la Réunion va tirer les leçons du séisme de Sumatra en introduisant dans le plan de secours spécialisé tsunami une phase de vigilance. Elle permettra, en amont du déclenchement éventuel de l’alerte, aux pêcheurs et plaisanciers de mettre en sécurité leurs embarcations même si le phénomène n’est pas censé concerner directement notre île.

Lundi soir, à 21h42 heure locale (18h42 heure de la Réunion) un séisme de magnitude 7,7 se produit à une profondeur de seulement 14,2 km au large de la côte occidentale de l’Indonésie à 240 km à l’ouest de Bengkulu, sur l’île de Sumatra, et à 280 km au sud de Padang (voir nos pages internationales). A 18h49 (heure de la Réunion), sept minutes seulement après le début du phénomène, le Centre des tsunamis d’Hawaï émet un premier bulletin destiné à alerter l’Indonésie sur les risques d’un tsunami. “Pour les autres secteurs de l’océan Indien, ce message est diffusé à titre d’information”, précise le bulletin. La Réunion reçoit l’information. Après le coup de semonce du tsunami de décembre 2004 (voir encadré), la création d’un système d’alerte aux tsunamis dans l’océan Indien (SATOI) a été décidée en mars 2005. La plupart des 27 pays de l’océan Indien ont désigné leur service météorologique comme référent. La France a décidé d’établir à la Réunion un Centre national d’alerte aux tsunamis dans l’océan Indien, à vocation régionale (CNATOI). Les services de Météo-France fournissent l’infrastructure du CNATOI, adossée au centre météorologique spécialisé de prévention cyclonique de la Réunion. En avril 2005, les dispositions techniques nécessaires ont été prises afin de recevoir les messages des centres d’alerte au tsunami d’Hawaï et de Tokyo et de rediffuser ces informations aux États de la zone. Les messages comprennent : les coordonnées de l’épicentre ; la magnitude du séisme et le temps de parcours estimé de l’onde pour atteindre les différentes îles de la zone sud de l’océan Indien. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre au moins, un prévisionniste assure la veille à la station Météo France du Chaudron. En outre pour être certain que l’alerte soit bien reçue, elle est transmise par plusieurs modes d’acheminement, télécopie, courrier électronique, message de l’Organisation météorologique mondiale et appel sur le portable. À cela s’ajoute une communication téléphonique entre le centre de Toulouse et le prévisionniste de permanence. Enfin pour s’assurer que l’alerte a été bien prise en compte, il faut accuser réception à Hawaï ou à Tokyo. A 19h49 (heure de la Réunion), un second message d’alerte d’Hawaï confirme la menace pour l’Indonésie. A 20h42 (heure de la Réunion) l’alerte est levée. Quelques minutes plus tard, Hawaï émet un bulletin complémentaire afin de préciser la hauteur des vagues. “Compte-tenu de ces éléments, indique Benoît Huber, directeur de cabinet du préfet, nous n’avons pas déclenché l’alerte tsunami”. Entre 2h40 et 2h45 (heure de la Réunion), le marégraphe du port de la Pointe-des-Galets enregistre une onde de 40 centimètres d’amplitude maximale. Si aucun dégât n’est signalé dans les ports Est et Ouest et à Saint-Gilles, à Sainte-Marie, trois embarcations sont coulées et à Saint-Pierre un catamaran est retourné (voir par ailleurs). “A l’échelle de l’océan Indien, le réseau d’alerte a parfaitement fonctionné avec un temps de réaction très court, souligne Benoît Huber. En revanche, compte-tenu de la configuration particulière du port de Sainte-Marie nous allons introduire dans le plan de secours spécialisé tsunami un niveau de vigilance qui permettra d’alerter les autorités portuaires . Sans que l’on déclenche pour autant l’alerte dans la mesure où le tsunami n’est pas susceptible de nous concerner, les plaisanciers et les pêcheurs auront ainsi la possibilité de mettre en sûreté leurs embarcations.”
- Alain Dupuis

- Trois niveaux d’alerte - Le plan de secours spécialisé tsunami de la Réunion, premier du genre en France, a été élaboré à partir de données fournies par le Commissariat à l’énergie atomique. En tenant compte de l’intensité (magnitude) du séisme, de sa localisation et du temps de parcours estimé de l’onde soit entre 6 et 8 heures pour la Réunion, trois niveaux d’alertes ont été définis. Alerte jaune : Hauteur des vagues susceptibles de toucher terre inférieure à 0,50 m. Alerte orange : Hauteur des vagues susceptibles de toucher terre comprise entre 0,50 m et 2 m. Alerte rouge : Hauteur des vagues susceptibles de toucher terre comprise entre 2 m et 5 m. La décision de déclencher l’alerte appartient au préfet. Compte tenu de la gravité et de la nature des dégâts le préfet pourra dans la foulée mettre en œuvre les plans Rouge ou ORSEC. Des relevés bathymétriques et d’altimétrie sur les côtes sont actuellement en cours. Ces mesures permettront d’alimenter des outils de modélisation numérique afin de mieux évaluer les zones les plus exposées en fonction de l’intensité attendue d’un tsunami. Des cartographies plus fines, commune par commune se substitueront dans l’avenir à celles actuellement annexées au plan de secours spécialisé tsunami

- Le tsunami de 2004 - Le 26 décembre 2004, à 7 h 58, heure locale, un puissant séisme d’une magnitude de 9,3 soulève les eaux au large de la province indonésienne d’Aceh. Un raz-de-marée géant déferle sur l’ensemble du littoral de l’océan Indien. En quelques minutes, près de 217 000 personnes périssent. L’Indonésie, le Sri Lanka, l’Inde, la Thaïlande, les Maldives, la Malaisie, la Birmanie, le Bangladesh, la Somalie, la Tanzanie et le Kenya comptent leurs morts. À la Réunion, la vague arrive dans les ports sans que les autorités n’aient eu le temps de réagir. Plus de 200 embarcations sont endommagées dans les ports. Les dégâts subis par les infrastructures portuaires s’élèvent à plus de 500 000 euros selon la chambre de commerce, concessionnaire des ports. Dans la plupart des ports réunionnais, les pontons n’étaient pas équipés de suspensions leur permettant de se rétracter avec la montée du niveau de la mer. La fixité des pontons a eu pour conséquence de couler l’arrière des bateaux.                        lire sur notre site

Fausse frayeur à Saint-Gilles Alertés par des collègues de Sainte-Marie, puis dans la foulée par la SNSM, les responsables du Port de Saint-Gilles ont craint un instant de faire le même constat que sur la côte sainte-marienne. Fausse frayeur puisque seules quelques amarres ont été détruites et quelques planches de ponton soulevées. Pas de dégâts importants à signaler donc. Seul le courant a quelque peu gêné les bateaux de retour au port au lever du jour. Les plaisanciers sont, eux, restés médusés par les variations du niveau d’eau dans les bassins. Toute la matinée, l’eau est descendue puis remontée à vue d’œil d’un bon mètre toutes les 5 minutes environ.
le 30 novembre 2010 - Le Quotidien - PLUS DE CARBURANT DÉTAXÉ DEPUIS UNE SEMAINE - Pénurie de gasoil bleu sur le port de Saint-Gilles
Les professionnels de la mer sont obligés de payer le prix fort pour prendre le large. Ou de frauder avec la réglementation sur le transport des matières dangereuses. Si Caltex assure que le problème va rapidement se régler, les gens de mer dénoncent la gestion des carburants dans le domaine maritime.

Si certains espèrent obtenir remboursement des taxes par les Affaires maritimes, d'autres renoncent à la seule idée du dossier qu'a leur faudra remplir pour obtenir satisfaction. Depuis une semaine, la pompe à gasoil détaxé du port de Saint-Gilles est à sec. Et la grogne monte chez les professionnels de la mer.
Pêcheurs, clubs de plongée et bateaux de pêche au gros sont obligés de s'approvisionner en gasoil normal. A 1,05 euro le litre contre 0,60 euro. Sans savoir jusqu'à quand. « l'ai fait ma commande mais Chevron (Cal-tex) n'a plus de stock, explique Jacques Soulard, patron de la station du port. Ils sont en attente, comme moi.» «Ça devrait se régler très vite, tempère Hervé Mazuau pour Caltex. On a un problème de déclassement de produit. Il faut colorer le gasoil et le mettre sous douanes, ça prend un peu de temps. Le Tamarin (ndlr : navire qui transporte le gasoil) est arrivé en milieu de mois et on a été un peu perturbé ce mois-ci. Mais il y a six autres points de Vente sur l'île, tout le monde peut y aller.»
                                                          La dernière station portuaire
Pas si simple selon les professionnels. Certains ont besoin d'un volume plus important que ce que la loi autorise à transporter en jerricane dans un véhicule, quelque 333 litres mais à condition de respecter un certain nombre de règles de sécurité. «Il nous faut 2 000 litres pour le plein d'un Grand Bleu, détaille Laurence Del Vechio, patronne de Croisières et découvertes. Pour respecter la réglementation, il faut faire appel à un transporteur agréé et déclarer aux Affaires maritimes ta destination, du carburant, le nombre de litres et par qui est fait le transport. Pour l'instant, on préfère se dépanner à coup de 500 litres non détaxés. On fera un recours ensuite auprès des douanes. Mais ça nous pose un problème de trésorerie.»
«A Saint-Gilles, on a la dernière station, continue Marc Lagadec pour Réunion Fishing club. Saint-Pierre a fermé, Le Port aussi. Il n'y en a pas à Sainte-Marie ni à Sainte-Rose. Donc partout, les gars sont obligés d'enfreindre la loi avec des jerricanes dans le coffre. On met en danger les gars eux-mêmes et les autres usagers de la route mats il y a un je-m'en-foutisme complet là-dessus. Alors qu'il y a de plus en plus de bateaux. Qu'est-ce qui va se passer quand il y aura un accident? Quelle est l'assurance qui va couvrir ça ? Alors que les mecs font ça pour vivre!» Et de rappeler que certains pêcheurs sont toujours obligés de prendre du gasoil taxé parce que le colorant bleu utilisé pour te détaxé abîme leur moteur.• Le problème a plusieurs fois été évoqué avec les Affaires maritimes mais aucune solution n'a, pour l'heure, été mise en oeuvre.
Le problème ponctuel de la station de Saint-Gilles serait ainsi, selon les professionnels, la marque d'un désintérêt général pour le monde maritime. Qui attend que cela change. RO   

28 décembre 2010 - Nous sommes heureux de vous annoncer la deuxième édition des Rencontres Alternatives qui se déroulera sur le port de Saint Gilles.

Ces rencontres alternatives restent dans le même esprit que les premières mais avec de nouveaux exposants. Avec au rendez vous des artistes, plasticiens, stylistes, designers, photographes… Toujours animé par un esprit de partage et de convivialité une vingtaine de créateurs vous montreront leur travail et recherches.

Pour ce second rendez-vous au port de Saint Gilles, nous avons choisi une place centrale et ouverte vers la mer. Suite au succés de la première édition à l’Eperon, nous avons déjà beaucoup d’objectifs pour l’année 2011 qui s’annonce d’un très bon cru.

Le succès de ces Rencontres, on vous le doit aussi, alors diffusez l’information à tous vos amis qui comme vous recherchent des créations et produits originaux      Plus d'infos sur le site : http://www.les-rencontres-alternatives.com/

Clicanoo le 24 décembre 2010 - La dune des Roches Noires pose toujours problème

Actuellement des tonnes de plantes aquatiques bouchent le bout de la ravine Saint-Gilles et la dune est elle aussi fermée. Lorsque cette dernière n’est pas ouverte à temps, comme ici en février dernier, la ravine se déverse dans le port occasionnant de coûteux dégâts.

Alors que la saison cyclonique est déjà bien entamée, aucune procédure officielle n’est encore établie pour l’ouverture de la dune des Roches Noires. Les usagers du port craignent de nouvelles inondations.

Le dossier revient sur le devant de la scène à chaque début de saison cyclonique comme lors de chaque épisode de fortes pluies. Le cordon dunaire des Roches Noires, s’il n’est pas ouvert à temps, fait office de bouchon et fait déborder les eaux et les déchets de la ravine Saint-Gilles dans le port, occasionnant de coûteux dégâts. En février dernier, l’association des amodiataires du port avait poussé un nouveau coup de gueule, obligeant Eric Magamootoo, à faire le déplacement. Le président la CCIR, gestionnaire de l’infrastructure, avait notamment pu constater la destruction des mini-bateaux de Captain Marmailles. “Je ferai venir des huissiers et je serai à vos côtés pour aller devant la justice”, avait-il lancé alors visant directement les services de la ville et de l’État. Pas de trace d’une quelconque procédure judiciaire aujourd’hui. Et le problème se pose exactement dans les mêmes termes. Guylain Moutama, le président de l’association des amodiataires relance ses inquiétudes. “On ne sait toujours pas où en sont la mairie et la sous-préfecture en ce qui concerne l’autorisation d’ouvrir la dune. La zone est de nouveau couverte de jacynthe et de plantes aquatiques comme plus en haut dans la ravine, en amont du centre-ville. C’est peut-être là qu’il faudrait des emplois verts, là il y a du boulot”, déplore-t-il.
                                                                                            “Un circuit administratif assez long”
“Ça fait 7 ans qu’on en parle, qu’on fait des réunions mais si un cyclone arrive la semaine prochaine, tout va revenir dans le port comme en février et il y en aura encore pour 40 000 euros de travaux aux frais de la CCIR, qui répercutera la facture sur les places de port. Sans compter les frais de nettoyage de tous les bateaux, de 300 euros à 2 000 euros pour les plus gros”. La chambre de commerce a d’ailleurs pris les devants cette année en adressant un courrier à la municipalité dans lequel elle s’engage à participer si besoin aux frais d’ouverture. Joint hier par téléphone, le directeur général des services de la mairie de Saint-Paul, explique suivre la procédure administrative. “On a convenu avec l’État qu’on pourrait, nous, mairie, intervenir en cas de difficulté mais nous n’avons pas encore élaboré un dispositif formalisé pour le moment”. L’autorisation préfectorale nécessite au préalable la rédaction de notes d’incidences environnementales qui n’ont pas encore été rédigées. “Le travail a commencé mais c’est un circuit administratif assez long”, reconnaît le DGS Alain Payet. “En l’état actuel des choses, nous prendrons l’initiative d’ouvrir si besoin et l’État nous accompagnera, c’est une solution intermédiaire”. En février dernier, la dune avait bien été ouverte mais trop tard. La question reste donc la suivante : la percée sera-t-elle cette fois effectuée à temps pour éviter l’inondation ? “Elle devrait l’être” répond Alain Payet. “Du moins c’est notre objectif”. Romain Latournerie

31/12/2010 - 5 bateaux brûlés, coulés dans le port de Saint-Gilles.
       Vers 4h du matin une explosion a été entendue par de nombreux Saint-Gillois. Un feu violent, d'origine inconnue, aurait pris dans le secteur de Corail Plongée où trois bateaux ont été entièrement calcinés et ont fini par couler en fin d'intervention des pompiers. Deux autres bateaux, les amarres rompues ont dérivé en menaçant de propager l'incendie. Ils ont pu être stoppés, l'un devant l'aquarium et le second après le Grand Bleu puis éteints et coulés.


LINFO.RE - 5 bateaux ravagés par les flammes dans le Port de Saint-Gilles
Ce matin, plusieurs casernes de pompiers de l’Ouest ont été mobilisées pour combattre un incendie dans le Port de Saint-Gilles. Les équipes en action sur le terrain sont parvenues à éteindre le feu mais n’ont pas pu sauver cinq embarcations, totalement détruites. Le bilan de ce sinistre est très lourd pour les propriétaires qui dénoncent un "manque de sécurité évident".
Les propriétaires de cinq bateaux ancrés dans le Port de Saint-Gilles ont été avertis tôt ce matin d’un départ de feu dans la zone aéroportuaire. Alertés aux environs de quatre heures du matin, les professionnels de la mer n’ont pu que constater les dommages causés par cet incendie ravageur.
Plusieurs casernes de pompiers de l’Ouest ont été mobilisées et une trentaine d’hommes, dont une équipe spécialisée dans les interventions maritimes ont travaillé à circonscrire les flammes et protéger les autres embarcations.
La gendarmerie s’est également rendue sur les lieux. Après avoir délimité un périmètre de sécurité, les forces de l’ordre ont récolté les premiers témoignages et indices. Une enquête ouverte ce matin devra déterminer les causes exactes de ce sinistre.Du côté des propriétaires de bateau, la colère et le désespoir dominent. Outre la perte de ces cinq bateaux, les conséquences de cet incendie seront dramatique pour les professionnels. Quinze personnes sont au chômage et le bilan financier s’annonce déjà gigantesque pour les patrons de sociétés spécialisées dans les activités nautiques.

LINFO.RE - Plus d’un million d’euros partis en fumée
Les propriétaires des cinq bateaux calcinés ne parviennent toujours pas à réaliser le drame qui s’est abattu sur eux ce vendredi. Le bilan de l’incendie qui s’est déclaré tôt ce matin est estimé à plus d’un million d’euros. Privés de leur outil de travail, ces professionnels de la mer vont devoir licencier leurs employés et fermer boutique pendant un moment. Les conséquences pour l’environnement risquent elles aussi d’être conséquentes.

Devant les carcasses de leurs bateaux brûlés, les professionnels installés dans le Port de Saint-Gilles crient leur colère. Selon le Président de l’association du Port Guilain Moutama, "il y a un manque évident de sécurité" et "cela fait plusieurs années que ce problème a été signalé".
Consternées et inquiètes pour leur activité, ces personnes se demandent comment elles vont bien pouvoir faire pour relever la tête après cette dure épreuve. L’incendie qui a ravagé cinq embarcations ce vendredi matin aurait causé plus d’un million d’euros de perte. Une quinzaine d’emplois devraient par ailleurs être au chômage du fait de l’interruption de leur activité.Sur les lieux ce matin, le troisième adjoint à la Mairie de Saint-Paul, Jean-Claude Melin, a tenté de rassurer les propriétaires des bateaux sinistrés. L’élu craint aussi les conséquences pour l’environnement dans la mesure où des fuites d’hydrocarbures ont été observées. Suivant le courant, il n’est pas impossible que ces substances ultra-nocives pour la faune et la flore du lagon atteignent la plage des roches noires.
La Municipalité et les autorités se réuniront dans la matinée pour décider d’interdire ou non la baignade à cet endroit.

Orange Actu - « Risque de pollution » sur la plage des Roches Noires
5 bateaux ont brûlé tôt ce matin, vendredi 31 décembre 2010, suite à un incendie qui s’est déclaré dans le port de Saint-Gilles. Les pompiers de différentes casernes sont rapidement intervenus sur la zone pour maîtriser les flammes. La mairie de Saint-Paul se penche actuellement sur une éventuelle interdiction de baignade sur la plage des Roches Noires. En effet, « le sinistre a provoqué une fuite de carburants dans les bateaux touchés et donc un risque de pollution sur la plage des Roches Noires. Nous analysons l’évolution de la situation avec la chambre de commerce et d’industrie et la direction départementale de l’équipement », explique Alain Payet, directeur général des services à la mairie de Saint-Paul. « Si nous voyons que la plage est polluée, nous prendrons un arrêté d’interdiction », ajoute t-il.
Pour l’heure, le drapeau orange a été levé sur la plage des Roches Noires. Un panneau a été installé pour avertir les baigneurs d’un « risque de pollution ». Les maîtres nageurs ont également été informés de la situation. La situation peut évoluer dans la journée, ce qui pourrait pousser la municipalité à prendre des dispositifs particuliers pour le réveillon de la Saint-Sylvestre. Des milliers de personnes sont attendus sur les plages de l’île ce soir. www.ipreunion.com

Clicanoo.com - publié le 2 janvier 2011 - Cinq bateaux détruits dans un incendie au port de plaisance
SAINT-GILLES. L’année s’est bien mal terminée pour trois professionnels et deux plaisanciers qui ont perdu leur bateau dans un violent incendie survenu dans la nuit de jeudi à vendredi. Aucune piste n’est écartée, alors que le préjudice est évalué au million d’euros.
Du jamais vu, de mémoire de marin saint-gillois. Il était près de 4 heures du matin dans la nuit de jeudi à vendredi lorsqu’une explosion a retenti dans le port de plaisance de Saint-Gilles, réveillant les riverains. L’alerte est immédiatement donnée, tandis que les flammes se propagent de bord à bord des bateaux amarrés au quai est. “Le feu a très rapidement gagné les embarcations voisines, rongeant les bouts d’amarrage de deux des bateaux, qui ont dérivé vers l’entrée du port”, explique le maître du port géré par la chambre de commerce et d’industrie. À leur arrivée, une quinzaine de pompiers s’activent pour limiter le sinistre. Mais entre les réserves de gas-oil à bord et les coques en résine, particulièrement inflammables, l’intervention est loin d’être aisée. Aucune bouche à incendie n’étant située à proximité, ce sont des camions citernes qui alimentent les lances. Par chance, le vent qui a fait dériver deux des bateaux les a portés vers la passe, et non vers les autres quais où sont amarrés quelque 350 navires au total. Au petit jour, l’incendie est maîtrisé, mais les dégâts sont importants : cinq bateaux sont détruits, trois ayant coulé à pic dans le port. La structure portuaire, de même que les bâtiments tout proches et léchés par les flammes, est heureusement indemne. Aucune victime humaine n’est non plus à déplorer.
Parmi les premières nécessités, empêcher la propagation d’une pollution d’hydrocarbures dans la mer. À l’aide de bouée de contention, celle-ci est heureusement rapidement limitée. Le drapeau rouge sera toutefois hissé sur la plage voisine de Roches-Noires, à titre préventif.
                                                       Des professionnels durement touchés
Avec le jour, les propriétaires des embarcations touchées ne peuvent que constater l’étendue des dégâts. Pour les deux plaisanciers comme les trois professionnels sinistrés, la perte est considérable (lire par ailleurs). Pour l’organisateur de pêche au gros, Albacore fishing Club et les deux clubs de plongée, le Cereps et Mascareignes Plongée, il faudra ajouter à la perte sèche d’un navire des pertes d’exploitation catastrophiques (lire par ailleurs). Pour les cinq victimes, le préjudice total avoisinerait déjà le million d’euros.
Et alors qu’une grue de l’entreprise Cheung-Ah-Seung, assistée des scaphandriers spécialistes en travaux sous-marins de Seanergy, entreprenait de retirer les épaves de la darse, la gendarmerie s’affairait déjà pour tenter d’établir les causes du sinistre. La brigade de recherche de Saint-Paul, assistée des techniciens de l’identification criminelle ainsi que des plongeurs de la brigade nautique techniciens en investigations subaquatiques, n’écartait hier aucune hypothèse. Accident d’origine électrique ou bien incendie d’origine volontaire, les deux pistes sont toujours d’actualité, en l’attente des retours d’expertises pratiquées sur les carcasses des navires. Il s’agira d’établir d’où est-ce que le feu a démarré, et surtout pourquoi. Pour les propriétaires de ces embarcations ravagées, ces questions vont s’avérer essentielles au moment de s’en remettre aux assureurs.
Mais vendredi matin, alors que la prudence restait de mise, beaucoup envisageaient un acte de vandalisme amené à demeurer irrésolu. Et d’évoquer la crainte d’une nouvelle “mode” de délinquance consistant à incendier des bateaux, pour changer des voitures. Sébastien Gignoux

La sécurité pointée du doigt
Président de l’association des Amodiataires du port de plaisance de Saint-Gilles, qui regroupe tous les titulaires, particuliers ou professionnels, d’un anneau à quai, Guylain Moutama était présent sur les lieux du sinistre vendredi pour apporter son soutien “à des collègues autant que des amis” face à cette épreuve. “Ça fait mal au cœur de perdre des bateaux comme ça, un jour de fête.” Et rappeler aussi que l’association avait déjà pointé du doigt une sécurité jugée défaillante sur le port et ses abords : “C’est justement à notre initiative qu’on prévoyait de faire en début d’année 2011 un exercice de simulation d’incendie en compagnie des pompiers, alors que nous déplorons qu’il n’existe pas de plan anti-feu pour ce site spécifique.” Guylain Moutama présage même que “les assurances risquent de se retourner contre la CCI” pour rembourser les dégâts. Et si la piste d’un acte volontaire venait à être retenue, que dire de la société privée mandatée pour assurer la surveillance du port à la nuit tombée ? “On sait comment cela se passe… Il suffit que le gars ait fait sa patrouille à 3 h 30 pour que le problème se passe à 4 h du matin”, se désole un autre habitué du port, blasé.

“L’année 2011 est morte”
Installé depuis 6 ans dans son activité touristique de pêche au gros à Saint-Gilles, Jean-Louis Baroche regarde avec amertume son bateau, l’Océana II, être hissé hors de l’eau par une grue monumentale, la coque déchirée en deux et presque entièrement carbonisée. “Ce bateau a dix ans, mais il représente un investissement de 200 000 euros. Je venais de faire refaire les moteurs, pour 70 000 euros”, se désole le skipper, qui tente de relativiser : “Ce ne sont que des pertes matérielles, heureusement…”
Pourtant, c’est toute son activité de l’année à venir qui est en péril, avec la perte de son outil de travail. “Pour nous, l’année 2011 est morte. Cela arrive au pire moment, en pleine saison touristique avec des carnets de réservation remplis. Rien que pour le mois de janvier, ce sera une perte de 15 000 à 20 000 euros”, précise Jean-Louis Baroche. Lui et son marin vont se retrouver au chômage technique pour une période indéterminée, en espérant une indemnisation rapide de la part des assurances. Mais cela dépendra aussi de la progression de l’enquête.
Pour ses voisins association et club de plongée, le centre réunionnais d’enseignement plongée subaquatique (Cereps) et Mascareignes Plongée, la pilule sera aussi dure à avaler, même si ces structures disposent d’autres embarcations qui leur permettront de maintenir une partie de leur activité.
Guylain Moutama, président de l’association des Amodiataires du port de plaisance, estimait le préjudice total comme dépassant le million d’euros. Jean-Claude Melin, adjoint au maire, assure pour sa part que “la mairie se propose d’avoir une discussion avec tous ceux qui ont perdu leur outil de travail. On ne peut qu’être solidaire, on va appuyer les différentes démarches qu’ils auront à effectuer auprès des assurances.”

Clicanoo.com - publié le 3 janvier 2011 - Incendie au port : le feu est parti d’un bateau de plongée
Si les causes de l’incendie qui a détruit cinq bateaux dans le port de plaisance vendredi restent à déterminer, les premières constatations ont permis de localiser le départ du feu sur l’un des bateaux de plongée amarrés là. Les flammes se sont ensuite propagées aux quatre autres embarcations.
Il faudra encore plusieurs semaines avant de savoir si l’incendie ravageur survenu dans la nuit de jeudi à vendredi au port de plaisance de Saint-Gilles-les-Bains est d’origine accidentelle ou bien volontaire.
Les gendarmes de la brigade de recherches de Saint-Paul, en charge de l’enquête, ont fait saisir plusieurs éléments matériels sur les lieux du sinistre, qui a détruit cinq bateaux, dont trois ont coulé à pic.
                                                                                 Analyses
Parmi ces éléments, le moteur du bateau de plongée de l’association Cereps (centre réunionnais d’enseignement plongée subaquatique). Les premières constatations, corroborées par les témoignages recueillis par les enquêteurs, situent en effet le départ du feu sur ce bateau-là, les flammes se propageant ensuite à ses voisins immédiats : le bateau du club Mascareignes Plongée, celui du pêcheur au gros Albacore Fishing Club, ainsi que deux autres navires de plaisance.
L’enquête va désormais passer par une phase de travail technique en laboratoire, plusieurs échantillons devant être envoyés en métropole aux fins d’analyse. Il s’agira de déterminer s’il existe des traces de produits accélérant type carburant, permettant de valider l’hypothèse d’un incendie provoqué de manière volontaire. Dans un même temps, il s’agira également de déterminer si un problème électrique peut être à l’origine de l’incendie, ce qui renforcerait alors une thèse accidentelle. Pour l’instant, aucun des témoignages recueillis par les gendarmes ne fait état de présence suspecte et active aux abords des navires dans les premiers instants de l’incendie. S’il est avéré que l’incendie a bien été provoqué volontairement, c’est donc une enquête particulièrement délicate qui s’annoncera pour les gendarmes. Pour les victimes de ce sinistre, professionnels ou amateurs, il va donc falloir s’armer de patience en attendant les résultats de ces investigations. Des résultats que les assureurs attendent également de pied ferme avant d’éventuellement mettre la main à la poche.      S. G.

Clicanoo.com - publié le 4 janvier 2011 - Retour progressif à la normale sur le port
Alors que la dernière carcasse de bateau devrait être renflouée cet après-midi, le port s’apprête à retrouver un fonctionnement normal. La solidarité en faveur des sinistrés s’organise et la plage des Roches Noires a été rouverte aux baigneurs.

Après l’incendie qui a détruit 5 bateaux dans la nuit de jeudi à vendredi, le port de Saint-Gilles retrouve peu à peu la sérénité. Si les quatre premières carcasses calcinées avaient été retirées des eaux assez rapidement, avant d’être stockées sur l’arrière-port pour expertises, les plongeurs spécialisés ont eu plus de difficulté hier à renflouer la dernière épave. À la mi-journée, la carcasse gisait encore près de la digue à l’entrée du port où elle s’est échouée après avoir dérivé depuis son anneau en fond de port. Le barrage flottant, installé par la DDE, ne semble d’ailleurs pas avoir été parfaitement installé puisque d’importantes nappes d’hydrocarbures entouraient toujours la zone sur plus de 15 mètres de diamètre. L’incendie n’a visiblement pas consumé les 400 litres de gasoil que contenait le réservoir, plein, la nuit de l’incendie.
                                                     Solidarité entre professionnels
Les hommes de la société de travaux spéciaux, Seanergy Océan indien, se sont donc mis à l’eau une nouvelle fois en début d’après-midi pour observer le fond du bateau, transformé en un monceau de plastique et de fibres, pris dans la vase. “Il y a deux solutions : soit on le fait flotter et le sort par la cale de carénage, soit on le soulève avec une grue depuis la plage”, expliquait hier le maître de port, Joseph Hoarau. Problème : difficile dans un cas d’évaluer la flottabilité d’un navire à moitié calciné. Pas moins aisé dans l’autre de trouver une grue capable de se véhiculer sur le sable et de soulever un poids mort de 12 tonnes au bas mot. Les plongeurs ont finalement opté en milieu d’après-midi pour l’usage de parachutes sous-marins qui permettent de maintenir la coque en flottaison. Ils devraient donc retirer la carcasse cet après-midi en la tractant à la surface jusqu’à la cale de l’arrière-port. Dans le même temps, les professionnels, victimes de l’incendie, s’affairaient hier de leur côté pour redémarrer coûte que coûte l’activité. À l’image de Patrick Fournier, patron de Mascareignes Plongée. La seule embarcation dont il disposait est définitivement hors d’usage. “En attendant d’avoir un nouveau bateau, ce qui va prendre beaucoup de temps, je m’arrange comme je peux”, explique-t-il. “Soit je loue des bateaux à des tarifs réduits, soit on me les prête. Mais je redémarre dès demain”. La solidarité se met donc en place sur les quais. Plusieurs centres de plongée se sont déjà déclarés disposés à aider leurs deux confrères sinistrés. Idem pour la société de pêche au gros, Albacore Fishing, qui venait d’acquérir un local commercial sur le port, il y a deux semaines et qui se retrouve désormais sans bateau. Ses confrères devraient jouer eux aussi la carte de l’entraide. Après le renflouement de la dernière carcasse aujourd’hui, le port s’apprête donc à retrouver une configuration plus habituelle. Hormis peut-être les visites régulières des experts en assurance et des gendarmes qui poursuivent leur enquête. Une enquête que les sinistrés espèrent bouclée au plus vite pour enclencher les procédures de remboursement. R. Lt.

Les Roches Noires rouvertes. Côté plage, toute crainte de pollution a été écartée hier matin. Les premiers résultats d’analyse ont permis de vérifier que l’incendie et les flaques d’hydrocarbures n’avaient pas contaminé les eaux de baignade aux Roches Noires. Les morceaux de charbon retrouvés dimanche provenaient plutôt semble-il des festivités du réveillon. Les MNS ont donc ressorti dès 10h30 le drapeau vert après 3 jours d’interdiction de bain. D’autres échantillons ont malgré tout été prélevés en début d’après-midi pour de nouvelles analyses.