Clicanoo.re
- publié le 15 mai 2012 - Un pêcheur en perdition secouru
à 20 km des côtes
Un plaisancier saint-gillois piégé par le mauvais
temps a été récupéré hier soir
vers 21 h par un thonier en route vers le Port. Désorienté,
le pêcheur a dérivé jusqu’à 11
milles nautiques des côtes avec sa barque de cinq mètres
et un téléphone portable. Depuis 16 h, les secours
étaient mobilisés à sa recherche.
Grosse frayeur pour ce pêcheur amateur saint-gillois, sorti
hier en mer malgré des conditions météorologiques
pour le moins défavorables et recueilli tard hier soir par
un navire de pêche en approche de la Réunion. Parti
du port de Saint-Gilles à bord d’une barque pointue
de 5 mètres motorisée, le plaisancier s’est
retrouvé en perdition dans le courant de l’après-midi,
prisonnier du brouillard et de la pluie qui l’ont complètement
désorienté. C’est aux environs de 16 h que l’homme
donne l’alerte à l’aide de son téléphone
portable, heureusement bien chargé. Aussitôt, le Centre
régional opérationnel de surveillance et de sauvetage
(CROSS) de la Réunion déclenche les secours. Le patrouilleur
austral de la marine nationale, Albatros, ainsi que l’hélicoptère
Fennec, sortis en exercice, et le Triton de la station saint-gilloise
de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM),
sont mobilisés sur les opérations de recherche. Les
bateaux de commerce et de plaisance croisant dans la zone sont également
invités à ouvrir l’oeil. Pendant des heures,
les sauveteurs vont explorer les eaux réunionnaises entre
Saint-Leu et le Port, et ce jusqu’à une dizaine de
milles nautiques des côtes, dans des conditions météorologiques
des plus mauvaises. L’esquif égaré ne disposant
pas d’équipement GPS, pas plus que de radio VHF, ils
ne disposent en outre d’aucune indication hormis celles fournies
par téléphone par le pêcheur, qui commence à
paniquer. "Il était tout seul, sans visibilité,
désorienté", explique Sandra Thimothée,
présidente de la station SNSM de Saint-Gilles et chef de
l’équipage parti sur l’intervention.
FUSEES
DE DETRESSE
Pour signaler leur présence, les secours tirent des fusées
de détresse, dont le pêcheur n’est, lui, malheureusement
pas équipé. L’homme va apercevoir ces signaux,
mais aura du mal à guider les secours vers lui. "A un
moment, il pensait voir l’Albatros, alors qu’il s’agissait
en fait du Torre Giulia", explique la sauveteuse. Le Torre
Giulia, justement, qui va tomber à point nommé. Ce
thonier senneur français de 82 m de long, propriété
de la Cobrepêche, fait route vers le Port Est, où il
est attendu à l’escale ce matin. Et c’est à
environ 11 milles des côtes, soit près de 20 km au
large, qu’il va croiser la route du pêcheur en perdition.
Il est 21 h lorsque le plaisancier perdu est remonté à
bord du navire de pêche. Sain et sauf, il devait y passer
la nuit jusqu’à l’entrée du thonier au
Port. Dans la foulée, le dispositif de recherche a été
désactivé. Le pêcheur égaré devrait
être pris en charge à son arrivée au port ce
matin, avant d’être entendu pour les besoins du rapport
d’intervention, qui a mobilisé des moyens conséquents.
Mais il peut d’ores et déjà s’estimer
chanceux, après de très longues heures passées
en solitaire, dans des conditions de mer et de météo
particulièrement délicates Sébastien
Gignoux avec Romain Latournerie
Clicanoo.re
- publié le 16 mai 2012 - Pêcheur en perdition : de
l’importance d’un équipement adéquat
Si la dérive de ce plaisancier saint-paulois disparu avant-hier
au large des côtes ouest s’est heureusement bien terminée
avec la rencontre d’un navire de pêche, l’incident
rappelle qu’un minimum d’équipement de sécurité
est requis lorsqu’on prend la mer. La brigade nautique enquête
pour savoir si le pêcheur avait équipé sa barque
de manière réglementaire.
SAINT-PAUL
Durant plus de cinq heures avant-hier soir, la plupart des moyens
de secours en mer de la Réunion étaient mobilisés,
ou au minimum en état d’alerte. La disparition loin
au large de Saint-Gilles d’un pêcheur et sa barque à
moteur a en effet contraint le CROSS (Centre régional opérationnel
de surveillance et de sauvetage) à déclencher à
16 h un important dispositif de secours (notre édition d’hier).
COMPTE TENU DU coût des recherches
Le patrouilleur austral de la marine Albatros, ainsi que l’hélicoptère
Fennec des FAZSOI ont dû être détournés
pour fouiller la zone, renforcés par un bateau de la station
SNSM de Saint-Gilles, le Triton, qui allait être relayé
par l’embarcation de la station de Saint-Pierre. La vedette
Moïse-Bègue de Sainte-Marie était elle aussi
sur le point d’appareiller lorsque le plaisancier a finalement
été secouru par un thonier senneur de passage, Le
Torre Giulia, cinq heures après le début de l’opération.
Par chance, l’histoire s’est bien terminée cette
fois-ci, le Saint-Paulois de 53 ans ayant pu grimper à bord
du navire et être rapatrié à bon port sain et
sauf, avec son canot embarqué sur le pont. Mais elle aurait
pu prendre un tournant bien plus tragique sans la présence
bienvenue dans le secteur de ce bateau de pêche de 80 m, qui
a permis de mettre fin aux opérations de recherche. Surtout,
cette affaire rappelle qu’un équipement de sécurité
adéquat est nécessaire lorsqu’on sort en mer,
aussi bien pour sa propre protection que pour faciliter le travail
des secours. Compte tenu des importants moyens déployés
pour ce type d’opération de secours et du coût
que cela représente pour le contribuable, la brigade nautique
de gendarmerie est tenue de vérifier si l’embarcation
secourue disposait bien de l’équipement réglementaire,
et a donc ouvert une enquête à cet effet.
Hier, à l’arrivée du Torre Giulia, la barque
du Saint-Paulois a donc été examinée par les
militaires. Son propriétaire sera quant à lui auditionné
prochainement sur les conditions de sa sortie en mer. Pour rappel,
les conditions météorologiques étaient plutôt
défavorables, avec des nuages descendus très bas,
une épaisse brume et de fortes averses.
un vrai « Jeu du chat et de la souris »
Or, selon les premiers éléments, le pêcheur
amateur n’avait pas mis toutes les chances de son côté
: pas de radio VHF, même portative, susceptible d’envoyer
un signal, pas de GPS ni de boussole pour se diriger, pas plus que
de fusées de détresse en état de marche pour
signaler la position de son canot de 5,5 m de long perdu en mer.
Bref, une aiguille dans une botte de foin. « Il aurait eu
ne serait-ce que ces petites lampes flash comme celles qu’on
voit sur les gilets de sauvetage, cela nous aurait énormément
facilité la tâche pour le retrouver », explique
l’un des intervenants de l’opération d’avant-hier.
Par chance, le pêcheur en perdition avait emporté un
téléphone portable bien chargé, qui lui a permis
de garder le contact avec les secours. Autre bonne fortune, le fait
que son opérateur dispose d’une antenne-relais installée
au piton Maïdo, qui lui a permis de « capter »,
même lorsqu’il était au plus loin des côtes,
à 11 milles nautiques, soit environ 20 km.
Mais un simple GSM a aussi ses limites, en ce qu’il ne peut
empêcher son utilisateur de communiquer des informations erronées.
Ainsi, le pêcheur perdu a plusieurs fois aiguillé dans
la mauvaise direction les secours, contraints de jouer avec lui
« au jeu du chat et de la souris. »
Raison supplémentaire de prendre la peine de s’équiper
de manière correcte, surtout lorsque l’on décide
de prendre la mer malgré des conditions météorologiques
défavorables Sébastien
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